Isabelle Rochard : passions, projets, envies - elle aborde tous les sujets !

Bonjour Isabelle,
Merci d'avoir accepté de répondre à quelques questions pour notre blog.
1/ Vous faites partie depuis quelques années de l'association théâtrale « Le jardin fleuri ». Pour commencer, comment présenter cet organisme ?
« Le jardin fleuri » est une association que nous avons créée à plusieurs en 2000. C'est un cours de théâtre pour des enfants, des adolescents, des adultes, à Vincennes. Tout se déroule dans un bon esprit, sans jugement ni compétition. C'est primordial pour moi. Il y a une très bonne ambiance, on s'amuse énormément.
Les enfants commencent à quatre ans et les cours sont organisés par tranches d'âge. Nous travaillons beaucoup sur les émotions, c'est une priorité pour moi. Il n'y a pas de méthode particulière mais plusieurs car j'estime qu'entrer dans une seule méthode est réducteur. Je préfère travailler à l'instinct, sans jugement comme je vous le disais. J'essaie de me servir de la personnalité des gens pour les porter, pour les faire s'épanouir, le tout sans prétention. Chez les enfants, cela leur permet de se libérer quand ils sont très timides, de se canaliser quand ils sont un peu trop dissipés. Chez les adolescents, ça permet de gommer pas mal les complexes. Chez les adultes aussi d'ailleurs car ils ont énormément de barrières. Je leur apprends justement à casser ces barrières, à se fragiliser en quelque sorte, sans non plus tomber dans l'excès parce qu'il faut quand même garder une certaine force. Ils apprennent à s'ouvrir, à ouvrir leur cœur, en laissant leur mental de côté, à être vrai, à ne pas rechercher à faire des effets mais à se servir de leur personnalité pour se libérer. On fait aussi beaucoup d'improvisations et énormément d'exercices sur le respect des autres, sur l'écoute, sur le corps, sur la gestuelle, sur l'espace, et bien d'autres choses... On aborde des textes classiques, modernes, comiques, dramatiques et pour cela aussi je leur laisse le choix, bien que je les guide évidemment.
Chez les plus jeunes, les performances scolaires sont souvent améliorées et chez les adultes, prendre la parole en public devient plus facile car la confiance en soi est beaucoup plus forte.
Petit à petit, au fur et à mesure de l'année, on travaille de plus en plus sur les textes pour arriver à un spectacle dans une superbe salle à Vincennes, c'est un peu la cerise sur le gâteau, l'aboutissement d'heures de travail et de plaisir partagé. Sans vanter mes élèves, on les prend souvent pour des professionnels, c'est un bonheur aussi pour moi.
2/ Comment vous est venue l'envie de monter cette école ?
Je suis comédienne depuis très jeune, j'ai fait beaucoup de télé, de cinéma, de théâtre et de radio. Mais ce n'est pas toujours évident de vivre de ce métier. A côté de cela, j'étais mannequin et j'ai fait pas mal d'événements en tant qu'hôtesse aussi. Lorsque j'ai eu un bébé, je n'ai pas voulu lui faire subir la galère de comédien qui, moi, me convenait très bien. Ça peut paraître étrange mais j'appréciais cette incertitude de tous les jours... Ne pas savoir ce qui va se passer est une sorte d'aventure quand on est artiste, ce que j'aimais beaucoup. Mais, pour elle, je ne pouvais pas.
Comme j'aimais beaucoup donner des cours de théâtre, j'ai mis mon métier de comédienne en stand-by et nous avons ouvert cette école. C'est devenu une vraie passion et j'ai été, en quelque sorte, victime de mon succès car j'ai énormément d'élèves et j'en suis très heureuse. Du coup, c'est un peu plus compliqué pour moi de m'investir dans mon métier de comédienne. J'aimerais beaucoup pouvoir faire les deux mais ce n'est pas toujours évident de les concilier.
3/ En quoi, au quotidien, cette passion vous épanouit-elle, d'un point de vue artistique ?
Donner des cours, c'est quelque part jouer aussi. On transmet une passion, des émotions. C'est une sorte de laboratoire, on recherche en permanence et on remet tout en question... Je demande toujours aux élèves de faire des propositions de jeu car c'est important de ne pas les manipuler comme des marionnettes et de leur laisser une belle liberté. J’adore voir ce qu'ils peuvent me proposer et les voir évoluer, cela m'apporte beaucoup. C'est un échange quelque part, c'est quelque chose d'extrêmement gratifiant et passionnant. L'enrichissement existe des deux côtés.
4/ Pour la suite, aimeriez-vous développer cette association encore davantage ?
Non, volontairement je veux que cela reste à l'échelle actuelle, c'est-à-dire à une échelle humaine. Je ne veux pas que cela devienne une usine, je souhaite que cela reste artistique. C'est pourquoi, quand il y a trop d'élèves, je fais des listes d'attente plutôt que d'ouvrir d'autres cours et d'engager des gens. Pour moi, c'est vraiment artistique avant tout, et non pas commercial.
5/ Vous évoquiez vos expériences de comédienne. Spontanément, retenez-vous un moment en particulier, plus que tous les autres ?
Beaucoup m'ont marqué, bien sûr. Mais peut-être ma première expérience de comédienne à la télé. J'étais très jeune et c'était très impressionnant pour moi car c'était avec Michel Galabru. J'ai tourné neuf émissions avec lui en quelques jours, cela m'a formé quelque part, c'était une sublime expérience et j'en garde un souvenir extraordinaire. En plus, Michel Galabru était une personne très simple et très gentille et il m'a mise en confiance.
C'était une très belle expérience.
6/ Pour faire le lien entre ce parcours et l'association, en quoi vos expériences d'artiste vous aident au quotidien dans l'association ?
Je ne conçois pas pouvoir donner des cours de théâtre sans avoir une expérience de comédien. Je sais que certains le font mais je trouve que c'est malhonnête. Quand on se dit professeur de théâtre, c'est que l'on est capable de transmettre un certain savoir, donc de se servir de son expérience pour apprendre à des jeunes et des moins jeunes.
Le fait d'être comédienne, d'avoir joué, de savoir ce qu'est le métier me permet de transmettre cette expérience. Sans mon parcours, je ne m'en serais pas senti le droit.
7/ L'association représente une charge de travail importante. Pour autant, d'un point de vue plus personnel, quelles sont vos envies artistiques pour la suite ?
J'aimerais autant refaire du théâtre que de la télé. Si des propositions se présentent à moi, bien évidemment je sauterai sur l'occasion les deux pieds joints, sans hésiter parce que j'adore cela. Le fait d'avoir repris les tournages pour le prime sur TMC « Les Mystères de Noël » a été une expérience extraordinaire pour moi et un bonheur fabuleux, cela m'a épanoui.
Je ne fais plus la recherche par moi-même, par manque de temps mais si j'ai d'autres propositions, ce sera une grande joie pour moi bien entendu.
8/ Pour terminer, que peut-on vous souhaiter pour la suite de votre parcours ?
D'allier peut-être les deux. De continuer les cours de théâtre que j'adore et que je n'ai pas du tout l'intention d'arrêter car, vraiment, c'est une passion. Et de reprendre les tournages ou le théâtre car mon expérience récente m'a vraiment redonné l'envie. Concilier les deux, tout en continuant à écrire, pratiquer tous ces arts que j'adore.
Ce fut un plaisir, Isabelle, de nous entretenir avec vous !