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Ingrid Guervenou nous présente son actualité et ses projets artistiques !

Publié le par Julian STOCKY

Crédits photo : Yann Saint-Pé

 

Bonjour Ingrid,

 

Quel plaisir d'effectuer cette interview avec vous !

 

1/ Vous êtes actuellement à l'affiche, au théâtre Montorgueil, dans la pièce « Jamais le deuxième soir ». Pour commencer, quelle histoire y est racontée ?

 

C'est l'histoire d'une femme blasée de toutes les ruptures qu'elle a vécues. Elle décide d'inverser les rôles et de prendre une revanche sur la vie, en se comportant comme certains hommes. Elle a la volonté d’enchainer les relations d’un soir et d’y mettre un terme dès le lendemain. D’où le titre du spectacle.

 

La pièce aborde donc la thématique des désillusions, de la vengeance, et de l’amitié aussi. Cynthia et Mirabelle tissent une belle amitié, bien qu'elles soient diamétralement opposées

 

2/ Comment présenteriez-vous votre personnage ? Quelles sont ses principales caractéristiques ?

 

Mirabelle est une femme de caractère, quelque peu sarcastique et qui aime plaisanter avec sa meilleure amie. Elle a un franc parler, cependant j’essaie de l’incarner avec une certaine douceur pour que le public ait de la compassion pour elle. Au moment où se déroule la pièce, elle est trop blessée pour se comporter de manière pondérée, par conséquent elle est un peu « rentre-dedans ». C'est une femme pétillante toutefois, bien qu'elle soit lassée de toutes ses déceptions amoureuses.

 

3/ Cette pièce est à l'affiche depuis plusieurs mois. Qu'est-ce qui, selon vous, en fait son succès ?

 

Je pense que c'est une pièce qui touche les hommes comme les femmes. Parce que les femmes peuvent se reconnaître dans certains traits de caractère : comme l'indécision et les sautes d’humeurs féminines. Beaucoup de personnes se retrouvent aussi dans le fait d’avoir été plaquées. Qui n’a pas vécu ça au moins une fois dans sa vie ? C’est abordé avec beaucoup d’humour et de dérision.

 

Quant aux hommes, certaines situations du quotidien peuvent faire écho et les faire rire. Notamment les situations de premiers rendez-vous, de séduction maladroite et de malaise. Ce sont des clichés poussés à l’extrême, et ils provoquent des éclats de rires dans la salle.

 

 

4/ Face aux distributions alternantes sur cette pièce, comment abordez-vous l'interprétation de votre rôle ? Des adaptations particulières sont-elles nécessaires ?

 

Parfaitement! Nous ne jouons pas de la même façon en fonction des partenaires. C'est même parfois difficile car, certaines semaines, nous jouons davantage avec un camarade et lorsqu’arrive une nouvelle semaine avec un autre camarade, on s'est habitué à l'énergie du premier, ce qui entraîne un temps de latence avant d'être à nouveau en symbiose avec le deuxième.

 

Ces changements sont appréciables car il y a des subtilités à chaque fois. Avec certains, je peux jouer de manière plus incisive, être plus méchante. Avec d'autres, je peux me permettre d'être plus souriante et même plus naïve à certains moments. J'adore ! Chaque partenaire apporte aussi ses petits moments d'improvisation, il faut donc être en totale disponibilité pour pouvoir jouer avec et ne pas être perturbée.

 

On improvise beaucoup entre nous, ce qui créé des surprises ! En fonction des nouvelles improvisations, il m’arrive même de rire sur scène. C’est primordial de s’amuser, si l’on prend du plaisir, alors le public en prend d’avantage, et il raffole de ces petits moments inattendus où l’on aperçoit un peu du comédien derrière le personnage. Changer de partenaire force à être à l'écoute, à vraiment être dans l'instant présent. Si l’on veut que la pièce fonctionne, il faut réellement regarder son partenaire, être à son écoute, sentir son éventuel état de fatigue. Il faut entremêler nos énergies.

 

5/ Entre les différentes comédiennes qui interprètent le même rôle, vous inspirez-vous les unes des autres ?

 

Je suis arrivée tard, et je n’ai eu qu’un délai très court pour apprendre mes 63 pages de texte. Je suis allée tous les jours assister à la pièce pour m'en imprégner. J'ai donc pu voir les deux autres interprètes qui jouent chacune d'une manière différente. Avec l'une, la pièce dure une heure cinq, avec l'autre elle dure une heure vingt. Elles sont sur deux rythmes totalement dissemblables.

 

Je me suis inspirée des deux et, arrivée sur scène, je n'ai cependant pas cherché  à imiter leur jeu. J'ai mis un certain nombre de représentations avant de trouver mon propre personnage, et je continue toujours à chercher des subtilités chaque jour. C’est ça qui est stimulant : on ne s’arrête jamais de chercher, et on ne s’arrête jamais de trouver. Je suis ravie que l'on soit trois comédiennes différentes, c’est enrichissant. Il y a une très bonne ambiance dans l’équipe, beaucoup de complicité et de bienveillance.

 

6/ En parallèle, quels sont vos autres projets du moment ?

 

 

Je travaille sur une lecture pour une comédie musicale, avec une équipe de cinq chanteuses comédiennes, accompagnées de musiciens. J'espère que ce projet aboutira à une réussite.

 

Je chante beaucoup, je danse aussi. J'essaie de ne pas abandonner cela. Je monte également un duo humoristique avec une comédienne, nous avons passé le concours national Kandidator et sommes qualifiées en huitième de finale. J’ai aussi un second duo, en chant, avec un autre partenaire. On y reprend des standards.

 

7/ Pour revenir à la pièce, que dire de plus aux lecteurs pour les inciter davantage encore à venir voir le spectacle ?

 

C’est un petit théâtre où le public est proche des comédiens, il faut juste se laisser aller à la légèreté de cette pièce. C’est un excellent divertissement, et on en ressort avec le sourire.

 

Venez passer un bon moment, vos rires sont notre plus grand plaisir !

 

Merci, Ingrid, de nous avoir accordé un peu de votre temps !

 

Publié dans Théâtre

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Claire-Estelle Murphy évoque ses deux pièces de théâtre !

Publié le par Julian STOCKY

Crédits photo: @Damien Chanel


Bonjour Claire-Estelle,

 

Merci d'avoir accepté de répondre à quelques questions pour notre blog.

 

 

1/ Vous êtes actuellement sur scène, à la Grande Comédie, avec la pièce à succès d'Alil Vardar "Abracadabrunch". Pour commencer, pour ceux qui ne le connaîtrait pas encore, comment présenter ce spectacle ? Quelle histoire y est racontée ? 

C'est l’histoire de François Coulon, un homme misogyne, radin, égoïste. Il est aussi dragueur, il aligne les conquêtes... Le jour de son anniversaire, une sorte de fée, que j'interprète, arrive d'un autre monde pour le remettre dans le droit chemin. 

Crédits photo : @Lionel Roy

2/ Votre personnage est un peu singulier, comme vous venez de l'expliquer.  Comment l'avez-vous abordé d'un point de vue artistique ? De quoi vous êtes-vous inspirée ?

C'est une reprise de rôle, j'ai donc pris la suite de Marie-Laetitia Bettencourt, je me suis au début beaucoup inspirée de ce qu'elle faisait. Une fois que j'étais sûre d'être dans les rails, j'ai ajouté ma touche au personnage. Le personnage est très droit, dominateur. Je l’ai travaillé à la fois dans le corps, avec une certaine rigidité et des gestes précis. En même temps, c’est un personnage sympathique et féerique, en résumé une emmerdeuse sympa ! 

J’ai également beaucoup travaillé sur le rythme. Je me suis inspirée aussi de Janicke Askevold, que je suis également allée voir sur scène. Son interprétation était différente de celle de Marie Laetitia et c’était une énorme chance pour moi de pouvoir les voir sur scène avant de reprendre le rôle. 

C'est vrai que c'est un personnage très rigide au début, presque robotique. Je lâche au fur et à mesure du lest dans la rigueur. Mais l’emmerdeuse se laisse peu à peu séduire par le personnage comique de François Coulon.

3/ Face à Alil Vardar, un maître dans l'improvisation, arrivez-vous à garder le sérieux et la rigueur de votre rôle ?

Pas toujours en fait... C'est vrai que, parfois, Alil improvise beaucoup et change des choses. Cela surprend, il m'est souvent arrivé d'éclater de rire sur scène. Quand il y a des imprévus, Alil s'amuse toujours à les relever. Ce qui fait rire le public et, forcément, nous aussi. 

Pas facile de garder son sérieux ! Mais la pièce s’y prête, le personnage tombe sous le charme de François Coulon, elle est séduite par son humour !  

Crédits photo : @Vincent Vesperant

4/ Cette pièce est à l'affiche depuis de nombreux mois, elle est un véritable succès. Selon vous, qu'est-ce qui explique cette belle affluence ?

C’est une comédie grand public qui fait rire tout le monde. Alil Vardar est extrêmement drôle et les gens explosent de rire tout au long de pièce ! Il y a également un troisième personnage, Églantine, interprété par Vanessa Ferry, Valérie Naouri ou Audrey Boulay, qui est hilarant. Du coup, les gens sont très contents quand ils sortent. Ils en parlent aussi beaucoup, le bouche à oreille fonctionne bien. 

5/ En parallèle, on peut vous retrouver dans un autre registre, au théâtre du Ranelagh, avec la pièce « Les amants de Nohant ». Que dire sur cette autre aventure artistique ?

Crédits photo : @Ben Dumas

C'est complètement différent, j’y incarne Solange, la fille de George Sand. Je raconte l'histoire amoureuse de George Sand et Chopin. Solange était très attachée à Chopin et entretenait des relations assez conflictuelles avec sa mère. L'auteur de la pièce, Dominique Gaillard-Kahn, s'investit énormément dans ce projet. Sur scène, le pianiste Claude Kahn interprète les morceaux de Chopin. Il y a aussi un chanteur ou, en alternance, une chanteuse, qui reprend les mélodies de Chopin qui sont moins connues du grand public, en incarnant Pauline Viardot, sœur de la Malibran et amie du couple Sand/Chopin.  

Crédits photo : @Ben Dumas

On peut assimiler ce spectacle à une narration avec des morceaux de musique insérés tout au long de la pièce. Je revis les moments où les morceaux ont été composés et le pianiste les joue. Par exemple, « La valse du petit chien » a été composé en l'honneur du chien Marquis que George Sand avait justement à Nohant, dans leur château. 

6/ Ces deux pièces sont un grand écart artistique. Comment passez-vous facilement de l'une à l'autre ?

Je jouais la deuxième pièce évoquée avant « Abracadabrunch ». Ces deux pièces sont finalement pour moi complémentaires. Les émotions fortes du théâtre classique, la rigueur rythmique et le côté spontané de la comédie m’ont donné encore plus de liberté de jeu. Le fait également de jouer presque tous les jours dans "Abracadabrunch" m’a bien sûr apporté une aisance supplémentaire sur scène.

Crédits photo : @Ben Dumas

7/ Pour terminer, quels sont vos autres projets artistiques actuels ?

Pour l'instant, j'ai un peu mis de côté les autres projets pour être performante dans ces rôles qui me tiennent à cœur. Je fais quand même quelques tournages en publicité, télévision ou cinéma. Mon rythme actuel m'oblige à sélectionner davantage mes participations.  

Ce fut un plaisir, Claire-Estelle, de nous entretenir avec vous !

Publié dans Théâtre

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Thierry de Carbonnières évoque sa riche actualité artistique !

Publié le par Julian STOCKY

 

Bonjour Thierry,

 

Quel plaisir d'effectuer cet entretien en votre compagnie !

 

1/ La dixième réimpression de votre livre « Saluts et applaudissements », sorti en 2015, vient récemment d'être faite. Très simplement, pour ceux qui ne l'aurait pas encore lu, quel est le contenu de cet ouvrage ?

 

C'est assez simple, je jouais à l’époque la pièce « De si tendres liens » de Loleh Bellon au théâtre Mouffetard. Je l'avais acceptée car, dans la distribution, étaient présentes Marianne Epin et Annick Blancheteau, deux comédiennes exceptionnelles avec lesquelles je voulais absolument jouer.

 

Je ne m'en étais pas rendu compte... mais, c'était un rôle minuscule. Je passais plus de temps dans ma loge que sur scène. Pour ne pas déprimer, disons les choses, parce que c'est dur d'être dans sa loge, face à soi-même en entendant les autres jouer, je me suis mis à écrire ce que je ressentais. Résultat, au fil du temps, je ne venais plus pour jouer au théâtre mais pour écrire. C'était une façon de me sauver un peu je pense.

 

En sortant de cette expérience qui a duré quand même huit mois, j'ai montré ces carnets à Michel Archimbaud, l'éditeur, qui m'a dit qu'il y avait un vrai roman à écrire. Il y avait même le roman de la profession d'acteur ! Personne n'avait jamais écrit ce genre de chose. Personne n'avait jamais témoigné de ce que cela faisait de jouer un rôle qui n'est pas dans l'histoire, mais qui fait avancer l'histoire des autres, un rôle qui est, en fin de compte, une fonction. Sans m'en rendre compte, j'ai écrit ce que vivent et ressentent 90% des acteurs. C'est pour cela que ce livre a toujours un écho très important dans la profession et au delà.

 

 

Il en est à sa dixième réimpression tout simplement parce que je parle de sentiments dont on n'a jamais parlé et dont les comédiens ont beaucoup de pudeur à l'évoquer. Pour vous donner un exemple, un comédien qui tourne deux jours dans un film, l'un en mars, l'autre en juin vous dira qu'il va formidablement bien si vous lui demandez comment il va. Parce qu'il travaille. Mais non, en fait, il ne travaille que deux jours. J'ai donc écrit la dessus, j'ai brisé le miroir. Ce livre est très important pour moi parce qu'il m'a fait rentrer en littérature.

 

2/ Fin mars, la suite de « Saluts et applaudissements » sera disponible en librairies. Que dire sur cette nouvelle aventure artistique ?

 

Quatre à cinq mois après avoir fini décrire ce roman-récit, cette autofiction, avec un personnage qui s'appelle Victor, j'ai ressenti un vide très important parce que ce dernier m'aidait à agir. Entre temps, il m'était arrivé une aventure totalement étonnante, totalement bouleversante, d'inconnu j'étais passé à très connu, après avoir tourné dans « Plus belle la vie » . Résultat, dans la rue, les gens me prenaient en photos, les femmes me serraient dans leurs bras.

 

J'ai alors écrit la suite de « Saluts et applaudissements ». Victor passe de quelqu'un seul dans sa loge qui attend d'aller jouer à quelqu'un qu’on reconnaît dans la rue, dans le métro, dans les ascenseurs, sur la plage... J'ai eu envie de témoigner sur ce phénomène étrange de la "Reconnaissance". Sachant que les gens s'adressent à vous sans vraiment s'adresser à vous, mais plutôt au personnage. Ils vous appellent même par son prénom. Comme je sais d'où je viens, c'était tellement incongru, et un plaisir tellement violent, que j'ai eu envie d'écrire la dessus. A la limite, j'étais presque plus ému que les gens qui me rencontraient.

 

Petit à petit, dans l'écriture, des choses sont réapparues, des souvenirs oubliés de mon enfance et j'ai compris pourquoi je voulais être acteur, et pourquoi la reconnaissance est primordiale, pourquoi être reconnu dans la rue est quelque chose d'extrêmement important pour moi.

 

Le personnage de Victor est innocent, il dit les choses de manière très brutale, comme les enfants. Dans mon psychique à moi, cette fenêtre est tout le temps ouverte, cette inspiration est toujours présente. Autant, la première fois, pour Saluts et applaudissements " l’inspiration était venue dans la loge, autant à présent elle est permanente. On a tous une conversation avec soi-même, on est tous une conversation. "L'entretien que nous sommes" Hölderlin. Victor est celui avec qui je parle.

 

3/ En parallèle, toujours dans l'écriture, vous êtes en finalisation d'un scénario. Comment le présenter ?

 

C'est le prochain film d'Emmanuel Courcol, qui a écrit une dizaine des scenarii de Philippe Lioret. Nous sommes en co-écriture de son second long-métrage et nous venons de finaliser le scénario, qui sera produit par Agat Films.

 

Il s'agit d'un fait divers arrivé en Suède. Un directeur de prison décide de faire faire du théâtre à ses prisonniers, en montant « En attendant Godot ». Après avoir été jouée dans la prison, la pièce a beaucoup de succès dans toute la Suède, jusqu'à être interprétée au Théâtre Royal de Göteborg, où il arrive quelque chose d'assez étonnant. Il nous a fallu adapter l'histoire à la France, ce qui nous a permis de raconter plein d'autres choses.

 

Le tournage aura lieu sans doute fin 2018 ou début 2019. J'espère être présent au casting, mais je fais attention à ne pas mêler l'écriture et le jeu. On verra bien.

 

4/ Vous préparez également un seul en scène. Comment vous est venue cette envie ?

 

C'est un projet très important. A la suite de la mort de mon père, la perception que j'ai de la vie en générale a explosé. J'ai eu envie d'écrire la dessus. J'ai rédigé un tiers environ, ça marche bien. J'ai envie de venir parler de la vie, vue du côté de la mort, de manière extrêmement forte, extrêmement bouleversante parce que forcément "unique", forcément "intense". On pourrait dire que c'est une adaptation, au théâtre, de la pleine conscience.

 

J'y suis moi-même. J'y raconte comment la mort de mon père a tout changé dans ma vie. Comment j'ai tout changé. Mon rapport aux autres a changé, celui à ma femme et à mes enfants aussi. C'est quelque chose que j'attendais depuis toujours. Je comprenais que je vivais, que je faisais des choses intéressantes, parfois un peu moins... mais j'étais toujours un peu à côté.

 

Je pense que l'écriture sera finie en septembre ou octobre. Peut-être que je ferai avant des lectures partielles, je ne sais pas encore.

 

5/ Vous êtes aussi comédien. Quels sont projets dans ce sens ?

 

Toutes ces casquettes se rejoignent. J'ai décidé, moi Thierry, de ne plus faire dépendre mon activité des castings, des metteurs en scène, des réalisateurs. Moi-même je deviens producteur de mon propre métier, comme si j'avais décidé de monter ma propre boutique.

 

Pour revenir à votre question, Henri Helman a adapté un roman de Daniel Vaxelaire, « Chasseur de Noirs », qui raconte la vie des marrons, c'est à dire des esclaves qui échappaient à l'esclavagisme en montant dans les hauteurs de l’île de la Réunion.

 

De temps en temps, ils descendaient faire des razzias tout simplement pour survivre, pour manger. Ce film raconte comment la population blanche s'est organisée pour aller chasser et exterminer ces noirs-marrons. C'est un long métrage extrêmement important parce que c'est une partie de l'histoire française que l'on ne connaît pas beaucoup. Il y a un rôle pour moi.

 

6/ Pour finir, quels sont vos envies artistiques actuelles ?

 

De continuer à écrire ! Cela structure l'être intérieur que l'on possède tous, mais qu’on néglige la plus part du temps. Je suis en train d'ailleurs aussi d'écrire des conversations que peuvent avoir les gens un peu partout, dans la rue, dans le métro, à la boulangerie... J'ai un projet autours de cela. Pour témoigner aussi de la beauté des rapports entre les gens. Parce que personne ne le sait, mais les gens se disent de très belles choses entre eux. Je suis, en fait, étonné et amoureux des autres. Mon étonnement d’être au monde n’a pas de limite. Je le découvre en ce moment. Et puis revenir sur scène ou devant une caméra...le bonheur.

 

Merci, Thierry, pour votre disponibilité !

Publié dans Télévision, Théâtre

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Catherine Vranken évoque son actualité et ses projets artistiques !

Publié le par Julian STOCKY

 

Bonjour Catherine,

 

Quel plaisir d'effectuer cette interview en votre compagnie !

 

1/ Vous êtes actuellement en tournée, en France, en Suisse, au Luxembourg et en Belgique, avec la pièce « Au revoir... et merci ». La pièce sera diffusée le 26 février sur Paris Première. Quelles histoire y est racontée ? Quelles thématiques y sont abordées ?

 

Victor, 75 ans, décide, en revenant d'un enterrement, de lever le voile sur un tas de mensonges familiaux. Qui vont être assez terribles et qui vont aller en cascade d'informations, ce qui est assez drôle.

 

Il décide de tout balancer au risque de blesser. Il est très égoïste en faisant cela mais ça finit bien, malgré quelques petits clashs. J'aime bien l'idée, car, dans la vie de tous les jours, on devrait aussi faire cela, on devrait dire les choses importantes plus tôt.

 

Au début de la pièce, Victor va chez son fils, arrive par surprise et, sans le dire, a invité un couple d'amis de ce dernier. J'interprète la femme de ce couple, à qui il a aussi des choses à révéler.

 

Je joue donc une nana complètement candide, une sorte de Nabilla, une brune un peu écervelée, naïve mais très gentille, qui sort des bêtises toutes les cinq phrases. Je m'éclate, je fais beaucoup rire, j'ai des répliques qui sont un vrai régal, je m'amuse car je ne suis pas du tout comme cela dans la vie.

 

2/ D'un point de vue artistique, comment avez-vous abordé l'interprétation de ce personnage qui est, vous le disiez, très éloigné de vous ?

 

Pour la première fois de ma vie, j'ai passé plusieurs heures à regarder « Les Anges » et des programmes similaires. Je ne voulais pas en faire de trop sur scène, j'avais donc besoin de me conforter dans mon interprétation.

 

Je me suis dit aussi qu'il serait bien que je me concentre sur l'une des stars de ces programmes, j'ai choisi Nabilla. Même si Jeanne ne lui ressemble pas tout à fait, elle est plutôt candide, drôle, elle vit dans le monde des Bisounours.

 

3/ Selon vous, qu'est ce qui fait le succès de cette pièce ?

 

 

Dès la première, ce fut un succès. Il tient des têtes d'affiche, notamment Pierre Santini. On est une bonne bande, il y a une vraie cohésion, on rit tout le temps tous les cinq, dès les répétitions mais aussi dans le train. Du coup, ça fonctionne bien entre nous. On s'amuse, on y croit donc les gens y croient. Le déroulement est aussi très drôle, avec de bonnes répliques.

 

4/ Vous jouez en moyenne une fois par semaine. Cela implique-t-il une adaptation particulière, comparativement à d'autres pièces que vous pourriez jouer plus régulièrement ?

 

Nous faisons à chaque fois une italienne, pour ne pas oublier notre texte. Il faut travailler en amont aussi, afin d'être prêt le moment venu. La préparation diffère donc d'un spectacle joué tous les soirs.

 

5/ Dans les derniers instants juste avant de rentrer sur scène, quelles sensations prédominent en vous ?

 

Je suis comme une dingue. Dans cette pièce, je ne reviens que trente minutes après la procession de l'enterrement du début. A chaque fois d'ailleurs, on en rigole avec Roland, mon partenaire direct sur scène, on se dit que l'on a le temps de faire une sieste.

 

Je n'ai pas le trac. Pour moi, ce dernier va avec le manque de travail. Ce qui ne m'arrive pas car je suis au rasoir, je travaille énormément. J'ai besoin de vomir le texte, sinon je ne peux pas être mon personnage de Jeanne, je vais être Catherine qui cherche ce qu'elle a à dire. Donc je ne pourrais pas jouer correctement. J'ai la chance aussi d'avoir une très bonne mémoire.

 

Bref, je me sens heureuse, j'ai envie d'y aller. Par contre, lors des premières, j’ai toujours beaucoup le trac, je tremble … Il m'arrive aussi d'avoir des tracs liés à mes collègues, ce qui n'est pas le cas dans ce spectacle.

 

Le théâtre est mon saut en parachute à moi, j'y suis sans filet. C'est pour cela que la théâtre me passionne tant, plus que l’image, même si je serais ravie d’en faire aussi. Les planches nous emmènent dans l'émotion, dégagent une adrénaline que l'on n'a pas au cinéma car on peut refaire.

 

6/ Plus généralement, quels sont vos autres projets artistiques ?

 

 

J'en ai plusieurs … Une pièce tchèque, « Petite histoire de la folie ordinaire », absolument géniale, qui parle du mal être de l'humain. Quand je parle de cette pièce, je la résume avec une phrase de Einstein, « Est-ce moi ou les autres qui sont fous ? ». Nous l'avions déjà jouée à Paris et nous réfléchissons à participer au prochain Festival d'Avignon. Une captation a aussi été faite en novembre dernier.

 

Prochainement, j’espère jouer une autre pièce … Mon agent est en pleins pourparlers. C'est une pièce qui se passe dans un restaurant et mon agent aimerait un vrai cuisinier comédien en tête d'affiche.

 

En 2019, je vais repartir en tournée dans un autre projet, avec une chouette comédienne populaire. Mais je ne peux pas tout vous dévoiler pour le moment.

 

Au milieu de tout cela, pourquoi pas quelques jours de tournage pour le petit ou le grand écran.

 

Merci, Catherine, pour votre disponibilité !

Publié dans Théâtre

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La croisière ça use ! - Interview de deux des comédiens de la pièce

Publié le par Julian STOCKY

Bonjour Marie-Aline Thomassin, bonjour Eric Massot,

 

Merci de nous accorder un peu de votre temps.

 

1/ Vous êtes actuellement à l'affiche, aux côtés d’Émilie Marié et Lionel Laget, de la pièce « La croisière ça use ! » au théâtre Edgar. Pour commencer, sans tout en dévoiler, quelle histoire y est racontée ? Quels thèmes y sont abordés ?

 

Eric  : Je vais répondre en premier, malgré le fait que je sois d'une grande galanterie.

 

Marie-Aline  : C'est vrai, c'est d'ailleurs pour cela que tu réponds en premier.

 

Eric  : Je rentre en premier sur scène, je suis le loueur d'un bateau et je joue le rôle d'Antoine, un ancien GO du Club Med, un comique un peu ringard. Il est skipper sur un petit voilier, il a passé une annonce pour recruter trois filles qui feront avec lui la traversée de Tanger à Ibiza. Sur les trois, il espère au moins en « choper » une.

 

Mais il s'avère que la première est un homme, Alex, un petit malfrat un peu naïf et débile. Il y a aussi une adjudante chef de l'armée et une blondasse de télé réalité. Tous les personnages sont donc bien marqués. Ils cohabitent ensemble sur ce bateau, pendant cette traversée qui va s'avérer un peu catastrophique. Avec tous les ressorts du comique de situation du café théâtre et des mécaniques du comique en général.

 

2/ Comment présenteriez-vous votre personnage ? Quelles sont ses principales caractéristiques ?

 

Eric  : Je viens d'en parler et je suis très heureux de l'interpréter.

 

Marie-Aline  : Je suis adjudante chef dans l'armée de l'air mais j'ai déserté. Pour une raison que vous découvrirez certainement dans la pièce. J'ai un gros caractère, je suis un peu virile mais, en fait, j'ai un grand cœur. C'est un personnage un peu violent, un peu rentre dedans, en tout cas au premier abord.

 

Quant à Émilie, c'est la blondasse complètement idiote, de télé réalité.

 

Eric  : Faussement idiote je dirai.

 

3/ La pièce fonctionne bien, les rires sont nombreux. Justement, selon vous, quelles sont les clés de ce succès ?

 

Eric  : Cela vient et de l'écriture et du jeu des acteurs. On ne s’économise pas sur scène, c'est la loi de ce genre de théâtre.

 

Marie-Aline  : Emmanuelle Hamett, l'auteur, a su coudre sur cette trame là tous les ressorts d'une comédie populaire que les gens aiment bien en général. Ce décor de bateau plaît assez car ça change du salon bourgeois ou du canapé clic clac. Il y a une petite aventure sur ce bateau, qui est sympa, en plus du comique.

 

4/ Dans votre jeu, vous permettez-vous quelques petites adaptations libres, quelques improvisations pour surprendre vos camarades et le public ?

 

Eric  : Bien sûr. On en écrit tous les jours mais elles sont retirées :).

 

Marie-Aline  : On reste quand même relativement sages mais on se fait des petites blagues parce que c'est le genre de spectacle qui s'y prête, aussi parce que l'on a envie de s'amuser.

 

Eric  : Les gens adorent cela aussi. Il y a des fous rires entre nous, on essaie quand même de rester dans la trame mais, dès fois, on n'arrive plus vraiment à se contrôler.

 

5/ Juste avant de rentrer sur scène, quelles sensations et quels sentiments prédominent en vous ?

 

Eric  : On n'est jamais anxieux, à part Lionel :)

 

Marie-Antoine  : On est content, on a envie.

 

Eric  : On blague déjà entre nous, dans les loges. On s'entend très bien et on est content de se retrouver.

 

Marie-Antoine  : Pourtant, ce n'était pas gagné. Nous avons tous des caractères et des physiques épouvantables et, malgré cela, on s'entend bien.

 

Eric  : J'ai su m'adapter...

 

6/ Pour terminer, très simplement, que dire de plus aux lecteurs pour les inciter à venir vous voir sur scène ?

 

Eric  : Ce n'est pas cher. Cela vaut toutes les pièces avec les grandes stars, qui sont au moins le double de prix. Le théâtre Edgar est génial, à 132 places, avec un vrai plateau de théâtre, dans lequel on peut mettre un beau décor. Du coup, les premiers rangs se retrouvent très proches de nous, ils ont vraiment l'impression d'être dans la pièce. Je pense que c'est un plus.

 

Marie-Aline  : C'est vrai, il y a une magnifique proximité avec les artistes, un vrai partage.

 

Eric  : Sans oublier qu'ils pourront voir Marie-Aline Thomassin en vrai.

 

Marie-Aline  : Et Eric Massot torse nu dès le début. Je ne vous raconte même pas la fin...

 

Ce fut un plaisir de nous entretenir avec vous deux !

 

 

Publié dans Théâtre

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Tom Vallejo évoque son parcours et ses projets artistiques !

Publié le par Julian STOCKY

 

Bonjour Tom,

 

Quel plaisir d'effectuer cette interview en votre compagnie !

 

1/ Vous êtes un jeune artiste, vous avez eu quelques expériences depuis plus d'un an en courts métrages, en télévision mais aussi dans la photographie. De façon plus générale, qu'est-ce qui vous plaît dans votre quotidien artistique ?

 

Suivant les projets, différentes choses peuvent me plaire. Le modeling m'attire moins que l'acting, même s'il permet de rendre une bonne image de soi. C'est surtout l'acting que j'aime pratiquer. Depuis tout petit, j'aime m'évader de mon image, de ma peau pour me transformer en quelqu'un d'autre. Que ce soit au théâtre ou juste avec ma sœur et des copains, en se filmant pour le plaisir.

 

C'est aussi cela que j'ai aimé dans les différents rôles que j'ai pu avoir jusqu'à présent. En publicité ou sur un plateau. J'aime comprendre un nouveau personnage, j'aime réfléchir à sa façon d'être, j'aime adopter même dès fois des mimiques particulières, pour rentrer à fond dans le rôle.

 

2/ Entre ces différents domaines, êtes-vous plutôt attiré par un registre en particulier ? Ou est-ce un ensemble qui vous tente ?

 

J'aimerais vraiment essayer de trouver des rôles dans des longs métrages, c'est vraiment mon objectif. J'adore aussi la publicité, c'est assez intense mais souvent assez court, sur une journée. Mais on ne peut pas vraiment creuser le personnage.

 

3/ Le rythme est souvent soutenu sur un plateau de tournage. Du coup, quelle est votre méthodologie de préparation en amont ?

 

Avant chaque tournage, j'essaie d'avoir un ou deux jours off, pour me concentrer sur le rôle. Je m'entraîne tout seul, même pour un dialogue. J'enregistre la voix et les répliques de l'autre personnage pour me répondre à moi-même. C'est d'ailleurs assez drôle à voir d'un œil extérieur mais c'est ma façon d'apprendre mes textes.

 

J'ai toujours le stress en arrivant au casting, ce qui n'est pas le cas dans la vie de tous les jours. C'est sans doute lié au fait d'être évalué. Par contre, lorsque j'arrive sur un plateau, je sais que j'ai été choisi pour le rôle, je suis donc très décontracté. Ce qui me permet d'être très à l'écoute du réalisateur car j'aime beaucoup être dirigé. Ce qui ne me dérange absolument pas même si, dès fois, j'apprécie faire des propositions et être libre d'improviser.

 

Je fais aussi un peu de yoga pour vraiment essayer d'être le plus apaisé possible et le plus à l'écoute de ce que l'on va me demander d'être.

 

4/ Parmi vos premières expériences, en retenez-vous une plus que toutes les autres ?

 

Elles ont toutes été assez cool. L'un a été particulièrement sympa, j'ai tourné une publicité pour Eurosport. Au début, j'ai même eu du mal à y croire quand on m'a appelé. J'ai eu la chance d'aller à Budapest pour un week-end afin de tourner sur un circuit auto, ce qui fut une découverte. Il y avait une super équipe de production, avec du monde et des moyens. L'expérience a été très intéressante, d'un point de vue culturel mais aussi professionnel.

 

Sur le court métrage que j'ai fait récemment, c'était intéressant car j'ai eu plus de dialogues que d'habitude. Même si c'était avec des élèves qui sortaient de l'école, ils avaient le professionnalisme attendu et ce fut sympa de travailler avec eux aussi.

 

5/ Plus globalement, quels sont vos projets et envies artistiques actuels ?

 

En ce moment, j'essaie de retravailler ma bande démo. C'est vraiment mon objectif jusqu'à cet été, quitte même à travailler bénévolement. Pour de meilleures et plus vastes images, dans le but de trouver un agent qui me comprenne. Pas pour en trouver un par défaut, plutôt pour collaborer avec quelqu'un qui soit là pour moi, qui soit à mon écoute.

 

A long terme, j'aimerais avoir des petits rôles dans des longs métrages pour gravir les échelons.

 

6/ En parallèle, vous êtes depuis plusieurs années juge pour des compétitions de surf. De près ou de loin, retrouvez-vous des parallélismes avec vos cordes artistiques ?

 

Pour moi, ce sont deux choses très déconnectées, qui n'ont absolument rien à voir ensemble. Ce travail est top, je suis payé à voyager, à analyser une pratique qui m'est chère, qui est une passion. J'ai la chance de travailler dans ce milieu, de l'analyser et d'être payé pour cela. Cela me prend un peu plus d'une centaine de jours dans l'année, ce qui me laisse du temps pour me consacrer à ma carrière d'acteur.

 

Si, un jour, je vois que cette dernière commence à décoller, je mettrai sans doute l'autre carrière en stand-by.

 

Aujourd'hui, jongler avec les deux est top pour moi, cela me fait décrocher un peu d'un milieu puis de l'autre. Je n'ai pas la même continuité dans ma vie, j'ai donc une certaine stabilité vis à vis de cette instabilité.

 

7/ Pour terminer, très simplement, que peut-on vous souhaiter pour la suite ?

 

De bonnes rencontres qui peuvent faire évoluer ma carrière. Aussi la possibilité de m'exprimer devant une caméra sur un long métrage, ce qui serait top, pour montrer aux gens ce que je vaux.

 

Merci, Tom, de nous avoir accordé un peu de votre temps !

Publié dans Télévision

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Noémie Bousquainaud évoque sa nouvelle pièce de théâtre !

Publié le par Julian STOCKY

 

Bonjour Noémie,

 

Merci d'avoir accepté de répondre à quelques questions pour notre blog.

 

1/ Vous êtes, chaque vendredi soir à 21h 30, sur la scène du Théâtre de Dix Heures, avec la pièce « Les gens heureux ne tombent pas amoureux ». Très simplement, quelle histoire y est racontée ?

 

C'est une comédie dramatique. Il y a vraiment un mélange des deux qui est assez surprenant. Théo, qui a eu un accident de la route, se retrouve à l'hôpital. Il y rencontre son infirmière, Elsa et tous les deux mettent en place un plan.

 

En fait, Théo se rend compte, au travers de cet accident, qu'il a raté sa vie, peut-être parce qu'il était tellement amoureux de sa femme, Solange Brémont, une grande journaliste du 20h que, du coup, il a fait passer toute sa vie et sa carrière après elle. La manigance entre Théo et Elsa vise à faire croire à Solange qu'il est amnésique en sortant du coma. S'en suivent plein de retournements de situation et de manipulations de la part de sa femme. On se sait pas qui manipule le plus l'autre dans cette histoire de trio amoureux. Ce sont trois visions de l'amour et de la vie qui s'affrontent. 

 

2/ Comment présenteriez-vous votre personnage ? Quelles sont ses principales caractéristiques ?

 

Commençons par Théo, joué par Yannick Schiavone, qui est aussi le metteur en scène de la pièce. Solange est interprétée par Constance Pizon.

 

 

Elsa, mon personnage, est une infirmière un peu femme enfant. C'est un adulte qui a totalement gardé son âme d'enfant, elle est très à l'écoute et, en même temps, elle a un côté futile. Parfois, elle dit des énormes bourdes, mais elle est loin d'être bête. Pour le coup, on pourrait croire que c'est la moins intelligente des trois, les deux autres ayant fait des études de journalisme et étant dans la haute société. Mais, au final, c'est peut-être elle qui a le meilleur sens du bonheur et qui est la plus heureuse des trois.

 

3/ Selon vous, quelles sont les clés de réussite de cette pièce ? Pourquoi attire-t-elles les spectateurs ?

 

Dans le théâtre en général, et surtout dans le privé, les pièces qui plaisent le plus en ce moment sont celles de boulevard. Parce que les gens ont besoin de se divertir.

 

Nous jouons une comédie dramatique, c'est quand même un risque, surtout en autoproduction. Cette quête du bonheur que nous mettons en avant plaît. Je pense que cela parle à tout le monde. Se dire qu'il faut être heureux aujourd'hui, avant qu'il ne soit trop tard, fait écho aux gens dans la salle. C'est le message que l'on fait passer dans cette pièce. Il ne faut pas passer à côté de sa vie:)

 

On nous a dit, cela nous a fait extrêmement plaisir, que la pièce est écrite un peu comme un film de Pedro Almodovar. Avec ces personnages de femmes qui sont très forts, cet homme au milieu, sur une histoire dramatique avec aussi plein de passages très marrants. Parce que la vie, c'est cela  : même quand tout va mal et que c'est la catastrophe, il se passe parfois des choses très marrantes. En fait, la vie reprend toujours le pas sur les événements.

 

Les gens se laissent surprendre, ils rigolent au début de la pièce, se font ensuite prendre dans l'histoire, sans savoir comment elle va se finir tellement il y a de rebondissements, avant d'être, à la fin, très émus. Je pense que ce mélange leur plaît.

 

4/ Vous êtes sur scène une fois par semaine. D'un point de vue artistique, cela implique-t-il certaines adaptations par rapport à des pièces jouées plusieurs jours de suite ?

 

C'est un vrai challenge de jouer hebdomadairement. Même si je joue la pièce depuis plus de trois mois, chaque date est un peu comme une première pour moi. Comme il s'agit d'une création, on a ce bonheur de pouvoir changer, modifier, améliorer. On a beaucoup pris en compte les retours des gens. Notre metteur en scène est très ouvert à cela, c'est un bonheur d'exercer notre travail de comédien dans ces conditions.

 

A chaque fois, c'est une pression. On a envie d'être les meilleurs. On ne peut pas se rattraper le lendemain, il faut attendre une semaine avant de rejouer.

 

5/ En parallèle, vous avez lancé il y a peu votre chaîne Youtube. Que dire sur cette autre aventure artistique ?

 

J'aime énormément l'humour et, dans ma vie de comédienne, je ne suis pas énormément embauchée pour jouer tant de personnages humoristiques que cela. A part dans « Groland », depuis dix ans. C'est l'une des rares émissions qui reste à la télévision française dans laquelle on peut se moquer de tout et n'importe quoi. Il y a une vraie liberté en fait. Je trouve assez jouissif pour un acteur, par le biais de l'humour, de faire passer des messages, de se moquer de tout, de rire de tout. Pour moi, c'est une vraie liberté de pouvoir faire cela.

 

A côté de cela, je suis très friand des vidéos Youtube, je suis Norman depuis le début, Natoo aussi. J'écrivais aussi beaucoup de petits sketchs. Ce qui m'a incité à développer ma propre chaîne. L'énergie de la création de la pièce m'a donné des ailes. Un comédien est créateur aussi, j'avais besoin de retrouver ce souffle de la création, de faire moi-même des choses, de créer, d'écrire, de réaliser et de me mettre en scène moi-même. J'ai eu cette envie de renouveau.

 

Je me suis rendue compte que le plus important est l'envie de faire, plus que les contraintes matérielles. J'ai eu la chance de collaborer avec des artistes qui ont, bénévolement, tout de suite accepté. Dans la communauté Youtube, il n'y a pas de clivage. Les gens sont sympathiques et disponibles. Citons par exemple Jhon Rachid ou encore Melha Bedia.

 

Ce fut un plaisir, Noémie, d'échanger avec vous !

 

 

LES GENS HEUREUX NE TOMBENT PAS AMOUREUX tous les vendredis 21h30 au théâtre de dix heures à Pigalle : Lien billet reduc : 
 
LA CHAÎNE DE NONO sur YouTube :

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Caroline Bourg revient sur son parcours et évoque ses projets !

Publié le par Julian STOCKY

 

Bonjour Caroline,

 

Merci d'avoir accepté de répondre à quelques questions pour notre blog.

 

1/ Vous êtes une artiste aux multiples casquettes et aux nombreuses expériences. De façon générale, qu'est-ce qui vous plaît dans votre métier ? Qu'est-ce qui vous attire dans votre quotidien artistique ?

 

On ne peut pas proprement parler de « quotidien » dans ce métier… C’est assez paradoxal car cette incertitude du lendemain m’électrise, mais en même temps m’angoisse. Pouvoir faire de la télé, puis le lendemain du cinéma ou du doublage, et le mois suivant du théâtre… me permet de changer de « peau » constamment. Il n’y a pas de routine, ce n’est jamais la même chose. Même si c’est rassurant, je ne pense pas que je serais capable d’aller tous les jours au bureau et de toujours travailler avec les mêmes personnes… J’ai besoin de couleurs et de folies dans ma vie ! C'est aussi l'occasion pour moi de rencontrer plein de gens différents. Je suis quelqu'un qui aime énormément l’Autre, ce métier me comble aussi dans ce sens.

 

2/ Retrouvez-vous certains liens et quelques parallélismes entre ces différents registres ? Ou sont-ils vraiment déconnectés les uns des autres ?

 

Je ne pense pas qu'ils soient déconnectés, ils sont tous liés. Les techniques de base sont communes, au niveau du travail de la diction par exemple, mais les émotions sont différentes. Que ce soient celles données ou celles procurées. Ce sont aussi des plaisirs différents…

 

Au théâtre, le retour du public est immédiat. Je suis montée sur scène en 2009, au Rive Gauche et c'était incroyable… Tous les soirs, je finissais en larmes quand j'entendais les « Bravo » dans la salle. Pouvoir recevoir tant d'amour d’un seul coup c’est une sensation incomparable.

En télévision, l'effet est retardé. Quand les gens me reconnaissent dans la rue, viennent me voir, me disent qu'ils m'apprécient car ils m'ont vu dans tel ou tel programme, il s’est parfois passé plusieurs mois. Néanmoins c’est toujours agréable car ça signifie que j’ai bien fait mon travail.

Le doublage est pour moi l’exercice qui demande le plus de compétences techniques, et qui est le plus confidentiel.

 

Dans ces trois domaines, la sincérité et la générosité sont mes principaux axes de travail.

 

3/ Êtes-vous attirée par un domaine plus particulièrement ? Ou est-ce l'ensemble qui vous plaît ?

 

J'aime tout. Je ne saurais pas choisir car « choisir c’est renoncer »… et je déteste renoncer ! Même si, évidement, l'art « suprême » serait le théâtre. Bizarrement, je traque le plus en doublage, c'est peut-être ce que je maîtrise le moins. Il faut être ce que l'on voit à l'image, incarner et habiter le personnage, la personne qui n'est pas soi… et ce seulement avec sa voix ! J'ai peur de ne pas être au niveau du talent de la comédienne que je double.

 

Au théâtre, le trac est différent, il est incroyablement haut avant d'entrer sur scène mais, dès que l'on passe le rideau, ça y est, c'est parti pour une heure et demie pendant laquelle on n'a pas le droit d'avoir le trac. En télévision et au cinéma, je n'y ai pas le trac, je m'amuse… car je sais que si je me trompe, je peux recommencer.

 

Non vraiment, je suis incapable de choisir ! A chaque domaine son plaisir, ses avantages et inconvénients.

 

4/ Spontanément, retenez-vous une expérience plus que toutes les autres, qui vous aurait encore plus marquée ?

 

Deux expériences me viennent à l'esprit, en l'occurrence les films que j'ai faits avec Laurent Jaoui. Le premier était « La maison Dombais et fils », avec Christophe Malavoy. Il y avait un casting incroyable, aussi Pierre Santini, Déborah François, Marie-France Pisier, Nicolas Briançon. C'était mon premier film d'époque et j'ai adoré porter des corsets. Je suis un peu masculine et je sais que Laurent était désespéré de me voir arriver un peu brute de décoffrage. Et puis, je passais dans les loges mettre mon costume du XVIIIè, de grosses robes, je me transformais complètement car le corset m’obligeait à me tenir très droite. Du coup, je dégageais complètement autre chose. J'avais vingt-six ans et cette expérience est vraiment ancrée en moi car j'ai approché ce grand monsieur qu'est Christophe Malavoy. J'ai énormément d'amour pour cette personne, d'une générosité incroyable, un grand comédien.

 

Le deuxième film a été « Cent pages blanches », l'adaptation du roman de Cyril Massarotto. J'en parle beaucoup et souvent encore. J'ai lu le livre en 2009, j'en suis tombée amoureuse, j'ai contacté l'auteur et lui ai fait part de mon envie d'en faire un film. Laurent en a fait l’adaptation et m’a confié le rôle de Julia, qui me ressemblait sur pas mal de points à l’époque.

 

Plus récemment, j'ai tourné dans un court-métrage en Italie, « L’Orlo » (L’ourlet), pour lequel je viens de décrocher le prix de la meilleur actrice au SMR 13 Film Festival.

Je dis souvent que mon coeur appartient à l’Italie, et ce film m’a permis de tourner pour la toute première fois dans une langue qui n’est pas la mienne, dans mon pays d’adoption… j’en garde un souvenir ému.

 

5/ Face au rythme parfois soutenu sur les plateaux de tournage, quelle est votre méthodologie de préparation en amont, pour ensuite être aussi disponible que possible pour le réalisateur ?

 

Tout dépend du projet…

 

Quand j’ai peu de temps pour préparer un personnage, ou quand le rythme est très soutenu, en terme de textes à apprendre par exemple, j’essaie de le tirer le plus à moi, de lui prêter mes expériences et mes émotions. J’ai la chance d’avoir une très bonne mémoire. La veille au soir, je relis plusieurs fois mes répliques, ou je retrouve mes camarades pour répéter les scènes du lendemain. Quand c’est possible, je prends des libertés avec le textes, afin de me le mettre plus facilement en bouche. J’apprends également, mes textes « à blanc », c’est à dire sans intention et sans émotion, afin que le réalisateur puisse m’indiquer la direction qu’il souhaite donner à mon personnage et à la scène.

 

Parfois, il y a des rencontres organisées avec le réalisateur et les autres acteurs avant le début du tournage. Je l'ai fait récemment sur « Alice Nevers » où j'ai effectué des lectures avec Gilles Alma et Stéphan Kopecky, le réalisateur. Se rencontrer avant permet de travailler plus sereinement et permet de ne pas être surpris sur le plateau, de ne pas découvrir la scène et son partenaire.

 

Quand j'ai plus de temps, j'aime construire mon personnage selon la méthode Stanislavski, où l'on crée tout un passé au personnage, en partant de son enfance jusqu’au jour de l’action en elle même. On essaie de comprendre pourquoi il en est arrivé là, pourquoi il réagit ainsi, quelles sont ses passions, ses peurs, etc…

C'est un vrai luxe.

 

Je me souviendrai toute ma vie d’une phrase de mon professeur de théâtre, Dominique Viriot : « Sur un plateau, tu la fermes et tu obéis au réalisateur ». Ca m’est resté… En tournage, je suis très énergique et j’aime rire, c’est ma façon de me concentrer… mais j’ai une vraie discipline, il n’y pas plus gérable que moi et j’appelle toujours mon réalisateur « chef » :)

 

6/ De façon plus générale, quels sont vos projets et envies artistiques actuels ?

 

J'aimerais bien retourner au théâtre, la scène et le contact avec le public me manquent. Je suis une grande sensible et l'amour des spectateurs me nourrit. Si je fais ce métier, c'est parce que j'ai un grand besoin de reconnaissance et d'affection, il n'y a rien de mieux que la scène pour ça. C'est une vraie drogue.

 

J'ai envie de beaux projets, de jolies choses, de faire mon métier chaque jour. Je n'aspire pas à une reconnaissance éternelle, ce serait trop prétentieux. Je voudrais juste faire mon métier toute ma vie, le faire bien et me dire, quand je rencontre quelqu'un dans la rue qui m'a reconnu, que j'ai pu modestement lui apporter un peu de bonheur grâce à mon travail.

 

Ce fut un plaisir, Caroline, d'échanger avec vous !

Publié dans Télévision

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Agnès de Tyssandier nous présente sa riche actualité artistique !

Publié le par Julian STOCKY

 

Bonjour Agnès,

 

C'est un plaisir de vous retrouver pour ce nouvel entretien !

 

1/ Vous avez récemment développé une nouvelle série, que vous avez créée, écrite, interprétée et produite. Deux formats de trois minutes trente ont déjà vu le jour. Sans tout dévoiler, quel en est l'esprit général ? Quels thèmes y sont abordés ?

 

C'est une série dont j'ai eu l'idée il y a quelques mois. Je l'ai ensuite posée sur le papier pour voir ce que ça pouvait donner. Cela faisait longtemps que j'avais envie de réaliser, j'en ai profité pour franchir le pas. Je supervise aussi le montage. Ce fut une expérience formidable, qui m’a beaucoup appris.

 

Cette série parle des réseaux sociaux, de l'un d'entre eux en particulier. Je ne peux pas trop en dévoiler car nous sommes en finalisation du projet. Nous démarchons des productions actuellement. Pour vous éclairer un peu quand même, je peux vous dire que nous mettons en avant les travers des gens sur les réseaux sociaux. Donc les personnes qui s'y inventent une vie, celles qui vont les utiliser pour faire leur communication et leur publicité, celles qui y gagnent leur pain quotidien. Bref, nous montrons les aspects positifs comme négatifs, de façon comique et parfois assez grinçante.

 

Le récit est porté par quatre personnages, assez hauts en couleurs, chacun bien défini avec un profil type. Nous connaissons tous une personne du même acabit… C’est ainsi que s'entremêlent des aventures et des péripéties qui permettent de pointer du doigt les travers de la société actuelle.

 

2/ Quelles ont été vos sources d'inspiration pour le développement ? Pourquoi ce thème ci précisément vous tenait il à cœur ?

 

Mes sources d'inspiration sont quotidiennes, depuis très longtemps. Je pense à Facebook, Instagram, Twitter, les réseaux sociaux en général. On y voit un peu de tout et n'importe quoi. Des choses très intéressantes aussi. J’aime suivre certaines personnes attentivement, celles qui véhiculent des messages ayant du sens, qui poursuivent une cause. On a pu voir des buzz qui ont permis une prise de conscience. Par exemple, avec le hashtag « Balance ton porc » les langues se sont déliées. A contrario, cela peut prendre aussi des proportions anormales et abusives.

 

J'ai eu envie d'en parler car je trouve que c'est un outil formidable mais qui peut aussi être très destructeur. Les gens s’en servent pour rêver leur vie, pour communiquer, pour se faire de la pub, pour partager leur quotidien ou pour cracher sur la société. Cette liberté d’expression est formidable mais tout est allé tellement vite qu’on ne sait pas encore trop gérer ces outils technologiques. Je trouvais intéressant de parler de personnes qui se servent d’un réseau social pour assouvir leur quête d’une reconnaissance universelle.

 

Ce sujet que je trouve intéressant n'a pas encore été trop traité non plus. Je pense qu'il y a une vraie thématique et que l'on peut créer un projet autour de tout cela, ce à quoi je me suis attelée.

 

3/ Selon vous, qu'est-ce qui fera le succès de ce programme ? Pourquoi plaira-t-il aux gens qui le regarderont ?

 

C'est un projet qui récupère pas mal de références générales, tout le monde peut soit se reconnaître sinon reconnaître quelqu'un de son entourage dans les personnages de la série ou dans les sujets abordés. C'est aussi une série qui peut se voir sous couvert de comique, elle peut paraître assez légère, marrante mais dans le fond la satire n’est jamais loin.

Je pense que chaque épisode peut faire écho à chacun, intérieurement.

 

4/ Où en êtes-vous actuellement dans le développement de ce projet ? Où aimeriez-vous l’amener ?

 

Nous avons tourné en décembre les deux pilotes et nous finalisons actuellement le montage du deuxième. Pour le présenter d'ici peu à des productions.

 

Le but serait de vendre cette série, de toucher pourquoi pas une chaîne télé qui puisse le diffuser à des heures de grande écoute. Aussi des productions pour en faire une série sur le web. Si les productions ne veulent pas se lancer dans l'aventure, je chercherai des investisseurs particuliers. Sinon, je démarcherai des marques et des sponsors publicitaires pour continuer l'aventure, ou alors, quoiqu'il en soit, nous poursuivrons avec toute l'équipe, en faisant de notre mieux, comme en décembre dernier, avec des personnes motivées et bénévoles, qui permettent au projet de continuer à avancer.

 

5/ En parallèle, vous participez actuellement au développement d'un collectif d'artistes. Que dire sur cette autre nouvelle aventure ?

 

Nous nous sommes rendus compte, avec Fabien Ara, un ami comédien, qui vient de réaliser son premier court métrage, que l'union fait la force. Nous le savions depuis longtemps mais cela nous a sauté aux yeux récemment. Il fait d'ailleurs partie des comédiens de ma nouvelle série et m'avait aussi aidé dans la relecture des textes.

 

On a envie de créer un collectif avec d'autres personnes, sept ou huit artistes, afin de s'épauler les uns les autres sur nos projets personnels ou en créer ensemble. Cela peut être un court métrage, une pièce de théâtre ou une série télé. Et puis pourquoi pas petit à petit, grandir et développer des projets de plus en plus importants. Mais bon, chaque chose en son temps…L’idée, avant tout, est l'entraide.

 

6/ Le projet est en phase de démarrage. Sous quel délai ou à quelle période aimeriez-vous en avoir une forme plus aboutie ?

 

Dans l'idée, on aimerait d'ici fin février avoir réuni toutes les personnes. Nous souhaiterions y avoir des comédiens, des réalisateurs mais aussi des membres de productions. Pour commencer à se réunir, pourquoi pas un soir par semaine, afin d'établir un plan de travail en fonction des projets qui avancent.

 

Merci Agnès pour ce nouvel échange !

 

Publié dans Télévision

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