Clémence Camus évoque sa belle et diversifiée actualité artistique !

Publié le par Julian STOCKY

 

 

Bonjour Clémence,

Quel plaisir d’effectuer cette nouvelle interview ensemble !

Le spectacle « Le sourire de Luis » sera de retour à l’affiche, au théâtre de Passy, dans quelques mois. Sans tout en dévoiler, comment le pitcher ?

On a joué tous les mardis après-midi et on sera de retour en novembre / décembre. C’est une fantaisie lyrique sur la vie de Luis Mariano, où se mêlent comédiens, danseurs et chanteurs. C’est une joyeuse troupe qui, au travers d’airs connus de Mariano, distille des informations sur sa vie, sur qui il était, sur ce qu’il avait envie d’être. C’est une pièce sans chichi et je trouve que ça fait du bien, c’est le retour que l’on nous fait en tout cas. De revivre ses grands succès permet un retour dans le temps !

 

 

Au moment de préparer ce spectacle, vous étiez-vous (re)plongée dans le parcours et dans l’œuvre de l’artiste, pour mieux encore vous en imprégner ?

Je les connaissais déjà très bien donc j’avoue que je n’ai pas eu besoin de m’y remettre plus particulièrement. Mais, en tout cas, j’ai appris des choses au travers de l’écriture et des répétitions. C’était sympa, les autres artistes distillaient aussi des informations, cela a nourri notre jeu et notre complicité sur le plateau. Comme souvent au théâtre, on a eu la liberté de s’approprier nos rôles et de sortir parfois un peu de ce qui est écrit, pour enrichir l’interprétation et les relations avec les personnages. C’était cool !

J’ai amené une équipe de danseuses, on est 4 comédiennes / danseuses et il y en avait qui ne connaissaient pas du tout, qui avaient peut-être vaguement entendu une ou deux chansons avec leurs grands-parents. Certaines m’ont dit s’être souvenues de ces moments-là et cela leur a fait bizarre ! Il y en a même qui ont des enfants et qui écoutent maintenant le chanteur avec eux, à la maison. Si on arrive, nous les artistes, à le faire, potentiellement le public fera de même à l’issue du spectacle, en réécoutant chez eux des chansons qu’ils auront découvertes.

 

 

Le théâtre de Passy est un très beau théâtre de quartier, parfait pour ce spectacle…

Oui ! Il faut le dire, le créneau du mardi à 15h n’est pas facile mais il correspond à notre style de public. Le choix du lieu n’est pas un hasard non plus…Le bouche à oreille commence à marcher : sur les 8 fois que l’on a joué la pièce, des gens nous ont déjà dit avoir eu écho de la pièce grâce à des voisins. Je crois, clairement, que c’est un spectacle qui va marcher aussi comme cela !

En complément, à la mi-juillet, du 17 au 19, vous serez sur scène, à côté de Jarnac, dans le cadre d’un festival…

Je suis chorégraphe et danseuse sur un opéra, « La Traviata », de Verdi, que l’on jouera au festival « Les 3 coups de Jarnac ». Cela a été créé par « Opéra Clandestin », qui a vocation à faire découvrir l’opéra à un public qui n’y a pas forcément accès et, parfois, dans des lieux qui ne s’y prêtent pas. On vient de fêter les 10 ans avec un grand happening à la gare Saint-Lazare, en chantant des airs d’opéra. L’idée est vraiment d’aller là où le public n’a pas l’habitude ou la possibilité d’entendre cette musique…

C’est d’ailleurs aussi ce que l’on nous dit sur le spectacle de Luis Mariano, les gens sont étonnés et ça leur fait du bien d’entendre de telles voix d’opéra au théâtre de Passy.

Pour en revenir à votre question, ce festival s’est donné pour mission, depuis 6 à 7 ans, de fidéliser son public autour de pièces de théâtre et, cette année, ils ont eu envie d’ouvrir la programmation à l’opéra aussi. C’est un pari pour eux, c’est la première fois qu’un opéra sera proposé pour l’ouverture et la clôture, en plus des pièces de théâtre.

 

 

Le principe de notre spectacle est que les solistes ainsi que les danseurs sont professionnels mais que, ensuite, on s’associe localement avec des amateurs. En qualité de chorégraphe, j’ai un travail à faire en amont avec l’école de danse ou le conservatoire qui aura été trouvé proche de la région pour participer bénévolement à ce projet. Là, j’ai formé des danseuses d’Angoulême sur deux à trois week-ends depuis février dernier, c’était intense pour moi aussi !

Un peu plus tard dans l’été, à la fin d’août, dans le Tarn, aura lieu la deuxième édition d’un autre festival, où les lieux changent chaque soir…

Avec mon compagnon, on a créé un festival non loin de chez nous, dans le Tarn, « Rencontres artistiques en montagne noire », qui propose des spectacles d’art lyrique, de musique classique et de danse. On s’est associés à plusieurs autres festivals d’Occitanie, qui sont plus anciens. L’idée de base est aussi d’éviter de faire des choses chacun de son côté, couteuses, qui demanderaient beaucoup de répétitions aux artistes pour une seule date…On se regroupe en Occitanie, on s’associe, on joue la même œuvre, une opérette, « La belle Hélène » cette année, pour permettre aux artistes de faire une mini tournée. Cela maximise le jeu et minimise les couts !

 

 

Pour la partie tarnaise, l’idée, encore une fois, est d’amener l’opéra chez nous ! On va beaucoup plus facilement au théâtre qu’à l’opéra donc on amène cette dernière aux gens, derrière des portes beaucoup plus faciles à pousser. On a déjà joué dans la cour d’un château, dans des églises, dans des temples, dans un gouffre, …Pour cette deuxième édition, on aimerait garder des lieux emblématiques et nous sommes d’ailleurs toujours en recherche d’endroits insolites. Chaque région a un super patrimoine, c’est l’occasion de le faire découvrir !

En l’occurrence, beaucoup de locaux ont profité de notre soirée pour visiter le gouffre, qui n’était qu’à quelques minutes de chez eux et qu’ils n’avaient jamais vu. On fait donc vivre le patrimoine de la montagne noire et du Tarn !

On sera une quarantaine d’artistes sur le plateau, on s’associe avec une école locale de danse et cette année, on va encore plus loin, en proposant avec eux une soirée entière sur le thème des 4 saisons de Vivaldi. Professionnels et amateurs se mêleront dans un super lieu, une abbaye qui permettra au public de vivre une soirée un peu hors du temps, ce qui est cool !

Dans cet agenda bien chargé, toujours dans le Tarn, vous finalisez avec votre compagnon la construction d’un lieu culturel permettant de donner de magnifiques conditions de travail à de jeunes compagnies…

Oui, on a eu l’opportunité de racheter un ancien corps de ferme et on a eu envie d’y créer un lieu de résidence artistique, en tout cas, un lieu éclectique. Il est actuellement déjà ouvert aux voyageurs…Donc si vous voulez venir y passer des vacances pour découvrir la région, vous êtes les bienvenus !

En plus des hébergements, on y retrouve un théâtre, un studio d’enregistrement, des salles de répétition donc le voyageur pourra croiser l’artiste sur place. On s’est servis de nos histoires personnelles, on a fait le constat qu’il y a de plus en plus de lieux de résidence pour créer des spectacles mis à disposition par des municipalités, mais qui présentent des contraintes d’horaires. Ce qui est parfois compliqué au moment d’une création…On a donc eu l’envie de proposer un lieu où les gens peuvent dormir, manger, créer, que ce soit de la musique, des spectacles, du théâtre, sans avoir à sortir. Il y a tout ce qu’il faut, en termes de matériel, de son ou encore de lumière…Les compagnies pourront même faire des photos et des vidéos ! Tout cela commence à tourner, des premiers artistes sont déjà venus enregistrer des musiques.

C’est donc un gros projet qui se finalise après quatre ans de travaux…

Merci, Clémence, pour toutes vos réponses !

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Publié dans Théâtre, Musique

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