Ingrid Guervenou nous présente son actualité et ses projets artistiques !

Bonjour Ingrid,
Quel plaisir d'effectuer cette interview avec vous !
1/ Vous êtes actuellement à l'affiche, au théâtre Montorgueil, dans la pièce « Jamais le deuxième soir ». Pour commencer, quelle histoire y est racontée ?
C'est l'histoire d'une femme blasée de toutes les ruptures qu'elle a vécues. Elle décide d'inverser les rôles et de prendre une revanche sur la vie, en se comportant comme certains hommes. Elle a la volonté d’enchainer les relations d’un soir et d’y mettre un terme dès le lendemain. D’où le titre du spectacle.
La pièce aborde donc la thématique des désillusions, de la vengeance, et de l’amitié aussi. Cynthia et Mirabelle tissent une belle amitié, bien qu'elles soient diamétralement opposées
2/ Comment présenteriez-vous votre personnage ? Quelles sont ses principales caractéristiques ?
Mirabelle est une femme de caractère, quelque peu sarcastique et qui aime plaisanter avec sa meilleure amie. Elle a un franc parler, cependant j’essaie de l’incarner avec une certaine douceur pour que le public ait de la compassion pour elle. Au moment où se déroule la pièce, elle est trop blessée pour se comporter de manière pondérée, par conséquent elle est un peu « rentre-dedans ». C'est une femme pétillante toutefois, bien qu'elle soit lassée de toutes ses déceptions amoureuses.
3/ Cette pièce est à l'affiche depuis plusieurs mois. Qu'est-ce qui, selon vous, en fait son succès ?
Je pense que c'est une pièce qui touche les hommes comme les femmes. Parce que les femmes peuvent se reconnaître dans certains traits de caractère : comme l'indécision et les sautes d’humeurs féminines. Beaucoup de personnes se retrouvent aussi dans le fait d’avoir été plaquées. Qui n’a pas vécu ça au moins une fois dans sa vie ? C’est abordé avec beaucoup d’humour et de dérision.
Quant aux hommes, certaines situations du quotidien peuvent faire écho et les faire rire. Notamment les situations de premiers rendez-vous, de séduction maladroite et de malaise. Ce sont des clichés poussés à l’extrême, et ils provoquent des éclats de rires dans la salle.

4/ Face aux distributions alternantes sur cette pièce, comment abordez-vous l'interprétation de votre rôle ? Des adaptations particulières sont-elles nécessaires ?
Parfaitement! Nous ne jouons pas de la même façon en fonction des partenaires. C'est même parfois difficile car, certaines semaines, nous jouons davantage avec un camarade et lorsqu’arrive une nouvelle semaine avec un autre camarade, on s'est habitué à l'énergie du premier, ce qui entraîne un temps de latence avant d'être à nouveau en symbiose avec le deuxième.
Ces changements sont appréciables car il y a des subtilités à chaque fois. Avec certains, je peux jouer de manière plus incisive, être plus méchante. Avec d'autres, je peux me permettre d'être plus souriante et même plus naïve à certains moments. J'adore ! Chaque partenaire apporte aussi ses petits moments d'improvisation, il faut donc être en totale disponibilité pour pouvoir jouer avec et ne pas être perturbée.
On improvise beaucoup entre nous, ce qui créé des surprises ! En fonction des nouvelles improvisations, il m’arrive même de rire sur scène. C’est primordial de s’amuser, si l’on prend du plaisir, alors le public en prend d’avantage, et il raffole de ces petits moments inattendus où l’on aperçoit un peu du comédien derrière le personnage. Changer de partenaire force à être à l'écoute, à vraiment être dans l'instant présent. Si l’on veut que la pièce fonctionne, il faut réellement regarder son partenaire, être à son écoute, sentir son éventuel état de fatigue. Il faut entremêler nos énergies.
5/ Entre les différentes comédiennes qui interprètent le même rôle, vous inspirez-vous les unes des autres ?
Je suis arrivée tard, et je n’ai eu qu’un délai très court pour apprendre mes 63 pages de texte. Je suis allée tous les jours assister à la pièce pour m'en imprégner. J'ai donc pu voir les deux autres interprètes qui jouent chacune d'une manière différente. Avec l'une, la pièce dure une heure cinq, avec l'autre elle dure une heure vingt. Elles sont sur deux rythmes totalement dissemblables.
Je me suis inspirée des deux et, arrivée sur scène, je n'ai cependant pas cherché à imiter leur jeu. J'ai mis un certain nombre de représentations avant de trouver mon propre personnage, et je continue toujours à chercher des subtilités chaque jour. C’est ça qui est stimulant : on ne s’arrête jamais de chercher, et on ne s’arrête jamais de trouver. Je suis ravie que l'on soit trois comédiennes différentes, c’est enrichissant. Il y a une très bonne ambiance dans l’équipe, beaucoup de complicité et de bienveillance.
6/ En parallèle, quels sont vos autres projets du moment ?

Je travaille sur une lecture pour une comédie musicale, avec une équipe de cinq chanteuses comédiennes, accompagnées de musiciens. J'espère que ce projet aboutira à une réussite.
Je chante beaucoup, je danse aussi. J'essaie de ne pas abandonner cela. Je monte également un duo humoristique avec une comédienne, nous avons passé le concours national Kandidator et sommes qualifiées en huitième de finale. J’ai aussi un second duo, en chant, avec un autre partenaire. On y reprend des standards.
7/ Pour revenir à la pièce, que dire de plus aux lecteurs pour les inciter davantage encore à venir voir le spectacle ?
C’est un petit théâtre où le public est proche des comédiens, il faut juste se laisser aller à la légèreté de cette pièce. C’est un excellent divertissement, et on en ressort avec le sourire.
Venez passer un bon moment, vos rires sont notre plus grand plaisir !
Merci, Ingrid, de nous avoir accordé un peu de votre temps !