Koh Lanta : François se remémore son aventure aux Fidji, dans l'équipe de l'Ouest !
Bonjour François,
Merci de nous accorder un peu de votre temps pour répondre à nos questions !
Vous avez dû quitter l’aventure « Koh Lanta » pour raisons médicales au bout de cinq jours seulement. A froid, quelques mois plus tard, quels resteront vos plus beaux souvenirs de cette aventure ?
Tout d’abord, ma rencontre avec Denis Brogniart et la découverte des quatre équipes. Egalement la première épreuve et première victoire de mon équipe, avec les grosses performances de Dorian et Brice. Ensuite, la découverte de notre campement, de notre île, qui nous a émerveillés, qui nous a fait de suite plonger dans le bain et, enfin, ce côté paradisiaque des iles Fidji.
A l’annonce de Denis, au premier jour, de cette répartition des équipes, du jamais vu, quelle avait alors été votre réaction ?
J’ai été agréablement surpris de cette nouvelle formule, parce qu’inédite. Ensuite, étonné, je m’étais même posé la question d’une éventuelle erreur de casting. Il faut savoir que l’on voyage par petits groupes et j’ai eu la chance de voyager avec Aubin qui est, quelque part, un peu de la même région que moi. Quand j’ai vu qu’il était dans l’équipe du Sud et moi dans celle de l’Ouest, je me suis dit qu’il y avait un problème. Normalement, vu que l’on est par région, j’aurais dû être avec Aubin. Ça a été ma première surprise. Mais, après, en discutant avec mon équipe, je me suis bien rendu compte qu’il n’y avait pas d’erreur, que j’étais bien avec l’équipe de l’Ouest, avec des gens de l’Ouest et, bien évidemment avec Diane qui est, quelque part, ma voisine de département.
A ce titre, avez-vous retrouvé, dans votre équipe, certaines des valeurs de votre région ?
Des valeurs de convivialité, comme vous avez pu le voir. Des valeurs aussi de famille. Je suis très très très famille et j’ai retrouvé une famille là-bas, c’est d’ailleurs ce que je voulais. J’y allais pour la compétition, j’y allais pour un esprit individualiste pour aller jusqu’au bout mais, malgré tout, on joue en équipe et, à aucun moment, je n’ai pensé qu’à moi ni à n’avancer que pour moi. J’ai beaucoup fonctionné en équipe et en famille.
Représenter ma région a été une fierté. Comme je le dis dans le portrait, je suis tellement fier d’être basque. J’étais tellement fier de représenter cette région avec mon équipe. Bien sûr que ça nous motive davantage, on a envie de montrer que le positif, avec cet élan que l’on a tous pour défendre notre région.
Comment qualifieriez-vous votre rôle et votre place dans votre tribu, de l’Ouest ?
J’étais le papa. Dès le départ, mon surnom a été le Padre, le papa. J’étais un peu, même si on ne l’a pas trop vu, la voie de la sagesse. En même temps, j’étais la personne qui amenait la bonne ambiance et une part d’humour car c’était très dur. Vous l’avez vu, on n’a pas réussi à faire le feu, la cabane a été compliquée à faire, la pêche je n’en parle pas. Malgré tout, même si c’était très dur, j’ai essayé d’apporter ce côté jovial que j’ai en moi.
Comparativement à l’image que vous vous en étiez faite avant, certaines choses ont-elles été plus ou moins compliquées à supporter ?
C’est réellement ce que l’on voit, ce que l’on vit et ce que j’avais pu un peu voir avant quand je suivais les épisodes. C’est très dur, il faut se démener pour trouver de la nourriture, pour gagner des épreuves, pour gagner du confort, pour aller le plus loin possible. C’est vraiment très très dur. On a, bien évidemment cette vision du paradis, de ces plages paradisiaques mais, à côté de cela, l’aventure est très très difficile moralement, parce que ma famille me manquait dès le départ. Je ne suis pas quelqu’un de très sportif, voire pas du tout sportif donc c’était physiquement très très dur pour moi. Il y a ces deux côtés : le côté excitant parce que l’on est aux Fidji, c’est magnifique et le côté difficile de l’aventure tel qu’on le voit à la télé.
Vous évoquiez l’absence de feu. Comment avez-vous vécu les repas froids et les nuits sans chaleur ?
J’ai envie de dire que, dans les premiers jours, on a faim mais on a cette excitation d’être là, qui nous permet de passer au-delà. On avait eu la chance, en plus, dès la deuxième épreuve d’être arrivés deuxièmes et d’avoir eu de la nourriture chaude. Donc c’est vrai que, au bout de trois jours, on avait commencé à manger. Moi, la faim, je ne l’ai pas forcément ressentie sur ces cinq jours. Je l’ai eue mais l’excitation et la joie d’être là-bas avaient pris le dessus.
Dès la première nuit, on n’avait pas de cabane, on dormait les six resserrés les uns aux autres, ce qui a créé de suite cette ambiance qu’il y avait. La deuxième nuit a été la pire que j’ai pu passer sur place, avec l’orage, la pluie, le froid et la cabane qui n’était pas terminée. Cette deuxième nuit a été une épreuve plus grande que celles que l’on pouvait vivre sur des jeux sportifs. Pour moi, ça a été le pire moment de mon aventure « Koh Lanta ».
Comment aviez-vous vécu la diffusion des images de votre élimination ? Ont-elles ravivé en vous certains souvenirs ?
Sur le moment, quand j’ai quitté l’aventure, je l’ai très très mal vécu. J’ai passé vraiment quelques semaines compliquées à la maison, même mon épouse ne reconnaissait pas mon état d’esprit. J’étais renfermé, je n’étais pas bien du tout. J’ai réussi à surmonter tout cela avec le temps. On avait créé des liens tellement forts au niveau de l’équipe que de ne pas leur dire au revoir a été très très compliqué à vivre moralement. J’avais cette frustration, et c’est le pire qui pouvait arriver hormis la blessure. Je n’avais pas pu les serrer dans mes bras une dernière fois, je n’avais pas pu leur apporter mon soutien pour la suite. C’était très frustrant.
Quand j’ai revécu, il y a quelques semaines, cette élimination, j’ai senti en moi à nouveau ces sensations-là, même si elles ont été estompées rapidement, dès le lendemain ou le surlendemain. J’ai eu cette frustration et ce mal-être qui sont réapparus, j’avais cette sensation, même si mon départ était dû à une blessure, de ne pas avoir abouti quelque chose.
Quel regard portez-vous sur la suite déjà diffusée de l’aventure ? Avez-vous certains coups de cœur parmi les aventuriers encore en jeu ?
Mon coup de cœur est, forcément, pour mon ancienne équipe des Vakara, pour les trois qui restent, Jody, Dorian et Brice. Forcément, ce n’est pas une surprise de vous le dire, j’ai mon fiston qui est encore dans l’aventure, c’est Brice. Avec qui on a tissé des liens très très forts dès les premiers jours, où il me surnommait son « Padre » et où je l’appelais mon « fiston ». On discutait beaucoup tous les deux, il restera mon fiston d’aventure et j’ai envie qu’il aille le plus loin possible, je croise les doigts.
Ce fut un plaisir, François, d’échanger avec vous !