Laure Millet évoque ses projets à venir, à l'écran et sur les planches !

Bonjour Laure,
Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !
Vous êtes actuellement en tournage de la saison 5 de « Sam » pour TF1. Votre personnage est de retour, après une année sur Bordeaux. Justement, dans quel contexte s’inscrit ce retour ?
Dans la saison 5, Juliette travaille maintenant en tant que magistrat de liaison, à Londres, de manière temporaire, dans un cabinet. Elle a vraiment du mal à conjuguer sa vie professionnelle et son enfant de quatre ans, Gus, qu’elle a eu avec son chéri Alex, le fils de Sam. Forcément, ce dernier lui fait beaucoup de reproches. Le retour de Juliette s’accentue
donc vraiment là-dessus, et aussi sur les choix qu’elle va devoir faire.
A titre plus personnel, avez-vous des sources particulières d’inspiration pour l’interprétation de Juliette ?
C’est marrant, ma soeur est avocate et je trouve qu’elle ressemble vraiment à Juliette. Mon
personnage a beaucoup de caractère, elle sait ce qu’elle veut, elle est très ambitieuse. Elle a aussi un style vestimentaire classique. Je me suis pas mal inspirée de ma sœur en ce sens pour créer mon personnage.
Pour cette nouvelle saison, j’ai essayé de regarder divers parcours de femmes qui ont du mal à conjuguer leurs vies pros et persos. Pour voir un peu ce que ça leur coûte au quotidien. J’ai surtout essayé de ne pas juger mon personnage, on dit souvent de certaines femmes qu’elles sont de mauvaises mères car elles ne s’occupent pas assez de leurs enfants, parce qu’elles travaillent. Mon personnage est jeune, elle a eu un enfant tôt, qui, à la base, n’était pas vraiment désiré. Elle l’aime, mais elle a quand même une vie professionnelle à gérer, elle a de l’ambition et c’est extrêmement important pour elle. Donc j’ai vraiment voulu m’axer là-dessus.
Pour la suite, vous plairait-il d’aborder certains thèmes en particulier ?
J’aimerais bien. Mais je ne sais pas encore s’il va y avoir une saison 6. Je ne peux pas non plus
dévoiler la fin de la saison 5 mais peut-être qu’il va y avoir un petit revirement aussi de situation par rapport au personnage de Juliette. Donc on ne sait pas si on va la revoir ou pas. Ce sont vraiment les scénaristes qui choisiront. Tout dépendra aussi des audiences, on verra, affaire à suivre….
En parallèle, sur les planches, vous développez deux projets de spectacles. Pour le premier, deux dates sont déjà connues, celles du 6 et 9 janvier prochains au centre d’animation Montgallet dans le 12ème. A ce titre, comment présenteriez-vous cette pièce ?
C’est le spectacle « Une petite sirène », écrit par Lauren Oliel, où je joue le personnage principal. L’histoire est vraiment modernisée, on est partis du conte de Hans Christian d’Andersen, qui est vraiment retranscrit de A à Z mais on s’est permis des libertés autour. L’histoire se passe dans les années 70, pendant le premier gros choc pétrolier Torrey Canyon. La mère de la petite sirène est montée à la surface de l’eau et meurt dans cette nappe de pétrole qui l’étouffe. Le peuple des sirènes doit alors migrer car les humains commencent à tout ravager sur leur passage, si bien que les sirènes ne se sentent plus en sécurité chez elles.
On garde malgré tout la thématique du rêve de la petite sirène d’aller voir le monde des humains. C’est une tradition familiale, donc sa grand-mère l’autorise à le faire. C’est là qu’elle rencontre le prince dont elle va tomber folle amoureuse. Elle va sacrifier sa voix pour pouvoir lui ressembler et se faire aimer de lui. On a rendu le prince passionné des océans, il travaille beaucoup avec le commandant Cousteau, il n’est absolument pas content de ce qui commence alors à se passer sur terre et dans les océans. Cette période évoque vraiment les prémices de la pollution des océans, on a voulu montrer les ravages que ça pouvait avoir au fur et à mesure.
On parle aussi de la petite sirène qui devient une femme et qui part à la découverte d’un autre
monde. On parle également de la différence, de la liberté, de la mort, de pleins de choses…j’adore !
Ce spectacle s’adresse à toutes les générations. Au jeune public pour le sensibiliser mais aussi aux adultes, avec une lecture différente.
Oui, complètement. On a voulu vraiment rendre cette pièce accessible à tout le monde, pour
sensibiliser un public plus large. Dans le milieu théâtral, il y a deux sortes de pièces jeune public à mon sens. Il y a des pièces qui sont vraiment destinées à faire rire, à divertir les enfants et c’est ce qu’ils recherchent. Ils le font très bien. Nous avons davantage cherché à les sensibiliser et à les faire s’évader dans un univers poétique. Avec également de l’humour. C’est vraiment un spectacle qui s’adapte à tout le monde, je pense qu’il peut autant toucher un enfant de huit ans qu’un adulte de soixante ans.
Pour votre préparation, allez-vous vous replonger dans le conte originel, comme base de travail ?
Oui, car il va y avoir des références. Cette profonde admiration qu’elle a pour le monde des humains et le rêve d’aller découvrir leur monde me nourrit pendant toute la pièce. Ce que j’aime dans la pièce adaptée du conte, c’est que malgré la noirceur du début de la pièce, la Petite Sirène ne perdra jamais sa joie de vivre et sa fougue. Et grâce à cela, elle apporte un grand vent de fraîcheur à la pièce. Son amour pour le prince est toujours aussi très présent dans notre adaptation.
Après, certaines choses vont changer par rapport à la lecture du conte en terme de préparation : par exemple, elle est quand même affectée par la mort de sa mère, et elle dit dès le début de la pièce qu’elle n’a plus le coeur à chanter, alors que, dans le conte, on voit quand même qu’elle chante beaucoup et est apprécié par tout le royaume grâce à sa jolie voix. Je vais aussi mettre ma personnalité au service du personnage et apporter ma touche personnelle évidemment. Je vais travailler aussi sur le fait de retrouver la malice, la fraîcheur et l’innocence que l’on a à quinze ans.
On imagine que les deux premières dates évoquées visent à faire découvrir ce spectacle pour, ensuite, le proposer plus largement ?
Ces deux dates font office de sortie de résidence mais sont ouvertes au public. On a envie de faire Avignon 2021, on va voir si cela est possible. Mais aussi de le faire tourner le plus largement possible, de le jouer le plus possible, on adore cette pièce. On travaille cette écriture depuis près de deux ans, ce projet nous tient à coeur, on le trouve très beau et très important à montrer dans l’époque actuelle, très touchée par les thèmes de l’écologie et du feminisme. Cette pièce est très actuelle, nous aimerions donc la montrer au plus grand nombre.
Dans les autres projets théâtraux, une deuxième pièce est espérée pour 2021. Comment
définiriez-vous ce spectacle ?
C’est aussi une pièce jeune public, à partir de huit ans, qui s’appelle « Fly me to the Moon », mis en scène par Virginie Mathelin et Jean Luc Bertin. C’est une pièce que j’adore : j’ai vraiment eu un gros gros coup de coeur à la lecture. Elle parle en partie de la différence, sujet qui me touche très fortement. La pièce se passe en 1969 avec deux enfants, Maggy, que j’interprète, et Jack. Mon personnage a 10 ans, habite à Londres et apprend au fur et à mesure de la pièce être atteint de la maladie des enfants de la lune. Elle ne peut plus se mettre au soleil, son quotidien change au fur et à mesure que la pièce avance. C’est très compliqué pour elle car ses amis de l’école la fuient, pensant tous que cette maladie est contagieuse. Un jour, elle tombe fortuitement sur Jack au téléphone, un jeune afro américain souffrant de la ségrégation à Houston, et ils vont se lier d’amitié. Ils souffrent beaucoup de leur différence et cette amitié va leur permettre de s’évader, de parler ensemble. C’est vraiment une très jolie pièce, j’ai hâte de commencer les répétitions.
Merci, Laure, pour toutes vos réponses !