Un Si Grand Soleil : Gaëla Le Dévéhat évoque Sabine, son personnage dans la série de France 2 !
Bonjour Gaëla,
Merci d’avoir accepté de répondre à quelques questions pour notre site.
Depuis quelques semaines, on peut vous retrouver dans la série à succès de France 2 « Un Si Grand Soleil ». Très simplement, comment s’est passée votre intégration dans cette belle famille ?
Par la voie tout à fait classique et usuelle pour un comédien, à savoir le casting. Je connaissais évidemment la série en elle-même et j’avais aussi eu des retours via un ami comédien, Alban Aumard, qui joue Gary. C’est quelqu’un que j’aime beaucoup, nous avons les mêmes affinités et sensibilités. Je savais qu’il était extrêmement heureux sur la série et que ça se passait très bien. Je suis allée du coup en toute confiance au rendez-vous. Pareil, la directrice de casting, Joanna Delon, est aussi quelqu’un en qui j’ai entièrement confiance et avec qui j’avais déjà travaillé. Du coup, le terrain était balisé.
L’image est très belle, on est sur quelque chose de populaire mais d’extrêmement bien fait, d’exigeant. Ce qui m’a beaucoup plu. On sent une volonté d’avoir des beaux plans, il y a une belle continuité scénaristique. Les arches sont travaillées en série, on suit les personnages et leurs évolutions, on prend le temps pour cela et je trouve que c’est très agréable.
Au moment de mon intégration, je suis venue faire les essayages de costumes. Je suis arrivée dans une fourmilière, j’ai trouvé cela énorme. Mais c’est très agréable d’être bien accueillie, ils sont très précautionneux. Les choses sont simples, claires, je suis en accord avec ce qui est attendu du personnage. Ce dernier était déjà très bien écrit au départ, c’est plus facile du coup quand une ligne est définie, il n’y a alors plus qu’à s’accorder dessus. La direction artistique est très pointue, elle sait ce qu’elle veut. Tout a été hyper rapide et s’est très bien passé. J’ai commencé le tournage en toute quiétude. J’ai croisé d’autres gens que je connaissais, autant des techniciens, des réalisateurs, des comédiens, ce qui est toujours agréable. Il y a un esprit de famille qui est sincère et bienveillant. C’est très confortable pour le travail.
Votre personnage, depuis son arrivée, a déjà vécu pas mal de choses, professionnellement et personnellement. Quel regard portez-vous sur Sabine ?
Elle me touche, notamment dans sa relation à son fils. J’aime beaucoup cette relation-là. Sabine a quelque chose de très protecteur, parfois même un tout petit peu trop. Elle reste un peu sur cet enfant qu’il a été. Elle sait qu’il a besoin d’attention, qu’il est fragile. J’aime bien sa façon de veiller sur lui, j’aime bien d’ailleurs leur façon de veiller sur lui car j’adore également la relation qu’elle a avec Florent, son ex. C’est une relation d’entente, même s’ils ne sont plus ensemble.
Il y avait quelque chose de très agréable à construire, nous avons trouvé, avec Fabrice, une complicité. On a réussi à se saisir de cela et je trouve cette relation très jolie. Ils ont partagé des choses, on se doute que c’est un couple qui a duré longtemps, qui s’est connu jeune, il reste une espèce de lien presque fraternel et ça me plait beaucoup. Il y a quelque chose de très précautionneux et de très bienveillant l’un envers l’autre. Ils ont un intérêt commun, qui est le bien d’Enzo et pour lequel ils se battent mordicus l’un et l’autre.
J’ai de la chance d’avoir deux partenaires aussi généreux, Fabrice et Téïlo. Ce dernier est un garçon très mature, très ancré, très intelligent, avec qui c’est très agréable de travailler. Ça va vite, une accroche s’est faite immédiatement, on s’est vu comme fausse mère et faux fils. C’est agréable, il y a quelque chose d’extrêmement percutant. Dans ma relation avec lui, mon personnage évoque aussi le questionnement d’une mère, la peur de mal faire, de mal accompagner.
J’aime également sa relation avec son père, discret, mais aussi présent, vigilant avec elle, avec eux. Jouer avec Yvon Back est un vrai plaisir !
Pour vous approprier ce personnage, avez-vous eu des sources particulières d’inspiration ?
Ma mère pour le côté professoral, elle était prof, à la retraite maintenant. Lors des grèves, ma maman, qui enseignait au collège, me prenait avec elle, je la voyais faire cours et des choses sont restées gravées dans ma mémoire. C’est un clin d’œil. J’ai une amie qui est prof de maths, ce n’est d’ailleurs pas forcément ma discipline première, je suis plus littéraire. Elle m’a éclairée sur des leçons, notamment de probabilité, qui étaient parmi mes premières scènes à jouer. Du coup, j’ai pris beaucoup de plaisir, j’ai même appris des choses !
C’est assez chouette aussi de se retrouver face à plusieurs élèves, il y a un travail collectif qui est presque théâtral et très agréable aussi.
Le lien de protection avec Enzo, quand on est mère, est assez instinctif, il surgit tout de suite.
On le sait, le rythme de tournage est soutenu sur une quotidienne. Au fur et à mesure, affinez-vous votre méthodologie de travail pour être toujours plus efficace et toujours plus disponible ?
C’est vrai que c’est un rythme soutenu. Après, les tournages vont tous de plus en plus vite à la télé. D’autres séries qui ne sont pas forcément des quotidiennes nous permettent de nous rendre compte que le minutage utile par jour est de plus en plus conséquent. Donc la différence n’est pas énorme en fait. Cette rapidité force à quelque chose mais on a tous notre façon de travailler.
J’ai besoin de travailler en amont, j’ai besoin d’avoir mon texte parfaitement en bouche au moment d’arriver pour trouver une liberté de création sur le plateau. Pour aussi être disponible et trouver des choses avec mes partenaires.
Toute une équipe est concernée et, même si ça va vite, on a le temps de chercher, de dialoguer, de trouver. Ça se fait rapidement mais, comme tout le monde prépare très en amont, on a cette liberté-là.
C’est toute une organisation, il faut y penser au fur et à mesure des épisodes, pour rester dans quelque chose qui suit l’histoire et la progression du personnage.
Pour la suite, en complément des propositions des scénaristes, à titre plus personnel, aimeriez-vous pouvoir donner à votre personnage certaines orientations ?
Je souhaite à Sabine, de manière générale, d’être heureuse et épanouie dans sa vie. Que ça passe par une rencontre amoureuse ou par un apaisement de l’état d’Enzo, ou encore par un engagement quel qu’il soit.
On le voit dans certaines scènes, c’est une femme qui a assez de recul sur elle-même, elle a aussi de l’humour. Je lui souhaite des moments plus légers pour elle et de belles rencontres, de belles associations.
Je trouve agréable aussi de se laisser guider, de ne pas vraiment savoir longtemps en avance ce que va devenir le personnage. Cet exercice imposé est assez excitant quelque part, on ne sait pas à quelle sauce on va être mangé. Du coup, on suit, on achemine en fonction.
En parallèle, quels sont vos autres projets et actualités du moment ?
J’appelle cela un petit clin d’œil, j’ai fait une petite apparition dans le film de Géraldine Nakache, qui est sorti début octobre, « J’irai où tu iras ». Je trouve que c’est un très joli film, son univers me touche, j’aime beaucoup l’actrice, la réalisatrice. J’étais très contente de faire partie de cette aventure, j’ai passé un très bon moment de tournage.
J’ai tourné également, cet été, un guest dans un épisode de « Commissaire Magellan ». Dans une intrigue riche en rebondissements, avec un personnage qui m’a beaucoup plu. Aussi, j’ai fait une apparition dans une nouvelle série à venir sur TF1, « H-24 », où je jouais l’épouse d’Arié Elmaleh.
J’ai beaucoup de chance, ce sont à chaque fois de jolis personnages et de belles propositions.
Ce fut un plaisir, Gaëla, d’échanger avec vous !