Guillaume Faure : parcours, passions, projets - il aborde tous les sujets !
Bonjour Guillaume,
Merci de nous accorder un peu de votre temps !
1/ Vous êtes un artiste aux multiples talents et aux nombreuses expériences, notamment sur scène, au cinéma, en télévision, en musique, mais aussi dans la réalisation et les voix off. Qu'est-ce qui vous plaît tant dans l'exercice artistique ?
C'est, avant tout, la possibilité que cela me donne de m'exprimer. On est tous complexes, on a tous de multiples facettes que l'on ne peut pas, que l'on ne veut pas exprimer au quotidien. Très clairement, mon métier le permet.
On me distribue souvent sur des rôles de mecs pas forcément super sympas. Je sais que j'ai cela en moi et je suis assez à l'aise avec ça dans mon métier. Cela me plaît beaucoup, probablement parce que je ne me l'autorise pas dans la vie.
Il y a également le rythme de vie. Je suis certes dépendant de plein de choses, notamment du désir des autres mais j'ai une certaine liberté. Je suis libre d'accepter, de refuser, de créer, de choisir mon entourage. Il y a forcément des avantages aux inconvénients et vice versa.
2/ Retrouvez-vous certaines complémentarités entre ces différents domaines ?
Si je n'avais pas fait de piano et de musique de manière générale, je n'aurais pas fait de théâtre, j'en suis absolument convaincu. En tant que comédien, la musique a été justement très importante. Principalement en France, on retrouve souvent l'idée que ce n'est pas vraiment un métier. Même certaines personnes du milieu le pensent, imaginant qu'un physique peut suffire. J'ai eu la chance de ne jamais aborder mon métier de cette façon là, grâce au piano qui m'a montré que, sans un travail acharné, on n'avance pas.
3/ Êtes-vous davantage attirée par un exercice en particulier ou est-ce la diversité et la complémentarité qui vous attirent le plus ?
J'aime produire quelque chose de manière globale, l'écrire, le réaliser, le jouer. Aujourd'hui, je me sens plus acteur que musicien.Je me bats au quotidien pour mon métier, mais il y a des fils rouges qui traversent les mois et les années. Cela peut être la musique, l'écriture.
4/ Retenez-vous un expérience plus qu'une autre ?
Je suis parti il y a quatre ans tourner un film aux Philippines avec un réalisateur américain. Cette expérience a été marquante à plein de niveaux. Je ne savais pas trop dans quoi je m’embarquais, cela a été fait de manière un peu originale.
Nous étions vraiment au fin fond des Philippines (nous avons mis 52 heures pour rentrer). Là-bas, j'ai rencontré un réalisateur complètement hallucinant, Max Makowski, avec un charisme, une intelligence, une culture très impressionnants.
Nous avons commencé à tourner un film dans le sens chronologique, ce qui est très rare, en impro, avec des informations qui nous étaient données sur la séquence à venir au mieux la veille. Je ne connaissais, en tant qu'acteur, que ce qu'était censé connaître mon personnage, par rapport aux actions et aux autres comédiens qui incarnaient les autres rôles.
Artistiquement et d'un point de vue comédie, c'était hallucinant à jouer. D'autant plus que les acteurs étaient les cadreurs, avec des prises qui duraient parfois une heure et quart. Toute la production mettait les comédiens dans une situation où, si notre personnage n'était pas censé connaître ce lieu, nous n'avions pas accès au décor avant la séquence. On découvrait donc les choses au fur et à mesure.
Cela a posé quelques problèmes avec certains acteurs sur place. Non seulement c'était dingue artistiquement parlant mais tout ce qui s'est passé autours de ce film dans la vie était encore plus incroyable. Je me suis retrouvé en hélicoptère à essayer de sauver une personne au milieu de l'océan qui avait tenté de se suicider.
Nous avons rencontré tellement de problèmes que, au bout de trois semaines, nous avons dû rentrer en France le temps que les aléas soient réglés. Pour revenir en théorie un mois après… pas une minute n’a été tournée depuis.
Émotionnellement, professionnellement, artistiquement, les rencontres faites, j’ai été très marqué. Il n'y a que ce métier pour vivre des choses aussi hallucinantes.
5/ Plus généralement, quels sont vos projets et envies artistiques actuels ?
Je tourne la saison 5 de « Chérif » pour France 2. Mon personnage est semi récurrent. Je tourne également en ce moment dans le prochain long-métrage d’Alex Lutz.
Il y beaucoup de types de productions différentes, certaines très carrées, sans surprises où l’on retrouve des personnes avec lesquelles on a déjà travaillé, on est un peu en terrain connu.
Et puis à l'inverse, j'ai été contacté par un jeune réalisateur français Matt Beurois qui s'installe aux États-Unis pour un film de zombies en Anglais produit un peu « à l'arrache ». Le tournage débute mi-juin. Mon personnage n'est pas français, ce qui sera un beau challenge. C’est typiquement le genre de tournage qui réserve des surprises, c’est très excitant.
J'écris actuellement un long-métrage, mais je ne vais pas trop m'avancer dessus. C'est une chouette histoire, très originale dans le paysage cinématographique français.
Ce fut un plaisir, Guillaume, d'échanger avec vous !