Koh Lanta : Elodie se remémore son aventure en Polynésie !
Bonjour Elodie,
Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !
Vous avez été éliminée après 9 jours d’aventure, dans la saison de « Koh Lanta » actuellement en diffusion sur TF1. A titre personnel, comment avez-vous vécu la diffusion des images, vendredi, de votre élimination ? A-t-elle ravivé certains souvenirs ?
Oui, oui, oui, forcément. Je me souviens que l’épreuve du fugitif n’était pas parmi les plus simples et que les dernières journées avaient été compliquées. Au niveau du climat notamment, ça faisait un moment qu’il pleuvait continuellement, je me souviens qu’on était quand même avec les vêtements mouillés et sans le feu. Je me souviens aussi qu’il y avait pas mal de tensions parce que l’on avait perdu. C’est vrai que, quand on gagne, c’est beaucoup plus festif et plus facile. On était une équipe jaune avec beaucoup d’entente, dans laquelle on rigolait bien. Mais c’est vrai que là, ça devenait un peu plus tendu, il y avait aussi Aurélien qui était parti une nuit. On va dire que, oui, on commençait à sentir vraiment la stratégie et un peu plus de tensions. C’est vrai que je l’ai bien revu et ressenti dans cet épisode 3.
Au moment de rejoindre le conseil, dans quel état d’esprit étiez-vous ? Vous sentiez-vous menacée ?
En fait, je me suis vraiment rendue compte en regardant les épisodes, notamment le 2, que Laetitia n’était pas appréciée. Je ne l’avais jamais perçu en fait, jusqu’à la diffusion. Je savais que Laetitia agaçait beaucoup Mathieu mais c’est tout, je n’avais vraiment pas conscience qu’il y avait une carte à jouer avec elle, pas du tout. Dès le matin du conseil, Shanice vient me voir pour me dire de ne pas voter Laetitia. A aucun moment, je me suis dit qu’il y avait quelque chose à faire contre elle. Pour moi, c’était une capitaine, je fonctionnais vraiment équipe à 100% et pas assez individuel, c’est pour ça que je pars.
Dans ma tête, c’est la capitaine, je ne vois pas tellement d’issus, je sais qu’il y a que trois noms qui sortent, le mien, celui de Laetitia et celui de Lucie. Pour moi, il était inconcevable de voter contre cette dernière parce que c’est quelqu’un avec qui il y a tout de suite eu un feeling. On était sur la même longueur d’ondes, on avait les mêmes valeurs. Pour moi, elle méritait complètement sa place dans le jeu, elle qui était en forme. Laetitia était notre capitaine. On ne le voit pas tellement mais j’ai passé plusieurs journées à chercher un collier ou une arme. Je n’ai pas été que sur la plage à rien faire. On dirait un peu que je suis résignée mais non, non, non, je voulais vraiment me sauver par moi-même car je ne voyais pas qui pénaliser dans mon équipe. J’aurais dû aller parler à Aurélien et à Flavio, ça aurait peut-être changé quelque chose. Même si Aurélien aurait peut-être préféré me garder, il ne l’aurait sans doute pas fait à cause du talisman.
Au conseil, je sens que c’est moi. Mon nom était déjà tombé au premier conseil donc je suis un peu déçue de ne pas avoir trouvé d’arme secrète pour faire un petit coup de poker. Mais, dans ma tête, je sais que c’est fait, je sens que c’est moi, même si j’ai quand même un petit espoir car ça reste un conseil de « Koh Lanta ».
Selon vous, avec le recul, quelles sont les principales raisons de votre élimination, à 6 votes contre vous ? Autrement dit, qu’est-ce qui vous a manqué pour aller plus loin dans l’aventure ?
Ce n’est pas quelque chose qui m’a manqué, c’est cette chute en fait. Cette chute dès le début du jeu crée chez moi quelque chose que je n’ai peut-être jamais ressenti dans ma vie, ça crée chez moi une faille. Même si je reviens car ce n’est pas une blessure grave et que j’ai eu beaucoup de chance de ne pas m’être cassé quelque chose, j’ai un gros hématome sur lequel je retape tous les jours. J’arrive, avec mon mental, à faire abstraction de la douleur, je me donne à 200% sur les épreuves, on le voit bien mais, au quotidien sur le camp, cette blessure m’a donné un choc, elle m’a mise en garde. Mes coéquipiers savaient que j’avais cette petite faille, cette petite fragilité. D’ailleurs, Shanice me demande, au moment de me dire de ne pas voter Laetitia, si je suis à 100%. L’équipe avait un doute…Cette chute est le grand drame de mon aventure.
Le début de l’aventure des jaunes est en dents de scie, alternant séries de victoires et séries de défaites. Comment l’expliquez-vous ?
Pour moi, l’épreuve du fugitif est à prendre à part. Parce que c’est une épreuve où vraiment Gabin sort du lot. Il fait la différence. On en parle encore aujourd’hui, c’est franchement une épreuve qui reste marquante pour nous. En fait, il avait tellement plut que le marécage montait en eau, on était enfoncés, comme ensevelis dans un sable mouvant. C’est vrai que Gabin est beaucoup plus grand donc l’eau montait moins haut chez lui. C’est un athlète, il était fort à l’aise.
Je pense que l’on aurait pu enchainer les victoires, je crois beaucoup en l’équipe jaune et j’ai hâte de continuer à les suivre car je suis persuadé qu’il y a un gros potentiel pour gagner.
Après, il y a la faim aussi. Je le vois bien maintenant en regardant les épisodes, ils mangent quand même plutôt bien. On le voyait à chaque épreuve, ils étaient tout pimpants, on voyait qu’ils avaient bien mangé et, franchement, ils nous dépitaient, nous qui étions de plus en plus crevés, qui ne mangions rien, qui étions gelés, sans le feu sur le camp. Effectivement, le confort d’un feu qui réchauffe et la nourriture créent de la motivation. Même si, honnêtement, on était très motivés sur l’épreuve du fugitif et sur celle d’immunité.
Sur le camp, quelle était votre place ? Quelles tâches effectuiez-vous le plus ?
J’aime bien prendre soin de mon chez moi dans la vie quotidienne. Du coup, je prenais un peu soin aussi du camp. J’avais participé à plier les cordages pour tendre le linge. J’avais aidé à peaufiner les cabanes, à bien faire les nœuds. On ne le voit pas tellement, j’allais souvent chercher l’eau. En fait, j’aimais bien participer un peu à tout. J’avais soif d’apprendre, je ne suis pas une aventurière au quotidien, j’étais un peu multitâche.
Au quotidien, qu’est-ce qui était le plus compliqué pour vous à gérer ou à supporter ?
Honnêtement, « Koh Lanta » est une aventure très dure. On s’attend toujours à ce qu’il fasse beau et qu’il ne pleuve pas, qu’il y ait le feu et à manger. Ce qui a été le plus dur, ce sont ces conditions climatiques qui s’enchainaient, alors que nos vêtements n’avaient pas le temps de sécher. Je crois que l’on a eu cinq à six jours consécutifs de pluie. Il pleuvait en journée ou la nuit et il n’y avait pas assez de soleil pour que nos vêtements sèchent. Comme on n’a que deux hauts et deux bas, on faisait les épreuves avec nos vêtements de nuit. Ce qui est très dur, c’est de dormir sur un sol mouillé, marécageux, avec bien dix centimètres de pluie, où l’eau remonte, avec la pluie qui tombe sur nous car la cabane n’est pas étanche, et des vêtements mouillés. C’est très dur.
Plus globalement, quels resteront vos plus beaux souvenirs de cette aventure ?
J’ai vraiment deux souvenirs marquants. Le premier est quand on arrive sur nos pirogues. On est sur le lagon, on s’est levés hyper tôt la nuit, il faisait encore noir, on est partis sur un bateau bâché et, tout d’un coup, on nous ouvre le bateau, on rejoint nos pirogues pour une arrivée magnifique où on se découvre. Après, on voit Denis et c’est incroyable. Je me dis alors que ce n’est pas un rêve, que je suis dans le jeu. C’est vraiment un souvenir magique.
Le deuxième souvenir marquant est celui des victoires en équipe, notamment celle des radeaux. Il faut savoir que l’on a quand même mis une demi-journée à les monter. A un moment donné, je crois même qu’on en défait un pour ensuite le refaire. Il y a vraiment une satisfaction énorme à gagner cette épreuve, après tout ce temps passé à les créer.
Si l’on revient à la genèse de votre aventure, qu’est-ce qui vous a incité à vous inscrire ?
C’est une émission que j’adore depuis longtemps. Je suis une grande fan de ce programme. Avec ma famille, on est à fond, avec mon mari, mes filles, mes sœurs, mes parents. Je suis quelqu’un qui aime beaucoup les challenges et les défis. Ca fait cinq ans que j’ai mon entreprise, je suis mariée, avec deux enfants, j’ai fait des compétitions sportives et, là, ça se calme un peu. A 35 ans, je suis une maman, posée. Dans ma tête, j’avais envie et besoin de me remettre un défi, un challenge pour voir que j’étais toujours bien présente et que je pouvais me surpasser.
A chaque saison, j’étais admirative vraiment de tous les aventuriers, je me disais qu’ils avaient beaucoup de courage d’aller se mettre dans un inconfort complet, physique, mental, humain, où on perd tous ses repères. C’est ce qui m’a donné l’envie de le faire, pour aller au-delà de l’admiration que j’avais pour eux tous.
Vous étiez-vous préparée d’une façon spécifique ?
J’ai beaucoup préparé la boussole et l’orientation. Je me souviens de candidats qui ne savaient pas se servir de la boussole, j’étais choquée dans mon canapé. Je me disais que ce n‘était pas possible, je me demandais comment on pouvait aller à « Koh Lanta » sans avoir appris à se servir d’une boussole. J’habite à la campagne, j’avais vraiment pris le temps d’aller en forêt pour travailler la boussole.
Ensuite, comme je suis sportive depuis toujours, j’ai poussé un peu plus mon entrainement, en le rendant plus spécifique, sur du poids de corde, des tractions, des parcours. La grosse partie de la préparation était psychologique et mentale, je me suis vraiment fait une grosse préparation. Notamment pour la faim, où je n’ai pas changé mon alimentation mais je me suis fixé l’objectif de partir à l’aventure en me disant que la faim n’existait pas. Je l’ai bien géré.
J’ai aussi beaucoup préparé mentalement mes enfants à l’éloignement, au fait que j’allais partir. Même si j’ai aussi fait des petites choses concrètes pour qu’ils voient, dans la maison, que je pense à eux. Donc, oui, la préparation était complète. J’ai juste un gros regret pour le feu. Dans l’épreuve 1, on n’arrive pas le faire. Perso, je m’étais dit qu’il y aurait bien quelqu’un qui y arriverait ….Je me souviens de mon papa qui, lorsque je lui ai annoncé que je faisais « Koh Lanta » m’avait demandé si je savais faire le feu. Je lui avais répondu que ce n’est pas mon profil et que quelqu’un saurait le faire…je peux vous dire qu’il faut toujours écouter ses parents, à tout âge. Dès le premier jour sur place, j’ai repensé à lui en me disant qu’il avait raison.
Au moment de partir, voyez-vous déjà certains favoris se détacher et sortir du lot ? Ou est-ce encore un peu tôt dans le jeu pour le savoir ?
Assez vite, même si je ne l’ai pas rencontrée beaucoup, j’ai senti un fort potentiel chez Maxine. Celle en qui je crois vraiment, c’est ma copine Lucie. Après, il y a beaucoup de beaux profils. Franchement, c’est une édition de malades, de Warriors. Je suis sportive mais j’ai vu que tout le monde était très sportif également. C’est une édition où il n’y a vraiment que des sportifs. Ce n’est pas forcément là-dessus que ça va se jouer, ça va être plus sur le mental je pense.
Merci, Elodie, pour toutes vos réponses !