TF1 / Star Academy : Interview croisée avec Jonathan Jenvrin, Ladji Doucouré et Sofia Morgavi, trois des professeurs !
Bonjour Jonathan, bonjour Ladji, bonjour Sofia,
Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous trois !
Jonathan, bienvenue ! Qu’est-ce qui vous a convaincu de rejoindre la « Star Academy » ?
Jonathan : Maintenant, j’ai en moi ce dictionnaire de la danse, que j’ai envie de transmettre aux académiciens…
Votre histoire est liée à Kamel Ouali…
Jonathan : J’ai fait un stage de danse à Lyon avec lui, il m’a vu, il m’a demandé où étaient mes parents, il est parti les voir et leur a dit « Il faut que votre fils monte à Paris ». Je suis monté à Paris, j’ai vu l’équipe du « Roi Soleil » et c’est un peu de là que tout a commencé avec Kamel.
Que retenez-vous de « l’héritage Kamel Ouali » ?
Jonathan : Le show ! C’est vrai qu’il ose, il n’a pas de limite…C’est comme cela aussi que je vois le show…et le dépassement de soi.
Même si vous ne connaissez pas encore les élèves, avez-vous déjà des idées de tableaux ?
Jonathan : Oui, complètement ! J’ai déjà préparé une vingtaine de moodboards, avec des idées d’écran, de décors, de décos. Après, on verra si ça fitte ou pas avec les académiciens ou avec la chanson mais, en tout cas, j’ai un milliard d’idées et j’ai hâte de les mettre sur le prime.
Pensez-vous que votre expérience télévisuelle dans « The substance » va vous aider ?
Jonathan : Oui ! De toute façon, principalement, je n’ai toujours fait que de la télé. Ou des tournées…Autant, soyez indulgents avec moi en conférence de presse car je n’ai pas l’habitude, autant tout ce qui est danse et chorégraphie, c’est vraiment mon domaine !
Avez-vous des souvenirs de la « Star Academy », première génération ?
Jonathan : Je pense que je devais avoir 11 ou 12 ans et je me rappelle d’un tableau de Jenifer sur une moto. Et Sofia Essaidi, sur « Roxane », dans le tableau des chaises…Le niveau que j’ai envie d’instaurer à la « Star Academy » cette année est clairement celui de ce tableau !
Parmi les élèves de la saison dernière, qui vous avait le plus impressionné en danse ?
Jonathan : J’ai suivi dès fois de près, dès fois de loin mais je ne pourrai pas vraiment me prononcer là-dessus…
Ça vous fait quoi de succéder à Malika, justement ?
Jonathan : Déjà, c’est un honneur de passer après elle parce qu’elle est extraordinaire. Je comprends que les gens soient tristes de la voir partir parce qu’elle est vraiment super, elle est hyper solaire. D’ailleurs, elle m’a appelé, on a parlé et, vraiment, elle m’a montré tout son soutien donc c’était très très gentil de sa part !
Vous a-t-elle donné des conseils ?
Jonathan : Oui, elle m’a donné des conseils, c’est d’ordre un peu plus privé on va dire mais oui, oui, elle a vraiment été à fond derrière moi.
En parlant de conseils, justement, avez-vous appelé Kamel avant d’accepter ?
Jonathan : Je l’ai appelé après et il m’a dit « Tu aurais dû m’appeler avant » J ! Oui, j’ai appelé Kamel, il était super content pour moi. Le fait que l’on se retrouve ensemble, comme ça, est juste dingue…Il faut savoir que c’est lui qui m’a donné ma chance au début mais c’est lui aussi qui m’a donné ma première chance pour l’assister sur une chorégraphie du « Paradis Latin » et pour faire la direction artistique de « L’Eurovision junior » donc c’est vrai que Kamel a toujours été là pour moi.
Vous a-t-il conseillé sur l’exposition ?
Jonathan : Non, c’est vrai que l’on n’a pas parlé de ça, on a plus parlé du reste…
Vous avez des appréhensions, justement, sur cette exposition ?
Jonathan : Oui, on en a toujours ! Après, je ne sais pas, je ne connais pas, je vais découvrir donc, pour l’instant, je me laisse porter, j’ai envie de me dire que ça ne va être que des good vibes parce qu’on est là pour ça, c’est une émission familiale, on va profiter.
Vous êtes plutôt affuté…Est-ce que les cours de danse vont être plus physiques ?
Jonathan : Ce qui est sûr, c’est que, pour chaque élève, je vais faire du sur-mesure. C’est-à-dire même quelqu’un qui ne sait pas danser, je vais aller chercher le potentiel et l’exploiter au maximum. Donc, quoi qu’il arrive, même si ce n’est pas de la danse, ce sera toujours physique et je pense que j’aurai la boule au ventre pour eux avant de monter sur scène, c’est sûr !
Et vous, Sofia, qui êtes contente de revenir, qu’est-ce qui vous a donné envie de continuer la « Star Academy » cette année encore ?
Sofia : L’expérience, l’année dernière, a été incroyable ! Je me suis régalée, j’ai pu transmettre ma méthode et, puis, être challengée également avec des artistes en devenir. Donc ce qui m’a donné envie de revenir, c’est de continuer à faire ce que j’aime, à transmettre et puis, la saison 2024, la 1 pour moi, est un tremplin pour cette saison, dans la mesure où je me sens un peu plus à l’aise, je vais dire. C’est comme une porte qui s’est ouverte en première saison, où j’ai pu observer des choses, m’adapter, comprendre les enjeux techniques par rapport au timing qui nous est proposé. A la « Star Academy », on forme les stars de demain sur un temps très très court donc c’est une formation accélérée…et moi, j’adore les challenges ! Donc ce qui me motive, c’est ça avant tout, c’est d’arriver, de pouvoir transmettre et de libérer les sens artistiques de chacun des élèves, de créer des exercices.
Allons-nous retrouver, cette année encore, certains de vos conseils, qui ont marqué votre première saison ?
Sofia : Je l’espère ! Quand même, c’est du biomimétisme vocal, c’est-à-dire que tout ce que j’enseigne, c’est que l’on fait dans la vie de tous les jours : respirer, bailler, rire, chialer, …Donc, en effet, je crois qu’il y a certains tips qui sont restés et qui aident certains académiciens, ceux qui étaient prêts à recevoir ma pédagogie. Ca suit son chemin et je suis très très fière de ce que j’ai pu entendre aux concerts, en tournée et aussi sur leurs EP…Leur créativité est incroyable !
L’enjeu, aussi, est de ne pas tomber dans une certaine routine…
Sofia : Comment vous dire, que j’ai beaucoup de créativité, et même beaucoup trop ! Ça part dans tous les sens, j’ai beaucoup d’idées donc moi, ça me va…On me dit que c’est telle thématique et j’ai quinze exercices dans ma tête. Donc, ce que je cherche, c’est toujours l’aspect ludique, qui n’enlève rien au côté académique et didactique du chant, puisque l’on part sur des fondamentaux, sur de la technique pure…Ce que j’aime bien, c’est créer des vocalises drôles, des jeux vocaux et, cette année, j’ai envie d’insister sur la proprioception, qui est la conscience des muscles qui soutiennent la voix. Donc il y a des exercices très très rigolos qui vont se mettre en place au fil des leçons !
Le fait d’avoir des nouvelles personnes au sein du corps professoral va-t-il changer la dynamique ?
Sofia : Alors, j’adore ! Evidemment, j’ai la nostalgie de mes collègues parce qu’on a créé des choses ensemble…Cependant, je suis toujours très curieuse de découvrir de nouveaux talents et de nouvelles perspectives. Donc on a créé des choses, l’an dernier et c’est comme une rentrée scolaire, finalement : quand on rentre, on ne sait pas si on aura les mêmes camarades dans la classe mais on peut se faire des copains et on peut s’amuser à la récréation. La récréation, c’est ça, c’est du temps de travail que l’on va trouver ensemble…Et ça a tout de suite matché, on s’est aimés tout de suite, je ne sais pas comment vous dire …
Jonathan : D’ailleurs, j’ai appliqué un de ses conseils avant de venir : je lui ai demandé comment faire si j’ai la voix qui tremble et elle m’a donné de super conseils !
Sofia : Il faut être curieux de tout, il ne faut pas s’installer…Je déteste la routine, je déteste l’ennui donc j’adore les nouveautés et, en ce qui concerne Malika et Hugues, on est très potes donc on va se voir en dehors de la « Star Acdemy » ! Merci la « Star Academy » parce que, grâce à cette émission, j’ai pu rencontrer des êtres formidables !
Est-ce que, parfois, ça peut être compliqué, avec vos emplois du temps respectifs, de vous bloquer trois mois dans l’année ?
Ladji : Ca dépend comment on est staffé et le job que l’on fait, tout simplement ! Je sais que je suis entraineur sur l’INSEP donc, avec la prod, on se met d’accord et, après, ça roule, tout simplement. Jonathan, tu vas apprendre mais, en règle générale, c’est bien fait et on est toujours contents. En tout cas, je suis content d’être là parce que je me pose la question aussi…Je suis un peu comme Jo, on a fait notre rentrée l’année dernière et, en fait, on a tout de suite rempilé quand on nous l’a proposé parce qu’on a soif de partage. C’est trop intéressant, franchement, tu vas kiffer !
Est-ce que vous collaborez un peu pour le souffle ?
Ladji : On l’a fait l’année dernière et on va le refaire…
Sofia : On l’a fait et on a vraiment adoré parce qu’on est tombés d’accord sur tout ! C’était étonnant d’ailleurs, ces messages que l’on s’est échangés : « Ah ouais, tu fais ça aussi ? Mais c’est super ! ».
Ladji : Je pense que c’est ce qui va se passer aussi avec toi, Jonathan…Là où j’ai trouvé que c’était marrant, c’est que, à première vue, le cours de sport est le cours où ils y vont un peu à tâtons mais pendant la tournée, ils n’arrêtaient pas de m’envoyer des messages pour avoir des tips…Je trouve cela bien, franchement parce que l’academy continue toujours….Même s’il y a trois mois d’exposition, tu verras Jonathan, tu auras toujours des demandes des participants. Tu verras, ils vont continuer à t’envoyer des messages pour avoir des petits conseils, des petits tips, des petits rappels et ça, c’est intéressant ! Je sais que, pendant la première vue, on ne me voit pas beaucoup mais, pendant la tournée, je recevais des « Tu ne peux pas nous renvoyer des routines ? On est fatigués, on va enchainer deux dates »…C’est ça, la force de l’academy !
Certains ont gardé l’hygiène de vie qu’ils avaient au château ?
Ladji : Certains…et d’autres m’envoient des « Désolé, pardon ». Je ne vais pas dire des noms…C’est ce qui est marrant et c’est ce qui m’a motivé à revenir et qui t’a motivée, Sofia, je pense et qui va continuer à te motiver.
Pour cette nouvelle année, Sofia, Ladji, allez-vous mettre la barre plus haute ?
Ladji : Il faudra casser la routine, comme on a dit. Il faudra peut-être ajuster différemment, changer peut-être quelques mots et s’adapter. En fait, c’est ça, il faudra avoir la capacité d’adaptation qui va faire que l’artiste va être le mieux mis en avant. Ils ont une semaine pour apprendre une chorégraphie et une chanson, se rendre compte qu’ils sont capables d’enchainer deux chansons, gérer le stress, … C’est là-dessus qu’on a été appelés parce qu’on a ce background et on doit leur enseigner cette capacité d’adaptation. Parce que, à un moment, il y aura un prime où, je ne sais pas, ils vont peut-être faire deux tableaux chantés / dansés, ils ne savent pas faire et on est là pour ça.
Sofia : Qu’est-ce que ça veut dire, finalement, la barre plus haute ? Je crois que la transmission, c’est s’adapter aux profils que l’on a entre les mains. A partir de cette matière-là, on va aider ces artistes à émerger, à exister dans leur identité donc la barre est toujours là-haut, quoi qu’il en soit. Quand on fait ce métier avec passion, avec conviction, avec engagement et qu’on a envie de transmettre, qu’on s’adapte aux différents profils, je crois que ce n’est pas plus, c’est avec, dans l’écoute. En tout cas, moi, c’est comme cela que je conçois la pédagogie !
En parlant de profils, justement, avez-vous été amenée à voir, en amont, des personnes validées au casting ?
Sofia : Pas du tout ! On va être comme le public, et j’adore cela ! J’adore ça, être surprise, arriver, en prendre plein les oreilles, plein la vue…Ça fonctionne ainsi : Absorber, absorber, absorber, après ça va décanter et on va travailler, c’est formidable !
Ladji : Si je peux me permettre : le jour du prime, regardez-les ! Vous allez voir, vous allez vous rendre compte que, tout de suite, ils vont se dire « Ok, avec lui, je vais pouvoir faire ça, ça et ça », c’est ouf !
Sofia : Pour tout vous dire, j’ai écouté Théo et je sais déjà comment je vais le guider, j’ai déjà réfléchi. Je ne vais pas vous livrer mes petits secrets là mais, en tout cas, effectivement, c’est une déformation professionnelle : quand j’entends une voix, quand je vous entends parler, je sais exactement où votre voix est placée et ce que j’ai envie de faire avec votre voix. Donc, quand j’entends un chanteur, j’entends tout, ça fait « clac, clac, clac, clac », je dégaine !
Jonathan, est-ce que l’on peut devenir danseur en 3 mois ?
Jonathan : Alors, un bon danseur ? Oui, on peut tout faire…L’idée, pour moi, est vraiment de leur faire du sur-mesure et de leur trouver un peu leur signature chorégraphique à chacun. Quelqu’un qui est gauche, qui a deux bras gauches, ce sera compliqué mais ce n’est pas grave, on trouvera une autre option ! Mais on pourra vraiment faire ce que j’appelle des performances !
Quel genre de professeur serez-vous, justement ?
Jonathan : Je pense que je vais être un prof, comme on dit, un peu à deux jambes, dans le sens où il y a le côté de la danse, c’est de la rigueur, c’est du travail mais, de l’autre côté, je vais être aussi un peu un grand-frère, je vais les rassurer, je vais les accompagner. J’ai travaillé avec beaucoup de chorégraphes et d’artistes qui sont très très compliqués voire insupportables et d’autres très gentils, c’est vrai que la gentillesse et la bienveillance sont, pour moi, les mots-clés parce que c’est comme cela qu’ils vont pouvoir se lâcher et c’est comme cela que l’on va pouvoir construire une relation de confiance. Mais exigeant !
Sofia, transposez-vous des techniques d’opéra à la pop ? Est-ce que c’est difficile ?
Sofia : Mais bien sûr ! Votre question est très très intéressante…La technique de l’opéra est celle de Qui peut le plus peut le moins…C’est simple ! On développe le soutien de la voix, on travaille sur toute l’étendue vocale et, après, c’est une histoire de registres, c’est en fonction du style. Donc, tout à fait ! Les plus grands chanteurs et les plus grandes chanteuses sont passés par la technique du chant lyrique. Si on ne sait pas respirer, on ne sait pas chanter …Donc c’est la base ! Et rien de mieux que la technique de l’opéra pour apprendre à respirer…Ensuite, c’est une petite recette. Pour la pop, on va melter, mettre un peu plus de mixte légère…Pour le chant lyrique, on est sur un peu plus de voix de tête. La différence, c’est ça mais tout à fait !
Ladji : Oh là là, tu m’as convaincu ! On commence quand ? J
L’année dernière, vous vous étiez bien entendue avec Charles. Espérez-vous, dans un coin de votre tête, retrouver un autre profil similaire ?
Sofia : Alors, c’est vrai que l’on a un peu bloqué sur Charles mais, franchement, honnêtement, j’espère que j’ai aidé les autres aussi. Charles n’est pas chanteur lyrique, on est bien d’accord, attention…Il a bénéficié de la technique lyrique pour soutenir sa voix et, justement, on a adapté à son profil la respiration et les registres. Notamment sur le soutien, la conscience du corps. Donc je n’ai pas d’attente particulière, je veux juste être surprise et que ces académiciens et académiciennes soient offerts, à la fois à eux-mêmes et à nous, corps professoral. C’est l’intérêt de travailler ensemble !
Jonathan, parmi les grandes stars avec lesquelles vous avez collaboré, est-ce qu’il y en a une qui vous a le plus marqué ou inspiré ?
Jonathan : C’est impossible de choisir, vraiment ! Tout le monde a quelque chose…A chaque fois, ce sont des gros projets qui sont hyper intéressants et ce sont aussi des époques de ma vie. C’est-à-dire que, quand j’ai commencé, que j’ai fait « Mozart, l’opéra rock », pour moi, déjà, c’était dingue ! Une fois que ce rêve était passé, je me suis dit « Ah, j’aimerais bien faire des artistes pop » et j’ai fait Shy’m et, là, c’était mon plus grand rêve ! Puis ça s’est fini…et je me suis dit « Ah, j’aimerais bien travailler à l’étranger » donc j’ai fait des « X Factor » en Angleterre, en Italie, en Allemagne. Une fois que c’était passé, je me suis dit « Bon, je ferais bien des artistes internationaux » et il y a eu Rihanna. En fait, à chaque période de ma vie, j’ai mon rêve et, à chaque fois, c’est le bon moment ! Là, à la « Star Academy », je rentre dans ce nouveau rêve-là !
Avez-vous quand même hésité à accepter ?
Jonathan : Non, je n’ai pas hésité ! Vraiment, je suis à une période de ma vie où j’ai envie de transmettre, où j’ai envie de partager tout cela.
Aviez-vous déjà dansé sur le plateau de la « Star Academy » ?
Jonathan : J’avais dansé, il y a deux ans, sur un prime seulement. J’avais aussi dansé à Bercy l’année dernière, avec Pierre. Sinon, c’est tout…Après, c’est vrai que je n’étais pas beaucoup en France ces dernières années donc, du coup, j’ai suivi un peu de loin mais de près en même temps parce que, il faut le dire, c’est la meilleure école de formation de France.
Merci à tous les trois pour vos réponses !