Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !
Vendredi dernier a été le théâtre de votre élimination de la saison de « Koh Lanta » actuellement en diffusion sur TF1. A titre plus personnel, comment avez-vous vécu la diffusion des images ? A-t-elle ravivé en vous certains souvenirs et certaines émotions ?
Bien sûr que ça fait revivre cet instant qui n’a pas forcément été très agréable. Bien sûr que ça ravive aussi quelques rancœurs et quelques déceptions. Mais le but est de voir les épisodes avec le recul que l’on peut avoir, c’est-à-dire le temps qui est passé et la perception que l’on peut avoir des choses. Même si c’est bien évidemment un peu compliqué à l’instant t.
Au moment de rejoindre le conseil, dans quel état d’esprit étiez-vous ? Inquiète pour votre avenir ou plutôt sereine ?
Je n’ai jamais vraiment eu de sérénité dans toute mon aventure donc encore moins à ce moment-là quand j’ai pu voir un peu la façon de fonctionner et comment ça se passait notamment entre les filles ainsi que l’ambiance qu’il y avait sur le camp. Donc bien évidemment que je n’étais pas du tout sereine.
Votre élimination est le fruit notamment de l’arme secrète de Lucie, sans laquelle vous seriez encore dans le jeu. On imagine que cela a pu accentuer votre déception de devoir partir si près de la finale ?
Alors, effectivement, il y a cette arme secrète sortie par Lucie mais il ne faut pas oublier qu’il y a eu un deuxième facteur, c’est que Laure et Maxine n’ont pas tenu leur promesse faite, selon laquelle elles ne voteraient plus jamais contre moi. Avec leurs larmes de crocodiles…Une nouvelle fois, elles n’ont pas tenu leur engagement. Donc il y a les deux phénomènes car, même s’il y avait eu l’arme secrète, en tenant leur engagement, forcément je ne sortais pas. Les deux facteurs ont donc influencé.
Plus globalement, quels resteront vos plus beaux souvenirs de cette aventure ?
En dehors du fait que ce soit un endroit paradisiaque et de pouvoir profiter de ces iles, ça va être les épreuves en équipe que l’on a gagnées, qui ont quand même procuré de superbes émotions, de superbes sensations. Voilà, je retiendrais ça.
A l’inverse, qu’est-ce qui aura été plus compliqué à supporter et/ou à appréhender ?
Ça serait plus l’humain, un peu compliqué pour moi, au niveau des différents engagements non tenus. C’est cela qui aura été le plus compliqué.
Sur le camp, quelles tâches aimiez-vous plus particulièrement effectuer ?
J’aimais bien participer à tout, que ce soit d’aller chercher de grosses souches de bois, d’aller à l’eau, je n’avais pas de particularité au niveau des tâches que l’on effectuait.
@ Alain ISSOCK / ALP / TF1
Quel regard portez-vous sur ce qui s’est passé après la réunification, avec des jaunes pourtant en majorité qui sont partis les uns après les autres ?
Effectivement, on doit regarder un petit peu et s’adapter vis-à-vis des évènements et de l’aventure. Maintenant, je ne vous cache pas que ça m’a arrangé aussi que chacun se tire dans les pattes chez les jaunes et qu’il y ait un petit peu cette division. Puisque ça m’a permis de ne pas me faire remarquer à cet instant-là et de passer plus facilement entre les gouttes. Après, je n’ai pas de jugement particulier à faire et je serais mal placée parce que, chez les rouges, ça n’a pas été mieux quand même.
Votre aventure a été riche en émotions, vous aviez notamment subi une première élimination avant de revenir quelques heures plus tard dans le jeu. Comment aviez-vous alors appréhendé ce moment ?
Forcément, j’avais un regard encore un peu plus méfiant. Puisque je rerentrais quand même dans une équipe qui faisait tout pour m’éliminer. Il ne faut pas oublier qu’ils ne voulaient pas de moi depuis le départ donc ça a été aussi compliqué à gérer. Il a fallu mettre toutes les rancœurs de côté. Bien évidemment, on a un œil beaucoup plus alerte quand on revient, c’est normal.
A quelques heures de la finale, voyez-vous certains favoris sortir du lot ?
Ce n’est pas une histoire de favoris. C’est sûr que, sur les poteaux, on voit bien Maxine qui est forte en équilibre, Jonathan qui a un gabarit plus fluide. On a vu Arnaud sur les différentes activités et on se dit que, sur les poteaux, ça va être peut-être plus compliqué. Lucie n’a jamais vraiment brillé au niveau des épreuves. Effectivement, quand on fait une analyse de toute l’aventure, on essaie de voir les profils qui pourraient aller le plus loin possible.
Pour terminer et boucler la boucle, si l’on revient à la genèse de votre aventure, quelles principales raisons vous avaient incitée à candidater à « Koh Lanta » ?
C’est une aventure que je voulais faire depuis déjà très longtemps, en 2003 et, en fait, j’avais appris que j’étais enceinte et je n’avais pas pu donner suite à ma candidature. C’est ma fille, cette année, qui m’a dit que je m’étais occupée d’elle pendant seize ans, qu’elle est grande aujourd’hui et que je pouvais faire mon rêve, que je pouvais y accéder, que je pouvais, pour une fois, faire les choses pour moi. Gentiment, elle m’a remis le pied à l’étrier pour me réinscrire.
Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !
Vendredi dernier a été le théâtre de votre élimination « soudaine » de « Koh Lanta », suite à une épreuve d’immunité éliminatoire. A titre personnel, comment avez-vous vécu la diffusion des images ? A-t-elle ravivé en vous certains souvenirs et certaines émotions ?
Pour vous dire la vérité, je dirais même que le fait de revoir les images me semble plus terrible que la réalité. J’en ai l’impression, on ne va pas se mentir. Quand j’étais à Tahiti, il y avait la pression, il y avait aussi tout cet engouement, j’avais le stress et je n’avais peut-être pas percuté que je venais de perdre. Après, j’ai réalisé quelques minutes plus tard, quand Denis m’a dit « Flavio, vous quittez l’aventure, vous ne passez même pas par le camp ». Ça m’a mis un coup sur la tête.
Le fait de revoir les images, de revoir ma tête, que revoir que j’étais vraiment à deux millimètres de mettre la boule, c’est horrible, je crois que je n’ai même pas de mot. C’est pire qu’un cauchemar, en fait c’est un ascenseur émotionnel. J’ai tellement rêvé de faire cette aventure, je me voyais aller loin, on ne va pas se mentir, je me voyais aller sur les poteaux, je me voyais faire de grandes choses sur « Koh Lanta ». Perdre aux portes de l’orientation, perdre comme ça, ça m’a achevé. Comme je le dis, je ne peux m’en vouloir qu’à moi-même, j’avais les cartes en mains, je n’ai pas su les utiliser, je me suis planté un couteau dans le dos. Le fait de revoir le combat, c’est comme si on remuait le couteau, les images sont plus terribles que la réalité.
Comment aviez-vous réagi à l’annonce de Denis, juste avant de débuter l’épreuve, de son caractère éliminatoire ?
J’ai toujours eu cette volonté de bien faire. Quand Denis dit que le premier a le totem et que le dernier est éliminé sur le champ, à la vue de mon parcours dans ce « Koh Lanta, les armes secrètes », où j’ai toujours été constant, où j’ai toujours été sur le podium, je me dis que, franchement, je ne me voyais pas perdre. Pour moi, soit j’avais le totem, soit j’étais au moins dans les trois premiers car ça avait toujours été comme ça. Juste une fois, j’avais fini avant dernier car j’avais glissé mais, sur toutes les autres épreuves, j’avais fini dans le top 3. Là, à l’inverse, je suis dernier, en plus sur une épreuve accessible à tout le monde. Gagner le totem était l’objectif numéro un…En plus, quand Denis nous annonce que c’est la dernière épreuve avant l’orientation, je me suis dit que j’avais juste à faire cette épreuve et que j’allais à l’orientation. Mais ce fut une cata, tout s’est chamboulé, un rêve est parti, les objectifs sont partis ce jour-là.
A froid, avec le recul, que vous a-t-il manqué pour éviter la dernière place sur ce jeu ?
Je pense que je n’ai pas la réponse et c’est ça qui est vraiment dommage. Je ne sais pas ce qui m’a manqué, c’est pour cela que je n’ai toujours pas fait le deuil de ma défaite, je n’ai toujours pas avalé cette défaite et je pense que je ne l’avalerai jamais. Je ne vais pas vous mentir, « Koh Lanta », c’est l’histoire d’une vie. Avec toutes les personnes qui rêvent de faire ce jeu, j’ai eu l’extrême chance d’y participer.
Pour moi, il y a deux positions qui sont horribles : l’élimination aux ambassadeurs quand on n’a pas pu se défendre et partir sur une épreuve éliminatoire, en plus aux portes de l’orientation. Ce sont les pires sorties, même si d’autres sorties sont aussi dramatiques, quand on est trahi ou que l’on part sur blessure.
A froid, je ne sais pas ce qui m’a manqué et c’est ça le pire. Encore, si ça avait été une épreuve de force musculaire…mais c’était une épreuve adaptée à tout le monde, il ne fallait pas avoir de grandes capacités physiques ni intellectuelles. Donc je ne sais pas ce qui m’a manqué…En tout cas, je pense avoir bien géré le stress…Je me dis que mes adversaires ont été plus forts que moi, je ne vois pas d’autre solution…..
Plus globalement, quels resteront vos plus beaux souvenirs de cette aventure ?
Il y en a tellement…Après, même s’il y a eu des tensions chez les jaunes, pour moi cette équipe est formidable. Elle est ce qu’elle est, il y a eu des différences, des tensions mais, pour moi, cette équipe des jaunes est tellement particulière qu’elle est tellement belle aussi. Il y avait tellement de caractères différents, de personnalités différentes que c’était tellement beau. C’était une très très belle partie de mon aventure.
La première fois aussi que je vois Denis, je me dis que c’est tellement beau. Je n’y croyais pas, moi qui suis fan de « Koh Lanta », j’ai vu toutes les arrivées des aventuriers. A chaque fois, on les voyait démarrer l’aventure en sautant dans l’eau, pour nager, sans oublier de récupérer les casseroles, c’est un peu la bataille, ils se mettent directement dans le bain, ce n’est pas forcément les plus belles arrivées en termes d’images. Tandis que notre arrivée…on est arrivés en pirogue, le soleil bleu, l’eau turquoise, on voit Denis au bout, c’est magnifique…pour moi, c’est la plus belle des entrées pour commencer « Koh Lanta ».
Après, j’ai tissé des liens d’amitié, je pense notamment à Vincent. On a vécu une trentaine de jours ensemble, et pourtant on a tissé des liens que je ne tissais pas avec des personnes que je connaissais depuis des années. Ça n’a pas de prix.
@ Alain ISSOCK / ALP / TF1
A l’inverse, qu’est-ce qui aura été le plus difficile à supporter et/ou à appréhender ?
Je dirais la météo. Franchement, moi qui ne suis pas douillet, qui ai l’habitude d’être mis à l’épreuve notamment par mon activité de sapeur-pompier, j’ai appris à dormir dehors, à mettre la main à la pâte dans des conditions assez rudes…mais, là, la météo m’a fait mal. Je savais que la pluie était un ennemi sur « Koh Lanta » mais un ennemi comme ça…je ne sais pas si c’est parce que nous n’avions pas le feu, je ne sais pas. Pour moi, sur « Koh Lanta », la pluie est la pire des ennemies. J’étais préparé aux tensions, aux stratégies, aux épreuves, à tout ce mélange parfait pour faire un « Koh Lanta » mais la pluie….
Au quotidien, sur le camp, quel rôle diriez-vous avoir eu ? Quelles tâches aimiez-vous plus particulièrement faire ?
Ah clairement, la pêche ! J’ai découvert la pêche à « Koh Lanta ». On ne va pas dire que je suis contre la maltraitance animale mais je ne suis pas non plus fan de ça. Aller la pêche pour se nourrir, ah, c’était un aquarium géant. C’était mon activité favorite.
Quel regard portez-vous sur ce qui s’est passé depuis la réunification, où les jaunes étaient arrivés en majorité avant d’être éliminés presque les uns après les autres ?
Franchement, je me dis que c’est un gag, que ce n’est pas possible. On arrive en supériorité numérique, avec le rôle d’ambassadeur de Vincent, on arrive à sortir Fred, du coup les rouges ne sont plus que six et, au conseil d’après, on arrive à en éliminer encore un, ils sont cinq et on est huit. Après, dégringolade…il y a eu des tensions, il y a eu des mots assez forts qui ont été dits envers Vincent donc je comprends aussi sa réaction. Je comprends également Shanice qui a voulu protéger les jaunes mais elle n’a pas eu forcément la bonne méthode, je comprends tout à fait Vincent qui agit, on est tous humains, tout le monde aurait réagi d’une manière ou d’une autre. Mais, en fait, la conséquence est que l’on est arrivés à huit mais que, à l’orientation, il n’y a plus qu’un seul jaune. C’est dur de se dire que c’est un gag et que c’est pourtant bien réel, tous les jaunes ont été évincés, de par les affinités, de par les stratégies, de par aussi les armes secrètes. Mais si on m’avait dit, avant d’y aller, que l’on serait à huit contre cinq, j’aurais pensé qu’il y aurait eu au moins deux ou trois jaunes à l’orientation…mais il y en a eu qu’un seul, c’est quand même particulier.
A quelques jours du dénouement, avez-vous des favoris parmi les candidats encore dans le jeu ?
J’avoue que c’est quand même assez homogène. Je vais prendre l’exemple d’Arnaud, que je n’ai vu qu’à partir de la réunification, on ne va pas se mentir, il avait quand même un niveau sur les épreuves qui n’était pas des meilleurs. Mais il est monté crescendo, il a fait une remontée qui est fulgurante, qui est impressionnante. L’épreuve de confort, il arrive à finir deuxième, l’épreuve d’immunité, il la gagne en quelques minutes, sur le camp il est vachement actif, il est vachement présent, il pêche. Donc je dirais que ce groupe est fortement homogène. De par les capacités physiques mais aussi de par la hargne qu’ils ont, l’envie qu’ils ont de tous gagner, c’est ça qui est beau, c’est ça qui fait que la magie de « Koh Lanta » opère. Ils sont tous fatigués, ils sont tous à bout, ils sont tous au bout, c’est vachement homogène, tout le monde peut gagner.
Pour terminer et boucler la boucle, si l’on revient à la genèse de votre aventure, quelles principales raisons vous ont incité à candidater à « Koh Lanta » ?
Il y a plusieurs raisons qui m’ont poussé à candidater. La première, c’est que c’est un rêve d’enfant. « Koh Lanta » était un rendez-vous familial, on regardait en famille tous les vendredis. A l’âge adulte, le rêve devient objectif, il faut que je le fasse pour me voir sur telle ou telle épreuve. Quand j’étais assis sur mon canapé, je me disais que ce n’était pas possible qu’ils n’arrivent pas à faire ceci ou cela, pensant que, à leur place, j’aurais gagné. J’ai pris mon courage à deux mains, j’ai envoyé ma candidature et, à ma grande surprise, j’ai été pris et on m’a vu pendant onze semaines sur TF1, je suis vraiment fier. Donc c’est parti d’un rêve devenu un objectif, je ne dirais pas vital mais il fallait que je fasse cette aventure dont je suis tellement fan, je m’y voyais tellement qu’il fallait que je la réalise. Aussi pour me construire, il faut dire ce qui est, « Koh Lanta » procure des sentiments et des choses incroyables. Pour moi, j’avais besoin de partir, pour voir de quoi j’étais capable. Moi qui ai un fort manque de confiance en moi, le fait d’avoir vécu une aventure comme ça, où tout est en accéléré en une trentaine de jours, m’a quelque part aidé à me construire.
Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !
Vendredi dernier a été le théâtre de votre élimination de la saison de « Koh Lanta », actuellement en diffusion sur TF1. A titre personnel, comment avez-vous vécu la diffusion des images ? Ont-elles ravivé en vous certains souvenirs et certaines émotions ?
Non, pour ma part, ce n’est pas si loin que ça en fait donc ça ne m’a rien fait. En plus, j’étais bien entouré donc je n’ai pas mal revécu mon élimination. Après, on voit que j’étais très faible, revoir mon malaise fait un peu peur mais j’ai bien vécu cette sortie.
Au moment de rejoindre le conseil, dans quel état d’esprit étiez-vous ? Vous sentiez-vous totalement en danger ? Ou aviez-vous quand même un certain espoir ?
Je savais que c’était mon tour. Ca faisait quelques temps, entre l’élimination de Mathieu, Myriam, Shanice que je savais que j’étais une tête à abattre, j’ai eu un peu de répit avec les destins liés. Je commençais à être apprécié, je commençais à m’ouvrir, il y aurait pu avoir un espoir, il y avait peut-être Magalie et on savait que Flavio n’était pas plus apprécié que cela. Malheureusement, j’ai fait un malaise quelques heures avant le conseil, je pense qu’ils ont eu de la peine et, en quelque sorte, en m’éliminant, ils se sont dit qu’ils me laissaient aller me requinquer à l’extérieur.
Le verdict de la tribu réunifiée est, malheureusement pour vous, sans appel, à en juger par le nombre de voix. Qu’avez-vous ressenti en voyant autant de fois votre nom sur les papiers ?
Je savais très bien qu’ils allaient tous voter contre moi. Ce n’était pas une surprise et je ne l’ai pas mal pris car je savais pourquoi ils faisaient cela. Toute bonne chose a une fin. Maintenant, c’est vrai que c’est un peu frustrant à cinq jours du final. Mais bon, après, on ne peut pas aller contre le corps.
On l’a encore vu sur les images vendredi dernier, vous avez perdu beaucoup de poids. On imagine que le quotidien, après un mois de survie et de privation, ne devait pas être simple pour un grand gabarit comme vous ?
C’est sûr, j’ai perdu 12 à 13 kilos. Je fais beaucoup de sport donc j’ai l’habitude de manger énormément, je mange 4 à 5 fois par jour. Même si je ne mange pas de grosses quantités à chaque fois, je mange souvent. Donc, là, je suis passé de tout à pas grand-chose, voire à rien dès fois. C’est vrai que, au début, avec les jaunes, on a tellement galérés, on n’avait pas de feu, on n’avait pas mangé du tout donc j’ai perdu beaucoup de poids. Après, on avait gagné le riz et je suis parti en confort donc j’ai mangé un petit peu. Mais dans les derniers jours avant l’épisode où je suis éliminé, on voit que l’on n’a plus du tout de riz, on mange une fois sur deux, c’est vrai que, mis bout à bout, ça faisait beaucoup, mon corps n’a pas tenu.
On sent bien, en plus, que vous aviez une « overdose » de noix de coco….
Déjà, je ne suis pas un grand fan de la noix de coco, avant même de partir à « Koh Lanta ». Après, on sait qu’il y en a partout. Au début, on en mange, on en mange, on en mange, après, au bout de 3 à 4 jours, on ne peut plus en voir. Après, on en mange à nouveau parce qu’il n’y a que ça. Quand on a faim, on mange ce qu’il y a. On ne peut pas être difficile à « Koh Lanta ». Mais c’est vrai que, à la fin, on faisait de la frite de coco, des chips de coco et, au final, on a même fait du charbon de bois de coco, tellement c’était brulé. On essayait de trouver des subterfuges pour se dire que ce n’était pas de la noix de coco mais, au final, ça avait le gout de la noix de coco et c’était de la noix de coco. On avait beau la manger dans tous les sens, c’était de la noix de coco.
Dommage d’ailleurs que l’offrande de Denis, au conseil, n’arrive pas un peu plus tôt….
Ah, bah, après c’est sûr que quand Denis nous donne le riz en récompense parce que l’on a très bien géré les rations de riz, c’est sûr que je me dis que c’est bien dommage. Ça serait arrivé quelques jours avant, ou même une journée avant, je pense que je n’aurais pas fait ce malaise. Le peu de riz que j’aurais mangé aurait pu éviter que je fasse ce malaise. Après, on ne peut pas revenir en arrière, c’est fait, c’est fait, malheureusement.
Plus généralement, quels resteront vos plus beaux souvenirs de cette aventure ?
Ce qui va me rester gravé à jamais, c’est déjà l’arrivée en Polynésie devant Denis, c’est le départ du jeu, j’ai mis un petit peu de temps à réaliser que j’étais devant Denis, en plein milieu de l’océan. Après, il y a les rencontres avec Mathieu, Myriam et Shanice, les fous-rires que l’on a eus, même sous la pluie, les nuits à discuter avec Mathieu sous la pluie. Tous ces moments sont gravés. Comme la première victoire chez les jaunes, en radeau, franchement j’ai adoré faire cette épreuve. Même notre capitaine ne croyait pas en notre radeau, pourtant il était là, il a flotté et on a gagné, c’était une belle victoire d’équipe. Celle aussi où on était avec Flavio, où il devait casser les cibles, franchement celle-là était tellement belle, il y avait de la cohésion et la récompense était énorme. Après, il y a tout eu, même la réunification, franchement. Cette aventure restera gravée à vie dans ma tête et je ne retiens que les bons moments.
Avec le recul, que retenez-vous de ce duel improvisé face à Mathieu, où vous sauvez votre place en réussissant, le premier, à superposer les trois boules sur le support ?
C’est un beau souvenir pour Mathieu et moi car on n’aurait pas pu espérer, lui comme moi, une fin aussi belle. Mais c’est aussi un des plus mauvais moments de l’aventure pour ma part parce que j’élimine mon frère de jeu, mon ami, mon confident. C’est sûr que ça m’a fait un gros vide. Après, comme on se l’est dit, on s’est battus comme des hommes, on a fait un duel comme des hommes, le meilleur a gagné et Mathieu est sorti comme un homme. Sur le duel, on le voit, lui comme moi n’avons pas envie de mettre la dernière boule mais il fallait qu’il en reste un. Je ne veux pas considérer cette victoire comme telle, c’est une victoire parce que je reste mais c’est une défaite parce que, mine de rien, ça me met un coup sur la tête et, après, on le sait, je mets un coup de pression à Vincent à cause de cela. On sait la suite de l’aventure…
@ Alain ISSOCK / ALP / TF1
Sur le camp, quelles tâches aimiez-vous faire plus particulièrement ?
Je ne suis pas du genre à rester assis à ne rien faire, je participais à tout sur le camp. On a fait un lotissement tellement on a construit de cabanes. Construire une cabane, aller chercher du bois, couper des arbres, tout ça ne me dérangeait pas du tout. Après, autre chose que j’ai apprécié et que je n’avais jamais fait, c’était la pêche au harpon. Franchement, j’ai pêché mon premier poisson de toute ma vie au harpon. Vraiment, quand on mettait la tête dans l’eau, c’était un aquarium, là j’ai pu vraiment savourer et me dire que j’avais vraiment de la chance de vivre ces moments-là.
A l’inverse, qu’est-ce qui était plus compliqué à appréhender et/ou à supporter au quotidien ?
On va à « Koh Lanta », on sait pourquoi on y va, c’est de la survie, je sais que le plus dur à supporter était la pluie. Il pleuvait souvent la nuit et, malheureusement, on faisait des cabanes à ciel ouvert, on n’avait pas de toit étanche, il pleuvait dans la cabane, ça c’était assez compliqué. Les premiers jours, on n’avait pas de feu, il fallait que l’on se protège de la pluie comme on pouvait, il fallait qu’on protège les vêtements qui étaient humides et, vu que l’on n’avait pas de feu, ça ne séchait pas. Donc, oui, les premiers jours sans le feu étaient vraiment durs à cause de la pluie. Après, ça fait partie de l’aventure et ça reste des moments magiques parce que l’on est restés soudés. Même sous la pluie, même dans la galère, on gardait le sourire.
Quel regard portez-vous sur ce qui s’est passé après la réunification, où les jaunes étaient initialement en majorité ?
Après, il n’y a pas grande chose à dire. On arrive à la réunification où, avec l’aide des rouges, on arrive à en éliminer deux. Aux ambassadeurs, Vincent fait très bien le travail en éliminant Fred. Les filles trahissent leur clan en éliminant Fred et nous donnent un bon coup de pouce. On arrive à 8 contre 5, on se dit que le tapis rouge est déroulé pour éliminer les rouges un par un. Malheureusement, il y a Vincent qui est arrivé et qui a trahi sa famille, les gens qui l’ont emmené jusque-là, je ne peux pas dire le contraire. Ça a été le tournant de l’aventure, on ne s’attendait pas à cela mais c’est le jeu.
Au moment de sortir, difficile de faire un pronostic pour la suite, tellement les rebondissements sont nombreux ?
Je n’ai pas de coup de cœur pour les gens qui restent, après il y a des affinités, il y a des gens que j’apprécie, Arnaud, Jonathan sont des gens hyper biens, ils m’ont tendu la main quand je n’étais pas bien. Après, il y a Flavio avec qui j’ai débuté l’aventure mais, malheureusement, il ne s’est jamais trop imposé dans sa stratégie, on ne sait pas ce qu’il vote. Je lui ai reproché et, à juste titre, je ne suis pas le seul à l’avoir fait. Après, j’apprécie bien aussi Maxine, je suis tombé en binôme avec elle, je n’étais pas un cadeau à ce moment là de l’aventure et elle ne m’a jamais montré qu’elle était déçue, elle ne m’en a jamais voulu, je trouve ça très bien de sa part et je m’en suis excusé aussi. Après, cette épreuve à deux était aussi une bonne partie de rigolade, ils voyaient bien que je n’étais pas un cadeau, je le montrais bien pour Laetitia et Vincent et on a bien rigolé quand même.
Pour terminer, en bouclant la boucle, si l’on revient à la genèse de votre aventure, quelles principales raisons vous avaient incité à candidater à « Koh Lanta » ?
J’ai voulu faire « Koh Lanta » pour déjà me défier personnellement, pour me lancer un défi. Aussi parce que mon papa est gravement malade, il est atteint de la maladie de Korsakov, il était tombé malade à 48 ans, je trouve que c’est très très jeune, à 48 ans sa vie s’est arrêtée pour moi, je me suis toujours dit que je vivrais ma vie plus celle qu’il n’a pas vécue. Quoi de plus beau que de croquer la vie à pleines dents et de faire « Koh Lanta », un très très beau défi. Voilà, après je me suis dit que j’avais eu pas mal de difficultés à l’école, moi qui suis dyslexique, à « Koh Lanta », j’ai voulu montrer que, quoi qu’il arrive, on était tous sur le même pied d’égalité, que l’on soit chef d’entreprise, chômeur, chauffeur poids lourd ou professeur d’école voire élagueur, on était tous pareils. Là-bas, il n’y a pas de chef d’entreprise, il n’y a pas quelqu’un qui est plus grand que l’autre, c’est aussi ce que j’ai apprécié sur « Koh Lanta » : on y va, on est tous à égalité et c’est « que le meilleur gagne ». Ce ne sont pas toujours les plus intelligents ou les plus doués à l’école qui réussissent à « Koh Lanta » et c’est ce que j’aime.
Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !
On peut vous retrouver chaque week-end, sur les antennes de RMC, à l’animation de différents programmes, « Les Grandes Gueules du sport », « Les paris RMC » et « Le Blind Test RMC ». On imagine que pour le passionné de sport que vous êtes, ce doit être une joie d’animer ces émissions ?
Oui, complètement, c’est une joie d’autant plus que ce sont trois émissions totalement différentes. Il y a « Les Grandes Gueules », basées sur le débat, sur la confrontation, toujours bienveillantes j’insiste avec cela car je trouve que c’est l’essence de cette émission. C’est-à-dire qu’il faut que l’on s’engueule dans la joie et la bonne humeur, c’est le principe des « GG » que l’on a remodelé pour cette saison, avec chacun, on va dire, qui a son rôle, avec des personnalités totalement différentes, qui viennent de sports différents, collectifs, individuels, c’est ce qui donne la richesse, évidemment, de cette émission. Avec des débats où, justement, on n’est pas obligés d’être dans le purement sportif, on peut être dans le sociétal, on peut être parfois dans la politique, avec la politique des vaccins des sportifs, on ne s’interdit aucun sujet. C’est ce qui est bien, on n’est pas spécialistes du foot, on n’est pas spécialiste du rugby, du basket ou je ne sais quoi. On peut être pointus mais on ne s’interdit rien. Forcément, il y a une large palette de sujets que l’on ne ferait pas dans d’autres émissions et c’est ce qui est bien, c’est aussi ce qui fait la réussite de cette émission et sa longévité. J’ai repris le programme il y a un an mais il existe depuis de nombreuses années, avec des personnages différents et excellents.
Ensuite, il y a « Les paris RMC », qui est une émission évidemment totalement différente. Elle s’adresse bien sûr aux parieurs mais tous ceux qui nous écoutent ne sont pas des parieurs, donc il faut essayer d’intéresser un petit peu les auditeurs avec des côtes, en ne faisant pas que de la côte, mais en essayant peut-être parfois de les faire rêver, avec certaines personnes qui peuvent gagner beaucoup d’argent. C’est pour cela que l’on a le grand gagnant de la semaine. Récemment, une personne a joué 600 euros, ce qui est beaucoup d’argent, sur une côte à 25, elle a pris 15 000 € et elle était dans l’émission. Tout de suite, on se projette, on se demande ce que l’on ferait si nous aussi gagnions cette somme à un jeu. Forcément, c’est un équilibre difficile à trouver, il faut que l’on concerne les parieurs mais il faut aussi que l’on concerne tous les auditeurs de RMC. C’est toute la difficulté mais c’est ce qui rend cette émission aussi très intéressante à imaginer, il faut essayer de concerner un large public.
Enfin, il y a une émission totalement différente qu’est « Le Blind Test RMC ». On va dire que c’est mon bébé, clairement. J’ai toujours aimé tenter de créer, chercher des concepts différents, des choses différentes. Je suis très dans le divertissement, j’adore le jeu et je voulais un jeu sur RMC. Sauf que je viens de la télé et, pour moi qui avait déjà bossé sur des projets télé avec des boites de production, j’avais plus la mécanique en moi, c’était plus dans ma zone de confort. Je me suis dit que, pour la radio, il fallait que je trouve quelque chose. C’est venu assez naturellement assez bizarrement, je savais que j’avais ça en tête et, un jour, en me levant, je me suis dit : « RMC, c’est quoi ? Les auditeurs et les matchs ». Les commentaires de matchs sont une mine d’or chez nous mais on ne les utilise quasiment jamais, on ne les réécoute que très peu, à la marge. Je me suis dit que ce pourrait être bien de tenter de réunir les deux. J’ai écrit quelque chose, je l’ai proposé et ça a été mis à l’antenne l’année dernière.
Voilà, trois émissions différentes mais, au moins, je ne me répète jamais, je prends des plaisirs différents.
Bien que très différentes, ces trois émissions doivent sans doute être, pour vous, très enrichissantes journalistiquement parlant ?
Oui, totalement. C’est aussi un peu à la fois schizophrène. A un moment donné, je suis animateur de jeu, après organisateur de débat. Quand je dis schizophrène, c’est plus de l’humour qu’autre chose. C’est toujours comme cela que j’ai vu mon métier, moi qui suis passionné de sport, en fait, j’aime l’animation avant tout. Evidemment, le sport est une passion mais, demain, je peux très bien faire quelque chose de totalement différent. Ce que j’aime, c’est animer. Animer une émission de débat ou animer un jeu, évidemment la mécanique est différente mais c’est ce que j’aime. Au final, je m’y retrouve tous les week-ends.
On le retrouve dans la plupart de vos émissions et c’est aussi une des marques de fabrique de l’antenne RMC, une belle équipe de consultants d’horizons différents vous accompagne chaque week-end.
C’était le but, lorsque l’on a repris cette émission des « GG », avec Pierre Ammiche le producteur. Christophe Cessieux, qui animait cette émission, est passé éditorialiste et ce costume lui va comme un gant, je serais incapable de faire ce qu’il fait, il a une vraie opinion, il sait la retranscrire et puis il sait jouer le jeu de la radio. Il est dans un personnage parfois, il pense vraiment ce qu’il dit mais il sait le mettre en forme. En fait, on était arrivés au constat qu’il ne fallait pas que les mêmes personnalités de RMC soient partout. J’avais dit qu’il fallait refaire le casting, pour apporter autre chose. Sinon, on a toujours les mêmes personnes et, forcément, elles s’épuisent. Il n’y a plus de nouveauté pour les auditeurs. Il fallait apporter du sang neuf, c’est pour cela que l’on est allés chercher Marc Madiot, Pascal Dupraz, Henri Lecomte, David Douillet. Il était important que ces personnes s’intègrent aussi à la bande déjà constituée. Ce que je leur ai dit, pour les convaincre aussi, c’est : « Venez dans cette émission parce que vous allez vous amuser, parce que vous allez pouvoir débattre, parce que l’on va s’engueuler mais ce ne sera jamais de l’attaque personnelle pour faire mal gratuitement ». On est tous dans le même mode, on a tous envie de faire une belle émission, de rire, de s’engueuler mais tout ça dans un très bon esprit. Je pense que, aujourd’hui, on a trouvé cet équilibre d’échanges. C’est ce qui me plait, c’est de mener une troupe.
A titre plus personnel, il y a un vrai travail de coordination, de relance, de timing, qui doit être un vrai exercice, en lien avec l’équipe en régie ?
Exactement ! C’est ce que j’aime dans l’animation. L’auditeur ne se l’imagine pas, on n’est pas juste spectateur de la discussion qu’il y a, il faut pouvoir l’amener pour que les consultants se sentent bien et pour que leurs paroles soient libérées. Il faut amener une certaine chaleur pour qu’ils se sentent comme chez eux et qu’ils puissent vraiment dire ce qu’ils ont envie de dire. Ça ne marche pas toujours mais le but est celui-ci. Après, évidemment, là il faut être schizophrène, il faut toujours penser aussi à ce que le producteur vient de dire et on sait que l’on a d’autres choses à gérer que du débat pur. Voilà, il faut gérer toute cette gymnastique qui est très excitante. C’est vrai que, au début, ça peut paraitre impressionnant mais c’est comme tous les métiers, ça s’apprend, ce n’est pas inné. Il n’y a que le temps qui fait que l’on y arrive.
Avez-vous du coup une méthodologie particulière de préparation en amont de ce marathon ?
Oui, c’est pour cela que j’ai deux jours de préparation, pour ces sept heures de direct en cinq émissions différentes. Ce n’est pas toujours le même profil d’émission, la mécanique est totalement différente. C’est assez simple, le jeudi, avec Christophe et Pierre, on s’appelle, on passe beaucoup de temps à trouver les bons sujets avec le bon casting. C’est pour cela aussi que l’on veut nous gérer le casting. On sait les associations qui marchent et celles qui marchent moins bien. Il faut des profils différents. On essaie d’aborder les questions différemment. On a créé notre canevas en début de saison et, là, on rentre dans les tiroirs. Dès que l’on est sûrs tous les trois de notre programme, je l’envoie aux consultants sur notre groupe Whatsapp et je leur demande de me répondre oui ou non sur chaque débat. Parce que je veux avoir une tendance et, si tout le monde est d’accord, ce n’est pas une bonne question, en tout cas elle n’amènera pas de contradiction ou de confrontation. Dans ce cas, on la modifie. Le vendredi est jour de l’écriture, notamment de mes petites introductions, pour que ce soit clair et que les auditeurs soient bien au courant de ce que l’on va faire. On s’attache aussi à la mise en forme, sur les sons ou musiques qui seront diffusés.
Notamment pour les émissions du dimanche, on peut penser que la forte actualité de la veille impacte aussi et nécessite une vraie mise à jour et une vraie actualisation du programme ?
C’est sûr ! Il n’y a pas de débat évident, parfois on se laisse une case vide où l’on sait qu’il y aura forcément quelque chose le week-end qui la remplira. Mais, et c’est déjà arrivé, on sait parfois que l’on traitera un club le dimanche qui joue le samedi, du coup on sait que le débat est totalement différent selon le résultat du match. Il faut donc se réadapter à l’actualité. Celle-ci change parfois tout, balaie tout. Du coup, le samedi, après les émissions, on réécrit au besoin. Parfois, notamment lors d’un match du tournoi des six nations à 21h le samedi, on échange jusqu’à minuit avec le producteur, par texto, pour finaliser la question du débat du lendemain matin. C’est ce qui fait aussi le charme de ce métier, il faut s’adapter aux résultats.
Sur les paris, comment vous organisez-vous ?
C’est Arthur Perrot, le producteur, qui s’occupe vraiment de tout cela. En début de semaine, il prévient l’équipe des paris des matchs qui seront abordés et demande à chacun de réfléchir à ses pronostics et ses arguments. Tout au long de la semaine, il est en communication avec eux pour connaitre leurs sensations aussi. Quand j’arrive, je sais du coup qui pense quoi et qui va faire quoi. On s’adapte, si tout le monde est d’accord sur un match, on traite d’une ou deux bonnes côtes puis on passe, pour prendre le temps de débattre sur d’autres rencontres divergentes. C’est l’ADN de RMC, « Info, Talk, Sport », il y a Talk, donc débat…
Concernant l’émission du « Blind Test », quels premiers retours avez-vous pu avoir des auditeurs sur cette émission différente de ce que l’on connaissait précédemment à cette heure-là ?
Là, pour le coup, c’est l’ADN de RMC, sans l’être. C’est l’ADN parce que ça intègre les commentateurs et les auditeurs. Mais ce n’est pas l’ADN car c’est un jeu à part entière. On connait le jeu dans une émission mais pas un jeu à proprement parler qui occupe une case, qui plus est, le week-end. Mais il y a des cases dans la journée plus propices pour cela, notamment celle de 14h le samedi après-midi. Il y a alors moins d’évènements sportifs à ce moment-là et rien n’empêche, dans ce jeu, de faire des allers retours avec des directs.
Franchement, j’ai constaté que les auditeurs avaient très envie de jouer, je pense qu’ils sont très heureux de pouvoir jouer sur des choses qui leur rappellent des souvenirs. En plus, je ne pense pas qu’aux joueurs, je pense à tous les auditeurs. Je me dis que, dans ma voiture, ou ailleurs, si j’écoute un son, ça me rappelle un évènement, je sais où j’étais, du coup j’ai envie de jouer, de deviner. C’est comme cela que je vois le jeu. Je trouvais que c’était ludique pour jouer, notamment dans sa voiture, sans obligatoirement participer. Après, tous ceux qui participent sont à fond, évidemment parce qu’il y a séjour à l’ile Maurice à gagner mais je suis persuadé quand même qu’ils joueraient même pour un cadeau de moindre importance parce qu’ils ont envie d’être sur RMC, la radio du sport, pour se confronter à eux-même. Je pense que le retour est très bon, je le vois par l’enthousiasme des joueurs. Il y a énormément d’auditeurs aussi qui envoient des SMS pour participer, c’est un très bon retour.
A l’approche d’un été particulier chargé, dans quels programmes pourrons-nous vous retrouver à l’antenne de RMC ?
Pendant l’Euro, je reste sur « Les Grandes Gueules du sport », il y aura beaucoup de sujets sur l’actualité de la compétition mais beaucoup d’autres choses se joueront aussi en parallèle, dans d’autres sports. Je pense qu’il faut des repères, je fais les « GG » toute l’année, il est important que l’on reste sur ce programme avec beaucoup d’actualités et notamment l’Euro. Pour les Jeux Olympiques, la grille va évidemment être bouleversée, les « GG » seront toujours là mais je ferai aussi des tranches de direct, le matin, tout au long de la semaine, pendant les 15 jours.
Merci, Jean-Christophe, pour toutes vos réponses !
Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !
Vous avez rejoint l’aventure « Un Si Grand Soleil » il y a déjà quelques mois maintenant. On imagine, à titre plus personnel, le plaisir et la joie que ce doit être de faire partie de cette belle famille artistique ?
C’est vrai que, au début, quand j’ai appris que j’étais prise, cela a été énormément de joie et je me souviendrai toujours de la directrice de casting, au téléphone, qui me dit « tu es sûre que tu es contente ? ». J’étais tellement choquée que je n’arrivais pas à exprimer à quel point j’étais contente. C’est ma première expérience, j’ai attendu de longues années. C’est un vrai vrai plaisir. Parfois, encore aujourd’hui, je ne me rends pas tout à fait compte de la chance, tout simplement. Il y a le avant où je me dis que ce qui va se passer est incroyable et le pendant où j’ai vraiment la tête dans le travail, et où je ne me rends pas du tout compte de ce que je suis en train de faire. Mais c’est formidable, j’adore.
Vous y interprétez le personnage de Kira. Avec vos propres mots, comment la décririez-vous ? Quelles sont ses principales caractéristiques ?
Kira, pour moi, est clairement un animal sauvage. C’est un chat des rues qui se ballade et qui, évidemment, est difficile à approcher. Quand on arrive à s’en approcher, c’est là qu’on découvre (derrière sa carapace) une adolescente plutôt tendre. Quand elle est attachée, elle ne fait pas semblant. Il faut quand même rester prudent et ne pas la brusquer sinon, elle prend la fuite. Après, voilà, c’est un personnage, au début, que je trouvais vraiment à l’opposé de moi-même, elle est brute de décoffrage, elle dit tout ce qu’elle pense, elle n’hésite pas à renvoyer les gens, alors que, moi, pas du tout. Au fil du temps, on se rapproche l’une de l’autre, on se ressemble de plus en plus, je dirais que c’est même peut-être plus facile à interpréter. Mais c’est vrai que, au début, c’était hyper intéressant de jouer quelqu’un qui ne vous ressemble pas du tout.
Justement, au moment de l’interpréter, avez-vous ou avez-vous eu des sources particulières d’inspiration ?
Au départ, non, pas du tout. C’est justement en commençant le tournage que je me suis aperçue que Kira ressemblait sur beaucoup de point à des personnages de film que j’adorais. Par exemple, « Divines » de Houda Benyamina, où l’actrice principale, Oulaya Amamra, qui joue le rôle de Donia, me fait penser un peu à Kira. Ça m’a fait dire que c’est dans cette direction-là que je devais aller. C’est une fille de la rue, agressive avec tout le monde, un animal sauvage.
En quelques semaines, elle a déjà vécu pas mal de choses. Quel regard portez-vous sur son vécu et son évolution ?
Je porte un regard positif et bienveillant sur elle. Au début, c’était difficile d’être en accord avec ce qu’elle disait mais, aujourd’hui, on la pardonne plus facilement, elle qui fait des erreurs comme tout le monde. En plus, se faire manipuler par quelqu’un est quelque chose qui peut arriver à tout le monde, moi-même je l’ai vécu dans la vie de tous les jours. Elle est quelqu’un comme tout le monde au final.
@ Fabien Malot
D’ailleurs, regardez-vous les diffusions pour voir le rendu final et ainsi vous en servir sur les tournages suivants ?
En effet, je regarde souvent les diffusions mais je me suis rendue compte que ça n’est pas pour les bonnes raisons. J’ai très souvent une critique négative envers moi-même, et ça ne me sert pas pour m’améliorer. Je pense que ça ne me sert pas plus que ça. Quand les cours de théâtre reprendront, ils m’aideront davantage.
Regarder, c’est bien au début, c’est la première fois que je me vois à l’écran, c’est hyper cool, ça fait bizarre mais, sur le plan du travail, ça ne m’aide pas tant, c’est plus autodestructeur qu’autre chose.
On le sait, le rythme sur une quotidienne est soutenu. A ce titre, avez-vous une méthodologie particulière de préparation en amont ?
Ma technique pour être efficace sur le plateau n’a rien à voir avec le texte, c’est vraiment me défaire du stress. C’est surtout l’hygiène de vie, je ne me couche jamais très tard, depuis que j’ai commencé USGS, c’est sûr que je fais beaucoup moins la fête. Je mange bien, je dors bien, moi qui ai besoin de beaucoup de sommeil et j’ai repris le sport. En ce qui concerne le texte, je le relis toujours trois jours avant pour être sûre de bien le savoir par cœur. Après, c’est vrai que je commence à prendre l’habitude de le remodeler comme je le veux, pour qu’il soit plus facile à dire. Mais, voilà, le gros du travail est plutôt l’hygiène de vie.
Vous qui vivez maintenant cette aventure pleinement de l’intérieur, et même si ce n’est sans doute pas simple à définir, quelles sont, selon vous, les principales raisons de la fidélité des téléspectateurs ?
Je pense que, même s’il y a énormément de personnages, on revoit toujours les mêmes. Et tout simplement, ça me parait logique, les gens s’attachent. C’est une quotidienne, c’est le quotidien, je pense que les gens s’attachent à des choses du quotidien et la série en fait justement partie.
D’ailleurs, quels principaux retours vous fait le public sur Kira ?
J’ai croisé quelques fois des gens dans la rue qui venaient m’adresser la parole et qui étaient surpris de me trouver plus douce que Kira. En fait, les gens ont une vision de Kira, même encore aujourd’hui alors que le personnage a beaucoup changé, de l’animal sauvage. Ça reste encore en tête. Sinon, j’ai eu des retours plutôt positifs. Ça fait plaisir. Après, il y a toujours les gens qui vous connaissent très bien et à qui ça fait bizarre de vous voir à l’écran jouer un personnage.
@ Fabien Malot
Sans dévoiler de grand secret, on imagine que, dans les semaines à venir, on continuera à suivre Kira dans ses aventures scolaires mais aussi chez Florent et Claire, aux côtés d’Enzo ?
Oui, oui, sa nouvelle vie commence. J’ai hâte de voir moi aussi ce qui va se passer par la suite. Je pense que c’est un personnage qui apporte quand même pas mal de rebondissements.
En parallèle, dans ce contexte peu évident du moment, quels sont vos autres projets artistiques ?
Le contexte fait que je ne peux pas continuer les cours de théâtre, ce que j’aimerais beaucoup car c’est une de mes passions. Je continue par contre les castings. La série me prend la moitié de mon temps, du coup quand j’ai un peu de temps sur Paris, j’en profite pour voir ma famille ou pour rester un peu tranquille à la maison.
Pour conclure, que peut-on vous souhaiter pour la suite de votre parcours ?
De continuer, même sur d’autres projets, à travailler avec des équipes aussi chaleureuses et bienveillantes que celles de « Un Si Grand Soleil ».
Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !
On peut vous retrouver très régulièrement sur RMC, dans « Les Grandes Gueules du sport », aux côtés de Jean-Christophe Drouet et de toute sa bande. On imagine, à titre plus personnel, le plaisir et la joie que ce doit être pour vous de partager et d’échanger avec eux et les auditeurs autour de thèmes du sport ?
Oui, effectivement, ce sont de bons moments. Je ne le ferai pas sinon, moi qui viens à chaque fois de Savoie pour cela. On s’amuse bien, on n’est pas d’accord, on s’étripe mais ça reste bon enfant. Jamais personne ne m’a expliqué les règles mais je les ai vite comprises en arrivant : en fait, sur le plateau, on peut se dire les choses, on peut se balancer des arguments, on n’est pas toujours d’accord comme je le disais mais, n’empêche, une fois l’émission terminée, on ressort et tout reste sur le plateau, il n’y a pas de rancune, on est vraiment amis à côté de cela. C’est vraiment chouette d’avoir cette liberté de ton et, en même temps, de n’être pas d’accord, je trouve que ça élève le débat. C’est une belle émission de talk.
Avec vos propres mots, comment qualifieriez-vous votre rôle et votre place dans ce programme ?
En fait, aucun de nous n’est spécialiste de tous les sports. Il y en a qui ont plus de culture sportive que d’autres, je pense que je fais partie de ceux qui ont le plus besoin de travailler les sujets parce que je ne suivais ni le rugby ni le vélo avant. Mais si on est là, c’est qu’il y a quelque chose qui a fait que l’on a la légitimité d’être présents. J’ai eu du mal au départ à concevoir que je puisse être légitime à parler d’autres sports que le mien et Pierre, le producteur, m’a beaucoup aidée là-dessus. Il m’a fait comprendre que je suis légitime parce que j’ai connu le sport de haut niveau, j’ai connu l’olympisme, j’ai connu tout plein de facettes. Même si, évidemment, je suis plus à l’aise lorsque l’on se met à parler de ski, de sports free-style ou d’olympisme, il n’empêche que j’ai un avis lorsque l’on parle d’autres sports qui me sont un peu moins proches. Je ne suis pas là pour être spécialiste de cela, je suis là pour apporter un éclairage différent, pour angler autrement, pour faire en sorte que le débat puisse quand même se faire.
Donc, oui, à la base, j’ai quand même plus d’appétence pour certains sports, ceux dont je viens de parler, mais ce n’est pas pour autant que je ne suis pas légitime sur les autres. Par mon vécu, j’ai un avis qui peut être intéressant, qui est toujours défendable. L’intérêt est que, par notre vécu, on puisse ne pas être forcément d’accord avec ce qui peut paraitre le plus évident comme ça. Mais il n’y a jamais personne qui a raison ou tort, on en débat.
Une fois que le conducteur vous est donné, avez-vous une méthodologie particulière de préparation en amont de l’antenne ?
Ca dépend des sujets. Il y en a où je sais que j’ai des connaissances dans mon calepin qui vont pouvoir m’aider ou me dire ce qu’ils en pensent eux personnellement. Donc je ne vais pas me gêner pour les appeler et qu’ils me donnent leur avis. Ce qui est, à la base, le plus cool car, dans le contact humain, je sais à qui je parle, je sais ce que vaut ce qui m’est dit, c’est intéressant de le placer sur l’échiquier. Je vais aussi sur internet pour voir ce qui s’est dit dans la presse. Souvent, après, j’en parle avec Pierre car c’est un peu le patron, il est vraiment le maitre d’œuvre, je passe facilement 30 à 45 minutes au téléphone avec lui avant l’émission du lendemain, pour le débriefer, lui dire ce que j’ai trouvé, là où je veux aller, là où je pense que j’ai des choses intéressantes à raconter. Il me conforte. Ça reste quand même un exercice compliqué de se dire que l’on va ouvrir la bouche et qu’environ un million d’auditeurs vont nous écouter. En plus, on vit à l’époque des réseaux sociaux donc, dès que l’on dit quelque chose qui déplait, on nous le fait remarquer. Au final, Pierre me conforte simplement dans l’idée que je peux dire ça ou ça. Pour être très honnête, il y a des fois où je suis vraiment sèche sur un sujet, où je ne trouve pas, il me tuyaute, comme il le fait avec tous les autres.
Votre parcours d’ancienne sportive de haut niveau vous aide sans doute aussi à mieux comprendre certaines réactions d’athlètes et certaines émotions ?
Autours de la table, on est souvent des anciens athlètes et des journalistes. C’est marrant de voir, quand quelqu’un n’a pas fait de compétition, n’a pas vécu certaines pressions, certains moments de doute, que l’avis est facilement très tranché. Je dirais que j’ai une tendance à être défenseuse des athlètes qui, souvent, sont des personnes intelligentes, très sensibles, qui restent humaines, avec des réactions qui s’expliquent. C’est vrai que j’ai peut-être cette étiquette plus humaniste et plus tolérante qu’un Christophe, qui va « rentrer dans le lard ».
A titre plus personnel, comme vous l’avez rapidement évoqué, ce programme vous permet d’enrichir, de diversifier et d’étendre votre culture sportive…
Clairement, je ne m’en cache pas. Il y a vraiment plein de sports que je ne suivais pas ou alors très ponctuellement, sur les JO ou des championnats du monde. Du coup, maintenant, je m’amuse à vraiment suivre toute la saison. Du reste, comme je pars de loin, ça me demande un boulot de fou. En vélo, j’ai vu passer Jalabert ou Indurain dans une étape du Tour de France, chez moi, quand j’avais 10 ans, c’était à peu près tout ce que je savais du vélo. Là, j’ai dû apprendre les équipes, qui est un sprinteur, qui est un puncheur, qui est un rouleur, qui est un grimpeur, quels sont les classements dans chaque équipe, pourquoi telle équipe va rouler à tel endroit, qui va rouler sur qui, toutes ses stratégies…ça m’a passionné, j’ai kiffé, c’est long mais j’apprends au fur et à mesure, je trouve ça plutôt excitant. A l’inverse, j’ai plus de mal avec le rugby, il y a beaucoup de règles, beaucoup de championnats. Pour autant, comme je le disais, j’ai le droit parfois de dire que, là, je ne sais pas ou que je n’ai pas d’avis et je crois que ce n’est pas grave en fait.
En parallèle, vous avez lancé récemment « Bleu métal », sous format de podcasts. Comment vous sont venues l’envie et l’idée de de projet ?
La base de la base est que j’ai découvert la radio à RMC, ce format de raconter des histoires. Ca a conforté l’amour que j’avais de simplement l’écouter dans la voiture ou chez moi. C’est un média qui me parle vraiment, je trouve que, si l’on est attentif, on ressent plein de choses dans la façon dont les gens s’expriment, on ressent la joie, la tristesse, il n’y a pas besoin des images. Je dirais même que le fait d’être privé des images donne encore plus de relief à ce que l’on peut ressentir lorsque l’on écoute quelqu’un. J’adore la radio et, à RMC, j’ai découvert l’envers du décor, comment est montée une émission, qu’est-ce qui fonctionne, qu’est-ce qui ne fonctionne pas. Tout cela m’a vachement intriguée.
Avec la vague des podcasts, c’est devenu possible de créer un contenu sans être une radio. Partant de là, je me suis dit que ce serait chouette de faire quelque chose. Mais je me voyais tout en bas de l’échelle et, comme très souvent, je ne me voyais pas forcément capable. Mais Pierre m’a confortée dans l’idée que j’étais capable, qu’il fallait tenter, qu’il fallait bien y réfléchir, bien cadrer les choses, savoir où je voulais aller, savoir quel ton je voulais donner. De fil en aiguille, j’ai créé « Bleu métal », jusqu’au jour où j’ai pris le téléphone pour aller Pierre Vaultier, que j’avais identifié comme le premier invité potentiel, qui serait certainement le plus à même de m’aider à arriver au résultat que je voulais. Vu que je viens du sport de haut niveau, j’ai des attentes vis-à-vis de moi-même qui sont juste énormes. Je voulais que ce soit très bien, très bien cadré, je voulais que le ton soit bon, je voulais que ce soit nickel, je ne m’autorise pas l’erreur. Je savais que Pierre Vaultier serait la bonne personne car ça reste un milieu que je maitrise. J’essaie de trouver des gens qui sont proches de l’invité, en amont, pour me faire raconter des anecdotes, je savais que ce ne serait pas trop compliqué, pour un premier, de trouver les bons numéros dans le milieu du ski.
Après, c’était parti et je ne veux pas perdre le rythme, d’où l’idée d’en sortir un par mois, quasiment. Par les temps qui courent, en plus, ce n’est pas simple car on ne peut pas trop se déplacer mais, au final, ça suit son rythme. Ce qui est chouette, c’est que ce n’est pas routinier. D’un invité à l’autre, les histoires ne sont pas les mêmes. J’arrive à m’amuser autant avec Alain Bernard récemment qu’avec Pierre Vaultier la toute première fois.
Quels premiers retours avez-vous déjà pu avoir ?
J’ai eu des commentaires très gentils, de gens qui ont pris le temps soit de me faire un e-mail, soit de m’appeler. Ils ont aimé le ton de ma voix, ma façon de mettre les gens à l’aise, de les faire parler d’eux.
L’idée est qu’ils doivent se raconter eux, si ma mission est remplie, si on a fait un bon boulot, je ne suis qu’un distributeur de paroles, je ne suis qu’un facilitateur d’accès à l’émotion. Je suis censée, quelque part, ne pas exister. A moins qu’il y ait une anecdote qui fasse écho à quelque chose que j’ai pu vivre et, là, c’est intéressant d’échanger avec l’invité. Sinon, c’est vraiment d’eux dont on doit parler. J’ai eu des retours me disant que c’était chouette d’entendre les athlètes parler d’autre chose que « on a pris les trois points » ou « oui, j’ai fait un bon chrono ». C’est exactement ce que je cherchais. J’ai la chance de connaitre plein d’athlètes, je trouve que ce sont des personnes tellement inspirantes, tellement intéressantes à connaitre. C’est ça l’idée, de démocratiser cela, pour faire écouter au plus grand nombre possible de personnes que ses athlètes ont des choses géniales à raconter, qui font envie et qui font du bien.
Oui, j’ai eu des retours sympas aussi de gens qui m’ont trouvée à ma place, ce qui est agréable à entendre et qui m’encouragent à continuer. Ils me donnent aussi de petites idées, c’est chouette, ça veut dire qu’ils ont aimé et qu’ils veulent en entendre d’autres. Ca fait son petit bout de chemin et j’espère que cela va durer.
Sans doute aussi que lorsqu’un sportif parle à un autre sportif, les angles, les approches et les visions sont différentes d’un exercice classique avec un journaliste ?
C’est ce que j’espère. Je crois que, oui, il y a peut-être une façon de se sentir plus à l’aise face à quelqu’un qui n’est pas journaliste de métier. Après, c’est aussi beaucoup une question de tempérament. Il y a des gens qui se racontent facilement, avec moi ou un journaliste et il y a des gens qui sont beaucoup plus hermétiques, qui ont du mal à faire tomber les barrières. Il faudrait presque que je rajoute une corde à mon arc et que je devienne psychologue. Mais ce n’est pas grave, il y a toujours des choses intéressantes, toujours des choses inédites.
Pour la suite, auriez-vous des envies particulières concernant des athlètes avec lesquels vous aimeriez échanger ?
Oui, après il y a la réalité et les rêves. En cette saison 1, j’ai l’idée de couvrir des profils et des sports vraiment différents. Des gens qui ont un parcours exceptionnel et, à côté de cela, qui ont un profil enrichissant pour les autres, il y en a vraiment beaucoup. Je fais des choix aussi en fonction de ma possibilité à le faire. Cela prend du temps aussi pour préparer, même si l’idée est de faire parler les invités, il faut que je maitrise leurs parcours, leurs moments de haut, leurs moments de bas pour arriver au but recherché.
En tout cas, j’ai des aspirations de fou, j’aimerais faire Thierry Dusautoir, Sébastien Loeb, Marie-Jo Pérec. Mais je ne veux pas me brûler les ailes, j’essaie d’être honnête avec moi et avec les gens, je les interviewerai au moment où je serai sûre que j’aurai les épaules pour le faire.
Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !
Vous êtes internationale française de volley-ball et joueuse dans le club espagnol de La Laguna. Vous qui vous êtes récemment blessée à la cheville gauche, vous n’avez malheureusement pas pu participer au tournoi de qualification aller pour le championnat d’Europe. Comment vous portez-vous ? La guérison se passe-t-elle bien ?
Oui, tout se passe bien. Ca fait maintenant deux semaines que je suis une rééducation au centre sportif de Mulhouse, où, tous les jours, j’ai deux séances de kiné, matin et soir, avec accompagnement physique et je vais à la muscu. Il y a une semaine, j’ai recommencé à toucher le ballon et à faire donc un petit peu de volley.
Ce que j’ai eu, c’était une grosse entorse. Mais la rééducation se passe vraiment bien, on s’occupe vraiment bien de moi. Ça fait deux semaines et j’ai de nouveau des sensations au pied, je peux déjà faire des mouvements et trottiner.
Si tout se passe bien, quand pourrons-nous vous retrouver dans les salles ?
Au mieux, il me reste une semaine et demie, ce qui me permettrait de reprendre en stage avec l’équipe de France à Harnes. Au pire, allez, ce sera au maximum deux à trois semaines. Mais je ne pense sincèrement pas, je me sens vraiment bien, j’ai retrouvé mes sensations avec le pied, l’hématome est parti, tout a désenflé donc on va rester positif et on va imaginer dans la semaine et demie qui vient.
Quels sont vos prochains grands objectifs et principaux défis ?
Tout d’abord, dans moins de deux semaines, il y aurait, comme je le disais, un stage à Harnes avec l’équipe de France. Ce serait aussi, d’une part, d’être sélectionnée pour participer à la Golden League, une échéance européenne pour monter dans le ranking mondial avec les bleues. L’objectif est de revenir en forme pour être sélectionnée sur cette compétition et, par la suite du coup, s’il y a qualification de l’équipe de France pour participer au championnat d’Europe, ce serait d’y participer.
Si l’on revient à la genèse de votre parcours, comment vous est venue la passion de ce sport ?
Déjà, je n’étais pas dans une famille où il y avait du sport, je n’étais pas du tout dans le monde du volley. En fait, ce qui s’est passé, pour la petite histoire, c’est que j’ai reçu un petit papier dans ma boite aux lettres qui me proposait tous les sports que j’avais dans ma commune. Quand je l’ai lu, je me suis dit que je voulais faire du volley. Je suis donc allée en faire à Kingersheim, mon premier club, à côté de Mulhouse. En fait, j’ai commencé là-bas et je suis tombée amoureuse du volley. J’ai continué, je suis passée par toutes les structures, par tous les pôles, j’en ai fait une passion, je me sentais bien sur le terrain, je me sentais vibrer, je me sentais heureuse sur le terrain, du coup j’ai continué. C’est donc venu par hasard un peu, j’ai choisi de faire du volley mais j’ai été surprise que ça m’ait autant plu et que ç’ait pu devenir un métier aujourd’hui.
Selon vous, quelles sont les principales caractéristiques attendues à votre poste de réceptionneuse attaquante ?
La réceptionneuse-attaquante fait à peu près tout, elle sert, elle réceptionne, elle défend, elle attaque et elle bloque. Elle a un rôle quand même assez important dans l’équipe, c’est celle qui va stabiliser la réception mais qui va aussi mettre les points. En fait, elle est un peu importante sur tous les domaines donc je qualifierais mon poste en fait comme une joueuse omniprésente, multitâches. Après, ce qui est vraiment important en tant que réceptionneuse-attaquante, c’est justement la réception. D’où son nom. Ensuite, il faut mettre les points derrière. Le rôle est donc de stabiliser la réception puis de marquer les points.
Vous allez avoir bientôt 22 ans mais votre parcours est déjà bien rempli. Quel regard portez-vous justement sur votre début de carrière ?
Je suis contente de mon parcours jusqu’à présent. J’ai eu de bons moments, des moments difficiles, je suis passée par plein plein d’expériences mais qui m’ont toujours beaucoup apporté. Cette année, je suis allée en Espagne et, sincèrement, je suis arrivée à un moment où j’ai envie de continuer à explorer encore plus de pays pour avoir plus d’expérience.
J’ai fait partie de l’équipe de France jeunes, du pôle espoirs puis du pôle France. Je suis passée par pas mal de structures qui m’ont appris beaucoup de choses, autant sur le plan personnel que sur celui du volley-ball. Je ne peux être que fière du parcours pour le moment.
Quels sont, jusqu’à présent, vos plus beaux souvenirs sportifs ?
J’en ai trois, je vais vous faire un top 3J. Déjà, ma participation avec l’équipe de France juniors aux championnats d’Europe. Ensuite, à Mulhouse, ma première entrée en Champions League contre l’équipe italienne de Busto. Et, bien évidemment, ma première sélection en équipe de France A, notamment le moment où j’ai chanté ma première marseillaise avec cette équipe.
Sans dévoiler de grand secret, on imagine que la pratique de ce sport de haut niveau nécessite un rythme d’entrainement particulièrement intense et soutenu ?
Oui, c’est clair. Il n’y a pas un jour où l’on ne fait pas de volley. C’est, en plus, une combinaison entre le travail physique intensif et le travail plus technique du volley. En général, en semaine, j’ai une heure de muscu puis un entrainement le matin et un autre le soir, pour une durée de deux heures et demie à trois heures. C’est vrai que c’est un rythme assez difficile parce que, en plus, le week-end, on a les matchs. On a donc un seul jour de repos, le dimanche. Donc, oui, c’est intensif mais aussi, avec le temps, en faisant ça tous les jours, on prend le rythme, on s’adapte facilement. Le début de saison est toujours difficile mais, avec le temps, en fin de saison, on est au top et on se sent beaucoup plus fraiche et beaucoup plus adaptée en fait à l’intensité des entrainements.
Dans les dernières minutes d’avant rencontre, juste avant de sortir du vestiaire, avez-vous un rituel particulier, sinon une méthodologue type de préparation ?
J’adore la méditation donc j’en fais une petite avant même de venir dans le vestiaire. J’aime bien écouter de la musique, j’aime bien me concentrer aussi. Mais, dans le vestiaire plus particulièrement, j’aime bien parler avec les filles, j’aime bien partager, en fait je ne suis pas forcément dans ma bulle, je regarde bien évidemment mon plan de jeu mais j’aime bien être avec mes copines. Vous savez, nous les filles, on se prépare, on s’attache les cheveux, on est un peu plus coquettes donc on a des moments, dans le vestiaire, plus intimes et j’aime bien partager, en musique, en rigolant. Pour enlever le stress, la pression et pour pouvoir arriver sur le terrain avec le sourire, afin de passer un bon moment parce que c’est ce qu’il y a de plus important finalement.
Comment qualifierez-vous la place du volley-ball dans notre pays, comparativement notamment à ce que vous pouvez connaitre en Espagne ?
Je pense que, médiatiquement, c’est pareil. Je vois juste certains différences sur le fait que, maintenant, les matchs en Espagne sont diffusés sur Youtube donc tout le monde peut les regarder. Alors que, en France, il faut s’abonner et donc payer. Il y a plus aussi, peut-être, de journalistes en Espagne, de pages facebook ou Instagram qui publient les résultats. On va dire que l’on peut plus nous voir sur les réseaux sociaux en Espagne. Après, je pense que la place du volley, en tant que sport, est plus importante en France. Je suis à Tenerife, ville où il y a beaucoup de beach-volley-ball. Là-bas, mon sport est donc super connu, les gens nous reconnaissent dans les rues de l’ile, on a une certaine notoriété mais, dans l’ensemble de l’Espagne, non, pas forcément.
Quelles seraient vos envies sportives sur le moyen et sur le long termes ?
Sincèrement, à long terme, j’aimerais pouvoir avoir plusieurs expériences dans plusieurs pays. Maintenant que j’ai quitté la France, je me suis rendue compte que, en Espagne, il y avait tout une autre culture, même en termes de personnes en général, pas forcément uniquement dans le volley. Il y a des choses à apprendre de toutes les cultures donc je trouverais sympa de pouvoir choisir des expériences dans d’autres pays pour voir comment ça marche avec le volley mais aussi comment sont les gens autour de nous, juste connaitre plus de cultures en fait.
A long terme, bien évidemment, il y a les JO. C’est un objectif qui est toujours là et qui arrive d’ailleurs très très vite. C’est le plus gros de mes objectifs. Jusqu’à là, j’aimerais y arriver en changeant justement de culture et en ayant différentes expériences dans différents pays. Parce que je pense que c’est comme ça que l’on construit aussi une joueuse.
Il y a quelques jours, on a pu vous retrouver derrière le micro pour commenter une rencontre. Comment s’est passée cette première expérience ?
J’ai adoré être commentatrice, j’ai vraiment passé un bon moment. En plus, j’étais avec Xavier Richefort qui commente tous nos matchs donc je l’ai entendu, je l’ai vu à la télé ou même quand j’étais sur le terrain pour jouer. Donc c’était vachement marrant en fait d’avoir cette expérience-là. Ça m’a permis aussi d’être près des filles, de pouvoir les voir, de discuter avec elles, je n’étais pas trop en dehors de la bulle de l’équipe de France. C’est quelque chose qui m’a plu, j’ai vu aussi les coulisses d’un match de volley-ball, les choses qu’une joueuse ne peut pas forcément voir. C’était super intéressant, c’était super bien, j’ai adoré.
Vous donne-t-elle peut-être l’envie de la renouveler ?
Oui, pourquoi pas. Après, je vais continuer ma petite carrière de volleyeuse. Peut-être une reconversion pour plus tard ? Mais si, maintenant, on me propose de commenter par exemple un match de l’équipe de France garçons ou autre et que je ne suis pas sur les terrains, bien sûr que j’accepterais car c’est quelque chose que j’ai apprécié faire.
En parallèle, vous avez développé un projet avec une amie, Blanca Izquierdo, autours du « Intoku ». Pouvez-vous nous en dire quelques mots ?
J’ai créé cela avec une amie que j’ai rencontrée à Tenerife. On est en train de commencer, c’est tout nouveau, on s’est mises sur les réseaux sociaux, on est en train de développer un site web, on est en train de créer également tous nos contenus. Notre projet est de créer une assistance envers les joueurs d’abord de volley puis les sportifs en général, pour les accompagner mentalement et psychologiquement, comme des coachs mentaux mais également des coachs spirituels. On aimerait combiner ces deux choses parce que l’on pense que le mental est quelque chose que l’on peut contrôler mais que c’est aussi une façon de voir les choses. La spiritualité et la psychologie sont deux choses qui pourraient très bien marcher ensemble, c’est ce que l’on aimerait faire avec mon amie. Sachant que je fais des études en psychologie, qu’elle est journaliste et que, aussi, elle a un master dans un cursus psychologique et spirituel.
Donc c’est un projet qui va permettre de suivre et d’aider les joueurs, les sportifs avant de toucher à l’ensemble de la population, dans des cas de vie différents, pour des problèmes de cœur ou pour accompagner après la perte d’un être proche par exemple. On aimerait donc aider ces personnes mais à travers une association, où l’on va pouvoir partager des expériences de grands sportifs, des expériences de vie, où on va parler des fois de choses qui nous dépassent, des émotions.
On va essayer de véhiculer aussi la méditation dans le sport, en fait c’est un projet qui pourrait aider notamment les sportifs à performer, en étant accompagnés psychologiquement, mentalement, à travers différentes méthodes, que l’on n’utilise pas forcément aujourd’hui, qui sont aussi parfois tabous.
Où en êtes-vous du développement de ce projet ?
Vous pouvez déjà nous suivre sur les réseaux sociaux, sur Instagram, Facebook ou Twitter. C’est toujours le même nom, ça s’appelle « Intoku ». Pour le moment, on poste déjà des contenus qui peuvent aider les personnes, les intéresser. Sur du long terme, je pense que, dans les trois à quatre mois qui viennent, il y aura quelque chose de fixe, avec même des prises de rdv, si les personnes veulent parler avec nous, veulent avoir des consultations avec les sportifs. A date, on est déjà sur Youtube aussi, on partage tous nos contenus là-dessus, notamment les vidéos et interviews que l’on a ou que l’on va avoir de joueurs importants. Je sais que l’équipe de France garçons est présente là où je fais actuellement ma rééducation, donc je vais essayer de les interviewer.
Ce projet est sans doute très complémentaire de votre parcours de sportive de haut niveau ?
Oui, je dirais même que l’un pourrait permettre à l’autre de bien fonctionner. C’est-à-dire qu’une bonne préparation mentale, un psychisme sain permettent bien évidemment d’être performant. Le problème que l’on a beaucoup dans le sport est que l’on est assez contrôlés par notre ego, on passe par des moments compliqués pendant les matchs, on doute, on a des pertes de confiance. On peut dès fois passer par des structures compliquées, rencontrer des gens qui ne nous traitent pas forcément bien en tant que sportif. On peut aussi faire face à du sexisme. En fait, on peut avoir plusieurs problématiques en tant que sportif et ce sont des choses, en plus de la charge intense que l’on a physiquement, que l’on accumule, auxquelles on ne fait pas forcément attention et qui se ressentent en fait sur le terrain. C’est pour cela qu’il y a des blessures, c’est pour ça qu’il y a des burns out, ce sont des choses dont on ne parle pas forcément mais chaque grand sportif est passé par là.
Ce que l’on aimerait faire, c’est dire qu’il est possible d’être accompagné ou, même, qu’il est possible avec certaines pratiques de développement personnel, de s’améliorer là-dessus et d’éviter ces problèmes, ces blessures, ces petits moments compliqués qui se passent. Il est possible d’améliorer la performance, il est possible de s’adapter à toute situation, qu’elle soit bonne ou mauvaise.
En conclusion, que peut-on vous souhaiter pour la suite de vos parcours ?
On peut me souhaiter que les choses aillent bien. Vous pouvez me souhaiter d’être heureuse dans le volley et de pouvoir aboutir mon projet. On verra avec le temps si ça se passera bien. On peut me souhaiter d’être bien, d’être toujours positive, de toujours entreprendre des choses.
Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !
Vendredi dernier a été le théâtre de votre élimination de « Koh Lanta », à l’issue des destins liés. A titre personnel, comment avez-vous vécu la diffusion des images de cet épisode ? Vous a-t-elle rappelé certains souvenirs et certaines émotions ?
A vrai dire, j’ai très bien vécu la diffusion puisque c’est un de mes meilleurs épisodes sur la saison. On a trop rigolés avec Vincent, on s’entend très bien en dehors et, du coup, on était trop fiers. Car c’était un de mes objectifs aussi de trouver un collier. Du coup, pendant cet épisode, je me sentais détendue avec mon collier, je me croyais intouchable. Après, « Koh Lanta » est un ascenseur émotionnel, ça change vite, c’est comme la météo là-bas en Polynésie. Je passe une super journée, arrive le conseil, j’ai cherché le collier depuis le premier jour sur l’ile, j’arrive à le trouver et on me l’enlève en trente secondes. Là, c’est violent en fait, j’ai mon cœur qui palpite à bloc, je suis frustrée, je ne sais pas, c’est indéfinissable. Après, c’est le jeu mais je ne comprends pas non plus Lucie, on était potes de galère, du coup ça me fait mal au cœur pour ça aussi. C’est toujours ma pote car ce n’est qu’un jeu mais ça serait venu d’un Thomas rageur ou de quelqu’un que j’appréciais moins, ça m’aurait fait moins mal au cœur je pense. Voilà, du coup ça met fin à mon aventure alors que je suis hyper en forme à ce moment-là du jeu, je me vois déjà arriver à l’orientation et aux poteaux. Ça me coupe l’herbe sous les pieds mais c’est la règle, c’étaient les armes secrètes. Après, comme je le dis, dans la vie de tous les jours, on m’appelle le chat noir, j’ai attrapé deux boules noires, là j’attrape le bracelet noir… la malchance on va dire.
C’est d’autant plus frustrant que, tout au long de la journée, Vincent et vous aviez parfaitement joué la « comédie » auprès des autres aventuriers, faisant croire à votre tristesse de partir le soir même….
Après, c’est justement ça qui est bien, on s’est pris au jeu, on a joué la comédie comme vous dites. En plus, ça a super bien marché, tout le monde nous a crus, on en a rigolé, on se voyait dans la forêt, on se disait « je joue trop bien, tu joues trop bien ». Voilà, après il y avait un Thomas rageur, le but de « Koh Lanta » est de ne jamais dire que l’on a un collier, j’ai attendu avant de le dire à Vincent, j’avais un peu peur qu’il fasse des boulettes, un peu comme il a fait avec l’arme secrète. J’ai surtout attendu l’épreuve d’immunité car, sportive que je suis, j’aurais préféré gagner sur l’épreuve de sport. Je ne voulais pas qu’il se déconcentre, c’est pour cela que je ne le lui ai pas dit mais j’ai vite vu que, le pauvre, il faisait très chaud, il était épuisé, je n’ai pas voulu jouer avec ses nerfs trop longtemps ou sa forme physique. Du coup, je lui ai dit mais parce que l’on était en binôme. Si j’avais été toute seule, je ne l’aurais dit à personne bien sûr. Dans « Koh Lanta », il ne faut rien dire….
Si l’on revient justement à ces quelques jours en destins liés, comment aviez-vous réagi à l’issu du tirage au sort vous désignant Vincent comme binôme ? Le fait d’être deux ex-jaunes était-il, selon vous, davantage une opportunité ou une contrainte ?
En fait, sur le moment, c’était ou Jonathan ou Vincent. Je m’entendais bien avec Vincent, je n’ai même pas réalisé que c’était dangereux, je ne suis pas du tout stratège, je n’ai même pas réalisé que l’on était deux jaunes. Après, quand Thomas a commencé à dire que le sort était bien fait, ça m’a mis la puce à l’oreille et je me suis dit, c’est vrai, on est deux jaunes, ça va être compliqué, il va falloir chercher ce collier, il va falloir trouver un moyen de se sauver. J’y croyais toujours dans « Koh Lanta », je me disais à chaque fois que ce n’était pas possible, que ça ne s’arrêterait pas là.
Après l’épreuve de confort, sur le camp, je me rends compte, avec un Thomas haineux, qui veut juste se venger, que c’est compliqué. Donc ça me motive encore plus dans mes recherches, pour me dire qu’il faut vraiment que je donne tout, afin de ne pas avoir de regret. Pour essayer de sauver ma peau et celle de Vincent aussi.
D’ailleurs, quel regard portez-vous sur ce qui s’est passé après la réunification, où l’équipe des ex-jaunes, pourtant majoritaire, se réduit petit à petit ?
En fait, je pense que, dans les jaunes, il y avait toujours ce quatuor fort de Shanice, Thomas, Myriam et Mathieu, ils n’ont pas vécu la même première partie d’aventure que nous. Au final, on était autours, on ne s’entendait pas forcément tous très bien, on avait moins d’affinités on va dire, du coup ils ne se sont jamais mis, avant la réunification, dans une position de : je peux sauter au conseil, je suis en danger. Ils n’ont jamais vécu ce que j’ai vécu à plusieurs conseils, où je me suis dit que j’étais en danger et pleine de frustration. Ils se sentaient forts. Après la réunification, il y a eu ce coup de maitre de Vincent. Je n’ai pas eu le courage de le faire, je me suis dit que, si je sortais un membre des jaunes, je sortais en suivant. Donc j’ai pensé à aller plus loin dans le jeu moi. Vincent a fait de bonnes choses, même si, moi, je n’aurais pas voté Shanice car j’avais plus d’affinités avec elle. Mais je trouve qu’il nous aide, dans cet acte, à nous affirmer, ça se voit dans les épisodes qui suivent, je suis une autre Laetitia donc merci Vincent !
Plus généralement, quels resteront vos plus beaux souvenirs de cette aventure ?
Ça reste le totem, le soulever et, surtout, être immunisée, ne pas se sentir en danger au conseil. On peut enfin voter à l’affect et au mérite, moi qui n’avais pas de stratégie. Voilà, j’ai pu enfin me « rebeller », voter en mon âme et conscience, avec ce plaisir d’être intouchable et d’être fière de soi parce que l’on a gagné une épreuve. Derrière, on pense que l’on peut en gagner plusieurs, ça donne des forces mais bon, voilà, après je ne pouvais pas me douter de la suite. Mais ça m’a reboostée, c’est vraiment le meilleur moment, je me suis lâchée à partir de cette victoire.
@ Alain ISSOCK / ALP / TF1
Au quotidien, sur le camp, quelles tâches aimiez-vous tout particulièrement faire ?
Il faut savoir que je suis quelqu’un de super active dans la vie de tous les jours. Je bouge tout le temps donc il n’y avait pas un jour où je ne faisais rien. J’allais chercher du bois, j’adorais chercher le bois, vider le poisson et ouvrir la noix de coco. Tout ce qui était physique en fait parce que j’ai besoin d’évacuer toute mon énergie. Je savais que, si je ne faisais rien, j’allais m’ennuyer donc j’ai fait un peu de tout sur le camp. Dès fois, on ne me voit pas à l’image parce que je suis en train de faire quelque chose dans la forêt. Et je fuyais aussi les stratégies parce que j’étais mal à l’aise à chaque fois qu’il y en avait. Je faisais mon petit bout de chemin, je le faisais pour mon équipe aussi mais également pour mon bien être personnel.
A l’inverse, qu’est-ce qui était le plus difficile à appréhender et/ou à supporter ?
Niveau de la survie, franchement, je me suis adaptée vite. Au début, c’était la faim, quand on n’a pas l’habitude de peu manger, on a des crampes d’estomac pendant trois jours, c’est normal puis on s’habitue et le corps aussi. Le pire que l’on ne pouvait pas maitriser, c’était la météo. Quand on se couchait et que l’on prenait de grosses averses la nuit, avec une cabane pas étanche, on était mouillés et on avait très froid. On faisait avec mais c’était compliqué quand même psychologiquement.
Au début de l’aventure, vous étiez co-capitaine, avec Aurélien, de l’équipe des jaunes. Comment aviez-vous vécu et appréhendé ce rôle ?
Sur le moment, je suis très fière parce que j’arrive dans « Koh Lanta » et, d’entrée, je finis second de la première épreuve avec Aurélien. Sportivement parlant, ça me met en confiance, je suis trop contente. Après, arrivée sur le camp, je me rends compte que je ne suis pas un leader de jeu, sauf quand c’est un terrain que je maitrise, comme les sports co, le foot et le rugby. Là, c’étaient des gens que je ne connaissais pas, dans un milieu compliqué, du coup j’ai vite vu que Aurélien prenait beaucoup de place, qu’il était très pédagogue, qu’il en savait beaucoup. Moi, j’étais plutôt quelqu’un de terrain, une femme active, du coup j’ai senti qu’il avait pris beaucoup de place et que je n’étais pas forcément écoutée. Au début, j’ai essayé de donner des idées, après j’ai arrêté parce que j’ai senti que l’on n’écoutait qu’Aurélien. Là, ça m’a frustrée, c’est pour cela que, à un moment donné, je me renferme et que je suis plus discrète. Ce moment-là était dur, il me tardait juste une chose, c’était d’arriver à la réunification pour voir les rouges et pouvoir m’épanouir avec d’autres personnes arrivées sur le camp. J’ai pris mon mal en patience, finalement je me dis que ce n’était pas une mauvaise méthode puisque j’étais la dernière capitaine à sortir. Ce n’était pas une mauvaise stratégie…
A ce stade-là de l’aventure, comment voyez-vous la suite ? Pleine de rebondissements sans doute encore ?
Je ne souhaite de mal à personne mais c’est sûr que je sors avec la boule au ventre, j’ai mal au cœur contre Lucie, même si, comme je vous le dis, aujourd’hui on s’entend très bien. Et Thomas m’a rendu la journée de l’épisode huit infecte, avec sa haine surdimensionnée. Je ne souhaite voir partir personne mais on va dire que, à ce stade-là du jeu, celui que j’aimerais le plus voir partir, c’est Thomas. Parce que, vraiment, à mon égard, il a été insupportable. Mais je ne suis pas quelqu’un d’haineux, le temps m’a fait penser différemment.
Après, si tous les aventuriers sont là à ce stade du jeu, c’est qu’ils méritent tous d’aller sur les poteaux. C’est beau déjà d’être dans les huit derniers.
Pour terminer et boucler la boucle, si l’on revient à la genèse de votre aventure, quelles principales motivations vous ont incitée à postuler à « Koh Lanta » ?
En fait, dans la vie, je suis casse-cou, je n’ai peur de rien, j’ai un très gros mental, du coup je voulais me mettre dans une situation difficile pour voir comment j’allais réagir et si j’allais surmonter tous ces obstacles de « Koh Lanta ». Je suis quelqu’un de bricolo parce que je travaille dans le muti services, je voulais voir si mon savoir du travail allait me servir sur « Koh Lanta » et si j’allais m’en sortir. Pour moi, « Koh Lanta », c’était le sport où je me débrouille pas mal, la nature que j’adore, ce n’étaient que des choses où je pouvais me sentir bien. En fait, je voulais repousser mes limites pour, personnellement, pouvoir être fière de moi. Je voulais gagner confiance en moi aussi. Je voulais voir si tous mes points de faiblesse dans la vie allaient, dans des milieux difficiles, devenir mes points forts.
Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !
Vous avez rejoint l’aventure « Un Si Grand Soleil » il y a peu. On imagine votre joie et votre plaisir de faire partie de cette belle famille artistique ?
Oui, complètement ! C’est exactement ce que je me suis dit en arrivant en fait. Il y a un peu cette notion de famille artistique quand on débarque chez eux, on est super bien accueilli, tout le monde vient, se présente. Il y a beaucoup de monde, c’est une grosse machine quand même, on est forcément un peu perdu au début mais, très vite, on se sent à l’aise, tout le monde est hyper bienveillant, hyper accueillant donc j’étais forcément ravi d’intégrer l’équipe. Après, je ne connaissais pas très bien la série, j’en avais un peu étendu parler et, en fait, quand je m’y suis forcément un peu plus intéressé lorsqu’on m’a proposé des essais, j’ai trouvé cela très bien fait, j’ai trouvé que c’était travaillé. A partir de là, j’ai commencé à me battre pour le rôle et j’ai fini par l’avoir.
Vous y interprétez le lieutenant Yann Cross. Avec vos propres mots, comment le présenteriez-vous ?
C’est un homme avec des failles, qui a dû souffrir dans son passé et qui, aujourd’hui, se lance à corps perdu dans son travail, donc dans ses enquêtes. A mon sens, c’est une nécessité pour lui. C’est un personnage assez mystérieux. Quand je suis arrivé, on m’a dit que c’est une force très tranquille. Il a ce côté d’être à fond dans ses enquêtes et, de l’intérieur, on sent qu’il se retient souvent, qu’il est sur la réserve donc il est très doux en extérieur, malgré un mal-être à l’intérieur.
Au moment de son interprétation, avez-vous ou avez-vous eu des sources particulières d’inspiration ?
Non parce que, en général, quand je suis face à un personnage, je rêve tout seul dessus en fait. Je me sers de cela comme support. Donc je ne suis pas allé chercher ailleurs.
Avant de rejoindre le plateau de tournage pour la première fois, vous étiez vous (re)plongé dans les épisodes en cours de diffusion, non pas pour maitriser l’intrigue mais pour vous imprégner pleinement de l’atmosphère artistique ?
Je n’y ai même pas pensé. Je me suis laissé la surprise totale de découvrir sur le moment parce que je pense que c’est avant tout cela notre métier, en tant qu’acteurs. On fait avec ce qui est en train de se passer, on profite du moment présent. En général, en ce qui me concerne, mon travail est d’abord le texte et l’intrigue, l’histoire (qu’est-ce que je fais là ? qui je suis ?). Tout le reste, moins je le contrôle, mieux je me porte.
D’ailleurs, vous regardez-vous à l’image lors de la diffusion pour apporter ensuite d’éventuelles petites modifications dans votre jeu ?
Oui, bien sûr, je regarde, mais pas tout. Je trouve ça plutôt bien☺. Je retrouve en tout cas ce côté force tranquille dont on m’avait.
Face au rythme de tournage soutenu sur une quotidienne, quelle est votre méthodologie de préparation ?
Plus le temps passe, plus je me sens à l’aise. Je viens vierge de ce style d’exercice et tout s’affine au fur et à mesure.
A ce titre, quels premiers retours (internes ou des téléspectateurs) avez-vous déjà pu avoir sur votre personnage ?
Il y a des gens qui m’écrivent sur Instagram et je suis très touché que l’on prenne le temps de le faire. Ça me fait très plaisir. Quand je peux, quand j’ai le temps, évidemment je réponds. C’est assez plaisant de pouvoir échanger car c’est aussi ça notre métier. Je viens essentiellement du théâtre où je suis habitué à avoir le retour à la sortie du public, qui nous attend pour nous dire ce qu’il a adoré et ce qui n’était pas terrible. Il y a un échange qui est super et qui m’intéresse énormément. Donc, de pouvoir avoir ces retours par les réseaux sociaux est hyper plaisant, ça maintient la relation.
Sans dévoiler de grand secret, on peut penser que, dans les jours et semaines à venir, on verra votre personnage de plus en plus régulièrement à l’antenne?
Oui, c’est ça. Comme je suis arrivé il y a un peu plus de deux mois, ce que j’ai commencé à tourner alors est diffusé en ce moment. Je suis l’élément au centre de l’intrigue, sur une grosse enquête, dont je ne peux évidemment pas révéler tous les tenants et aboutissants. J’ai beaucoup de jours de tournage, je suis très content d’avoir un personnage qui évolue et qui intègre bien l’histoire ainsi que la famille policière de « Un Si Grand Soleil ».
Vous qui vivez à présent cette aventure de l’intérieur, et même si ce n’est sans doute pas évident à définir, quelles sont les principales raisons qui expliquent la si belle fidélité des téléspectateurs ?
Les énergies de tout le monde convergent dans l’idée de vouloir vraiment faire quelque chose de bien. Tout le monde, je pense, se sent bien et a envie de faire bien. Donc, quand des énergies positives se cumulent et vont dans le même sens, ça crée des bonnes choses. Donc j’imagine que quand on voit que quelque chose est fait avec conviction, c’est séduisant donc on a envie de regarder.
En parallèle, quels sont vos autres projets artistiques du moment ?
« Mein Bruder », écrit par Grégory Amsis et mis en scène par Olivier Macé, est un projet théâtral que l’on a commencé juste avant le premier confinement. Je n’en sais pas spécialement plus pour l’instant. Ca raconte l’histoire de deux frères que tout oppose, pendant la montée de l’Allemagne nazie. C’est d’après une histoire vraie qui est celle des frères Heydrich.
Pour conclure, que peut-on vous souhaiter pour la suite de cette belle aventure « Un Si Grand Soleil » ?
De prendre toujours autant de plaisir à ce que je fais. En ce qui concerne Yann Cross que l’on raconte d’où viennent ses failles.
C’est toujours une réelle joie de vous retrouver pour un nouvel entretien !
La saison de « Koh Lanta, les armes secrètes » est actuellement en diffusion tous les vendredis soirs sur TF1. Pour vous l’ancienne aventurière, qui a participé à deux éditions, on imagine le plaisir que ce doit être de retrouver ce programme et de suivre attentivement ce qui s’y passe ?
Oh oui, tout à fait. Pour moi, c’est un grand plaisir de suivre toutes les saisons et finalement tous les nouveaux aventuriers qui ont suivi juste après mes saisons. J’avoue que j’ai autant d’émotions qu’eux à vivre et à suivre leurs aventures. Ça me fait vraiment plaisir de les découvrir et j’ai toujours hâte que la saison se termine pour pouvoir les rencontrer et partager avec eux toutes les émotions que l’on a pu vivre sur ce même genre d’aventure.
Comme son nom l’indique, cette saison est marquée par l’apparition des armes secrètes qui, on l’a déjà vu à plusieurs reprises, créent de réels rebondissements….
J’avoue, c’est inédit, ces armes secrètes changent toutes les perspectives d’un « Koh Lanta » que l’on peut connaitre. « Koh Lanta » a toujours de grandes surprises mais, là, avec les armes secrètes, c’est de l’inédit. Du coup, ça change tout ce que l’on pourrait envisager et c’est croustillant.
A titre personnel, de quel(s) aventurier(s) vous vous sentez-vous la plus proche ?
Sans aucune hésitation, c’est Vincent. Je l’adore, il est tellement naturel, tellement sincère et tellement vrai. Il est fidèle à ses valeurs. Vraiment, oui, je me réfère à lui, il me fait penser à moi. Je trouve qu’il a beaucoup de courage de rester lui-même, je le félicite pour ça. D’ailleurs, j’ai entendu dire, dans ses interviews, que je l’avais inspiré et que je lui avais donné l’envie de s’inscrire à cette grande et belle aventure. Je suis très fière de cela. C’est incroyable et c’est très beau.
Vraiment, j’ai beaucoup de respect pour lui car il est fidèle à ce qu’il est. Bravo à lui !
Jusqu’à présent, quels moments vous ont le plus marquée ?
Je vais plutôt parler de l’épisode de la semaine dernière car c’est celui qui m’a fait rappeler beaucoup de choses, par rapport à ce que j’ai vécu moi-même. Il y a notamment l’épreuve où Vincent justement est sur une plateforme sur l’eau et où il faut ramener des bouées. Il arrive le dernier et, pour ma part, c’était l’épreuve en 2016 qui m’avait faite sortir du jeu puisque c’était une épreuve à élimination directe. Ça m’a rappelé ma première sortie.
Egalement, il y a eu l’épreuve de confort où il y a eu la création d’une équipe, même si on est à la réunification et que, normalement, c’est chacun pour soi. Ça m’a fait penser à ce que j’avais vécu dans le passé où mon ancienne équipe ne m’avait pas choisie. J’étais restée toute seule sur une ile et j’avais crié mon fameux « Je suis le maitre du monde », emblématique puisque les gens se souviennent de cela. J’avais dû rallumer du feu toute seule aussi. Mais, à la fois, ça m’avait rappelé un petit peu le fait que « Koh Lanta » est dur quand même car mon équipe ne m’avait pas choisie pour partager ce confort finalement. Et je me suis rappelée, un petit peu comme Lucie, que « Koh Lanta », finalement, ce n’est pas les bisounours, que c’est un petit peu comme ça dans la vie de tous les jours, que parfois on est rejetés aussi. Mais c’est une expérience qui m’a rendue beaucoup plus forte donc je suis quand même contente de l’avoir vécue.
Un peu comme Lucie cette année, cette décision fait réfléchir et incite à se rapprocher de l’équipe adverse….
Tout à fait, je me suis retrouvée toute seule sur le camp et l’équipe adverse, qui a perdue, m’a rejointe. C’est à ce moment-là que je me suis rapprochée d’eux et plus exactement de Jérémy qui avait été adorable parce qu’il avait été à mon écoute et il m’avait consolée, soutenue. C’est vrai que c’est quand même difficile quand on est rejetée par son équipe avec laquelle on a vécu de nombreux jours d’aventure. Mais, à la différence de Lucie, qui, apparemment, compte s’allier et faire des stratégies avec l’équipe adverse, à l’époque, j’étais quand même restée proche de la mienne. Car j’ai des valeurs et j’estime que quand on a fait une aventure avec une équipe de base, il faut quand même rester proche d’elle, même si elle vous a rejetée. Bon, c’est vrai que j’ai ce côté-là, bienveillant en fait. Même s’ils m’avaient rejetée, j’avais quand même voulu les soutenir donc j’étais restée proche d’eux.
Contrairement à vous, Lucie a l’avantage d’avoir eu un indice pour trouver une arme secrète….
Complètement ! Disons qu’elle a les pouvoirs de faire basculer tout le jeu. D’ailleurs, ces fameuses armes secrètes rendent le jeu très intéressant cette année. Elles donnent plein de rebondissements. A l’époque, je n’avais pas eu ces avantages-là mais, là, du coup, c’est ce qui fait que « Koh Lanta » est très intéressant. D’ailleurs, chaque année est très intéressante car il y a toujours des nouveautés. J’avoue que la production, à chaque fois, se surpasse et trouve des idées très intéressantes, c’est ce qui fait que l’on suit chaque année.
Sur l’édition de « l’ile au trésor », vous étiez ambassadrice pour votre équipe, lors de la réunification, face à Jérôme, où vous étiez allés jusqu’à la boule noire. Cette saison, on l’a vu, un ambassadeur secret a complétement bouleversé la donne. Comment auriez-vous réagi dans pareille situation ?
Je ne peux pas l’imaginer puisque je ne l’ai pas vécu. En tous les cas, je pense que je serais restée fidèle à mes valeurs, c’est-à-dire que je n’aurais pas éliminé quelqu’un de mon équipe, quoi qu’il en soit. Même, j’avoue, je confie que je n’aurais pas osé éliminer quelqu’un de l’équipe adverse non plus car ça fait partie de moi, j’ai tendance à protéger les autres personnes, quitte à mettre mon propre jeu en péril. Pourtant, dans « Koh Lanta », c’est chacun pour soi puisqu’il n’en reste qu’un à la fin. Mais je serais quand même restée fidèle à mon cœur, à Savoir soutenir les autres.
Quel regard portez-vous sur le choix de Vincent d’avoir éliminé Shanice, sa camarade d’aventure, au détriment d’un ex rouge ?
C’était sa décision à lui et je suis très fière de lui car il est resté fidèle à sa parole. Je trouve ça très beau, très fort et très courageux de sa part car, quand on dit quelque chose, il faut le maintenir. J’avoue que je l’ai personnellement félicité via Facebook. Quand on promet quelque chose à quelqu’un, il faut tenir sa promesse. Il avait assuré à Maxine de la protéger, il lui a dit et, en plus, il a été le porte-parole de toute l’équipe, tous s’étaient concertés. Donc, quand à un moment donné, on dit que l’on va protéger quelqu’un, il faut tenir sa parole et il l’a fait jusqu’au bout. Les autres ont changé d’avis, je peux aujourd’hui dire que l’ensemble des fans sont fiers de lui parce qu’il a été droit avec lui-même. Pour ça, je le félicite.
A ce stade-là du jeu, où chaque vendredi réserve son lot de surprises, comment voyez-vous la suite de l’aventure ?
Je pense que l’épisode de cette semaine va être très croustillant, ça promet car il y a l’épreuve en binôme qui a été annoncée. On sait qu’elle peut tout bouleverser car il y a une élimination à deux en général. En fonction des binômes qui seront créés, tout peut arriver. Le fameux duo qui n’a pas été éclaté et que tout le monde cherche à éclater, c’est le duo de Maxine et Laure. Si elles sont séparées lors de la constitution des binômes, il y aura un risque et, là, tout peut changer encore une fois. Donc j’ai vraiment hâte de découvrir le prochain épisode. Je pense que ça va chambouler cette saison de « Koh Lanta ».
Enfin, l’édition anniversaire marquant les 20 ans du jeu est actuellement en tournage. On peut penser que vous avez hâte de suivre cette saison-là qui s’annonce, elle aussi, palpitante ?
Effectivement, les noms des aventuriers ont été annoncés. D’après ce que j’ai lu, ce sera une liste d’aventuriers très très forts sportivement. D’ailleurs, je pense que c’est pour ça que l’on ne m’a pas appelée cette année. Ce sera d’un gros niveau sportif. Bien sûr que je vais suivre ces aventuriers parce que j’en connais forcément certains que j’ai pu rencontrer dans des regroupements entre aventuriers. Certains ont même fait l’aventure avec moi, que ce soit en 2016 ou en 2018. Donc j’ai vraiment hâte de les découvrir et je sens que ça va être fort en émotions.
Plus personnellement, malgré la situation sanitaire que l’on connait tous, quels sont vos projets du moment ?
J’en ai deux. Au niveau personnel, je suis toujours célibataire et je compte bien trouver l’amour de ma vie. Car j’espère bien encore avoir un enfant. Donc je vais m’atteler à cela cette année. Et puis je suis en train de terminer une formation professionnelle sur le bien-être, afin de pouvoir travailler en thalassothérapie, dans les massages plus exactement. Donc mes deux objectifs sont de réussir mon examen pour trouver un travail qui permettra mon épanouissement de femme et, surtout, surtout, surtout, de trouver l’amour de ma vie. C’est le plus grand rêve à réaliser.
A noter qu’il y aura peut-être de nouvelles aventures télévisées…