Patrick Séminor évoque sa belle actualité artistique !
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Bonjour Patrick,
Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !
Votre actualité, à l’image, est variée. Les téléspectateurs de TF1 peuvent vous retrouver régulièrement dans la quotidienne de TF1 « Demain Nous Appartient ». A titre personnel, on imagine sans doute la joie que cela doit être pour vous ?
Mon arrivée s’est fait très vite, je ne m’y attendais pas du tout ! J’ai été pris sur la série en plein festival d’Avignon donc j’ai dû faire les deux et c’était physiquement terrible. J’ai eu le plaisir de découvrir le domaine de la quotidienne…Je connaissais un peu « Plus Belle La Vie », pour y avoir tourné il y a très longtemps quand je faisais régulièrement un flic en civil mais, là, j’ai découvert l’intensité d’un personnage relativement important. Avec non pas l’équipe mais les équipes…DNA est une armée, c’est incroyable ! Depuis que j’y suis, j’ai tourné avec une vingtaine de réalisateurs différentsJ. Tout est dingue : le maquillage, la coiffure, les transports, la logistique, la production,….Je ne connais même pas encore les visages de tous les gens avec qui j’échange par mail ou par téléphone ! Tout le monde est adorable, tout le monde est au service du projet…
Cela donne le tournis : on te transporte, on te nourrit, on t’habille, on te déshabille, on te loge, on te dirige, on te transporte sur un autre décor,…C’est un tourbillon ! Il a fallu plusieurs mois pour commencer à m’y habituer et je crois que je ne suis pas encore habitué à tout…
Ces premiers mois à l’image vous ont déjà permis une palette de jeu sans doute très plaisante à défendre ?
Ce personnage n’est pas si varié que cela ! Il est très défini dans son passé et je ne suis pas sûr que tout avait été décidé au départ…Je crois que les scénaristes attendaient aussi de voir ce qui allait se passer entre Catherine Benguigui et moi pour savoir ce qu’ils allaient écrire ensuite.
Dans une fiction, on a la fin, on connait le scénario lorsque l’on est embauché, chose que je n’ai pas sur DNA. C’est ce qui est, pour moi, inhabituel dans la quotidienne ! Je sais seulement trois semaines à l’avance ce qui va se passer…Je crois même que personne ne sait vraiment où ça va. C’est la force aussi des gens qui écrivent !
Donc ce personnage évolue, je dirais, en live. Au début, il était un peu effacé, un peu soumis et il se durcit un petit peu, là. Je crois que c’est aussi une demande du public…C’est bien simple, il n’y a pas un jour où je ne croise pas des gens qui me saluent et qui me disent que le personnage est trop gentil, qu’il ne devrait pas se laisser faire. En tout cas, cette évolution est vachement sympa !
En tant qu’acteur, c’est un plaisir de se laisser diriger et d’arriver à faire ce que l’on nous demande. J’aime me couler dans la peau de ce personnage qui est chouette et que les gens adorent !
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Vous évoquiez Catherine, on a l’impression d’une réelle complicité entre vous deux qui se ressent pleinement à l’image…
En tant que personnes, on est très différents l’un de l’autre et, du coup, je crois que c’est ce qui fonctionne dans ce couple. Cela donne un effet aimant, on s’amuse bien à ce jeu d’attraction / répulsion, où elle m’envoie bouler mais où je l’attrape. C’est chouette !
On le sait, le rythme de tournage est soutenu. Sans doute que chaque nouvelle journée vous permet d’affiner votre méthodologie de travail ?
Quoi que je fasse, je l’aie dès le départ. Je suis hyper exigent avec moi-même ! Quel que soit le rôle, je le bosse avec une méthodologie intense, qui n’est pas aléatoire, qui est vraiment travaillée parce que j’aime ça. Le résultat, même sur un petit rôle, est bien meilleur quand on a bossé que quand on ne l’a pas fait. Cela se voit quand une personne n’a pas bossé, le résultat n’est pas le même !
Donc, oui, j’ai la rigueur. Après, c’est le rythme…Celui de la quotidienne est minuté ! Les assistants ont un chrono…Il y a des verrous partout pour que ça se passe toujours bien. La moindre minute est importante et calculée. Il ne faut pas se louper : si une séquence est prévue sur une heure, il ne faut pas prendre une heure et dix minutes, parce qu’il y en a plusieurs autres derrière, avec plein de gens qui bossent ! C’est très très exigeant mais c’est super !
En tout cas, certainement que les studios d’intérieur et le cadre extérieur sont de magnifiques outils de travail, aussi pour soutenir ce rythme ?
Oui ! On est chouchoutés, sans être infantilisés. On est vraiment dans les meilleures conditions possibles pour assurer cette exigence de timing. Quand on nous dit « Action ! », on n’a pas vingt prises. On est dans de bonnes conditions pour cela, on a une équipe cuisine qui est incroyable, on mange super bien, les gens qui nous amènent nous rendent service, même si je me bats avec eux pour y aller parfois à piedsJ, les équipes costumes sont très gentilles aussi. J’en oublie certainement mais tous sont adorables avec nous !
Toujours d’un point de vue méthodologique, aimez-vous regarder le rendu final, notamment pour capitaliser sur votre propre jeu ?
Je ne le fais pas beaucoup, je n’aime pas trop me voir mais je le fais quand même, pour voir l’écart entre la sensation lors du tournage et le rendu à l’image. Cela fait partie de mon travail ! Evidemment, je vois surtout les défauts…
Récemment, vous avez fait une autre apparition sur TF1, cette fois-ci dans « Plus Belle La Vie, encore plus belle ». Quels souvenirs en gardez-vous ?
C’était très particulier ! Dans une vie antérieure, j’étais musicien, j’étais guitariste de blues et de jazz, ainsi que chanteur…Je n’étais pas comédien professionnel, je faisais juste des petites choses de temps en temps, notamment des figurations, afin d’avoir mon intermittence du spectacle. J’avais alors été flic civil récurrent dans le commissariat de la série, donc je connais bien ce lieu, je connais bien également les acteurs principaux et, là, j’ai tourné dans le nouveau commissariat !
Mon personnage n’était pas sympa du tout, il venait d’ailleurs au commissariat se plaindre donc j’étais avec mes potes de l’époque, qui sont toujours figurants, et avec mes potes acteurs, qui sont toujours dans la série. C’était super marrant de rebosser, en tant qu’acteur, avec des gens que j’avais connus dans un autre contexte ! C’était aussi l’occasion de découvrir ce nouveau commissariat et une nouvelle réalisatrice…
En tout cas, j’ai adoré jouer ce personnage, qui est à l’opposé de celui que j’interprète dans DNA. J’ai même regretté qu’il n’apparaisse pas dans plus d’épisodes…
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Il y a quelques jours a également été diffusé « Bellefond », pour France Télévisions…
J’avais, en fait, été casté pour un personnage qui avait plus d’importance dans l’épisode mais je tournais tellement sur TF1 que la production trouvait cela compliqué. C’est ainsi que j’ai changé de personnage et que je suis devenu le médecin légiste. Peut-être reviendra-t-il dans d’autres épisodes…Le tournage s’est super bien passé, Stéphane Bern est adorable, c’est une personne que je ne connaissais pas, que je n’imaginais pas et qui s’est révélée être vraiment très simple, on a blagué sur le plateau comme si on se connaissait depuis des années. C’était cool ! A tel point qu’en tournant dans un cimetière, les gens nous ont demandé de ne quand même pas trop rigoler…
Vraiment, une super expérience avec, également, les réalisatrices, les deux sœurs Barbault !
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Toujours sur France Télévisions, vous avez récemment mis en boite « Meurtres à Millau », un nouvel épisode inédit de cette belle collection…
On a tourné dans l’un des plus beaux villages de France, à Saint-Enimie, dans l’Aveyron. J’y interprète encore un personnage très différent, aux côtés de Jean-Pierre Darroussin, sous la réalisation de Jean-Marc Brondolo, qui a fait la moitié des saisons de la série « Engrenages ». C’était juste magique ! J’en reviens à la gentillesse de ces gens, ils sont simples et travailleurs, cela m’éclate ! Ce fut de belles rencontres…C’était trop bien !
Pour terminer, que peut-on vous souhaiter pour la suite de votre déjà très beau parcours artistique ?
Que ça continue ! Comme le disait un acteur américain que j’aime beaucoup, Willem Dafoe, « On dit plein de trucs mais un acteur est quand même content quand il a du boulot ». Surtout, j’ai plein de copains et de copines qui aimeraient travailler plus donc je mesure la chance que j’ai.
Après, moi qui étais musicien avant et qui, finalement, fais ce métier depuis pas si longtemps que cela, mon plus grand rêve serait d’arriver à faire, en plus, du cinéma d’auteur. C’est le cinéma que j’aime !
Merci, Patrick, pour toutes vos réponses !