Quelle joie d’effectuer cette nouvelle interview avec vous !
Après une première diffusion sur Olympia TV, on pourra vous retrouver ce samedi 1er janvier 2022 en prime sur C8, aux côtés de Maxime Guény pour la 32è cérémonie des Mandrakes d’Or. On imagine la joie et le plaisir que ce doit être d’animer une nouvelle fois ce bel évènement ?
Oui, oui, c’est toujours un vrai plaisir ! C’est surtout une hâte de découvrir de grands artistes qui, chaque année, nous offrent un spectacle magique riche et varié. Je suis très honorée d’animer ce bel événement depuis plusieurs années maintenant. Avec Maxime nous prenons beaucoup de plaisir !
Pour ceux qui découvriraient ce programme, comment le décririez-vous ?
C’est une soirée exceptionnelle qui réunit chaque année, les plus grands noms de la magie venus des quatre coins de la planète, et à qui nous remettons un « Mandrake d’or » décerné par l’Académie Française des Illusionnistes. C’est la plus haute distinction dans le monde de la magie. Pour remettre ce prix, nous accueillons cinq nouveaux parrains cette année : Rayane Bensetti, l’humoriste Booder, Sheila, l’écrivain Bernard Werber et la chanteuse Priscilla Betty.
Entre les différents shows proposés en live, vous intervenez, avec Maxime, pour animer et présenter les numéros.
Absolument, nous animons cette soirée en Maitre et Maitresse de Cérémonie. Nous présentons chaque artiste et leur remettons le Mandrake d’or en présence des parrains de la soirée. Notre but étant de mettre en lumière la performance de chacun d’entre eux, mais également faire découvrir aux spectateurs et téléspectateurs leur parcours avec humeur et légèreté.
Justement, quelle est votre méthodologie de préparation en amont ?
Dès que je reçois la liste des lauréats, je me plonge dans leur parcours, et regarde avec attention les différentes prestations qu’ils ont pu donner à travers le monde. Mon objectif : s’imprégner de leur talent pour mieux les mettre en valeur et surtout les présenter avec le cœur.
Quelles sont les principales nouveautés que l’on pourra découvrir pour cette 32è cérémonie ?
Déjà, ne ratez pas le début de l’émission ! Une grande surprise vous attend avec Giorda l’hypnotiseuse qui va endormir une partie du public sur la scène du Casino de Paris.
Cette 32ème édition est placée sous le signe du Music-hall. Nous avons donc le plaisir de recevoir cette année la troupe de danseurs du Paradis Latin, venue rendre hommage à Joséphine Baker, une grande artiste, une véritable icône des années folles.
Un Mandrake d’honneur sera décerné à la star de la magie : Criss Angel qui cartonne à Las Vegas. On l’a vu se faire enterrer vivant, marcher sur l’eau et même léviter ! Jusqu'à présent, seulement sept magiciens ont eu la chance de recevoir un Mandrake d’honneur en 32 ans.
Vous qui assistez au spectacle depuis les coulisses, à quelques mètres seulement de la scène, ce doit être un vrai régal ?
Oui c’est génial ! Un privilège je dirais même ! On ressent l’adrénaline, on est au plus près de l’action. Comme une petite souris j’observe, je m’émerveille de tant de travail et de précision. Souvent, j’ai envie de crier, j’ai envie de faire « waouh » mais je me retiens, je ne sais pas si mon micro est encore ouvertJ.
Ce programme est vraiment familial, il s’adresse à tout le monde, des plus jeunes aux plus anciens…
Tout à fait. « Les plus grands magiciens du Monde » se veut être un programme qui s’adresse à un large public. Les enfants et les « grands » enfants. Il y en a pour tous les gouts et tous les âges.
Nous passons par pleins d’émotions dans ce spectacle ! De la poésie avec Winston Fuenmayor qui nous offre une manipulation de cartes hors du commun ; un numéro à couper le souffle (au sens propre du terme) avec Sabine Van Diemen et son numéro d’évasion. Darcy Oake qui nous prouve que l’impossible devient possible. Aaron Crow qui va donner des sueurs froides à Rayane Bensetti ! L’expérience interdite de Léo Brière, notre ami Fabien Olicard ou encore notre complice de toujours Vincent C qui va encore nous bluffer par le rire !
C’est un évènement festif donc quoi de mieux que de diffuser ce spectacle en fin d’année, à l’heure où l’on a envie de se retrouver en famille et de fêter cette nouvelle année qui arrive. C’est un beau cadeau pour nous d’être diffusés le 1er janvier et je le souhaite, un beau cadeau pour les téléspectateurs.
Peut-être même que vous offrirez, avec Maxime, une petite surprise plus personnelle aux téléspectateurs…
Oui, c’est vrai que l’on a pris l’habitude depuis un an ou deux de se prendre au jeu ! Cette année, effectivement, on va faire apparaitre la première femme sans tête, je vous laisse découvrir la suite…
Que ce soit à l’issue de l’enregistrement ou des précédentes diffusions, quels principaux retours vous sont faits par le public ?
Les retours sont très bons, vraiment. Que ce soient les spectateurs ou les téléspectateurs, il y a un vrai engouement pour les Mandrakes d’or, et beaucoup de fidèles également puisque l’année dernière encore, il y avait plus de 1,2 million de personnes devant leur écran. Je crois que l’on a besoin aujourd’hui de ces moments suspendus où on arrête de penser aux soucis et où on se laisse un peu porter par la magie des artistes. C’est une émission qui va vous transporter ailleurs pendant 2 heures, loin de la morosité ambianteJ.
Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !
Vous êtes actuellement à l’affiche, au théâtre Edgar, de la pièce « Le switch ». Dans le contexte actuel, on imagine sans doute le plaisir et la joie que ce doit être de retrouver le public ?
Exactement ! Un premier mois de confinement que l’on a tous vécu ensemble, c’était la première fois mais les beaux jours arrivaient. On s’est retrouvés au final sept mois confinés, on a eu ensuite le pass sanitaire, ça a été très compliqué pour les artistes et tous les acteurs de l’intermittence du spectacle dans sa globalité. Mais aussi pour les gens, il y a eu de nouvelles habitudes, sept mois ce n’est pas rien. Il faut que les gens reviennent. Donc on a vécu cette pièce comme un cadeau…
Elle est extrêmement bien écrite, on a une distribution de dingue. Le fait que nous n’étions pas sur scène pendant sept mois a démultiplié l’envie et le plaisir. C’est aussi vrai pour mon one-man show, que j’avais eu la chance de jouer juste avant la fermeture des théâtres il y a un an et j’avais alors eu l’impression de jouer comme si c’était la dernière fois sur scène. Il y avait un côté un peu d’immédiateté, de tout donner, c’était un peu le match de gala tous les soirs, on ne savait pas si ça allait fermer ou pas.
Là, c’est vrai que l’on se retrouve avec beaucoup de joie, d’envie, de bienveillance les uns avec les autres. Je trouve que c’est très agréable de retrouver toutes ces sensations sur scène, avec le public dans la salle. Ma famille est venue me voir récemment et la première chose qu’ils m’ont dite a été : « ça fait du bien de se marrer tous ensemble dans une salle ». C’est vrai…Que ce soit une salle de théâtre ou de cinéma.
Vous qui vivez cette aventure de l’intérieur, comment pitcheriez-vous ce spectacle ?
C’est l’histoire de deux femmes qui se rencontrent, l’épouse s’est aperçue que son mari avait une maitresse, elle a réussi à avoir son numéro et une rivalité s’installe très rapidement…puis une complicité. Et elles décident de virer ce malotru…et bien entendu, rien ne va se passer comme prévu, à la fois pour elles et pour le mari, que je joue. Je ne les reconnais pas, je ne sais pas ce qui se passe. Elles se dévoilent et, petit à petit, veulent la vie de l’autre : la maitresse veut le rôle de l’épouse, l’épouse veut le rôle de la maitresse et, bien entendu, tout ça ne sera qu’une suite d’une longue dégringolade de tout le monde. C’est assez drôle, le public découvre cette descente aux enfers et de ma part et de la part de celles qui sont trompées. C’est assez jouissif….
C’est un Feydeau moderne, sans les portes qui claquent mais avec les claques qui se perdent. C’est drôle, c’est enlevé, la mise en scène de Luq Hamett est très alerte. C’est un sujet battu et rebattu mais qui a à nouveau ses lettres de noblesse, Marc Fayet, moliérisé en 2015, a rebattu les cartes et a apporté quelque chose de nouveau dans ce triangle amoureux.
Quelles sont les principales caractéristiques de votre personnage, celui du mari ?
En fait, elles le décrivent comme il est. Mais on va s’apercevoir qu’il est beaucoup plus intelligent et malin qu’il ne semble l’être au premier abord. Je ne peux pas en dire plus, ça fait partie du charme de la pièce et de sa découverte. Mais, voilà, elles ont brossé un portrait qui n’est pas tout à fait le portrait imaginé par le public. C’est ce qui est très intéressant et qui crée du décalage.
C’est un très beau cadeau artistique, on m’avait cantonné, pour mon plus grand plaisir, à des rôles d’abrutis, Sylvain, dans « Caméra Café » en est largement responsable et moi aussi. Et puis j’adore la bêtise, la crétinerie. Là, ce qui est bien, c’est que je suis face à un personnage beaucoup plus pervers, beaucoup plus malicieux, beaucoup plus tendancieux, beaucoup plus narcissique que tout ce que l’on m’a demandé de faire jusqu’à présent. C’est Luq qui m’a demandé d’aller dans cette direction, pour mon plus grand bonheur. C’est comme si je découvrais un nouveau territoire, c’est très agréable, j’ai l’impression à la fois d’être dans un territoire inconnu et dans quelque chose que je connaissais mais que je ne m’étais jamais autorisé à jouer. C’est vraiment le plaisir de la comédie, de faire des choses vraiment différentes. Je ne sais même pas si je m’en sentais capable, on ne m’avait jamais proposé de le faire, là on me le propose et je m’y amuse comme un petit fou.
Avez-vous eu ou avez-vous encore certaines sources particulières d’inspiration pour l’interprétation de votre personnage ?
C’est très facile de travailler avec Luq, les choses se sont faites naturellement et facilement. Très sincèrement, j’ai été le premier surpris que tout se passe aussi bien. Avec les filles, ça se passe vraiment bien aussi, il y a une complicité réelle et nécessaire dans une comédie. On a beaucoup de plaisir à se retrouver et à faire les cons sur scène.
Quels sont les principaux retours du public suite aux représentations ?
On a de très bons retours, avec un panel assez grand, de « on ne s’est pas ennuyés, on s’est marrés, qu’est-ce que c’est frais, c’est drôle, c’est bien écrit, c’est percutant, c’est ciselé ». On a des compliments de tous types et c’est très marrant car on n’a pas souvent les mêmes, ça s’enrichit à chaque fois, c’est très étonnant. Tous les soirs, on ajoute une perle au collier, c’est très agréable. On a aussi de très bonnes critiques, en plus d’excellents retours. C’est chouette, ça fait du bien, ça met du baume au cœur.
Après ces premiers jours sur scène, le plaisir prend-il déjà le pas sur l’appréhension des débuts ? Les deux sont-ils encore liés ?
On est, aujourd’hui, un peu plus sûrs de nous-mêmes. Après un mois de répétition à quatre, on a entendu enfin vraiment les rires et on a eu besoin de quelques jours pour se mettre en symbiose avec ces rires. Ce calage se fait généralement en une petite semaine et, après, chacun prend son envol. A cette date, c’est très agréable, on n’est plus à la première, j’ai certes encore la petite appréhension et je l’aurai toujours mais il y a beaucoup plus de plaisir, moins de peur des débuts. C’est un puits sans fond, on redécouvre des choses chaque jour, c’est très agréable. Chaque soir, le texte est certes le même mais ce n’est pas ni le même public ni la même humeur.
Que peut-on vous souhaiter pour la suite de cette aventure ?
Un immense succès ! Ça nous fera du bienJ. On a beaucoup bossés, avoir du monde et partir ensuite en tournée est le plus beau des cadeaux parce que tout est plus simple quand on a du succès. Ça donne aussi du sens à ce que l’on fait.
En complément, quels sont vos autres projets du moment ?
On vit une année très particulière, pleine de reports, il y a une sorte d’embouteillage. J’ai toujours mon spectacle, « Le Pesletâcle », sur la liberté d’expression, sur la question de peut-on rire de tout ? C’est un spectacle sincère, honnête, où on rigole. J’ai eu de très bons retours, ça fait partie de mes fiertés. Je pense que l’on peut rire de tout avec un peu de discernement, de retour et de second degré. Je vais avoir la joie de le jouer en 2022 et j’espère en 2023 également. Sans oublier d’autres projets….
Quel plaisir de vous retrouver pour ce nouvel échange !
Vous participez à la saison anniversaire de « Koh Lanta » actuellement sur TF1. La diffusion des images chaque mardi soir ravive-t-elle certains souvenirs et émotions de ce que vous avez vécu en Polynésie il y a quelques mois ?
C’est vrai que, le mardi soir devant notre télé, quand on voit l’épisode, ça nous replonge automatiquement dans l’aventure. Que ce soit au niveau des joies ou des pleurs, je dirais que l’on vit, à travers l’écran, une deuxième fois l’aventure. C’était déjà ce qui s’était passé lors de ma première aventure, « Les 4 terres ». Ça n’a pas changé pour cette édition des légendes, on revit l’aventure à travers la télé mais d’une façon différente car on peut manger quand mêmeJ.
Quelles principales raisons et motivations vous avaient incité à repartir à l’aventure, peu de temps après votre première participation ?
Ce qui m’a poussé à repartir à l’aventure, c’est tout simplement que j’avais adoré ma première participation, c’était une aventure de malade, complètement dingue. J’avais la chance que l’on me propose cette nouvelle aventure, du coup j’avais accepté avec grand plaisir pour vivre de nouvelles choses, partir faire un nouveau voyage, découvrir de nouvelles choses, refaire cette grande aventure.
Fort de votre première expérience, comment vous étiez-vous préparé pour cette édition « All stars » ?
Sur « Les 4 terres », je ne m’étais pas vraiment entrainé. Sur cette saison, c’était encore pire car, un mois avant d’avoir la réponse, on m’avait décelé un petit problème médical au cœur, du coup j’étais parti pour un mois d’examen médicaux à Grenoble, où je n’avais absolument pas le droit de faire de sport. Donc c’est vrai que j’arrive sur l’aventure avec beaucoup de surpoids et pas du tout entrainé. C’était quelque chose que j’appréhendais beaucoup, surtout sur une édition comme cela où il n’y a que des machines surentrainées.
On imagine aussi sans doute la fierté et la joie que ça a dû être de faire partie de ce casting anniversaire pour les 20 ans du jeu ?
C’était un honneur de pouvoir être présent sur une édition qui retrace les 20 ans de « Koh Lanta ». J’avais 20 ans la première fois, c’est un truc de ouf de pouvoir faire deux « Koh Lanta » en si peu de temps, avec justement une édition qui retrace les 20 ans.
Vous étiez réserviste, comment avez-vous appréhendé votre arrivée dans le jeu ?
Je n’étais pas sûr, en arrivant, que j’allais intégrer le jeu donc c’était une aventure en plus, une pression en plus. Au moment où j’intègre l’aventure, j’étais quand même un peu stressé, je ne savais pas trop comment ça allait se passer, si ça allait me porter préjudice d’arriver un jour après les autres. Finalement, j’arrive à gagner la première épreuve d’immunité, ce qui me permet de me sentir plus en confiance et qui m’assure un peu plus ma place. Après, j’ai commencé à me faire des potes sur le camp, c’était parti, le stress était parti aussi.
Quelle a été votre réaction à la découverte des autres noms d’aventuriers participant à cette saison anniversaire ?
C’est vrai que, quand je suis arrivé sur l’ile et que j’ai vu toutes les petites têtes qui me regardaient, c’était impressionnant à voir. On les regardait à la télé, maintenant on les a en vrai et on va être en concurrence avec eux. L’adrénaline coule à flot dans le sang et hâte d’être sur les épreuves pour voir ce que l’on peut valoir face à tous ces personnages.
Globalement, quels resteront vos plus beaux souvenirs de cette édition anniversaire ?
Déjà, un peu comme tous les « Koh Lanta » je pense, les paysages magnifiques et les couchers de soleil sont juste oufissimes. Je me rappelle, le soir, du coucher de soleil sur Bora Bora, voilà c’était une vue paradisiaque en enfer. Après, la découverte aussi de nouveaux aventuriers, Sam, Laurent et j’en passe encore, avec qui on se tapait pas mal de barres de rigolade. On allait à la pêche, on rigolait. Et tout simplement le bonheur d’avoir fait l’édition « Koh Lanta, les légendes ».
Avec le recul, la jugez-vous plus compliquée encore que votre première saison ? En termes de dureté de la vie sur le camp ? En termes de gestion de la stratégie ?
C’est vrai que c’était encore pire que la première édition, que ce soit au niveau stratégie, au niveau de la vie sur le camp. Au niveau stratégie, tout le monde savait ce qu’il faisait et on sait que je ne suis pas le plus fort à ça. C’était la cour des grands et même les grands disaient que c’était compliqué. C’était une aventure très très dure là-dessus.
Au quotidien, sur le camp, quelles étaient vos activités et occupations favorites ?
On aimait bien, avec Sam, notre petit tour du matin, on allait pêcher le poulpe. A la levée du jour, on prenait notre petit bâton et on faisait le tour de l’ile pour en pêcher. C’était un peu notre petite rando matinale. Après, on allait chercher du bois, j’aimais bien aller chercher des gros troncs d’arbres. Ensuite, j’essayais de créer des petits trucs, de bricoler avant de se reposer quand on peut pour pouvoir économiser de l’énergie pour les épreuves.
Que vous a-t-il manqué et lors de l’épreuve de confort qui vous a été fatale et dans l’arène au moment de l’épreuve qui scelle définitivement votre départ ?
Avec le recul, je dirais de l’entrainement sur ce genre d’épreuves. Comme je le disais un peu humoristiquement en story, j’ai recrée le jeu en plus petit, avec des planches en bois, en faisant trois trous. J’ai réussi à m’entrainer avec des billes et ça l’a fait…Peut-être aussi un peu de concentration liée à la surprise car, quand on est arrivés sur le jeu de confort, on ne s’attendait pas à avoir une épreuve éliminatoire, du coup ça a été un stress supplémentaire quand Denis nous l’a annoncé.
On vous a senti à chaque fois très ému….
C’est sûr, surtout sur la première épreuve où je suis parti, celle du jeu de confort. C’était tellement fatal que je ne m’y attendais pas. Je n’avais absolument pas envie de partir maintenant, je pense que personne n’a envie de partir à ce stade-là, il y avait toute mon aventure qui revenait en tête et tout ce que j’avais fait pour venir là s’envolait. C’était un mélange de toutes sortes d’émotions qui m’ont fait, après, m’effondrer en larmes, comme on a pu le voir à l’écran.
Comment avez-vous vécu le fait de ne pas être éliminé lors d’un conseil traditionnel ?
C’est vrai que ça n’a rien à voir avec un départ au conseil. Là-bas, ce sont les personnes qui votent contre quelqu’un donc je pense que ça m’aurait fait beaucoup plus mal au cœur de partir sur un conseil que sur une épreuve éliminatoire, où c’est de notre faute, où on est maitre de notre destin.
Pour terminer, votre sac est-il déjà prêt pour une 3è aventure ?
Bien évidemment, si on me propose une troisième participation, je continuerais sur ma lancée et, cette fois, j’irais vraiment m’entrainer pour être paré à toute éventualité. Je repartirais avec grand plaisir !
Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !
Vous êtes une artiste aux différentes casquettes et cordes professionnelles, comme en témoigne votre parcours. Si l’on revient à son origine, qu’est-ce qui vous avait incité à en faire votre métier ?
C’est très simple, une rencontre au collège, d’une professeur de français tout simplement. Le contexte est important, j’étais notamment en 6è et 5è dans une école de filles, avec un uniforme marine et blanc, très très bien cotée, avec des bonnes sœurs pour professeurs. C’était une école très très exigeante et je n’y étais pas très heureuse, même si les études n’ont jamais été un souci pour moi. Il me manquait plein de choses et une femme est venue de l’extérieur pour remplacer la professeur de français qui était malade. Mme Decker est arrivée en nous expliquant que, bien évidemment, on allait faire le programme mais qu’elle adorait le théâtre. Il y en avait justement un, complètement poussiéreux et, à deux trois mois de la fin de l’année, nous avons monté « Les fourberies de Scapin ». J’étais là, très timide, pas bien dans mes baskets et elle me dit que, dans cette école de fille, j’allais jouer Scapin…je la connaissais à peine, j’étais très mal à l’aise, je n’arrivais pas à parler mais je lui ai demandé pourquoi. Elle m’a expliqué que, les rares fois où je m’exprimais, je faisais voyager les gens. Ça a été LA révélation, elle m’a confié ce rôle sans aucun doute, je l’ai pris à bras le corps, ça a été un bonheur fou, on a joué plusieurs fois tellement ça se passait bien, les parents d’élèves étaient très heureux, j’avais des bulles d’oxygène dans le ventre, je vivais de bonheur sur les planches. Je me suis dit « c’est bon, c’est ça, j’ai trouvé ma vocation, c’est ce que je veux faire, contre vents et marées, je suis heureuse à cet endroit-là ».
Par la suite, quels autres moments vous ont particulièrement marquée ?
Je me suis formée au théâtre national de Marseille, La Criée, pendant trois années intensives. Cette école étant dans un théâtre, on était tout le temps sur scène, soit en allant observer dix fois la même pièce si on voulait soit en montant et jouant des pièces à vau-l’eau, soit par sa formation intensive, c’était un bonheur pur, de gavage, de culture et de rencontres. J’y ai fait ensuite mes premiers pas en tant que professionnelle.
Ensuite, parmi les expériences marquantes, je pense au travail avec Omar Porras, metteur en scène colombien, basé en Suisse, qui a joué beaucoup de spectacles au théâtre de la ville. J’ai complètement flashé sur un de ces spectacles, à tel point que je lui ai écrit une lettre qui l’a incité à me recevoir. Il m’a fait passer des essais de théâtre et c’était partie pour une longue suite de créations et de tournées, notamment celle sur « Don Quichotte », avec plus de 12 comédiens sur scène. On a joué partout….L’esprit de troupe et l’exigence du travail m’ont beaucoup marquée.
Après, le fait d’avoir monté ma compagnie a aussi été quelque chose de fort. Je me suis dit, à un moment donné, que j’avais envie de monter des textes par moi-même, sans être dans l’attente. J’aime bien l’idée de choisir et, avec une comédienne, on est tombée sur un texte qui nous a bouleversées, en lien avec les enfants soldats, « Allah n’est pas obligé » d’Ahmadou Kourouma. Nous avons été complètement foudroyées par ce roman, que nous avons adapté au théâtre. On l’a joué en France mais aussi au Kenya, en Tanzanie, en Amérique du Sud,…Ça a duré plusieurs années, entre la création en 2006 et les dernières représentations en 2012. De la contrainte est née la force de ce spectacle, comme nous l’a dit Laurent Maurel, le metteur en scène.
Je parle beaucoup de théâtre mais il y a eu aussi des évènements marquants à l’écran. Mon parcours est arrivé un peu après, avec davantage encore de diversité. Je fais principalement des guests, on est sur des durées plus courtes qu’au théâtre. J’adore la multiplicité. De films d’époque à des séries comme « RIS », « Profilage », « Le passager », « Fais pas ci, fais pas çà » ou encore plus récemment « HPI ». J’ai aussi adoré tourner dans le magnifique film d’auteur « Les Eléphants » réalisé par Emmanuel Saada, un film choral sur des personnages en quête d’amour. Globalement, je porte toutes mes expériences dans mon cœur, elles m’ont toutes marquée à un endroit.
Considérez-vous ces deux domaines comme le même métier et le même exercice ? Ou est-ce que ce sont deux entités qui nécessitent des adaptations ?
Les deux, en fait. Il y a vraiment un socle commun et il y a des divergences, dans la rapidité d’exécution. Le théâtre est en direct, quand ça commence, ça ne s’arrête pas et j’adore cela. J’ai assez rapidement apprécié les bugs au théâtre, ça parait fou de dire cela, non pas que je les cherche mais j’adore l’imprévu qui emmène là où on ne s’y attend pas ! Maintenant, je trouve que les mécanismes, sur les planches ou devant une caméra, sont les mêmes. C’est comme une cuisine que l’on a élaborée, avec le jeu d’acteur. C’est comme un garde-manger avec plein de petits tiroirs qui s’étoffent au fil des années et des rôles. Je viens chercher au besoin.
Au théâtre, il faut porter sa voix mais le fond est le même qu’à l’image, en termes de tambouille d’acteur. Il faut juste adapter son curseur, tout se voit à l’écran, on est plus dans l’intimité, il faut avoir cette conscience de minimalisme. J’aime beaucoup ce travail de caméra, il en dit long.
On pourra vous revoir bientôt sur la série quotidienne de France 2 « Un Si Grand Soleil », après y avoir déjà fait précédemment de premiers passages. Retrouver le plateau et l’équipe a sans doute dû vous faire plaisir ?
Oui, tout à fait, j’étais très contente de revoir tout le monde. On est très très bien accueillis, c’était ma première dans une quotidienne et j’ai vraiment beaucoup aimé cette expérience. Je tiens à le dire, de la production aux scénaristes, en passant par l’équipe casting, l’équipe HMC, les réalisateurs, les comédiens, tout le monde est bienveillant. Le rôle de Mélanie m’a permis de rencontrer des réalisateurs différents, j’en ai souvent changé, j’ai adoré, j’ai dû délivrer la même chose mais par le prisme de personnes différentes. Pour nous, comédiens, il faut s’adapter, j’adore, c’est très riche. Ça m’a fait chaud au cœur de revenir.
Toujours à l’image, sur France 3, vous avez tourné en tant que guest pour la série « Alexandra Ehle ». Un mot sur ce projet ?
« Sans visage » est l’épisode 9, qui sortira à l’hiver. C’est une série policière au format de 90 minutes, où tout est très pointu, le style notamment. On y retrouve énormément d’humour, avec des scènes complètement décalées, c’est très froid et très chaud en même temps. En gros, il y aura une intrigue autour d’un homme qui perd son visage, d’où le nom de l’épisode. Je fais partie de l’univers de cette personne, sans vous dire qui je suis.
Pour ces deux rôles de guest, en amont, parmi les artifices de la préparation, vous êtes-vous plongée dans certaines diffusions pour mieux appréhender l’univers ?
J’aime bien m’imprégner pour, ensuite, être complètement lâchée. J’aime bien me plonger avant, ça n’empêche pas de garder de la spontanéité, je fouille, je regarde les épisodes et je reçois, tout simplement. Je ne suis pas dans l’analyse, je suis dans le ressenti, comme un spectateur lambda. Je me suis laissée emportée. Ensuite, je me laisse libre dans le personnage, j’aime bien arriver avec une ou plusieurs propositions mais ouvertes. Les choses se font avec le réalisateur et ça ne me dérange pas si on change tout.
Je regarde, au moment de la diffusion, ce que je fais et, là, pour le coup, comme pour « Un Si Grand Soleil », où j’ai tourné à plusieurs mois d’intervalle, je suis critique, je ne suis pas dans l’affect. Je regarde la crédibilité de mon personnage, je regarde où je peux creuser encore plus loin. Je suis dans le détail, je vois ce que j’ai fait, pour les scènes d’après et j’ai un petit cahier d’évolution du personnage, de comment il s’est construit. Un mois ou deux mois après, c’est important de ne pas oublier le leitmotiv de départ.
Pour terminer, en complément, plusieurs projets sont en cours, un long métrage et un seule en scène le 12 décembre…
Le seule en scène se fera à Paris, au théâtre de la boutonnière. C’est un travail autour de Gisèle Halimi, la célèbre avocate décédée en 2020. Sur quatre de ses procès principaux, pour mettre en avant son parcours remarquable. Elle n’a peut-être pas été assez saluée au moment de sa mort. C’est un rôle que j’endosse avec joie, implication et militance. Je salue le courage de cette femme avocate, mère de famille, elle a un parcours assez troublant, elle a réussi à défendre, au risque de sa vie, autant de femmes et de causes importantes.
Le long-métrage « 4 garçons pleins d’avenir » avait été tourné en 1997, c’était mon premier, je jouais Marie-Odile. C’était une comédie assez potache et une écriture est en cours pour 2022, où on se demandera, 25 ans après, ce que sont devenus ces 4 garçons ainsi que les personnages qui tournaient autour. A suivre….
On peut vous retrouver depuis le début de la saison sur Le Pass Ligue 1 de Prime Video. On imagine sans doute le plaisir et la fierté que ce doit être d’avoir rejoint cette équipe et de participer à la naissance du projet ?
Clairement ! D’autant plus, comme beaucoup de mes camarades, après avoir vécu les affres de feu « Téléfoot, la chaine ». J’ai quitté un projet qui m’avait embarqué, qui m’avait fait vibrer mais je l’ai quitté avec la fin d’un contrat de droits et, encore plus dur, en plein milieu de saison. Donc aussi courte fut l’expérience, elle est encore plus difficile à digérer quand les acteurs continuent, quand le jeu continue, quand le show continue. L’herbe a été coupée sous nos pieds, pour reprendre une métaphore qui aurait pu se retrouver sur les terrains de foot. C’était assez dur donc c’est vrai que quand Prime Video entre dans la danse à la fin du printemps, il était important de pouvoir s’imaginer dessus, d’avoir un nouveau projet foot sur lequel rebondir. Pour relancer la machine, reprendre confiance. Forcément, on était touché donc retrouver un projet qui refasse vibrer, qui permette de reprendre l’histoire là où elle s’était arrêtée, était très important pour moi. Que cela ait pu se faire in fine, oui, c’est formidable ! Je suis très fier d’être dans cette aventure, de retrouver des camarades et d’être sur ce qui est aujourd’hui le feuilleton le plus vu dans le sport en France. C’est vraiment sympa !
En plus de cela, ce nouveau média est différent des précédents, sous format d’application avec une couverture similaire pour toutes les rencontres, avant, pendant et après le match…
Pour moi, c’est une révolution ! On l’imaginait poindre, on voyait ces nouveaux acteurs être de plus en plus ambitieux, lorgner sur les appels d’offres. C’est désormais concrétisé en France. À l’usage, c’est vrai, j’insiste : c’est une révolution. Aujourd’hui, on a un produit qui est là pour valoriser le cœur des droits, à savoir le match, le direct et uniquement cela. Le match est événementialisé, on se concentre sur le terrain avec des effectifs denses et qui permettent d’offrir, sur le temps des rencontres, des contenus et un rythme inédits.
Cela, évidemment, change la donne, notamment en amenant davantage de justice sur certains matchs et certains clubs, lesquels ne sont plus traités par-dessus la jambe. Désormais, les afficionados des clubs non-historiques ou hors Top5, savent qu’on va parler, pendant deux heures chaque semaine, de leur actualité, de la semaine écoulée. Notre dispositif permet d’avoir les acteurs en longueur avant et après match, on a le temps de faire un traitement exhaustif. Clairement, on peut le dire, c’est inédit !
Pour les clubs et les joueurs, par ailleurs très sollicités, cela délimite assez clairement le cadre de nos demandes et besoins : « Prime Vidéo » est là le jour du match, avec quelques attentes et besoins mais, le reste de la semaine, nous n’avons pas d’antenne à nourrir. Le match est le sacrosaint évènement de la plateforme, avec « Dimanche Soir Football », le produit phare, la vitrine de ce qu’est capable de faire aujourd’hui « Prime Video », avec au-delà d’un casting de consultants XXL, une vraie envie de faire connaître les acteurs de la L1.
Vos casquettes sont nombreuses et varient en fonction des matchs : journaliste bord terrain, animateur/présentateur, commentateur. C’est très diversifié mais sans doute, en même temps, très complémentaire…
Un jour, Pedro Garcia (NDLR : le directeur de la rédaction) m’a demandé s’il pouvait m’appeler le « couteau suisse ». Pas de problème (rires). Au départ, l’idée était de me proposer de couvrir ces matchs en qualité de journaliste bord terrain. Ce qui était, peu ou prou, une découverte pour moi, j’avais fait seulement deux saisons de coupe de France dans ce registre avec Eurosport. J’avais totalement aimé l’exercice mais je ne m’attendais pas à ce qu’on me le propose dans cette nouvelle aventure. Ce fut le cas et j’en étais évidemment honoré parce que ça voulait dire renouer avec les stades, qui étaient le quotidien de mon début de ma carrière. Y retourner, être aux côtés des acteurs, les faire réagir, aller à la recherche des informations, etc, forcément, c’est un rôle qui me tentait.
Quant au commentaire, j’avais été sollicité par « La Chaîne l’Equipe » qui a débuté l’aventure sur la Ligue 2. Les matchs sont désormais rattachés à Prime Video, il y a donc eu une continuité assez logique. Il m’est aussi arrivé d’effectuer des remplacements dans la casquette d’animateur sur les matchs de Ligue 1. Pour moi, c’est le travail ultime dans la recherche et la procuration d’adrénaline, avec la gestion des directs et des personnes autour de soi, au milieu d’un stade qui vit. C’est le gap au-dessus en termes d’intensité et de plaisir pris. C’est génial, pouvoir à chaque fois se remettre en question, picorer des choses différentes, se challenger, c’est ce que j’aime beaucoup.
En amont d’une rencontre, quelle est votre méthodologie de préparation, dans les jours avant et même au stade ?
C’est assez particulier. J’ai des approches différentes en fonction des casquettes. Concentrons-nous sur le rôle de journaliste bord terrain, qui est quand même 90% de mon activité. De par l’inexpérience qu’était la mienne, je l’ai conçu avec la même rigueur que si j’allais commenter un match. C’est-à-dire que je ne laisse rien passer sur la connaissance des acteurs. Dans la semaine qui précède le match, je crée mes fiches et les peaufine pour avoir les 40 joueurs sous la main, en tête, sur des données, informations qui peuvent apporter de la complémentarité avec le commentateur. Lui a une grosse différence avec moi, je le sais pour l’avoir vécu : il est dans cette adrénaline et peut être emporté par une certaine émotion. Je suis le froid complément (rires). Au plus près du terrain, je vis aussi l’émotion des acteurs, je dois la raconter. Colère, réprimande, joie, les tranches de vie depuis les bancs sont parfois édifiantes.
Je suis assez proactif et m’insère de moi-même entre le commentateur et le consultant. Il y a un équilibre à trouver et ce n’est pas toujours facile. Je vois ce rôle comme celui d’un troisième commentateur, capable de sortir des missions préexistantes (météo, changements, temps additionnel) C’est ce que j’essaye de faire depuis quatre mois.
A l’image d’un commentateur, au-delà des fiches des joueurs, la veille et l’avant-veille, je me plonge dans la presse pour suivre les dynamiques des clubs. Je lis ou regarde également les conférences de presse. C’est assez classique mais ça permet, dans ce rôle tampon entre les acteurs et les téléspectateurs, d’expliquer au mieux les mots et les situations. La connaissance des hommes et des dynamiques des clubs est essentielle, question de crédibilité et de petite valeur ajoutée : connaître l’actualité d’un joueur permet d’orienter une question est d’avoir peut-être une réponse plus intéressante.
Ce bord de terrain que vous retrouvez s’accompagne d’un autre retour, celui du public dans les stades. Ce doit être une joie d’être au cœur de l’arène ?
C’est juste incomparable ! Clairement, on avait vécu le Covid sur « Téléfoot », dans des stades vides, avec des choses assez étonnantes pour les commentateurs, qui étaient devenus des acteurs des huis clos, en laissant vivre finalement non pas l’ambiance mais les interjections des joueurs et coachs. Ca apportait quelque chose de différent, avec une place plus grande donnée aux questions technico-tactiques. Là, nous sommes redevenues des personnes qui travaillons au cœur d’un spectacle, on en a retrouvé l’acteur principal selon moi, à savoir le public. J’ai le souvenir d’un derby entre Strasbourg et Metz, à La Meinau, en septembre, c’était frissonnant, avec des tribunes combles, des chants de soutien, sans hostilité pendant 95 minutes, c’était assourdissant, on ne s’entendait pas parler, on laissait vivre non plus le coaching mais cette ambiance. On s’aperçoit à quel point le public est important dans le rythme qu’il donne au match et aux joueurs. Cet ingrédient est essentiel dans ce spectacle.
Après un tiers du championnat, quel regard portez-vous sur ce début de saison ?
C’est une Ligue 1 qui, je trouve, sort vraiment par le haut de la crise Covid. Qui l’eût cru après les déboires de l’année écoulée, les difficultés au sommet de la Ligue, avec des détenteurs de droits qui s’avèrent ne pas être de bons payeurs. Avec, par-dessus tout, la crise sanitaire en elle-même évidemment. On a vu des clubs essayer de trouver des solutions, quelque part se réinventer, aidés par l’Etat, avec cette capacité à activer un peu plus le levier des jeunes joueurs, à trouver des solutions dans les financements de transferts. Avec, aussi, cette capacité à se réinventer par le jeu, issue d’une nouvelle génération de coachs et d’une envie aussi peut-être de compenser une baisse d’expérience dans les effectifs. La bascule s’opère vers une qualité et une intensité supérieures, on va vers un football total qui accepte plus volontiers l’erreur individuelle et la prise de risques. On n’a eu que six 0 à 0, le taux de « spectacularité » des matchs est en hausse. De plus en plus d’équipes veulent s’en sortir par le jeu et c’est quelque chose de nouveau. Mon regard est donc assez positif par rapport au contenu des rencontres et à la volonté d’aller de l’avant.
En parallèle, on vous retrouve hebdomadairement en plateau et ponctuellement sur les sites dans le cadre de l’accompagnement aux fédérations, en lien avec l’Olympisme.
Je l’aborde vraiment différemment, j’ai une passion assez globale pour le sport. Mon biberonnage au sport a commencé sur les genoux de mon grand-père, à regarder le Tour de France. Cela m’a amené à être toujours curieux de plein de disciplines, d’avoir une lecture de « L’Equipe » de la page 2 à la page 44 (rires). Cet aspect-là m’a construit et est toujours présent en moi. Ce projet de chaine du Mouvement Olympique, qui a été lancée en 2019, est quelque chose que je trouve assez fort. A l’inverse d’un football qui phagocyte l’attention des médias et des ayant-droits, on se retrouve avec de plus en plus de sports qui sont moins voire plus diffusés. Certaines disciplines n’ont plus voix au chapitre. En complément de ce que les fédérations elles-mêmes tentent de mettre en place, avec du streaming ou des contacts pour des diffusions classiques, le CNOSF a donc décidé, par lui-même, de proposer un canal de diffusion pour toutes ces disciplines qu’elle chaperonne, à savoir plus de 100 fédérations sportives olympiques. « Sport en France » est là pour eux, pour leur proposer un canal de diffusion standard et gratuit, accessible dans tous les foyers. Cela va dans le sens du sport pour tous et avec tous. Dans ma conception des choses, j’aime beaucoup l’idée, j’y suis très sensible.
Je vais à la rencontre de fédérations, pour faire connaitre leur discipline, leurs athlètes, leurs dirigeants, leurs bénévoles. On fait un tour d’horizon. Cette émission est diffusée tous les jeudis à 19h et s’appelle le « Club Sport en France ». Pendant 26 minutes, on décline l’actualité de fédérations. En marge de cela, je fais des commentaires en direct, essentiellement l’escrime, le tennis ou le volley-ball. C’est top, on est avec des gens demandeurs, qui ont un abord simple, avec le souci de l’exposition et non pas de méfiance sur la communication autour de leur sport. C’est un peu différent du ballon rond où, je l’entends, les clubs doivent se protéger d’une sur-sollicitation et faire en sorte que les joueurs et acteurs puissent se concentrer sur le terrain. La démarche n’est pas la même mais le plaisir est réel.
Pour terminer, ponctuellement, vous commentez, en cabine, des matchs pour l’appli Free Ligue 1. Etre en cabine doit être une approche encore différente de la rencontre ?
L’appli Free me ramène à des choses que j’avais aussi faites en début de carrière, avec Orange. Clairement, oui, c’est une autre approche, on est complètement dépendant de la réalisation, on suit véritablement ce qui nous est visible à l’écran. On se sert des réseaux sociaux et des médias pour rapporter les informations qui nous échappent. Il faut faire avec et, en même temps, il faut se dire que l’on est sur du quasi-direct, on doit avant tout être concis, précis. En connaissant ce cahier des charges, on sait que des informations que l’on va chercher en bord de terrain et que l’on va narrer dans l’intégrale d’une rencontre ne sont pas forcément nécessaires sur un quasi-direct, où les gens viennent picorer des infos essentielles. C’est une autre manière, un peu plus mobile, de consommer la Ligue 1. C’est une volonté de la LFP de mettre également en avant le « nomade ». C’est quelque chose qui trouve son public aussi, plus jeune peut-être.
Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !
On peut vous retrouver jusqu’au samedi 18 décembre prochain sur NRJ12 dans la série « Influences ». Avant de s’intéresser au programme en lui-même, on imagine que, dans le contexte actuel que l’on connait tous, proposer un contenu inédit aux téléspectateurs est sans doute source de fierté et de plaisir ?
Oui, c’est vrai que de pouvoir tourner, malgré cette période de Covid, dans de bonnes conditions, pour une série nouvelle et novatrice, a été une super expérience. En plus, de proposer du contenu sur un sujet qui touche toutes les nouvelles générations et de pouvoir en parler selon toutes les visions a aussi été super enrichissant et intéressant. On parle des jeunes, de ceux qui sont à fond dedans, des moins jeunes, qui voient ça comme quelque chose d’un peu négatif, c’est chouette d’avoir une série comme cela en ce moment.
Avec vos mots, comment présenteriez-vous cette série ?
A la base, c’est une série qui parle des coulisses de l’influence, c’est en cela qu’elle est novatrice. On y retrouve tous ceux qui incarnent ce métier, ça va des influenceurs aux agents, mais aussi à tous les proches qui gravitent autour. On a des personnes totalement extérieures, comme Tom, comme les parents, comme la sœur qui va intégrer ce milieu mais qui n’en fait pas partie. Tout cela s’entremêle et on voit leur quotidien qui est quand même, il faut le dire, rapidement secoué, comme vous avez pu le découvrir. Il se passe plein de péripéties, sur le métier de l’influence mais aussi sur des questions de vie quotidienne, les amours, les trahisons….
Vous y interprétez le personnage d’Alex. Qui est-elle ? Quelles sont ses principales caractéristiques ?
Alex est une nana qui se donne à 200% dans tout ce qu’elle fait. Que ce soit en amitié, professionnellement ou en amour. Après, justement, au fil de la série, on va découvrir ses cassures, ses doutes alors qu’on a l’impression que c’est plutôt un roc. Au fil des aventures, on se rend compte qu’elle remet en question beaucoup de choses et beaucoup de ses principes. Même si elle a la volonté d’avoir de bonnes valeurs, saines, fidèles, tout cela est bouleversé et c’est très intéressant.
@ Julien Jovelin
Au moment de l’interpréter, avez-vous eu des sources particulières d’inspiration ?
Oui ! Avant de commencer la série, je me suis documentée parce que, finalement, même si j’ai un métier d’image proche, que ce soit avec le mannequinat ou la comédie, je n’étais pas très familière avec l’influence. J’ai donc dû me renseigner un petit peu. Mon personnage est inspiré notamment de Magalie Berdah donc, pareil, j’ai fait des recherches sur cette femme qui a tout monté toute seule. Mais aussi sur des influenceurs comme Caroline Receveur par exemple, sur ces gens qui ont su faire un revirement à 90° dans leur carrière. Finalement, je me suis rendue compte que c’étaient de grands bosseurs.
Ma source d’inspiration a donc été ces personnes-là mais aussi beaucoup quand même tout ce qui est écrit dans le scénario. Je suis très dans le présent, je me suis inspirée au début mais, après, j’ai vraiment fait en sorte de vivre l’instant présent d’Alexandra qui, finalement, est étrangère aussi à ce milieu. Elle le dit, au départ qu’elle n’y connait rien. J’ai aussi voulu partir de cela.
Même si ce n’est pas toujours un exercice facile, avez-vous regardé les premiers épisodes pour vous en servir ensuite sur les tournages suivants ?
C’est vrai que c’est un exercice particulier de se regarder alors que l’on est encore en plein tournage. J’avoue que je ne regardais pas tant pour me voir mais plutôt pour voir comment ça rendait une fois monté. Effectivement, ça réajuste sur la façon dont on va jouer mais c’est plus dans la globalité que vraiment en focus sur mon personnage. Je me suis rendue compte que des tics venaient naturellement. Après, c’est plus sur la façon de jouer avec les autres comédiens que je me suis servie du visionnage.
Sans rien dévoiler, dans quels contextes allons-nous voir Alex dans les prochains épisodes diffusés ?
Il va avoir un gros effondrement, je ne peux pas en dire plus mais le personnage d’Alex va vraiment connaître un effondrement bien intense.
D’ailleurs, quel regard portez-vous sur elle et sur ce qu’elle a déjà pu vivre jusqu’à présent ?
Elle a vécu pas mal de choses en même temps, pour un petit bout de femme de même pas 30 ans. Je trouve que l’on voit bien son évolution. Elle commence naïvement, sans connaitre le milieu, il y a ensuite ce coma et, quand elle en sort, on voit la femme qu’elle est devenue en ne lâchant vraiment rien. C’est beau. Des trahisons ont lieu, on est en train de voir comment elle gère cela jusqu’à, justement, s’effondrer un petit peu. Mais c’est intéressant de voir cela ainsi que l’évolution des autres personnages. Romain se transforme complètement, il passe du petit garçon un peu timide à un homme. Tom, aussi, grandit en prenant ses distances, en décidant de ne vivre que pour lui. Thalya, également, n’existait que par l’amour qu’elle portait et on voit comme elle arrive à s’émanciper un peu de tout cela. Et Jade qui explose…il y a vraiment une évolution de tous les personnages et c’est intéressant !
Quels principaux retours des téléspectateurs avez-vous pu avoir concernant votre personnage en particulier et la série en général ?
Le premier message que j’ai eu, je l’ai d’ailleurs trouvé trop chou, venait d’une ado qui m’a dit qu’elle avait loupé les cours pour regarder la série. J’ai trouvé cela trop mignon, même si je lui conseillerais de ne pas le faire. Elle était déjà attachée dès le début en tout cas. Après, on a eu plein d’autres retours positifs, notamment des messages privés assez touchants. Beaucoup sur les couples et leurs histoires. J’ai l’impression que ça a touché les gens, ils se sont sentis concernés par ces sujets. On m’a aussi dit que le personnage d’Alexandra avait inspiré dans le côté femme forte. Si ça peut toucher et donner envie aux gens de se donner à 100%, c’est chouette.
@ Alex Delamadeleine
Le tournage de la saison 1 est à présent achevé. Cela a sans doute dû vous faire chaud au cœur de quitter toute l’équipe ?
C’était touchant, je pense que la moitié de l’équipe a pleuré. On a tourné, en plus, le dernier jour dans un décor récurrent auquel nous étions attachés. Mon dernier plan individuel était trop chou, je devais ouvrir une porte et il y avait toute l’équipe derrière, tous ont été trop mignons. Le tout dernier plan collectif, sans pouvoir le dévoiler, était très touchant, tous les gens sont venus pour le regarder. C’était hyper émouvant !
Depuis, on s’est retrouvés pour la soirée de fin de tournage, c’était bien de se revoir dans un contexte d’après tournage, en ayant pris du recul. On a pu se dire au revoir, c’était la fin de cette aventure-là mais elle m’a permis de faire de belles rencontres. Je sais qu’il y a des gens que j’ai envie de revoir, avec lesquels j’ai tissé des liens.
En parallèle, quels sont vos autres actualités et projets du moment ?
Un film est en tournage, je ne peux pas trop en parler. Ainsi que des sujets plus derrière la caméra, sur d’autres supports, qui parlent d’autres choses, de sujets qui me touchent. Je fais aussi un travail avec une association qui aide les mannequins : SEAMS. C’est une profession très médiatisée mais qui n’est pas forcément aidée sur le plan santé, il y a plein de choses à construire, je suis contente d’aider en ce sens, il y a plein de choses à faire, on a créé des ateliers de mise en commun, des groupes de parole, des prises en charge individuelles. Sans oublier un groupe de musique, Nyght, notre prochain concert sera en janvier, sur du rock psyché indé.
Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !
Depuis le début de saison de Ligue 1 de football, nous pouvons vous retrouver sur le Pass Ligue 1 pour Prime Video. On imagine sans doute la joie et le plaisir que ce doit être de faire partie de cette nouvelle aventure, dès son commencement ?
C’est un euphémisme que de parler de joie. Oui, il y avait un mélange de plusieurs choses, la joie, le sentiment d’être chanceux d’une certaine manière, la gratitude pour les gens qui m’ont fait travailler précédemment, pour ceux qui m’ont appelé cette fois-ci. Effectivement, j’ai fait partie de l’aventure « Téléfoot », pour laquelle j’étais ravi de bosser aussi. Ça avait bien débuté, ça s’est très mal terminé, c’est vrai qu’il y a eu une période pendant laquelle je me suis posé beaucoup de questions sur ma carrière, d’une certaine manière. Non pas que je n’avais plus envie de le faire mais on arrivait peut-être à un moment où ça s’arrêterait parce qu’il y aurait peut-être moins de sollicitations. Donc, effectivement, j’espérais bien que ça continue mais je n’avais aucune certitude. On m’a beaucoup dit de ne pas m’inquiéter, que l’on ne se faisait pas de soucis pour moi mais je m’en faisais un peu quand même. Du coup, le fait que l’on m’appelle pour rejoindre Prime Video a été comme une nouvelle tombée du ciel. D’un point de vue personnel et un peu égoïste, c’était vraiment la chose que j’attendais donc c’était super.
Arriver sur un projet qui démarre de zéro est génial. A chaque nouvelle expérience, il y a quelque chose qui nous reste. J’ai eu la chance d’en avoir quelques-unes et c’est toujours chouette. En même temps, je ne partais pas complètement de zéro, il y avait plusieurs personnes que je connaissais déjà dans le projet, que j’avais côtoyées pour certaines à beIN SPORTS, pour d’autres à Téléfoot, pour d’autres même il y a très longtemps à Eurosport. Voilà, c’est un alignement de planètes vraiment super. J’ai conscience à la fois de la chance que j’ai eue et du bonheur renouvelé sans cesse de pouvoir faire ce métier.
Au-delà de la naissance d’un nouveau projet, c’est aussi un format neuf, novateur, que l’on ne connaissait pas jusqu’à présent…
C’est vraiment l’idée que je me faisais depuis plusieurs années. Ça peut paraitre prétentieux ou, même, on pourrait penser que je veux cirer les chaussures de mes chefs J mais je pense que cet usage-là de la télé est en train de grandir depuis des années. La télé linéaire existe encore mais c’est vrai que, de plus en plus, dans l’usage de beaucoup de gens, ils se retrouvent à utiliser des services de vidéo à la demande ou le replay. C’était à se demander pourquoi ça n’arrivait pas dans le sport en général et le foot en particulier. Donc cet usage parait presque évident, d’une certaine manière. L’intérêt majeur du foot reste le live et on l’a aussi. Il y a donc un double gain.
Sur une chaine linéaire, quelle que soit la qualité du produit, il y a des tas de moments dans la semaine un petit peu en aveugle, vue la faible audience. Ici, le fait de pouvoir choisir le moment où l’on regarde est d’usage actuel, le fait de rester sur le direct est l’essence des droits sportifs et, enfin, le fait que l’on fasse tout sur place permet d’avoir quelque chose d’assez resserré. On est sur 20 ou 30 minutes d’avant match donc c’est très concentré, il y a beaucoup de choses, sans temps mort. Avec mon expérience à la fois sur le terrain mais aussi en tant que téléspectateur, moi qui regarde également les matchs des autres, on a vraiment l’impression, derrière notre écran, d’y être, d’être avec les joueurs et les supporters. On est vraiment immergé, du début à la fin avec, ensuite, les entraineurs et joueurs qui viennent sur le plateau. C’est vraiment moderne, ça correspond aux usages qui sont globalement attendus. Je pense, en plus, même pour les gens qui ne sont pas forcément habitués, qu’ils s’y font très vite, c’est assez instinctif. Ma maman, retraitée, a rapidement compris comment ça fonctionne et l’usage est devenu très aisé.
A l’image, 8 des 10 rencontres sont proposées lors de chaque journée et vous en commentez deux d’entre elles, principalement le vendredi soir, le samedi après-midi, le dimanche midi ou le dimanche soir, en alternance avec Smail.
Franchement, je vis un rêve éveillé. Si on me dit que ça dure comme cela jusqu’à ma retraite, je signe tout de suiteJ. Je suis ravi de faire ce métier, j’ai la chance effectivement de faire deux matchs tous les week-ends, matchs qui sont au minimum sympas voire même parfois géniaux. Quoi qu’il arrive, c’est super ! En plus, il s’avère que Smail est un pote. Quand j’ai su que ça serait avec lui, je me doutais que ça se passerait bien. C’est agréable aussi pour cela. Je l’avoue, c’est assez idéal comme situation.
A titre plus personnel, quelle est votre méthodologie de préparation en amont, dans les jours qui précèdent la rencontre mais aussi à votre arrivée au stade ?
Il y a déjà une sorte de préparation invisible. Pour les joueurs, c’est du repos mais pour nous aussi, d’une certaine manière, il faut être en forme physiquement. Bien se reposer pendant la semaine compte. Mais la préparation invisible, pour moi, est aussi de regarder beaucoup de foot, ce n’est pas la pire des préparationsJ. Quand je commente le match du dimanche à 13 heures, je fais ensuite le maximum pour être chez moi à 20h 45, afin de regarder l’affiche du soir. J’ai vraiment cette volonté de regarder un maximum de rencontres. Sans oublier la lecture des journaux, au quotidien. Le premier réflexe le matin, à peine réveillé, est de télécharger L’Equipe et autant que possible la presse quotidienne régionale des clubs que je vais commenter le week-end. Je me nourris beaucoup de cela ainsi que de ce que je peux lire notamment sur les sites des clubs.
En fonction des interlocuteurs que l’on connait, on peut passer des coups de fil, soit à des journalistes locaux, soit à des entraineurs, soit à des joueurs parfois. Même si je minore un peu cela dans le sens où je préfère avoir les contacts avec les acteurs du terrain le jour même du match, quand j’arrive au stade.
J’ai aussi une sorte de routine, je m’astreins à une préparation sur deux feuilles au maximum par équipe. J’en avais davantage par le passé mais je me suis rendu compte que c’était illisible, je me limite à quatre pages au total à présent. J’ai la chance d’avoir une très bonne vue, la police est donc très très petite, en taille 7J. J’y mets des statistiques sur les équipes, sur les confrontations, sur chacun des joueurs. Après, il y a des choses qui paraissent un peu bête mais je sais que, le jour du match, je réécris le classement à la main sur ma fiche, pour me le mettre bien en tête. J’écris aussi tous les résultats de la journée, je réécris également le meilleur buteur et le meilleur passeur. Au stade, effectivement, il y a le contact direct avec les interlocuteurs que l’on connait, pour prendre le pouls réel. Il y a aussi un petit brief avec le chef d’édition, le consultant et le journaliste terrain. Quand je connais bien le consultant, on s’appelle dans la semaine mais plus pour des détails logistiques. Quand je le connais moins, on fait un point plus global.
Cette année, le retour du public et l’ambiance retrouvée apportent beaucoup d’élan, de chaleur et de dynamisme. D’ailleurs, vous en servez-vous dans votre commentaire ?
C’est une évidence, ça fait partie des sources de son notamment qui sont importantissimes pour moi. Quand ça chante fort, quand ça chante bien, j’ai envie de kiffer au stade, j’arrête souvent de parler, je coupe le micro, j’enlève le casque, juste pour pouvoir écouter et profiter. Quand je suis devant ma télé, j’ai envie un peu de la même chose donc c’est quelque chose qui compte beaucoup. Ça me plait aussi de « jouer » avec le speaker, ce n’est pas toujours évident, il faut se caler mais, récemment encore, à Brest, sur un des buts, je savais ce qu’il allait crier et, à l’antenne, j’ai dit « le but de qui déjà ? », le speaker a hurlé au même moment « Romain Faivre » et j’ai complété par « ah oui, c’est ça ». Je profite du fait d’être au stade pour en jouer.
On se rend encore plus compte depuis les huis clos, on est très attachés à l’ambiance du stade. Je me dis que les gens qui nous regardent ont aussi le droit d’en profiter. Je partage donc cela avec nos téléspectateurs.
En fonction de l’intensité de ce qui se passe sur le terrain, adaptez-vous aussi vos mots, votre intonation, votre dynamisme pour vous mettre en phase ?
Je trouve que nous sommes vraiment des intermédiaires. A la télé, on ne peut pas mentir, on peut un peu embellir les choses, on peut en rajouter un peu mais l’essentiel est quand même sur le terrain. Si le match est super, il n’y a pas besoin de mots, s’il est nul, on peut faire tout ce que l’on veut, le match ne sera pas vu comme super et c’est normal. On a un rôle important, en télé, mais pas le rôle principal. On doit coller au rythme du match mais coller aussi à celui de tout ce qui se passe autour. Justement, s’il y a des moments un peu faibles dans le jeu mais que ça chante très fort en tribunes, autant, plutôt que de donner une litanie de noms de ceux qui touchent le ballon, profiter de l’ambiance des supporters.
Quoi qu’il arrive, quel que soit le rythme du match, il faut réussir à coller à ce qui se passe autour et à profiter des choses hors terrain qui peuvent apporter un plus. Par contre, quand le jeu redevient fort, je reprends la main dans les vingt derniers mètres, même si le chant n’est pas terminé. C’est un petit travail d’équilibriste, c’est hyper agréable d’essayer de sentir où l’on est pour sentir ce qui se passe et ne pas tomber dans une routine. Cette dernière n’est, pour moi, que lors de la préparation. Pendant le match, il ne faut pas avoir toujours les mêmes expressions ni les mêmes punchlines sur les buts. Justement, toute la routine de la semaine permet d’être libre pendant la rencontre, elle nous apporte l’essentiel, la base technique et c’est le côté un peu artiste, en impro, qui doit prédominer à l’antenne. Il faut alors profiter de tous ses sens, profiter de tout ce que l’on peut ressentir pour essayer de le faire partager.
Après un peu plus de trois mois d’antenne, quels premiers retours avez-vous pu avoir sur cette nouvelle aventure ?
Sincèrement, jusqu’ici, les retours des gens du foot sont très bons, vraiment. A la fois sur la manière dont fonctionne le service, sur la façon dont le foot est traité, … Franchement, je n’ai rien entendu de négatif. Ni même de la part des gens avec lesquels j’échange en privé. Autant, ça m’était déjà arrivé par le passé, autant, là, tous les retours sont vraiment bons. Sur Twitter aussi, c’est très positif. J’ai l’impression que l’on a vite fait notre trou dans le milieu du foot et que, globalement, les gens sont contents de ce qu’ils voient à l’antenne.
Nous sommes au premier tiers environ du championnat. Quel regard portez-vous sur ce début de saison ?
Vis-à-vis du très grand public et même de l’étranger, on parle beaucoup des incidents qu’il y a eu dans les stades et des matchs arrêtés, ce qui est totalement normal et légitime. Ça fait passer le niveau du championnat un peu à l’as. En revanche, pour les gens qui s’y intéressent vraiment, c’est un championnat avec des idées de jeu. Il y a des coachs qui tentent des choses tactiquement, ils ont cette volonté d’attaquer, il y a très peu de 0 à 0. Les équipes du bas de classement sont élégantes et méritent d’être vues. Au niveau du jeu, il y a vraiment une amélioration assez impressionnante. Le fait qu’il n’y a pas eu de public dans les stades a, je crois, créé un manque chez les joueurs et les entraineurs, je pense qu’ils ont maintenant l’envie de jouer, l’envie d’avoir du monde autour. A côté des débordements dramatiques, il y a une ambiance souvent géniale dans les stades. La vision des non passionnés de foot est un peu paradoxale, comparativement à ce que nous avons la chance de voir chaque week-end. En tout cas, en termes de jeu et de plaisir pour les amateurs de foot, c’est rare qu’il y ait des saisons aussi kiffantes. On est vraiment gâtés par cela et c’est malheureusement gâché par certains « imbéciles » qui empêchent que ce soit parfait. Ca ne l’est pas mais ça pourrait l’être.
En conclusion, que peut-on vous souhaiter pour la suite de cette belle aventure ?
Pourvu que ça dure ! J’aime beaucoup les gens avec lesquels je travaille donc je leur souhaite également. Que quelque chose se crée, au milieu d’une période difficile, avec des moyens, des ambitions, c’est vrai que c’est un peu « inespéré ». Ce nouveau projet me permet de continuer mon métier que j’aime tant !