Quel plaisir d'effectuer ce nouvel entretien avec vous !
« Noces rouges », la nouvelle saga de France 3, sera à l'antenne à partir du mardi 28 août prochain. Vous y interprétez Blandine. Comment présenteriez-vous ce programme ?
Noces Rouges est une série de 6 épisodes de 52 minutes réalisée par Marwen ABDALLAH et produite par Florence DORMOY de SCARLETT PRODUCTION.
C’est une saga d'été familiale sur fond de polar. Le programme reprend l'idée et les codes de la saga, avec des secrets de famille, des histoires d'amour, le passé qui revient hanter le présent, des disparitions, des retours inattendus…
L’enquête est menée par Vincent (interprété par Lannick GAUTRY), l’ancien petit ami d’Alice (interprétée par Alexia BARLIER) qui fait son retour, après 4 ans d’absence, pour le mariage de sa sœur (interprétée par Joyce BIRBRING).
Cette dernière va mourir le jour de ses noces… Tout commence là… Mais cette fiction va plus loin que ce qui se fait habituellement car elle invite véritablement le spectateur à rentrer au cœur d'une famille, de son histoire, de ses secrets…
Crédit : Nicolas Copin
Le tournage s’est déroulé au Château de Cassis, un endroit magique. Les décors sont splendides et la lumière sublime. Il y a quelque chose de lumineux dans cette série, malgré les circonstances douloureuses et terribles dans lesquelles cette famille se retrouve plongée.
Qui est Blandine, votre personnage ? Quelles sont ses caractéristiques principales ?
Blandine n’est pas à proprement parlé un personnage positif, « feel good »… C’est une femme manipulatrice, je l’ai pensé un peu comme Kaa du « Livre de la jungle ». J’avais très envie de construire un personnage au vécu riche et complexe…Je l’ai imaginé avec un passé difficile, ayant vécu dans un contexte familiale compliqué, animée par un sentiment de vengeance mais que l’on pourrait surtout interpréter comme une revanche sur la vie …. ce qui m’a permis de justifier le fait que lorsqu’elle entrevoit l’opportunité d’améliorer son existence, elle fasse tout pour saisir l’occasion qui se présente alors à elle… même si cela demande d’en passer par des méthodes peu orthodoxes…certains diront que c’est une personne peu fréquentable ;)
Crédit : Nicolas Copin
En termes d'interprétation et de jeu, avez-vous eu des sources particulières d'inspiration ?
Non, pas vraiment. Comme je le disais, j'ai surtout travaillé sur son passé. Je me suis fait ma petite histoire, pour me justifier et m'expliquer pourquoi elle agissait comme ça. Sa méchanceté ne sort pas de nul part, elle est vraiment dans une volonté de se faire vengeance, avec cette rage de s'en sortir, qu’importent les moyens. Pour moi, Blandine se fait justice.
Je l’ai imaginée assez sombre et j'ai travaillée sur moi dans ce sens. J’ai été très heureuse de pouvoir explorer et travailler cette palette de jeu en tant que comédienne.
Selon vous, qu'est-ce qui pourra plaire aux, nous l'espérons, nombreux téléspectateurs qui suivront cette saga ?
Crédit : Nicolas Copin
Je suis moi même assez friande de séries, j'aime les histoires qui parle de l’humain… Et cette saga en est vraiment remplie ! On comprend, au fur et à mesure des épisodes, notamment par des flash back, les mystères qui constituent cette situation dramatique. Tous les personnages apportent vraiment quelque chose à l’intrigue. Chaque histoire, chaque relation, chaque amour et désamour contribuent à la richesse narrative et dramatique de cette série écrite par Jeanne Le GUILLOU et Bruno DEGA. Et c’est à cela que l'on va s'attacher, à tous ces mystères, à toutes ces relations humaines, que ce soit en amour ou dans les conflits et les difficultés.
Notre réalisateur, Marwen Abdallah, a cherché un vrai naturel dans chacun des personnages.
En parallèle, le succès de votre dernière pièce de théâtre, « Les crapauds fous » ne se dément pas. Vous devez en être très heureuse ?
C'est une très belle aventure qui arrive à toute la troupe. Nous étions de jeunes comédiens et comédiennes avec une jeune auteur et metteuse en scène, et c'était son premier projet. Nous avons accepté de la suivre dés la première lecture de ce texte, de cette histoire pleine d’humanité.
Cette pièce basée sur des faits réels, et pourtant oubliés, retrace l’histoire de deux médecins polonais qui ont sauvé 8 000 personnes pendant la seconde Guerre Mondiale. Par rapport au fond et au sujet évoqué, ce qui diffère de ce que l’on peut voir « d’habitude » c’est l’angle qu’a choisi notre metteuse en scène. En effet, le sujet est traité avec légèreté, humour, mais aussi, bien sur, émotion.
Nous avons eu la chance que ce projet voit le jour très vite, qu'il trouve des producteurs qui acceptent de nous suivre après seulement trois semaines d'exploitation.
L’histoire de cette pièce est vraiment belle, je vous invite à venir la voir. Elle redonne foi en l’humanité ! C’est un rôle très différent de celui de Blandine, dans « Les Crapauds Fous », j’interprète une jeune étudiante en psychologie, qui enquête sur la vie de son grand-père, sur ce qu'il a accompli. Le personnage est beaucoup plus lumineux pour le coup. Ce sont donc vraiment deux pendants complètement différents.
Merci de nous accorder un peu de votre temps pour répondre à quelques questions.
Vous venez d'achever votre premier mois à l'affiche, au théâtre La boussole, de la pièce « 5 ans d'amour, 10 ans de divorce et moi !? ». Très simplement, comment présenteriez-vous ce spectacle ?
Cédric : On va parler de comédie dramatique, on peut ?
Constance : Oui, c'est cela, une comédie dramatique.
Anny-Claude : C'est un boulevard donc c'est dramatique. Il y a une histoire de fond qui n'est pas drôle, le divorce.
Cédric : C'est une pièce qui, contrairement à beaucoup de spectacles actuels, ne joue pas forcément sur les vannes. Plutôt sur la situation.
Anny-Claude : C'est vrai, c'est du comique de situation, comme on dit.
Constance : C'est un boulevard comme on aurait pu en voir dans « Au théâtre ce soir ». C'est un peu dans cette veine là.
Cédric : D'ailleurs, l'auteur ne s'en cache pas parce qu'il est fan de ce type de théâtre. C'est voulu.
Anny-Claude : Il a écrit la pièce comme cela.
Sans tout en dévoiler, quels thèmes sont abordés pendant cette heure vingt sur scène ?
Crédit photo : Aurélie Hafner
Anny-Claude : C'est écrit dans le titre, c'est le divorce. C'est aussi la situation de l'enfant par rapport aux parents dans un divorce.
Cédric : On voit que la séparation peut être quelque chose de traumatisant mais surtout que cela peut l'être pendant toute une vie. Là, effectivement, l'enfant n'est pas joué par une enfant mais par une adulte qui reproche toujours à ses parents ce qu'elle a vécu dans son enfance.
Anny-Claude : A cause de leur divorce.
Constance : Ce qu'elle vit toujours en fait. C'est encore d'actualité, ce n'est pas quelque chose qui est passé.
Anny-Claude : Les parents ne sont pas divorcés au moment où leur enfant les retrouve.
Constance : Cela fait dix ans qu'ils divorcent mais la fille n'en peut plus car ils ne divorcent pas en fait. Ce que les parents aiment, c'est justement divorcer :) Mais elle a besoin que cela s'arrête, elle a besoin de se construire elle, elle a besoin d'avancer dans la vie. Cela passe par le fait de régler les problèmes de ses parents, c'est à dire de clôturer une bonne fois pour toute la procédure de divorce.
Cédric : Comme elle est avocate, elle décide de s'en occuper pour les deux, de représenter les deux.
Constance : Mais pourquoi est-elle devenue avocate ? Certainement à cause d'eux.
Anny-Claude : Ah oui, certainement.
Vous avez commencé un peu à en parler, quels sont vos personnages respectifs ? Quelles sont leurs principales caractéristiques ?
Constance : Je suis Brigitte, la fille de Philippe et Michèle. Je suis un mélange des deux personnalités, d'un côté le père qui est très à l'anglaise, un peu nonchalant, de l'autre côté une mère un peu plus envahissante, un peu étouffante, qui voudrait être une fille à la place d'être une mère.
Brigitte est en fait le parent de ses parents. Elle n'a pas vraiment eu d'enfance, elle a été un peu livrée à elle-même, ses parents ne se sont pas vraiment occupés d'elle. Ce n'est pas quelqu'un qui est gaie dans la vie, elle a une fêlure, due au fait, justement, que ses parents étaient occupés à s’entre-tuer pendant des années sans se rendre compte qu'ils avaient eu un enfant ensemble. C'est le personnage dramatique de la pièce, c'est elle qui ramène à la réalité.
Anny-Claude : C'est un personnage hyper actuel. Les trois quarts des couples aujourd'hui ont divorcé et ont un peu laissé tomber leurs enfants. La mère qui se retrouve toute seule à s'occuper de la fille, le père qui n'est pas là, quand bien même il paie, … c'est une comédie moderne. C'est « Au théâtre ce soir » en comédie de boulevard mais actualisée. On retranscrit un phénomène de société très actuel.
Quant à moi, je joue Michèle, une femme frivole, qui, très vite, est tombée enceinte, je suppose, par hasard. C'était un couple trop jeune alors pour partir dans une vrai relation, ils ont fait comme ils ont pu en fait. Elle s'en est sortie comme elle a pu, elle était déçue sans doute que son mari soit parti, elle a alors commencé à le faire payer. On le voit dans la pièce, elle le fait payer parce qu'il a de l'argent mais elle le fait aussi payer moralement en ne le lâchant jamais sur le divorce. Car, quelque part, si elle cède, tout s'écroule, tout s'arrête.
Crédit photo : Aurélie Hafner
Cédric : Philippe est le plus nonchalant du groupe, il vit pour lui, il fait ses petites affaires, tout s’achète finalement. Il a toujours été plus ou moins volage, on sent qu'il n'a pas été le bon mari, pas du tout même. Mais tout cela se fait avec légèreté et humour, il n'est pas quelqu'un de méchant pour autant. Il joue de ses charmes, rien n'est vraiment grave sauf quand ça le touche lui. Mais la souffrance de sa fille, le fait d'avoir cocufier sa femme sont des choses secondaires. Il pourrait dire : « Et alors ? Personne n'est mort ».
Donc, évidemment, quand il se retrouve cloîtré dans le bureau avec son ex-femme, ce n'est pas simple. Ils ne se sont pas vus pendant des années donc il ne s'attend pas à un coup pareil. Là, réellement, il se met un peu à souffrir car, forcément, cela le touche un peu plus personnellement. Il semble découvrir par exemple qu'il a fait beaucoup de peine à sa fille. Il découvre également qu'il a fait beaucoup de peine à sa femme. Bref, c'est un type très léger, mais pas méchant pour autant. On connaît plein de gens comme Philippe. Il est un peu à côté de ses chaussures mais tant que l'argent vient, tout va.
De votre avis et à en juger par les critiques des spectateurs, qu'est-ce qui plaît dans cette pièce ?
Cédric : Justement, ce côté profond, le fait que la pièce ne soit pas uniquement sur des vannes, comme on le disait au début. Cela surprend le public, agréablement.
Anny-Claude : C'est une vraie histoire qui touche les gens. C'est un sujet qui parle. Les gens aiment aussi que l'on évoque enfin l'enfant. On parle toujours du divorce, en délaissant les enfants. Là, le « et moi » du titre symbolise l'enfant, qui s'est fait avoir, en gros.
Cédric : Dans le public, on a, je pense, beaucoup d'enfants de divorcés.
Constance : Ou qui ont divorcé et qui se retrouvent dans la pièce. Plein de gens viennent nous voir à la fin et nous disent que le spectacle les a fait réfléchir parce que ce sont des choses qu'ils ont pu vivre, chacun à leur manière. Ils se retrouvent, cela leur parle et les touche.
Cédric : Comme le sujet du divorce n'est pas tant que cela tourné en dérision, cela touche d'autant plus les spectateurs. On dit vraiment des choses qu'ils comprennent et qu'ils ont vécues.
Anny-Claude : Qui sont réalistes mais dans une comédie, ce qui est intéressant. On rigole mais un peu jaune. Ce n'est pas très drôle.
Crédit photo : Aurélie Hafner
Constance : Si, la mère est drôle. Les parents sont les personnages comiques de la pièce. Tout le comique tient sur eux deux, leur relation et leur égoïsme. Et cette fille qui va décider de les obliger à signer les papiers du divorce, qui va utiliser comme stratagème de les enfermer dans son bureau jusqu'à ce qu'ils signent. Elle ne lâchera pas, jusqu'à la signature.
Cédric : Sans dévoiler la fin bien évidemment, on s'aperçoit que les parents sont faits pour s'aimer mais pour s'aimer de cette manière-là.
Anny-Claude : De cette manière-là, comme beaucoup de couples qui ne fonctionnent que dans le conflit.
Vous venez d'achever votre quatrième semaine de représentations. Le stress et l'appréhension des premières sont ils passés ? Ou reste-t-il un petit reliquat ?
Cédric : C'est selon chacun.
Constance : Je n'ai pas l'impression, personnellement, d'avoir de stress. Mais on a tous des petits rituels avant de monter sur scène, chacun est dans son coin, à sa place. C'est marrant, on se met chacun à un endroit précis et nous avons tous décrété que c'est le notre.
Anny-Claude : Cédric sur scène, Constance dans l'escalier et moi dans les loges.
Constance : On n'est pas dans l'idée du trac. Non, plus généralement, nous sommes actuellement en août, les choses vont prendre de l'ampleur à la rentrée. Dans cette pièce, c'est vraiment la salle qui donne la température, c'est le public.
Anny-Claude : Au bout de quatre semaines, on va mieux que lors de la première, où l'on avait enchaîné après avoir répété quinze jours comme des malades. On était encore à cran, maintenant cela va évidemment mieux. Mais, même à la centième, il y aura toujours ce petit stress au moment de rentrer, se demandant si ça va aller aujourd'hui.
Cédric : J'appréhende toujours les trois premières minutes. C'est un peu comme quand on passe à la douane : « Vous n'avez rien à déclarer ? Non ? C'est bon, vous pouvez y aller ».
Lors de ce premier mois, vous êtes-vous déjà permis quelques petites adaptations et improvisations sur scène ?
Cédric : C'est même recommandé.
Constance : Ouh là, ça a beaucoup changé depuis la première. On a trouvé nos marques, on a changé des choses, on en a actées certaines. Régulièrement, on constate que des modifications fonctionnent plus ou moins bien selon les soirs et on s'adapte lors de la représentation suivante.
Rien n'est fixé complètement en fait. Bien sûr, il y a une base mais, à l'intérieur de cela, on peut se permettre des petites libertés. Après, on est dans une histoire donc il ne faut surtout pas perdre à l'idée que le texte doit rester. Si on perd notre fil rouge, on ne peut pas raccourcir les choses car l'histoire est là, elle doit donc être installée. Mais, à l'intérieur, on peut chercher, ce que l'on fait pratiquement tous les jours.
Cédric : Chaque personnage a un cahier des charges. S'il te vient une bonne idée de blague mais que ton personnage ne peut absolument pas la dire, ce n'est pas la peine car tu seras alors à côté. Il faut savoir exactement si le personnage peut dire ou faire ce genre de choses.
Anny-Claude : C'est l'avantage de ce type de comédie, on peut se permettre de surprendre, à condition de ne pas être hors sujet.
Cédric : C'est pareil pour l'auteur. A sa table de travail, il se fait plaisir, il écrit des bons mots, des monologues et des blagues mais, très vite, on s'aperçoit sur scène si ça passe ou pas. Des phrases peuvent être trop longues, des bons mots n'en sont finalement pas, des bonnes blagues ne font rire personne. Les premières semaines servent vraiment à cela en général, avec l'accord de l'auteur, évidemment.
Au-delà de ces premières semaines que l'on vient d'évoquer, que peut on vous souhaiter pour la suite de ce spectacle et de cette aventure ?
Anny-Claude : Des salles pleines !
Cédric : Dans un lieu qui corresponde vraiment à la pièce. Il nous arrive d'avoir un public qui croit venir voir un certain type de comédie, du café théâtre un peu en interaction, mais nous avons un quatrième mur que l'on ne casse évidemment jamais.
Anny-Claude : C'est compliqué pour nous quand on a ce type de public car les gens s'attendent sûrement à autre chose.
Cédric : On aimerait avoir une majorité de gens dans la salle qui savent exactement ce qu'ils viennent voir. Qui viennent pour voir cela, ce qui éviterait des petits malentendus parfois.
Constance : On en a eus, c'est pour cela qu'on le dit. On peut le lire sur certaines critiques, les gens disent parfois que ce n'est pas assez drôle. Mais nous racontons une histoire, nous ne sommes pas là pour faire rire à la vanne. Il y a de l'humour mais ce n'est pas de la vanne pour la vanne. Ce n'est pas un enchaînement, c'est une histoire, une bonne pièce de boulevard qui a une identité propre.
Anny-Claude : On raconte une histoire donc il y a des gens qui vont adorer, qui vont accrocher, qui vont suivre l'histoire. C'est avant tout une pièce de théâtre.
Pour terminer, que dire pour définitivement inciter les lecteurs à venir vous voir sur scène, au théâtre La boussole ?
Cédric : Si vous voulez venir voir une bonne comédie de boulevard actuelle, n'hésitez pas une seconde, vraiment !
Anny-Claude : Si vous aimez le théâtre drôle, foncez. Comme souvent avec ce qui est drôle, le fond l'est alors un peu moins. C'est ça l'humour, c'est « la politesse du désespoir ».
Constance : C'est l'histoire d'une famille actuelle, de trois personnages bien relevés, avec chacun leur tempérament. Si vous avez envie de passer une bonne soirée, de voir des comédiens qui ont du caractère, de voir une pièce de boulevard dite classique, venez nous soutenir, tout simplement. C'est vraiment une très bonne pièce, un chouette spectacle. Nous sommes très contents de l'interpréter.
C'est un véritable plaisir de vous retrouver pour cette nouvelle interview.
Vous êtes actuellement sur la scène de l'Alhambra, jusque fin septembre, avec le spectacle « Ohlala, sexy crazy artistic ». Très simplement, comment le présenteriez-vous ?
OHLALA est un spectacle de cabaret « sexy» qui regroupe une multitude d’artistes talentueux venant de divers horizons tels que le cirque avec des aériens et acrobates, de la danse, de l’humour avec la jeune humoriste Léa Crevon, le tout accompagné par des musiciens en live et la chanteuse Aurore Delplace.
Tout ceci mélangé donne un spectacle hyper sympa, pendant lequel les gens passent un très bon moment !
Sur le thème de l'érotisme, nous sommes avant tout dans la suggestion, dans la provocation, rien n'est vulgaire. Au contraire, il y a beaucoup d'autodérision, d'humour et d'émotion, notamment dans les numéros aériens et de danse.
Ce spectacle a été créé par Grégory Knie, une référence dans le monde du cirque. OHLALA voit le jour en Suisse avant d'être joué à Madrid puis en France.
Comment décrire votre rôle et votre personnage ? Qui êtes-vous pendant ces deux heures de show ?
J’y inteprête le rôle de « la Princesse, » personnage fil conducteur du spectacle qui, au fur et à mesure, évolue dans ce monde de débauche et de perditions.. Elle est ingénue, vierge de toute connaissance du monde de l'érotisme et de la provocation. Elle va rentrer dans cet univers, se laisser porter par ses émotions, par ses sensations, y prendre gout parfois, être dans le doute ensuite.. tiraillées entre le bien et le mal.. Mais qu’est ce que le bien et qu’est ce que le mal finalement ?
Vous le disiez, c'est un personnage d'interprétation. Vous n'avez donc pas de texte. Justement, comment l'abordez-vous ?
C'est vrai que c'est plus compliqué d'être convaincante dans quelque chose quand on n'a pas la parole. Maintenant, en tant que danseuse, on a cette force d'interprétation qui fait que, dans notre gestuelle, dans nos mouvements, on essaie de faire passer des émotions et des messages.
J'ai été dirigée par la talentueuse chorégraphe, Inès Vandamme, et le directeur artistique, Dominique Roncero. A travers leurs indications, j'ai, moi, bâti, tissé, ma propre histoire et ma propre interprétation de ce fil rouge.
Je n'ai pas forcément eu d'inspiration personnelle pour y parvenir mais, quand je rentre sur scène au début du spectacle, j'ai ma propre histoire, que je me raconte. Pour pouvoir vivre cette évolution et cette sensation de découverte du monde de l'érotisme.
Selon vous et selon les retours obtenus des spectateurs à la sortie, qu'est-ce qui plaît dans ce show ?
C'est un format de spectacle fort de son originalité ! On ne voit pas souvent ce genre de show, qui englobe autant de disciplines. C'est assez rare, cela en fait sa richesse.
Regrouper tant d’artistes sur une scène qui se prête plus d'habitude à du concert et du théâtre amène un côté intimiste. Le public fait vraiment partie intégrante du spectacle, il est en interaction tout au long des numéros.
Le spectateur ressort plein de joie. Il est époustouflé, c'est souvent le mot qui revient, par la prestation technique et artistique de tous ces talents. Les gens passent réellement un très très bon moment.
Au-delà des dates prévues jusque fin septembre, aimeriez-vous poursuivre l'aventure ?
Des prolongations de ce spectacle pourraient avoir lieu, pourquoi pas aussi une tournée. Ce serait une super nouvelle.
Pour terminer, comment définitivement inciter les lecteurs à venir voir ce show à l'Alhambra ?
C'est un spectacle où l'on passe un bon moment. On peut venir entre copines, entre copains, avec son amoureux, il y en a pour tous les goûts, il y a de belles femmes, de beaux hommes. Vous en prendrez plein les yeux, vous rirez, vous serez ému. Si vous êtes à Paris, c'est un spectacle d'été qui vaut le détour.
Quel plaisir de vous retrouver pour ce nouvel entretien !
En plus des deux spectacles pour lesquels nous avions réalisé un premier entretien, vous serez à l'affiche, à partir du 17 août prochain, au théâtre des Blancs Manteaux, de la pièce « 30 ans, même pas mal ! ». A titre personnel, comment présenteriez-vous ce spectacle ?
Je commencerais déjà par dire que ce théâtre est un peu ma nouvelle maison :) Puisque, depuis fin juillet, j’y suis :
Les lundis à 21h dans le rôle de Julie pour « Petits secrets de famille ».
Les mardis à 21h dans le rôle Marie pour « Petit meurtre et grosse arnaque ».
Et dés le 17 Août s’ajouteront les vendredis et samedis à 19h30 dans le rôle de Marie-Louise pour cette nouvelle pièce « 30 ans même pas mal ».
J'ai commencé les répétitions la semaine dernière et j’ai hâte d’être sur scène. Cette pièce est une comédie romantique avec bien sur des quiproquos et des situations explosives.
30 ans est une étape, un cap qui peut s’avérer difficile à passer dans la vie de certaines femmes. C’est le cas de Marie-Louise, qui subit en plus une forte pression familiale, entre sa mère qui ne comprend pas qu’elle puisse être célibataire et sans enfant à son âge, et ses cousines qui déjà sont enceintes de leurs deuxièmes enfants.
Débarque alors une certaine Mme Martinez, qui en fait, est un homme, et entre les deux va s'opérer un certain rapprochement... Je n’en dis pas plus, il faut venir voir la pièce.
Vous avez commencé à en parler, qui est précisément Marie-Louise, le personnage que vous interpréterez ?
Marie-Louise est une jeune femme de bonne famille, de religion catholique, elle a un langage plutôt soutenu, elle est assez autoritaire, elle sait ce qu'elle veut et ce qu'elle ne veut pas. Elle n'a pas envie qu'on l'embête. Manager d'un central d'appels, elle fuit le côté pesant des traditions familiales.
Elle se réveille au lendemain de ses 30 ans, après avoir un peu trop bu avec ses copains footballeurs. Arrive alors la femme de ménage mais c'est finalement son fils qui la remplace, le fameux « Mme Martinez ». Tous les deux vont-ils se plaire ? Et débarque, au milieu, la mère de Marie-Louise avec son tailleur à petits carreaux rose bonbon et sa vierge Marie.
Selon vous et d'après ce que vous avez pu en découvrir à la lecture du texte ainsi qu'aux premières répétitions, qu'est-ce qui va attirer le public dans cette pièce ?
Le titre, donne déjà envie, il sonne bien et tout le monde se reconnaît en le lisant. Par exemple, mes copines sont impatientes de venir voir le spectacle depuis que je leur ai annoncé que j'y jouerais, juste grâce au titre.
Ensuite, il y a l'écriture de Valérie Delos qui nous offre une pièce tout en relief et en jeu de mots colorés. Elle était sur le collectif d’écriture d’« Un gars, une fille » et elle travaille également sur celui de « Catherine et Liliane » pour Canal +.
La mise en scène compte aussi beaucoup et, dans cette pièce, elle est farfelue et créative. Le metteur en scène est Fredreric C.
A quelques semaines de votre première, dans quel état d'esprit êtes-vous ? Plutôt impatience de proposer ce spectacle au public ? Un peu angoissée de découvrir les réactions ?
La pièce me plaît tellement, mais tellement, que j'ai hâte d’être sur scène et dans la peau de Marie-Louise drapée de son drap blanc. Je me suis vraiment bien éclatée à la première répétition, j'ai hâte, franchement.
Le spectacle est déjà à l'affiche avec une autre comédienne sur votre futur rôle. Justement, dans le cadre de votre préparation, vous en inspirez-vous ? Ou cherchez-vous à garder une certaine fraîcheur pour apporter une touche plus personnelle ?
Exactement, j'en ai parlé au metteur en scène, Frédéric C, je ne vais pas voir la pièce, je ne regarde pas la captation pour justement construire le personnage à partir du texte et le faire vivre avec ma personnalité.
C'est vraiment un souhait de ma part et l'équipe le respecte. Je suis contente, ce n'est pas une création pour mon rôle, puisque la pièce a débuté début juin mais j'ai vraiment envie d'apporter mon univers, mon énergie et ma façon de jouer.
A partir de mi-août, vous serez à l'affiche de trois spectacles différents. Appréhendez-vous le fait de devoir passer d'une pièce à une autre ? Comment pensez-vous aborder ces changements ?
J'ai déjà joué trois spectacles la même semaine pour le jeune public, à l’Aquarium de Paris. Mais ce sera une première pour moi dans les comédies de boulevard. Je n'appréhende pas du tout. Comme on me le dit souvent, il ne faut pas mélanger les répliques, certes, mais ce ne sont pas les mêmes textes, pas les mêmes décors, pas les mêmes personnages, ni les mêmes ambiances. J'en joue actuellement deux, cela ne me pose pas de problème. Passer à trois spectacles ne m'inquiète pas.
En conclusion, comment définitivement inciter les lecteurs à venir voir votre nouvelle pièce ?
La salle est climatisée ! C’est tous les vendredis et samedis à 19h30. En amoureux, en famille ou entre copains. 3o aine ou pas, il n’ya pas d’âge pour rigoler
Bonjour Mitchell Jean, Jérémy Margue et Adrien Pirotte,
Merci d'avoir accepté de répondre à quelques questions.
Vous sortez de trois années à l'école Acting International, qui se sont terminées par dix représentations de la pièce « Le Dindon », de Feydeau. Très simplement, spontanément, que retenez-vous de cette formation ?
Jérémy : Du plaisir, je dirais.
Mitchell : Des hauts et des bas, mais, au final, du plaisir quand même. Cela a été très passionnant et génial.
Adrien : J'attendais avant tout une formation technique, ce que j'ai eu. Un autre point très important était de faire des rencontres, je suis très content car je les ai faites. Surtout en troisième année, où nous avons vraiment commencé à travailler ensemble. Des rencontres pas uniquement avec des camarades de ma promotion, aussi avec ceux des promotions précédentes ou suivantes.
Jérémy : Je suis d'accord avec tout cela. Cette formation m'a aussi rassuré sur ce que j'aime. On peut avoir envie de faire du théâtre mais, en en faisant, on peut se rendre que ce n'est pas ce que l'on avait imaginé. C'est tout l'inverse pour moi, cela m'a donné l'envie de continuer dans ce domaine. C'est vraiment ce que j'aime et ce que j'ai envie de faire.
Le théâtre nécessite énormément de travail et beaucoup d'envie. Je suis content et rassuré, j'ai à présent encore plus envie de découvrir plein de choses. Je pense que l'on n'est qu'au début, nous n'en avons qu'une petite vision pour le moment. Je remercie l'école pour ça. Se retrouver avec des personnes qui ont cette même envie est quelque chose de magique.
J'ai rencontré des gens qui font du théâtre depuis toujours, d'autres qui avaient un métier totalement différent de la comédie et qui se sont lancés dans cette aventure.
Nous le disions, ce cycle s'est achevé par dix représentations de Feydeau. A chaud, quels souvenirs gardez-vous de ces passages sur scène ?
Mitchell : Je dirais encore le même mot, "Génial". Cela a été vraiment dur à travailler je trouve mais c'est vrai que, au fur et à mesure, j'avais l'impression de passer des caps. Techniquement, j'ai eu le sentiment d'avoir appris énormément en termes de jeu. J'ai senti réellement ce qu'est le métier d'acteur dans toute sa complexité. Je me suis senti presque professionnel.
Adrien : Feydeau est quelque chose de costaud. A l'annonce du choix de la pièce, je me suis de suite demandé si nous avions le niveau. Même deux semaines avant la première, je n'étais pas serein. Jusqu'à lors, nous avions fait principalement des scènes. Mais pas encore une pièce entière, qui plus est technique, précise et longue.
Finalement, tout s'est très bien passé. Les retours du public ont été magnifiques. Sur le moment, les rires nous ont donné de l'énergie, ils sont venus habiller les interstices entre les répliques, cela m'a transporté. C'était aussi une première pour moi de jouer dix soirs d'affilée la même chose devant un public. Cela donne effectivement un aperçu de ce que c'est que d'être pro.
Mitchell : Cela me confirme que je veux faire ce métier. La formation a quand même été de plus en plus difficile au fur et à mesure, les défis de plus en plus relevés. Au premier trimestre nous avions un cours intitulé « seul en scène » ou l’on travail sur l’écriture d’un sketch qui aboutit au final a une représentation. Le jour J j'étais tétanisé avant de faire mon stand-up. Puis j’arrive sur scène et j’oublie tout ça je suis comme a la maison . C’était pas facile mais nous y sommes arrivés, c'est gratifiant. Le boulot, au final, a payé.
Jérémy : Nous avons beaucoup répété, ce n'est jamais facile, surtout en comique. Car nous n'avions pas alors de retour direct de ce que l'on faisait. Au bout d'un moment, on se posait quand même des questions. Il a donc fallu faire un gros travail sur la confiance. Lorsque la première est arrivée, on s'est rendu compte qu'on était drôle, que tout le travail effectué payait. Cela nous a donné de la liberté sur scène, pour explorer des choses que l'on n'avait pas bossées mais qui sortaient naturellement de part le travail sur le personnage.
Dans les dix représentations, plein de choses non prévues se sont passées, certains couacs, certaines improvisations auxquelles il a fallu réagir. C'est ce qui est magique : il y a le travail en amont mais il y a aussi la scène. Dans le comique, j'aime beaucoup ce retour direct du public. Pour moi, c'est un peu du stand-up mais avec un personnage. Si l'on envoie ce qu'il faut, les gens réagissent et nous renvoient quelque chose, c'est là que l'adrénaline monte et que l'on fait des choses que l'on n'avait pas prévues.
Pour revenir sur ce que disaient mes camarades, nous ne faisions avant que des spectacles d'une dizaine de minutes, cela ne nous permettait pas de voir la complexité d'un personnage en entier. Au début, au milieu ou à la fin, il n'est jamais pareil. Quand on joue le début, cela nous aide pour la fin. Jouer la fin nous aide pour jouer le début le lendemain. C'est vrai que l'on a touché du doigt le fait d'être acteur, ce fut le fruit du travail effectué, la plus belle des récompenses. Quand, en sortant, des gens que je ne connaissais pas m'ont dit que c'était bien, j'étais ravi. Pour moi, il n'y a rien de plus beau. Franchement, ce fut super et cela me donne la force d'avancer. Nous ne sommes plus à l'école, nous n'avons plus de sécurité. C'est maintenant qu'il faut être fort mais ce que nous avons fait sur cette pièce nous donne l'énergie pour la suite.
Justement, après ces trois années de formation, après ces dix représentations, après tout ce que vous avez découvert et touché du doigt, vers quels domaines artistiques aimeriez-vous vous tourner ?
Jérémy : Je suis ouvert à tout. Pour mon plaisir, je voudrais faire du théâtre. Je trouve que le cinéma est un peu fake, c'est coupé, on ne parle pas vraiment avec la personne. Même si j'ai quand même envie d'en faire aussi, mais moins par plaisir que les planches. On peut y trouver du plaisir si les choses sont bien faites. A l'avenir, si je pouvais faire du théâtre et du cinéma, je serais le plus heureux du monde.
Mitchell : On se rejoint beaucoup sur nos idées. En arrivant dans cette école, j'étais davantage attiré par le cinéma, j'avais même choisi cette voie-là pour la première année. Avant de me tourner vers le théâtre en deuxième année, art que j'ai alors découvert et beaucoup apprécié. C'est vrai que, maintenant, je me vois davantage faire du théâtre mais j’aimerais également faire du cinéma.
Adrien : Le retour est direct, c'est génial.
Jérémy : C'est aussi l'instant présent. On doit jouer de suite, pour une heure. Ce n'est pas coupé, on a le temps de vivre ce que vit la personne. Alors que, au cinéma, on le vit mais avec énormément de gens autours, avec des coupures aussi. Le théâtre est dans la continuité, il représente le moment présent de ce qui se passe. Tous les soirs, on redécouvre, on trouve de nouvelles choses qui font la vérité. Au cinéma, on est guidés, orientés, sur les planches, c'est plus le ressenti, ce qui se passe en nous qui nous fait bouger, parler, regarder. C'est vraiment cela jouer.
Adrien : Pour ma part, je serais même encore plus large. Le théâtre, oui, le cinéma, oui mais je crois aussi beaucoup en internet. Je suis moi même client de cela, j'adore les fictions, les sketchs et les web séries que l'on peut retrouver sur la toile. Cela m'intéresse énormément, j'ai commencé un peu à en faire et j'aimerais continuer. J'aimerais également être de plus en plus de l'autre côté. J'ai déjà eu l'occasion de me tester à la réalisation, au cadrage, à la technique et j'ai pris pas mal de plaisir. Je n'arrêterai pas de jouer pour n'être que derrière la caméra, j'ai envie de toucher à tout, je n'ai pas envie de me restreindre à une seule chose.
Si je devais vraiment préciser une envie directrice, ce serait de faire des choses qui me font kiffer en tant que spectateur. Si j'en ai l'occasion, j'adorerais rentrer dans des univers particuliers. Il me tiendrait à cœur aussi, plus tard, de développer le mien.
Jérémy : Je te rejoins sur cela, c'est vrai que l'écriture, la création de A à Z, la réalisation sont des domaines qui m'attirent aussi. Je n'ai pas ces capacités mais j'aimerais réunir des personnes autours d'une idée. J'aime être à toute les étapes d'un projet. En tant que comédien, on nous dit de faire puis, au montage, nous n'avons pas ce regard pour le choix.
Pour terminer, quels sont vos projets du moment ?
Mitchell : On travaille avec quelques anciens élèves de la classe sur une autre pièce, dramatique cette fois, « Maladie de la jeunesse » de Ferdinand Bruckner . C’est une pièce qui traite des problèmes d’une jeunesse étudiante dans l’entre-deux-guerres. On souhaiterait tout d’abord la proposer à l'école pour septembre et par la suite la jouée ailleurs . A titre plus personnel, j'ai quelques projets de courts métrages et je continue de faire des castings pour des films ou en publicité. L'école nous a donné cette opportunité d'apprendre à tout jouer.
Adrien : Une de nos camarades a pour projet de monter une adaptation de Richard III, où Richard serait une femme. Je jouerais l'un des personnages de ce spectacle. J'ai aussi un court métrage au programme cet été. J'aimerais beaucoup reprendre le stand up, un domaine que j'ai découvert pendant la formation. J'en reviens toujours à la même chose, c'est quelque chose que j'adore en tant que spectateur. Avant, je n'avais jamais envisagé de le faire, à présent, j'adorerais participer à des scènes ouvertes.
Avec cinq autres personnes rencontrées à l'école, nous avons formé un collectif de vidéos Youtube, « Le Show Sûr ». Pour faire des sketchs de fiction humoristique. Nous avons déjà sorti trois vidéos. J'espère que l'on va continuer et que nous irons le plus loin possible.
Jérémy : Je suis sur le même projet de théâtre que Mitchell, un projet très intéressant. Plusieurs représentations durant l'année pourraient se faire dans les locaux de l'acting. Nous avons aussi créé une troupe dans ce sens pour proposer la pièce à d'autres théâtres.
On a également développé un café-théâtre aux Buttes de Chaumont, « L'Olympe bar ». C'est une salle qui peut accueillir une cinquantaine de personnes, nous y faisons des scènes ouvertes que j'anime. Cela reprendra à la rentrée, toujours avec des artistes à qui on laisse totale liberté.
J'aimerais aussi, toujours dans ce lieu, créer un spectacle plus écrit, plus carré, plus cadré. Qui parlerait d'actualité, aussi dans l'humour, en parallèle des scènes ouvertes.
Plus généralement, ces différents projets, ces créations personnelles m'aideront, je l'espère, à me vendre, à me mettre en avant, à montrer que je sais faire. Plutôt que de me présenter en tant que quelqu'un qui dit qui sait faire. Aujourd'hui, il faut savoir être bon, communiquer et être couteau suisse. Être acteur, c'est être entrepreneur.
Quel plaisir d'effectuer cette interview avec vous !
1/ Vous êtes en pleine préparation, sportive même, d'un important court-métrage, « Princesse Suplex ». Très simplement, en tant que partie prenante de ce projet, comment le présenteriez-vous ? Quels seront la thématique et le fond de ce programme ?
C'est un court-métrage réalisé par Aurélien Poitrimoult, qui a fait pas mal de fictions, de documentaires, pubs et de vidéos clip . Ce film est tiré d'une bande-dessinée de Léonie, une jeune autrice suisse. Il s’agit d’une album petit format que nous avons découvert grâce à un article dans un magazine MK2 distribué gratuitement. Ça parlait de catch, de fille, c’était drôle et fun mais avec un petit message en filigrane sur la condition féminine. Nous nous sommes vite rendu compte que ça ferait un super court-métrage.
Le projet a mis plusieurs années à se concrétiser car nous avons eu du mal à trouver des co-producteurs. C'est chose faite à présent, avec Serial-B. On s'est lancé en commençant par adapter puis nous avons réuni le casting et mené une campagne de crownfounding. Qui à notre grande surprise a bénéficié du support de pleins de personnes qui ont aimé le projet et notre démarche.
Photographe : Claude Pocobene
Une dizaines comédiens seront présents dans cette belle aventure, notamment François-David Cardonnel, Ludovic Berthillot, Laurence Oltuski, Lionel Laget, Véronique Piccioto, Flore Magnier, Clémence Faure, Clémence Bretecher, Lisa Shuster, Manu Lanzi entre autres…
J'ai la chance d'interpréter le personnage principal de Princesse Suplex, Gabi dans la vraie vie. Elle est mal intégrée dans son travail car un peu différente des autres, elle ne se fond pas dans le moule. Dans cet univers très normatif, elle fait un peu « tache ». Elle ne rentre pas dans le moule, que ce soit au travail ou dans sa vie de couple d'ailleurs. Pour se sortir de tout cela, elle a une passion, le catch. Le week-end, elle se transforme en Princesse Suplex et fait front à ses problèmes de la vie quotidienne à travers ce sport.
Photographe Claude Pocobene
Ce court-métrage parle donc des choix que l'on doit faire dans la vie et qui nous amènent à des tournants. De l'inadaptation que l'on peut parfois avoir dans le monde dans lequel on évolue et de nos passions que trop souvent on refrène.
C'est un joli personnage qui sera agréable à jouer. On passe de quelqu'un de très introverti, qui subi beaucoup de choses à quelqu'un qui va être une meilleure version d’elle même grâce au catch !
2/ A titre plus personnel, où en êtes-vous dans la préparation de cette interprétation ?
Je me prépare au catch de manière active, je me suis remise à la natation pour réhabituer mon corps à l'endurance car le catch est très physique ! Je ferai toutes les cascades moi même , pas de doublure. C'est une sacré challenge. J'ai peu d'entraînement mais Vincent Haquin (cascadeur et catcheur pro) m'a pris sous son aile et réglera les combats. C'est un très bon pédagogue et on apprend vite avec lui .
Photographe Claude Pocobene
J'ai découvert un univers que je ne connaissais pas et j'avoue que ça m'a donné envie d'en faire vraiment. S'il y avait un développement sous forme de série, je m'inscrirai dans un club pour pouvoir progresser et passer encore plus de prises.
Deux journées sur le tournage seront dédiées au catch. Une journée pour tourner des scènes de catch imaginaires et une autre pour tourner des scènes de catch réelles, ce sera un mélange.
Il y aura un combat contre Jungle Laura, l'une des amie de Gaby. Ensuite, elle affrontera chacun de ses partenaires de la vie de manière imaginée, elle fera alors face à ses problèmes.
Il faudra ensuite que j'apprenne le texte car le tournage arrive bientôt. J'ai eu le temps d'y réfléchir car, comme je le disais, ce projet était en devenir depuis quelques années et, là, il se concrétise enfin, c'est très excitant. J'ai hâte de retravailler avec Aurélien, avec qui j'avais fait mon premier court-métrage, "Scylla ",co-réalisé par Jean-Charles Gaudin. Notre collaboration avait très bien fonctionné. On a déjà commencé à parler du personnage, d'où il vient, où il va, ce qu'il va faire.
3/ Selon vous, qu'est-ce qui va plaire dans ce court-métrage aux gens qui le regarderont ? En fonction des retours, est-ce que cela pourrait être le début d'une autre aventure, avec un autre format ?
On aimerait bien, évidemment, que ça plaise. Maintenant, le film n'est pas fait mais j'ai toute confiance dans le travail d'Aurélien, qui est un très bon réalisateur, et dans sa vision du montage. C'est un film chorale, on suit un personnage à travers tout un tas de déambulations. Il n'y a pas beaucoup de courts-métrages dans lesquels autant de comédiens sont présents.
C'est toujours difficile de savoir à l'avance si ça va plaire mais j'espère que les gens vont pouvoir se sentir impliqués et y trouver une certaine projection d’eux même. Qui n’a pas eu envie un jour de tout laisser tomber pour tenter de vivre de sa passion?
Photographe Claude Pocobene
On aimerait que ça débouche ensuite sur une série. Le court-métrage est comme un pilote. Nous aimerions faire dans un format moderne, à savoir le 10x26 min. Mais, pour l'instant, ça n'a vertu qu'à être diffusé en festivals et à réunir une bande de potes. Car on se connaît tous et nous avons envie de faire quelque chose ensemble.
4/ En parallèle, sur un autre support que sont les planches, on peut vous retrouver en alternance dans la pièce à succès « Y-a-t-il un homme pour sauver les femmes ?», à la Grande Comédie. Que dire sur cette autre aventure ?
C'est une conférence sur le couple. Une pièce que l'on va voir en couple ou entre filles. Nous sommes trois sur scène : Eva , Marie -Francoise et Esmeralda. Trois filles aux caractères bien opposés, ce qui amène la comédie !
Marie -Francoise est froide et aigrie et Eva est la raisonnable. J’interprète le rôle d' Esmé, diminutif d'Esméralda, une jolie idiote. J'aime beaucoup ce personnage car elle est drôle souvent involontairement. Elle n'est pas méchante mais ses solutions sont souvent à côté. Ce qui a le don d’exaspérer ses copines.
Cette pièce est de Patrick Hernandez et d'Enver Recepovic, j'ai dû l'apprendre en une semaine. Il y avait beaucoup de textes, ce fut un challenge. J'ai commencé à la jouer à la comédie d'Angoulême et, aujourd'hui, je me mélange aux équipes parisiennes à la Grande Comédie.
Cette conférence sur l'amour et sur la vie de couple parle des clichés et de toutes les petites habitudes du quotidien qui peuvent être compliquées. On s'interroge sur comment vivre mieux à deux et comment rencontrer l'amour !
C'est une pièce de café-théâtre, sous forme de joyeuse comédie. Dans laquelle mon personnage est une pile électrique, une sorte de clown, le trublion de la bande. Avec elle, on ne s’ennuie pas une seule seconde ! Ce rôle est euphorisant de par sa relation avec le public et les rires qu'il provoque. Et qu'est-ce que j'aime ça !!!
Je vais donc chercher le clown en moi, ce qui n'était pas ma formation initiale. Je viens du théâtre classique. Mon répertoire passe de la tragédie au comique ! Et j'ai de la chance, on ne vient pas me chercher que pour les mêmes rôles. C’est une bénédiction pour une comédienne de ne pas être cantonnée à un seul emploi.
5/ D'après les premiers retours que vous avez pu avoir, que disent les spectateurs à la sortie de ce spectacle ?
Les gens se projettent, ils s'identifient. Cela ressemble à une conférence qui vire au grand n’importe quoi. On casse le quatrième mur. On parle directement aux spectateurs, ils jouent le jeu. On leur demande leur prénoms à l'accueil, ils font ensuite parti intégrante du spectacle !
Le public est tout le temps avec nous, presque sur scène. Il y a une belle part à l'improvisation quand on les interroge et souvent leurs réponses sont hilarantes. C'est une pièce avec beaucoup de rires ce qui est très jouissif ! Les spectateurs sont contents, ils sont souriants en sortant. Ils ont passé une bonne soirée et ne se sont pas pris la tête. C’est une joyeuse comédie !
Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !
Merci, plaisir partagé!
Vous êtes à l’affiche, mercredi 1er août, du film « Mission Impossible Fall Out ». Quelles sensations cela vous procure-t-il ?
Beaucoup de joie et d’excitation, je me réjouis que le public français découvre le film et j’espère qu’ils vont passer un moment inoubliable. Je me sens chanceuse de faire partie de cette aventure et d’avoir travaillé avec Tom Cruise, Christopher McQuarrie, tous les formidables acteurs au casting et toute l’équipe.
Sans tout en dévoiler, quelle histoire y est racontée ?
Les meilleures intentions finissent souvent par se retourner contre vous… Ethan Hunt accompagné de son équipe de l’IMF – Impossible Mission Force et de quelques fidèles alliées sont lancés dans une course contre la montre, suite au terrible échec d’une mission.
Comment présenteriez-vous votre personnage ? Quelles sont ses principales caractéristiques ?
Mon personnage est celui d’une jeune policière française. On comprend que c’est probablement son premier jour de travail dans la police et qu’elle va se trouver avec une responsabilité qu’elle n’imaginait pas. C’est une femme professionnelle, courageuse, déterminée mais aussi humaine et vulnérable. C’est un good cop. J’ai lu que c’est la première fois qu’une actrice française joue un personnage de gentil dans la saga « Mission Impossible ».
Quelle a été votre méthodologie de préparation en amont du tournage, pour ensuite être disponible pour le réalisateur ?
Evidemment, c’est une question très intime, sans doute la plus intime qu’on puisse poser à un acteur, un peu comme si on demandait à un cuisinier de révéler la spécificité de sa recette. Je peux dire néanmoins que j’ai fait une très belle rencontre avec une policière avant le tournage et que nous sommes devenues amies.
C’était important pour moi d’écouter son histoire, de comprendre ce que c’est qu’être une femme dans la police. Et puis une semaine avant mon premier jour de tournage, Xavier Jugelé a été assassiné sur les Champs Elysées, victime du terrorisme, à quelques pas du tournage qui avait déjà commencé. Tom Cruise a tenu à poursuivre le tournage car il avait décidé avec le réalisateur Christopher McQuarrie de faire ce film en réaction aux attentats de 2015. A ce moment-là, je comprends que ce n’est plus la même chose qui va se jouer et je ressens que j’ai la responsabilité d’être le plus authentique possible.
A la première du film, des policiers du GIGN m’ont dit que j’étais très crédible, notamment dans ma façon de tenir l’arme (ce que j’ai appris sur le tournage avec un merveilleux maître d’armes). A ce moment-là, je me dis, bon je suis sur la bonne voie, gardons ce cap dans le travail.
Crédit photo Paramount
Le fait de tourner en anglais engendre-t-il des modifications particulières pour vous, notamment en termes d’interprétation et d’émotions ?
Je joue une française dans le film. Mais j’ai déjà joué en anglais, je dirai que cela dépend du personnage, de son histoire, s’il est anglais, de quelle ville, quel quartier, ou américain, ou d’un autre pays et qu’il parle anglais, c’est une question infinie et c’est cela qui est passionnant dans l’art de l’acteur. J’aime tellement explorer toutes ces possibilités.
D’ailleurs, quels souvenirs gardez-vous du plateau ?
Un souvenir merveilleux, à la fois très intense, rigoureux, et aussi détendu, fluide, joyeux. Tom Cruise et Christopher McQuarrie travaillent avec un immense sérieux mais sans se prendre au sérieux, il y a la place pour le travail mais aussi pour l’humour.
Aimeriez-vous, si le scénario le permet, poursuivre l’aventure dans le prochain film ?
Oui, j’en serai enchantée!
En conclusion, que dire pour définitivement inciter les lecteurs à aller voir « Mission Impossible Fall Out » ?
C’est le plus beau film d’action que j’ai vu, c’est un blockbuster mais aussi un vrai film d’auteur. Tom Cruise accomplit des miracles, il n’y a pas d’autre mot pour sa prestation à l’écran, ses cascades sont à couper le souffle et en même temps le film laisse place à l’émotion, il devient un héros tragique.
Chaque personnage existe, a son moment, Henry Cavill, Rebecca Ferguson, Angela Bassett, Vanessa Kirby, Michelle Monaghan, Simon Pegg, Ving Rhames, Sean Harris, Alec Baldwin, … tous les acteurs sont exceptionnels. Je l’ai vu plusieurs fois, en projection équipe, presse, en avants premières et avec mes amis et je ne m’en lasse pas, je redécouvre à chaque fois quelque chose et j’éprouve un plaisir infini. Parole de cinéphile avant d’être actrice :)