Europe 1 : Caroline Roux évoque pour nous sa chronique politique !
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Bonjour Caroline,
Merci de nous accorder un peu de votre temps pour répondre à quelques questions pour le blog.
1/ Vous animez, chaque matin, à 7h 25, « Les secrets politiques » sur Europe1. Pour ceux qui ne le connaîtraient pas encore, pourriez-vous tout d’abord nous en rappeler le principe?
C’est une chronique politique qui revient aux sources de ce qu’est mon métier, à savoir chercher des informations exclusives. Que vous n’avez, la plupart du temps, entendues nulle part ailleurs.
C’est vraiment le prisme par lequel je regarde l’actualité politique. Je ne cherche pas à être dans l’analyse de ce qui s’est produit, je souhaite plutôt apprendre des choses aux auditeurs, en ayant un temps d’avance sur ce qui va se passer.
2/ Les médias sont la source de nombreuses réflexions politiques. Aussi, quelle valeur ajoutée essayez-vous d’apporter à votre programme pour captiver et intéresser les auditeurs?
Lorsque vous allumez votre radio le matin, vous n’avez pas lu ailleurs ce que vous entendez. Contrairement à ce que vous pouvez trouver toute la journée en cliquant sur internet, où il existe des réécritures ou des analyses d’évènement connus.
C’est un choix fort que nous avons fait en début de saison avec Fabien Namias. Nous sommes partis du constat que les gens sont vraiment surinformés toute la journée. Ils ont accès aux informations sur leur téléphone et sur leur ordinateur, ils sont donc abreuvés de news. Nous nous efforçons donc d’être singuliers en leur apportant quelque chose de neuf chaque matin.
3/ Mener une chronique aussi fine et précise, dans un temps imparti aussi rapide, 2 minutes 30 environ, impose une grande rigueur et de la précision. Justement, quelles sont, selon vous, les principales clés pour mener à bien cet exercice ?
Il faut vraiment garder la pulpe. Il est nécessaire de nettoyer l’écriture de tout ce qui peut être superflu. Le format est fait de telle manière que je n’ai pas le choix. Si je veux tenir en 2 minutes 30, il faut que j’aille à l’essentiel.
Chaque soir, j’envoie une première version d’environ 3 minutes. Le lendemain matin, avec les idées un peu plus claires, je retaille encore mon texte, pour aboutir finalement au temps imparti.
4/ Quelles est d’ailleurs votre méthodologie de travail en amont de l’antenne ? Préparez-vous votre intervention la veille ou bien le matin même ?
C’est beaucoup de travail pour très peu de temps à l’antenne. Je commence dès la veille, en sortant d’Europe1, avec la lecture de la presse dans le détail. L’idée étant d’apporter de la nouveauté, il est nécessaire que je sache ce qu’ont fait les autres.
Tout au long de la journée, je tire sur des fils, je déroule la pelote pour arriver, aux alentours de 18h, à faire une proposition au directeur de la rédaction. Avec lui, nous passons en revue tout ce que j’ai pu récolter, comme il le dit, dans mon cabas. Pour savoir ce qui peut s’inscrire dans la matinale. Il faut que je sois en complément de ce qui est traité dans le news, comme on dit.
C’est donc un travail de passage au tamis de toute l’actualité, pour arriver chaque matin à avoir trois petites pépites. Correspondant à des éléments non entendus ailleurs et qui auront du sens politique. Il ne faut pas tomber dans l’anecdotique.
5/ Le fait d’intervenir en matinale nécessite-t-il une adaptation particulière du contenu de la chronique ? Notamment dans sa forme ?
Je crois que j’écrierais la chronique de la même manière, quel que soit l’horaire de diffusion. Nous l’avons vu, le format est très puissant, ce ne peut être une conversation. La chronique doit être ciselée et précise. Il n’y a pas de fioriture.
Ma nature voudrait que je mette parfois un peu d’humour et de malice dans ce que j’écris, mais je ne peux pas. C’est un exercice assez contraint, du fait de la puissance du format.
6/ A titre personnel, n’est-il pas trop difficile, physiquement notamment, de se lever à l’aube chaque jour ?
Je termine chaque soir assez tard. J’envoie mon papier vers 22h 30 voire 23h. Parce que j’aime que l’actualité soit faite et qu’elle soit arrêtée pour être persuadée que je ne suis pas trop décalée. J’ai du mal à écrire une chronique à 18h, à l’envoyer et à penser que tout va bien. Je suis très mal à l’aise avec cette manière de travailler.
En revanche, je me lève « assez tard » par rapport à ceux qui font la matinale. Eux se lèvent à 2h du matin, tandis que je me réveille seulement à 6 heures moins le quart. C’est plutôt tranquille et raisonnable, en comparaison.
7/ En parallèle, nous pouvons vous retrouver chaque dimanche soir, à 18h, sur France 5, dans « C politique », programme dans lequel vous interviewez un acteur important du monde politique. Quelles complémentarités et, à l’inverse, quelles différences principales y retrouvez-vous avec votre chronique matinale sur Europe 1 ?
C’est quelque peu la même matière, car ce que je fais la semaine me nourrit pour mes interviews du dimanche. Mais, en même temps, c’est un exercice beaucoup plus personnel et plus signé.
Les deux exercices se nourrissent. Souvent, en sortant de l’émission le dimanche, j’ai mon information politique pour le lendemain matin. J’ai mis le doigt sur un sujet et je vais pouvoir tirer, comme je vous l’expliquais, sur ma pelote. A l’inverse, certaines chroniques en matinale me servent pour mon échange à la télévision. Comme ce fut le cas récemment avec Claude Bartolone.
La gestion du temps diffère: mon intervention est courte sur Europe1, tandis que mon entretien sur France 5 est long et posé. Je passe du sprint la semaine au marathon le dimanche. Il faut être capable de gérer le temps sur la durée, à ne pas ennuyer, à relancer et à susciter de l’intérêt.
8/ Cette émission est un exercice sans filet, en direct. Comment parvenez-vous à mener cela à bien ?
Je n’ai, dans ma carrière, jamais fait autre chose que du direct. Donc je serais malheureuse si l’on me demandait d’enregistrer un programme.
Gérer le direct est naturel pour moi ! C’est d’autant plus agréable que c’est sans filet. Ce qui exige d’être totalement présente dans le moment. Je ne pourrais pas faire autrement.
Je ne conçois pas l’exercice de l’interview autrement qu’en direct. Je ne saurais pas faire.
9/ Pour finir, qu’aimeriez-vous dire aux différents lecteurs du blog pour les inciter à suivre vos émissions et votre parcours ?
Je suis totalement passionnée par ce que je fais et totalement gourmande des matières que je traite. Si vous aimez la politique, nous partageons alors la même passion et la même appétence.
J’exerce mon métier avec cœur et conviction. Surtout je le fais avec, je crois, une vraie exigence. Bref, je suis consciencieuse et passionnée !
Un grand merci Caroline pour votre disponibilité !