N'Oubliez Pas Les Paroles : Elodie évoque sa belle actualité et ses chouettes projets !
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Bonjour Elodie,
C’est toujours un plaisir d’effectuer un nouvel entretien avec vous !
Après quelques dates en streaming, vous avez pu gouter à nouveau au plaisir de retrouver le public lors des concerts avec vos amis maestros. On imagine sans doute la joie et les sensations que cela a dû vous procurer ?
Oui, oui, ouiJ. Le vrai plaisir de la scène, pour moi, c’est le contact avec le public. Donc, en effet, retrouver un public, pour le coup demandeur puisqu’il attendait depuis longtemps, a été une énorme émotion. Il y a eu beaucoup de larmes versées à l’ouverture du concert de Longjumeau en septembre, on a été emportés par un public qui était bouillant, l’émotion nous a vraiment transportés. Je me vois encore tourner la tête vers Hervé à ce moment-là, qui avait les larmes aux yeux. Ça nous a vraiment tous envahis, ces retrouvailles nous ont vraiment fait du bien.
Après, je ne nie pas le plaisir que ça a été de découvrir ce que c’était que de faire du streaming. Evidemment, j’ai une nette préférence pour chanter face à un public et c’est la raison pour laquelle j’aime tant la scène mais ça a été aussi techniquement intéressant d’enregistrer dans un studio cinéma et de découvrir les caméras grues qui nous tournaient autour. Pour aller chercher uniquement l’émotion dans les duos que je partageais avec mes amis. C’était une autre expérience en fait, que j’ai appréciée découvrir mais, effectivement, le public me manquait beaucoup et donc ça a été beaucoup d’émotion de le retrouver, public avec qui on avait dû mettre une certaine distance à contrecœur.
Ces retrouvailles vont se poursuivre, avec plusieurs dates de concert déjà calées, au profit d’associations, notamment ce week-end, chez vous, dans le nord. On vous imagine impatiente du coup de retrouver le public et vos camarades ?
Exactement ! Effectivement, ce sont des concerts qui sont toujours à but caritatif. Nos amis se déplacent bénévolement pour venir chanter dans différents endroits de France. Le week-end prochain à Bailleul sera l’occasion d’une double date, le samedi soir et le dimanche. Le samedi est déjà complet mais il reste encore quelques places pour le dimanche. Ils seront aux profits de l’association Wonder Augustine, qui a beaucoup marqué les gens du coin, on a beaucoup suivi sur les réseaux le parcours de la petite Augustine, qui était malade. Ca a motivé beaucoup de gens, localement, à venir. Ce concert me tient particulièrement à cœur parce que je vais monter sur scène avec mes amis face à des proches. Finalement, quand je suis à d’autres endroits de France, je chante face à des gens que je ne connais pas. Là, je sais que, dans la salle, il y aura au moins 25 personnes qui sont de la famille ou des amis. Ça me met une pression énorme parce que je n’ai pas envie de faire le moindre faux-pas face à eux. Je sais qu’ils viennent pour moi et pour l’association, pas forcément parce qu’ils sont fans de l’émission. Il y a donc une petite pression supplémentaire pour ce concert local. En même temps, je suis fière de chanter dans ma région, c’est une grande fierté d’être coreprésentante du nord, avec Jennifer. Je pense que ce concert va avoir une saveur particulière.
D’autres dates sont prévues, je vais chanter dans quelques semaines à Saclay, avec quelques amis que j’ai rencontrés dans l’émission. Nous en aurons aussi un le 18 décembre à Mont de Marsan. On voyage beaucoup, on en avait déjà fait un l’année précédente et, là, on remet cela, avec la même équipe. Ce sera aux bénéfices de l’association « Le chant de l’herbe » pour aider les familles ayant des enfants autistes. D’autres sont prévus dans différentes villes en France l’année prochaine mais, pour l’instant, je ne peux pas en dire plus. On communique à chaque fois sur nos pages publiques, afin de donner les informations au fur et à mesure.
Ce week-end sera d’autant plus chargé pour vous que, le samedi soir, le prime final de la nouvelle édition des Masters sera diffusé sur France 2. Vous qui pensiez cette aventure terminée, du fait de votre classement en baisse, vous aviez dû être ravie de revenir quand même sur le plateau ?
C’est vrai que ces retours ont une saveur particulière à chaque fois parce que j’ai conscience que je me dirige vers la porte de sortie. Je profite à chaque fois des vibes envoyées par le plateau et, en même temps, le fait d’avoir toujours cette sensation de me dire que c’est la dernière fois me prépare à cette sortie qui sera forcément moins brutale quand elle arrivera pour de bon.
Mais oui, c’est toujours un énorme bonheur, et de retourner tenter ma chance et de vivre des primes. J’ai eu la chance de vivre des primes auxquels je jouais et des primes auxquels j’assistais. Ce prime-là, sans donner l’issue quelconque de ces matchs, est un réel plaisir aussi à vivre dans le public. Avec les amis, on s’éclate, on chante entre copains, on le vit vraiment bien. Donc, finalement, oui, c’est une chance de revivre à chaque fois ces partages humains et j’espère bien les revivre une dernière fois l’année prochaine. J’ai décidé de croire en cette chance, en tout cas je m’accroche à cet espoir et, après, je tournerai la page comme il le faut.
Vous l’aviez dit à l’antenne, malgré l’expérience des années, il y a, à chaque fois, un vrai travail et un vrai investissement en amont. Cet été, notamment, a été l’occasion de révisions intensives…
Oui ! Je n’ai pas encore vécu, depuis l’émission, les grandes vacances comme peuvent les vivre beaucoup de professeurs. Pour moi, juillet et août sont synonymes de révisions très studieuses. On a beau avoir les chansons qui s’accumulent d’année en année, le fait que je travaille beaucoup l’été stimule énormément ma mémoire à court terme et à moyen terme mais sûrement pas à long terme. Donc chaque été, je me retrouve face à des textes que j’avais appris l’année précédente ou l’année d’avant mais que j’avais complètement oubliés parce qu’ils ne font pas partie de ma culture de base. Des chansons qui ont bercé notre enfance restent en nous. Des chansons que l’on a apprises pour deux trois mois et que l’on a ensuite laissées tomber, il faut les retravailler l’année suivante et, parfois, comme s’il s’agissait de chansons inconnues. A cela s’ajoute le fait que le répertoire de l’émission, je pense, a quasiment doublé par rapport à mes premiers passages. Il y a de nouvelles chansons qui arrivent tous les jours, qui sont de nouvelles chansons d’artistes qui sortent en ce moment ou des faces B qui arrivent de nulle part. Le répertoire est de plus en plus complexe et, donc, c’est une source de travail en plus.
Par-dessus ces deux points, il y a le troisième qui est que le niveau des maestros que l’on affronte n’est plus du tout le même. Il y a 5 ans, les gens venaient juste par amour de la chanson française, attention je ne dis pas ça en disant que les nouveaux n’aiment pas la chanson française mais, de surcroit, ils ont énormément travaillé, en plus d’aimer la chanson. Il faut donc travailler un minimum. Je ne dis pas forcément de s’isoler comme je l’ai fait, il y en a qui y arrive très bien en ayant une vie sociale à côté.
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Votre parcours cette année s’est malheureusement arrêté rapidement. Comparativement à tout l’investissement en amont que vous avez évoqué, comment avez-vous réagi ?
J’ai eu plusieurs phases émotionnelles, on va dire. Sur le vif, ma première réaction a été la déception et la frustration. J’ai ressenti cela même dans le fauteuil. J’avais beaucoup échangé avec Renaud, je savais à quel point il était prêt pour cette compétition. Dans le fauteuil, la deuxième fois, j’avais beau essayer de m’accrocher au positif dans tout ce que je vivais, je savais que c’était fini, que je ne pourrai pas chanter. Donc je ne pouvais pas m’empêcher de penser à ma fille, qui m’avait manqué, que j’ai faite garder par ci, par là pour pouvoir travailler, à mes parents que je n’avais pas vus pendant pas mal de temps, à ma sœur, à tous mes proches finalement que j’ai refusé de voir pendant plusieurs mois, au temps que je n’ai pas passé avec mon mari. Avec tout cela, forcément, quand on est sur le vif, on a la boule dans la gorge, on se dit « tout ça pour ça », on aurait aimé avoir une récompense à ce que j’ai appelé plusieurs fois des sacrifices. Ce ne sont pas des sacrifices que l’on m’a imposés, ce sont des sacrifices que j’ai choisi de faire, qui m’avaient réussi précédemment. Donc ça a été douloureux sur le vif, vraiment.
Puis mon mari m’a envoyé un message qui m’a aidé à relativiser les choses en me disant que 6 mois de plus de révision n’auraient rien changé à cela et qu’il ne fallait pas que je m’en veuille. J’ai déjà eu des échecs, ce n’est pas la première fois que je perds au premier tour mais c’est vrai que, paradoxalement, c’est la première fois où je ressors d’un échec aux Masters sans m’en vouloir. Les fois précédentes, c’était de ma faute. L’année dernière, j’ai eu un trou de mémoire. Pour mes tous premiers Masters, en 2017, c’était une bafouille, je repartais avec de l’argent mais j’avais bafouillé dès le premier tour donc je m’en voulais à moi. Cette année, je ne m’en veux pas parce que je suis tombée sur 2 mal-aimées qui n’auraient rien changé au résultat si j’avais révisé six mois de plus. Tout simplement parce que ce sont 2 chansons qui, dans toute l’histoire de l’émission, ne sont tombées qu’une seule fois chacune. Pour moi, la définition des mal-aimées, de ce que j’entendais précédemment, c’étaient des chansons qui tombaient souvent mais qui étaient peu choisies ou pas choisies. Si bien que j’ignorais l’existence de celles-là dans l’émission en fait. Je n’aurais jamais révisé ces chansons, même en travaillant encore plus. En sortant de cette émission, de nombreux maestros m’ont dit qu’ils ne les avaient pas non plus. Je me suis sentie moins seule et, du coup, je n’ai pas eu cette culpabilité que j’ai pu ressentir les années précédentes.
Par la suite, mon mari, qui travaille dans le sport, m’a aussi dit que c’est un peu pareil dans son domaine. « La compétition est ainsi faite, il faut accepter de faire beaucoup de sacrifices dans l’espoir d’une victoire, mais en sachant que tu peux aussi perdre». Ce n’est pas évident, j’ai un peu un rapport à l’erreur qui est compliqué mais, en tout cas, j’essaie de comparer cela au sport et de me dire que ce sera pour la prochaine fois. Je ne m’en veux pas et c’est quelque chose d’appréciable, c’est rare pour quelqu’un qui est très exigeant avec lui-même.
En complément, fin novembre, vous sortez une nouvelle chanson. Comment la présenter ? Quelles sont ses inspirations ? Quels thèmes y sont abordés ?
Cette prochaine chanson, « Tu n’as rien demandé », a une saveur particulière pour moi. Elle est liée à une histoire avec Coralie, la maestro. L’idée de cette chanson est née dans ma tête, pendant le confinement. J’ai voulu commencer à écrire et ce thème m’est très très vite arrivé. Il parle du harcèlement mais j’ai voulu un peu changer les rôles et me mettre dans la peau de celui qui harcèle. Parce que pour avoir vécu des situations pas drôles en étant plus jeune, je suis, aujourd’hui, plus dans une démarche de compréhension de celui qui fait souffrir l’autre. J’essaie, en tout cas, de comprendre pourquoi on veut faire du mal à l’autre. Parce que j’ai pardonné les choses que j’ai vécues étant plus jeune. Peut-être aussi par mon rôle d’enseignante, probablement. Bref, tout ce sujet m’interloquait beaucoup et j’avais envie d’écrire dessus.
J’ai laissé finalement ce thème de côté lorsque Dorian est arrivé avec la chanson « Cliché de fille ». Puis, l’année dernière, aux Masters, avec Coralie, après avoir perdu toutes les deux, on a passé la journée à l’hôtel à discuter de nos vies. Je lui ai expliqué ma curiosité par rapport à ceux qui ont besoin de faire souffrir les autres. Elle a gardé cela en tête, elle savait que j’avais commencé à écrire des choses sur ce sujet et, quelques mois plus tard, elle m’a envoyé un texte d’une chanson. Elle qui a une plume magnifique, cela m’a beaucoup touchée, c’était un énorme cadeau. J’ai donc cherché un compositeur et de là est née « Tu n’as rien demandé ». J’ai décidé de la sortir maintenant parce que c’est une chanson à émotions, qui va donc contrebalancer avec la précédente qui était beaucoup plus dynamique. C’est particulier pour moi parce que ça va être la première chanson qui ne sera pas de Dorian. Je suis aussi curieuse de voir comment le public va l’accueillir.
En plus de cela, le clip a aussi une saveur particulière, je l’ai tourné dans un collège, avec des élèves qui ont travaillé sur le harcèlement, qui se sont investis pendant un mois sur le projet. Il y a donc pas mal de gens qui ont travaillé avec moi autour de cela, le clip a été tourné la semaine dernière et il devrait arriver fin novembre. J’ai hâte de voir ce que ça donnera. On a été sur le terrain et j’espère que ça fera du bien. Pardonner, aller au-delà de ce que j’ai vécu, comprendre l’autre m’a fait du bien, je ne défends personne dans cette chanson mais j’essaie de comprendre en tout cas. Si ça peut aider d’autres personnes à cheminer dans le bon sens, tant mieux.
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Il s’agit de votre septième chanson personnelle. Justement, quelle suite aimeriez-vous pouvoir donner à cette belle aventure ?
Il s’agit effectivement de la septième, j’en ai d’autres qui sont écrites, composées et enregistrées. En tout, j’en ai 13, le projet étant de sortir un album en 2022. Idéalement, si mon calendrier se tient, j’aimerais sortir un dernier clip et, sur ce single, proposer mon album, en support physique et sur les plateformes musicales. Je ne dis pas non à d’éventuels futurs autres clips, j’ai plein d’idées mais, en tout cas, j’aimerais que l’album sorte avec le prochain, idéalement pour mars ou avril.
Mon rêve serait ensuite de pouvoir chanter mes chansons en public. Dans toute cette aventure que je vis, qui a commencé par l’émission mais qui a abouti ensuite à des studios d’enregistrement, des tournages de clips, des séances photos, des interviews, la scène est la chose qui, dans tout cela, m’anime le plus. C’est vraiment l’endroit où je me sens la plus à ma place. Alors, chanter mes propres chansons face à un public serait un honneur pour moi, vraiment.
Oui, c’est un projet que j’ai pour 2022, que j’essaierai d’abord localement avec des musiciens et si je vois que ça fonctionne, alors je tenterai ma chance à une échelle un peu plus large. Ce serait, pour moi, le plus beau des aboutissements et la plus grande des fiertés de pouvoir chanter mes chansons face à des gens et de pouvoir échanger nos émotions à ce sujet. Justement, je trouve que cet album, même parmi les 7 premières chansons, révèle différentes facettes de moi. Je suis quelqu’un, finalement, de très intense. Du coup, ça peut être des émotions très tristes, comme ça peut être des émotions intensément joyeuses. J’aimerais beaucoup, quelles que soient ces émotions, les transmettre au public. Parce que c’est ce qui me procure le plus de plaisir.
Merci, Elodie, pour toutes vos réponses !