Céline Magnano évoque sa belle et variée actualité artistique !
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Bonjour Céline,
Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !
Vous avez sorti, il y a quelques jours, en duo avec Charles Coudert, « Memory Box », le premier album de « To the Moon & Back ». À titre personnel, on imagine sans doute la joie que cela doit être pour vous ?
Oui, absolument ! C’est d’autant plus réjouissant que cet album a mis plus de deux ans et demi à voir le jour… Cela fait donc un long moment que nous travaillons dessus. Et pour tout vous dire, il n’y a pas que cet album : derrière nous, il y a déjà une cinquantaine de titres composés, ce qui représente presque cinq albums en réserve, même s’ils ne sont pas encore réalisés.
Nous étions vraiment impatients de sortir ce premier opus car, pour Charles et moi, il est le reflet d’une période de nos vies plutôt douloureuse. C’est un album de confessions, né alors que nous traversions chacun une passe difficile, et c’est un peu ce qui nous a rapprochés pour créer ce projet. Nous y avons mis nos confidences, nos épreuves.
On y parle de remise en question, du temps qui passe. Charles a signé une chanson, « Lettre à Sacha », qui raconte le drame qu’il a vécu pour voir son fils. De mon côté, « Éphémère » évoque le sens des choses, la raison pour laquelle nous sommes ici. Cet album s’inscrit clairement dans un univers pop, très orienté ballades, avec peu de titres légers, mais c’est précisément l’atmosphère que nous souhaitions transmettre, en nous livrant.
Aujourd’hui, nous sommes dans une phase différente, beaucoup plus positive. Nous avons envie d’un registre plus folk, de monter sur scène, nous sommes dans l’action. Ce premier album marque l’aboutissement de notre rencontre, et en même temps, il nous tardait de le publier pour pouvoir enfin explorer d’autres horizons. C’est d’ailleurs pour cela que nous avons commencé la scène : nous avons déjà donné quelques concerts et d’autres suivront à la rentrée. Sur scène, nous jouons les titres de l’album mais aussi des morceaux inédits, car notre univers évolue déjà.
Justement, quels premiers retours avez-vous déjà pu avoir du public ?
Les retours sont vraiment excellents ! Et, d’une certaine manière, ils confirment ce que nous pressentions déjà. En tant que réalisatrice et productrice, je savais que je prenais un risque en proposant un album singulier sur le marché français. Beaucoup de titres sont en anglais, les chansons sont majoritairement des ballades, ce n’est ni dansant, plutôt rétro et introspectif. On est plutôt sur de l’indie pop.
Mais c’est aussi, à mes yeux, notre force : en tant que groupe français, nous apportons quelque chose de différent, nous prenons des risques, et nous nous distinguons. Même dans le son, nous avons fait des choix forts : un parti pris acoustique, des basses et batteries enregistrées en live, un mixage vintage avec des voix très sèches et proches pour créer de l’intimité. Nous avons voulu faire un album authentique, qui se démarque, et je pense que c’est une tendance qui va revenir.
À l’ère de l’IA, je crois que deux voies vont coexister : celle des artistes qui rechercheront toujours plus d’authenticité, et celle de ceux qui privilégieront le « sound design ». Il y aura deux publics, deux visions de la musique. Charles a d’ailleurs une plume très particulière, imagée, avec beaucoup de doubles sens, à la manière d’un Biolay ou d’un Gainsbourg. Cela demande une écoute attentive, mais ceux qui font l’effort apprécient vraiment.
Nous savons que notre public se situe majoritairement entre 25 et 55 ans, des personnes actives. Nous avons essayé, sur cet album, de rester éclectiques. Le single « Ose Art(me) » est en français et plus entraînant, d’autres titres relèvent davantage de l’indie pop. Ainsi, chacun peut y trouver son compte. Nous avons cherché à forger une identité, tout en restant assez larges pour toucher un maximum de monde. Recevoir des retours positifs sur nos choix artistiques nous réjouit donc particulièrement.
De pouvoir présenter au public, sur scène, ces titres a dû être un réel plaisir artistique et humain…
Oh oui ! J’ai commencé la scène à 15 ans, et en tant qu’intermittente, j’ai arpenté toutes sortes de scènes. Mais jusqu’à il y a deux ans, je ne m’y sentais pas vraiment à ma place. Sans doute parce que je n’assumais pas encore qui j’étais, je ne m’étais pas trouvée, je pensais ne pas avoir grand-chose à raconter.
Depuis 24 mois, je me sens enfin légitime sur scène, et c’est un plaisir démultiplié. Ce projet est riche, tant en mélodies qu’en expériences de vie, et je crois qu’il peut réellement toucher les gens. Après vingt ans de carrière, j’ai acquis une certaine maturité, même dans ma manière de chanter, que j’assume désormais pleinement. J’ai donc le sentiment d’avoir quelque chose à dire et à partager. C’est d’ailleurs un retour fréquent du public : on me dit que ma place est sur scène, qu’il s’y passe quelque chose. Cela me touche énormément.
Vous le disiez, d’autres titres attendent derrière… À quoi le public pourra-t-il s’attendre ?
Nous nous dirigeons vers un univers un peu plus folk, tout en restant dans l’esprit britpop. Il y aura des morceaux plus rythmés — pas de techno, rassurez-vous ! — mais avec davantage de positivité et des messages plus engagés.
Grande nouveauté aussi : à l’origine, Charles, qui vient du milieu sportif, était surtout scénariste, bien qu’il ait toujours eu une solide culture musicale. Il s’est révélé avoir un vrai talent de composition, et récemment, il s’est mis au chant. Il se trouve que nos deux voix se marient très bien, si bien qu’il prend de plus en plus sa place, ce que l’on retrouvera sans doute sur le deuxième album.
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En parallèle, vous avez une autre casquette artistique, en accompagnant le développement de projets…
J’ai fondé CMC Studio il y a huit ans, et depuis un an et demi, je me suis associée pour ne plus être seule à bord. L’idée est d’offrir un cadre bienveillant aux artistes qui souhaitent développer leur projet. Forte de mon expérience d’artiste, je sais combien il est important de s’entourer des bonnes personnes, et combien on peut parfois perdre du temps, ou au contraire en gagner énormément, selon les rencontres.
Je crois que c’est là ma force : savoir rencontrer les bonnes personnes et construire un réseau fiable, capable de conseiller au mieux les artistes. CMC regroupe ainsi des experts qui interviennent selon les besoins et les objectifs de chaque projet.
De mon côté, je m’occupe principalement de la direction artistique et de la réalisation. Mon associé est spécialiste de la voix. Nous avons également quelqu’un chargé de repérer les talents et une professeure de chant très reconnue. Nous proposons aussi de l’édition et de la production pour certains artistes, parfois même en investissant nos propres moyens lorsque le budget manque. Nous nous penchons sur la diffusion radio, grâce à un partenariat récent avec un attaché de presse, et nous développons aussi la partie booking. L’idée est de créer un petit univers 360° autour de l’artiste, tout en respectant qui il est et son budget.
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Sans doute que, quand un projet que vous avez accompagné se concrétise, le plaisir est encore différent de celui de vos propres chansons ?
Exactement. Dans ce métier, il faut suivre son instinct tout en restant à l’écoute du marché pour trouver le juste équilibre. Pour mon propre projet, je manque forcément de recul, je ne peux pas avoir la même objectivité que pour les artistes que j’accompagne.
Ma plus grande satisfaction chez CMC, c’est lorsque j’arrive à respecter la vision d’un artiste, sans la dénaturer, tout en l’amenant un peu plus loin grâce à mon regard extérieur et ma connaissance du milieu. Mon parcours me permet d’avoir une vue d’ensemble que n’a pas toujours l’artiste isolé. Si j’arrive à concilier son envie profonde et la réalité du métier, pour qu’il puisse donner le meilleur de lui-même sans rien regretter, alors c’est mission accomplie !
Pour terminer, même si elles peuvent paraître, de l’extérieur, très éloignées, sans doute que les deux casquettes artistiques que l’on vient d’évoquer sont très complémentaires pour vous ?
Mon projet musical n’aurait probablement pas vu le jour sans l’aventure CMC. Ce parcours m’a donné le recul nécessaire pour me lancer. Comme le rappelle « Memory Box », toutes ces expériences ont fait la femme que je suis aujourd’hui. Les deux sont donc intimement liés.
Et puis Charles a aussi joué un rôle clé. Il a apporté d’autres influences musicales, mais aussi une fraîcheur, une jeunesse, une motivation que j’avais peut-être un peu perdues. Il m’a redonné souffle et espoir.
Merci, Céline, pour toutes vos réponses !
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