TF1 / Section de recherches : Félicité Chaton évoque la nouvelle soirée évènement prévue le 23 octobre et aborde aussi son actualité théâtrale !
Bonjour Félicité,
Quel plaisir d’effectuer cette nouvelle interview ensemble !
Vous avez une belle actualité en ce moment, à l’image et sur les planches. Il y a notamment cette nouvelle soirée, sur TF1, de « Section de recherches ». A titre personnel, on imagine sans doute la joie que cela a dû être pour vous de retrouver l’équipe ?
Oui, oui ! A chaque fois, on se dit que c’est quand même incroyable que ça continue, dans le sens où on pensait vraiment avoir dit au-revoir à la série. Et on est encore là ! C’est un plaisir de se retrouver, après toutes ces années : le temps passe et on est présents !
Donc les retrouvailles ont été très joyeuses, tout comme les rencontres…C’était quasiment la même équipe technique que dans les iles mais les guests, eux, sont forcément renouvelés. Claire Borotra a un rôle important dans ce double-épisode, c’est une super actrice mais aussi une passionnée d’écriture, j’étais ravie de la rencontrer. Je n’oublie pas Stéphanie Fatou, Shemss Audat, Marie Mallia, Fatah Boudia, Renaud Leymans …Sans en dévoiler trop, c’est une vie de village qu’il a fallu reconstituer donc il y a beaucoup de rôles !
J’ai donc été amenée à rencontrer tous ces acteurs et actrices, sous la neige dans un endroit assez magique! Il nous est arrivé de partir de nuit, rejoindre le décor sur une sorte de luge et voir le soleil se lever… j’imagine que les téléspectateurs vont aimer nous retrouver dans cette ambiance de vie de chalet après nous avoir vus sous le soleil !
Les scénaristes s’amusent aussi avec ce qui se jouait entre nous par le passé. Entre Vicky et Bernier, il y a forcément eu des petites choses à jouer, qui sont marrantes à retrouver. Ainsi que la suite de l’histoire entre Jeanne et Lucas…Que devient ce couple ? Sont-ils toujours ensemble, ou pas ? Un an plus tard, on va voir où ils en sont…
Malgré l’intervalle de temps entre deux tournages, certainement que les réflexes sont revenus rapidement ?
Quand on travaille longtemps avec un acteur, au bout d’un moment, on se connait. Quand on se retrouve, effectivement, c’est sans effort, il y a quelque chose qui existe, qui est là, sur lequel on peut travailler.
J’ai adoré aussi retrouver l’équipe de réalisation, Stéphane Kappes, Sophie Ardisson, Alice Di Giacomo et aussi en découvrir de nouveaux, notamment Alexandre Yvon, en assistant mise en scène! Ça compte, ça marque un tournage.
On vous imagine impatiente de pouvoir proposer le rendu final aux téléspectateurs mais aussi curieuse de découvrir leurs retours ?
Oui ! C’est intéressant de savoir, un an après, si on a des fidèles et si on a des nouveaux. Je suis toujours curieuse de savoir quelles générations sont attrapées par l’histoire…On le saura le 24 au matin !
Evidemment, il y aura un meurtre avec ce côté Agatha Christie, qui avait déjà été développé en Martinique. Le fait qu’il y ait beaucoup de personnages, dans la vie de ce petit village, multiplie forcément les suspects et les doutes. Donc les téléspectateurs vont être amenés à passer d’un coupable potentiel à un autre…et les fausses pistes seront nombreuses…
Si, d’aventure, une autre soirée inédite venait à être proposée l’année prochaine encore, sans doute iriez-vous sur le tournage en courant ?
Ce serait un grand plaisir pour tout le monde d’y retourner ! Et de se retrouver encore dans de nouvelles situations et de nouveaux lieux.
On n’est plus sur un rythme de série mais la réception du scénario est à chaque fois très attendue…On se demande ce qui a été réservé à son personnage. Il y a un aspect un peu cadeau, je trouve, quand on découvre le texte…
En complément, vous serez sur scène, à partir du 6 novembre prochain, à la Reine Blanche, dans un tout autre registre artistique…
Oui, un tout autre univers ! « Coupables d’amour » a été écrit par Nathalie Kanoui, qui est également au plateau. La pièce raconte l’histoire de trois femmes, qui sont des criminelles : elles sont, un jour, passées de l’autre côté, de façon assez violente. Ce qui serait le point commun de ces trois femmes, c’est que l’amour s’est mêlé à leurs actes… Donc on va être devant la vie de ces trois femmes, qui viennent de milieux très différents et qui sont à des âges et des moments de leur vie qui le sont aussi. On va les voir évoluer en cellule et on va les voir au cours de leur jugement, donc on va découvrir également le monde des pénalistes. Le tout étant interprété par nous trois, Josette Stein, Nathalie Kanoui et moi-même. On joue donc, tour à tour, ces détenus, les avocates, les présidentes, pour rendre compte d’instants marquants.
On s’est beaucoup documenté, on a posé des questions à des gens du métier, à la fois sur comment ça se passe en cellule mais aussi pour les plaidoiries. Ce sont des sujets tellement délicats que l’on doit casser les a priori. C’était important de se rapprocher au plus de la réalité, pour donner à voir un objet symbolique mais qui est très nourri de concret.
C’est Anne Le Guernec qui met en scène : il y aura peu de choses au plateau, des signes, comme le sont pièces à conviction, on va être amenées à donner à voir et à sentir les atmosphères avec très peu mais il y a toute une chorégraphie d’accessoires qui est très réfléchie. Anne est d’une finesse et d’une intelligence d’interprétation remarquables donc, vraiment, on plonge dans les situations avec toujours la question de ce qui se joue au fond entre nous trois.
Ces personnages vous vont permettre une palette de jeu large et variée…
Complètement ! A la lecture, je me demandais si je serais capable d’interpréter une criminelle. J’ai plutôt l’habitude, au théâtre, des textes d’auteurs classiques, il y a une sorte de distance et là, on est sur une écriture contemporaine. Mais, ce qui m’a aidé dans la direction, c’est de travailler sur la vitalité hors norme de mon personnage et m’interroger sur son niveau de conscience : ce n’est pas sûr, en fait, qu’elle ait eu pleinement conscience de ce qu’elle a fait, il fallait sauver sa peau.
Quand on joue une avocate, il faut alors défendre sa cliente avec tout son cœur mais, en même temps, avec la volonté de dire et de faire entendre un argumentaire. Bref, ça pose tout un tas de questions…et c’est très intéressant à jouer : à la fois, il faut être dans cette humanité mais, en même temps, il faut quand même être dans la fonction.
Effectivement, cela me permet de travailler sur des registres très très différents, tout cela au sein d’une même pièce, qui durera à peu près 1h20.
A quelques jours de la première, quels sentiments prédominent actuellement ?
On est complètement dans le travail…On est encore dans une phase de recherche. Comme on a d’abord eu la salle, on a commencé par faire une sorte d’échafaudage des lumières et des déplacements. On a pu se « débarrasser » des questions de mise en scène pour être pleinement, maintenant, dans le jeu. Donc on travaille très tranquillement à décortiquer toutes les scènes, on est vraiment au présent du travail, avec le sentiment que ça va se déposer et que l’on sera prêtes le jour J.
J’adore mes camarades de cellule donc c’est un plaisir de se regarder travailler les unes les autres !
Pour terminer, un autre projet théâtral est déjà en développement, un projet 100% féminin, qui vous tient particulièrement à cœur aussi…
En ce moment, je suis en développement d’une adaptation de « Iphigénie » de Racine qui s’appellera « Une autre Iphigénie ». J’avais envie de travailler ses alexandrins mais ce qui m’intéressait particulièrement dans cette pièce, c’est l’histoire du sacrifice d’une fille par son père, pour répondre au désir d’une déesse, qui, pourtant, proposait une sorte de trêve à la guerre.
L’idée est d’embarquer six actrices, de plusieurs générations, pour jouer à la fois les guerriers et les femmes. Il y aura un personnage ajouté, qui fera office de narrateur, pour contextualiser l’histoire et permettre de mieux suivre l’intrigue. J’ai aussi l’envie d’être dans une esthétique un peu pop et rock endiablée, avec du faux sang, des paillettes, du sable…Je voudrais me permettre également des chorégraphies…J’aimerais donc me donner beaucoup de liberté dans cette adaptation!
On est vraiment au tout début de travail et, en avril, au TGP, on présentera une première étape, devant des pros, afin de continuer à trouver des partenaires.
Merci, Félicité, pour toutes vos réponses !