Anny-Claude Navarro, artiste aux multiples talents, nous présente son one-woman show !
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Bonjour Anny-Claude,
Merci de nous accorder un peu de votre temps pour répondre à quelques questions pour le blog !
1/ Vous êtes actuellement sur scène, chaque jeudi soir, au Théâtre Popul’air du Reinitas, avec votre one-woman show « Anny-Claude Navarro en a sous la jupe ». Quel en est son contenu ? Quelles thématiques y sont abordées ?
C’est une thématique hyper féministe. J’ai pris le parti de parler de plusieurs sortes de femmes. Au travers de nombreux personnages, je montre la différence, aujourd’hui en 2016, de ce qu’elles peuvent vivre.
Je fais une sorte de crescendo sociétal. J’évoque les personnes âgées en maison de retraite, je joue aussi une clocharde, deux catégories peu mises en avant par ailleurs. Mais aussi une directrice marketing qui vit le sexisme ordinaire tous les jours. Sans oublier les mères de famille, débordées, qui sont en couple mais qui s’ennuient. Elles critiquent celles qui sont célibataires, mais qui sont elles-aussi dans cette même situation d’ennui.
Ce spectacle est un constat sociétal de la place des femmes dans le monde actuel. Je termine d’ailleurs par une petite surprise, mais je ne peux pas vous en dire plus. Pour cela, il faut venir voir le spectacle.
2/ Comment vous est venue l’envie d’aborder ces sujets-là sur scène ? Quelles ont été les sources d’inspiration ?
Les humoristes féminines racontent bien leur vie. En évoquant leur propre personne et leurs enfants. Du coup, je voulais parler, par le biais du rire, de ceux dont on ne parle jamais. C’est un peu de l’humour noir. Notons d’ailleurs que je suis présente dans chacun des sketchs.
La vie est ma principale source d’inspiration. Ainsi que les gens et ce que je voie autours de moi. Je ne travaille pas seule, je suis accompagnée d’auteurs, en l’occurrence David Forgit et Caroline Misbach, cette dernière étant également metteur en scène.
Beaucoup de travail est nécessaire en amont, au travers de nombreuses répétitions. Partant de quelque chose de mécanique, les heures de jeu m’aident ensuite à prendre ma propre place dans le personnage, pour me l’approprier davantage encore. J’y mets alors énormément de moi.
Ces personnages me parlent, je les aime. Ce n’est donc pas compliqué de les trouver.
3/ Quelles sont, selon vous, les principales clés artistiques de ce spectacle qui plaisent aux spectateurs ?
Le côté complètement « barré » dans un contexte hyper réaliste plait beaucoup. Je ne cherche pas la blague systématique, je joue plutôt des situations. Un des sketchs préférés du public est d’ailleurs celui de la clocharde. Car il doit sans doute beaucoup les toucher.
Le spectacle met en avant la situation de certaines femmes dans la société d’aujourd’hui. Et le rapport à l’homme.
4/ Juste avant de rentrer sur scène, lorsque le rideau est encore fermé mais que vous entendez déjà le bruit de la salle, quels sentiments prédominent alors en vous ?
Je suis avant tout concentrée. L’exercice n’est pas le même pour un seul en scène, comparativement à une pièce de théâtre, entourée d’une troupe. Dans ce cas, l’émulation est collective. Nous sommes angoissés, mais avec l’idée d’aller s’éclater ensemble.
A titre personnel, je veille donc à me préparer pour que les choses se passent bien. Sans oublier le sentiment de peur bien entendu. Il m’est arrivé, et je crois que cela est normal dans pareille situation, de me demander ce que je faisais là quelques secondes avant l’ouverture du rideau.
5/ De façon plus générale, quels sont vos autres envies et projets en ce moment ?
J’aime beaucoup le cinéma et de nombreux spectateurs m’ont dit s’être crus derrière leur écran, du fait des séquences développées. Du coup, avec Frédéric Vignale, nous proposons des courts métrages sur des femmes seules. En partant d’un des personnages du spectacle, avant de développer d’autres couleurs.
Ces pastilles sont à retrouver sur Youtube et Dailymotion. Nous allons prochainement pouvoir participer à certains festivals, au travers de ce programme.
En France, l’artiste est souvent placé dans des cases. Ce que je me refuse. J’essaie de tout développer et de rester moi-même. Un comédien est obligé d’avoir plusieurs cordes à son arc. Cela me plait d’ailleurs beaucoup. Le fait de me diversifier me nourrit.
Je souhaite proposer mon spectacle en Province également. J’aimerais aussi trouver en parallèle un autre projet théâtral, car cela me nourrit d’un point de vue artistique. J’aimerais également développer l’image et la voix. J’aime cet organe, et j’apprécie faire des doublages.
6/ En conclusion, que dire aux lecteurs pour les inciter, si ce n’est pas encore le cas, à venir vous voir sur scène ?
Soyez curieux des artistes qui ne passent pas à la télévision ! Prenez le temps de sortir, aussi dans des petits cafés-théâtres et dans des festivals. C’est là que sont les stars de demain, mais aussi des talents méconnus d’aujourd’hui.
Venez soutenir les artistes ! Donc venez me voir sur scène et suivez moi sur les réseaux sociaux. C’est grâce à vous que j’existe. Merci à tous !
Ce fut un plaisir, Anny-Claude, d’effectuer cet entretien en votre compagnie !