Alix Bénézech nous présente sa belle et riche actualité artistique !

Bonjour Alix,
Quelle joie d’effectuer ce nouvel entretien avec vous !
Depuis le 3 octobre, nous vous retrouvons sur France 2, pour la 4ème saison de la série à succès « Nina », composée d’une dizaine d’épisodes. Comment présenter cette série ?
C’est une série médicale, familiale et authentique. Je crois que si cette série plait, c’est parce qu’elle suit le mouvement de la vie, qu'elle aborde des sujets de société, toujours avec bienveillance. C’est une série qui est inspirée des grandes séries américaines comme «Grey’s Anatomy» ou «Urgences» et c'est la première série médicale française qui ait trouvé son public, un public très fidèle depuis la première saison.
Sans tout en dévoiler, quels sont les thèmes et enjeux de cette nouvelle saison ?
La précédente saison s’est finie avec un appel dramatique. La nouvelle saison commence sur le deuil d’une personne proche de Nina. Ce sujet délicat va être abordé avec sensibilité, avec l’arrivée d’un nouveau personnage, le Dr Smireni, qui est un spécialiste de la douleur.
Concernant mon personnage, Dorothée, elle a eu un coup de cœur pour Fred, ex-compagnon de Léo. Cette histoire d’amour va se développer durant la saison. Elle devient plus adulte, elle prend la responsabilité de cette relation amoureuse et du rôle nouveau de jeune belle-mère avec Néo, l’enfant de Fred.
Votre inspiration est-elle le fruit d’échanges avec les scénaristes ou est-ce qu’à l’inverse, vous préférez être dans l’attente de leurs idées et de ce qu’ils vont vous proposer ?
Alain Robillard, qui est le directeur artistique et créateur de la série, avec Thalia Rebinsky, et d’autres auteurs, notamment de la Fémis, sont totalement dans l’échange. Bien sûr, les scénarios sont là, mais on peut apporter des idées, des suggestions, même si j’aime être le plus possible dans le respect du texte, cela vient de ma formation classique.
On dialogue aussi beaucoup avec les productrices Laurence Bachman et Anne Felotti, avec la chaîne France 2, François Hitter et Fabienne Langlois, ils veillent sur nous tous comme des fées.
Pour la saison 5, cette fois-ci composée de 12 épisodes, Alain Robillard m’a sollicitée et impliquée pour un sujet assez délicat, qui est le harcèlement. Il m’a demandé de raconter quelque chose de personnel et je lui ai livré une expérience que j’ai eue avec un escroc du métier à mes débuts. J’ai eu la chance de ne pas être impliquée dans des choses qui auraient pu me mettre en danger ou mettre en danger ma carrière, mais à l’époque je l’ai vécu comme un traumatisme.
Le fait d’en parler et que l’écriture fictionnelle le transfigure, c’est une idée excellente, on est au cœur de la catharsis, pour moi - même si, heureusement, j’ai dépassé cette histoire - mais aussi pour les spectateurs.
Je suis ravie de pouvoir apporter quelque chose, d’aller un peu plus loin que d’interpréter un personnage déjà écrit.

Avez-vous une méthodologie particulière de préparation en amont du tournage, maintenant que vous avez un peu de recul sur votre personnage ?
Ma méthode de travail évolue parce que je grandis, je précise mon art. Plus on pratique, plus on se connaît, plus on connaît son instrument. Il s’agit de tenir un personnage, ne pas le trahir, tout en le faisant évoluer car lui-même grandit. D’autant que c’est un personnage qui sort de l’adolescence et rentre dans la vie adulte, ce passage presque initiatique est complexe, riche, c’est passionnant à jouer.
En parallèle, vous avez d’autres beaux projets, à savoir le tournage de la saison 3 de la websérie « Alice In Paris » avec un format configuré pour les Etats-Unis, en 3 fois 26 minutes. Quelles sont les grandes thématiques de cette saison ?
Je définirais la série en disant que c’est un peu comme si Amélie Poulain rencontrait la série "Bref" . Cela se passe dans un Paris un peu idéalisé : celui des cartes postales, ce qui permet aux gens de connaître des endroits originaux et authentiques. C’est aussi pour cela que la série a eu beaucoup de succès aux Etats-Unis. Il y a des touristes américains qui viennent à Paris pour retrouver le parcours de la série !

Elle a aussi eu un joli chemin en festivals et a fait tellement de vues sur les réseaux sociaux et sur Youtube que nous sommes reconnus dans la rue à Los Angeles et New York! La saison 3 est complètement différente des saisons précédentes, à savoir des formats destinés à la diffusion sur internet : InstaTV, les réseaux sociaux type Facebook, Youtube etc… L’une des profondes différences est la voix off. Nous passons à la fiction. On entend la voix de tous les personnages, et pas seulement celle de la narratrice, Alice. Tout un groupe d’amis est créé, avec une sorte de QG où ils se retrouvent tous, ce qui fait penser un peu à la série « Friends ».
Ce sont des jeunes adultes de 25 ans qui ont des enjeux d’études, de préparation au marché du travail. Tous les personnages ont un décalage entre ce qu’ils croient être et ce qu’ils sont réellement dans leurs actions. La comédie née de ce décalage.
Si nous revenons sur la saison 2 d’« Alice In Paris », elle a été sélectionnée au festival américain du film Raindance. Que pourriez-vous nous en dire ?
C’est un festival mythique fondé par Elliot Grove, qui s’est tenu du 26 septembre au 8 octobre. Les précédentes éditions ont eu pour parrain Ewan McGregor, Terry Gilliam ou encore Ken Loach. Il y a une section websérie dans laquelle « Alice In Paris » a été sélectionné. La série a déjà été primée à Los Angeles et à New York.
Quels sont vos autres projets, actuels ou à venir ?
Je suis actuellement en tournage d’une nouvelle production US. Le film d’Harry Roselmack sort le 9 novembre, il a été présenté au Festival de Cannes et au Festival de la Baule, et a été primé au Chelsea Film Festival à New York.
Je suis également à l’affiche en premier rôle féminin du long métrage « Puisque nous mourrons » réalisé par Alexis Piguel, le film commence son parcours en Festivals.

L’année prochaine, je serai au Théâtre dans la pièce "Les Rivaux" de Richard Brinsley Sheridan, mise en scène d’Anne-Marie Lazarini, que je suis très heureuse de retrouver après avoir travaillé ensemble sur "Les Serments Indiscrets" de Marivaux.

Merci Alix pour ce bel échange !