Sud Radio : Patrick Roger évoque son émission quotidienne et son rôle dans la gestion des programmes !
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Bonjour Patrick,
Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !
Les auditeurs de Sud Radio peuvent vous écouter, de 9h à 10h, du lundi au vendredi, dans « La vérité en face ». A titre personnel, on imagine sans doute la joie que cela doit être pour vous, au quotidien, de retrouver le micro ?
Oui ! Je dirige et, en même temps, je fais de l’antenne, ce n’est pas banal…Dans peu de médias, il y a, effectivement, des personnes qui ont cette double casquette. Pourquoi je le fais ? Parce que l’on est une plus petite société, Sud Radio fonctionne en mode start-up, même si on est devenus une grande radio nationale et parce que j’ai toujours plaisir à faire de l’antenne. Tout au long de ma carrière, j’ai hésité entre de l’antenne et diriger. J’aime bien diriger, en fait, les équipes pour qu’elles se sentent investies, qu’elles se sentent épaulées, pour travailler sur un projet commun et j’aime aussi le contact du micro, de l’antenne, des auditeurs. Je suis assez curieux et je veux faire partager cette curiosité aux auditeurs, la radio c’est avant tout cela je trouve.
J’ai commencé au moment de l’arrivée des radios libres, en 81/82, j’étais étudiant, je faisais même cela en parallèle du lycée et, depuis, je n’ai cessé de faire ce métier. Même si j’ai eu quelques parenthèses télévisuelles, je préfère quand même le média radio : à travers la voix et les mots que l’on choisit, on va pouvoir parler davantage aux auditeurs en direct. L’auditeur a besoin, je pense, quand il écoute l’audio, que l’on s’adresse directement à lui et qu’on raconte en fait des histoires. Parfois, c’est l’actualité, parfois c’est autour de débats sur l’actualité, parfois ce sont d’autre histoires, comme des récits historiques ou des découvertes sur la science. Je trouve qu’au travers de la voix, sans voir l’image, ce lien est beaucoup plus fort !
Sud Radio a pour slogan « Parlons vrai ». Votre émission quotidienne s’y inscrit pleinement…
« La vérité en face » reprend ce slogan du « Parlons vrai », qui se décline d’ailleurs dans beaucoup d’émissions et de chroniques : « Les vraies voix » le soir, « La vie en vrai »,… Evidemment, avec « La vérité en face », j’ai détourné « La réalité en face »…Parfois, bien souvent, on n’ose pas dire les choses tel qu’elles se produisent, tel qu’on les voit, tel qu’on peut en fait les décrire…alors que, bien souvent, elles sont pourtant en face de nous. Il faut affronter et aborder ces questions ! C’est ce que nous voulons faire sur Sud Radio, une déclinaison de tous ces sujets, où on doit parler vrai aux auditeurs.
Vous allez me dire « Qu’est-ce que la vérité ? »…Parfois, c’est difficile à voir mais, en tout cas, c’est ce que l’on essaie de travailler.
La proximité avec les auditeurs est réelle, ils peuvent intervenir à l’antenne…
Oui, on a beaucoup d’interactivité dans cette émission « La vérité en face », j’aime bien avoir les auditeurs, qui peuvent s’exprimer en toute liberté. Cela nous permet d’avoir un peu la France en direct, qui parle, qui nous répond, qui réagit sur les sujets d’actualité. Les auditeurs peuvent, eux-mêmes aussi, débattre. Dans ce créneau horaire, après la matinale où on a abordé un certain nombre de sujets, on peut y revenir avec ces commentaires, ces réactions et, parfois, des auditeurs qui vont nous apporter des éclairages ou des informations différents. J’aime donc beaucoup cette séquence où les auditeurs ont la parole !
Ces échanges permettent, ainsi, d’aborder des questions du quotidien et les préoccupations des auditeurs des quatre coins de la France…
Bien sûr ! Vous savez, en France, on souffre toujours d’une forme de déconnexion entre Paris – Les élites et la population, au sens large du terme. On essaie, justement, de couper cela et d’éviter cette rupture, en donnant cette parole qui est transmise directement et en faisant réagir, pour voir un peu quelles sont les préoccupations du terrain, comment sont perçus certaines décisions et certains faits.
Aujourd’hui, par exemple, on a parlé de l’emploi des séniors, qui sentent en fait un certain déclassement, on a parlé de Twitter, en demandant aux gens s’ils continuaient à aller sur les réseaux sociaux, notamment celui-ci, on a évoqué les lieux et l’insécurité, avec la petite phrase de Gérald Darmanin, ou encore les rodéos sauvages qui, malheureusement, se multiplient un peu partout et ne sont plus seulement réservés, aujourd’hui, aux villes ou aux grandes agglomérations mais aussi aux campagnes. Les témoignages étaient assez éclairants, illustrant ces sujets de préoccupation des gens.
En plus des interventions des auditeurs, des témoins forts de l’actualité viennent, en studio, apporter leur vision et leur expertise…
Oui, on essaie d’apporter un peu de profondeur. On en a besoin et, à la radio, on peut le faire, notamment avec un auteur qui a écrit un livre sur le sujet, qu’il connait donc parfaitement et qu’on peut donc questionner. Ce matin, c’était Philippe Camus, ancien patron d’Airbus, qui s’y connait en matière de défense, d’aéronautique et d’industrie, il nous a apporté son témoignage d’un homme libre. Il n’est plus en poste aujourd’hui, il peut donc dire avec sincérité ce qu’il pense qu’il faudrait faire.
Souvent, dans cette émission « La vérité en face », j’ai également des débats, entre Elisabeth Levy et Thomas Guénolé, qui sont opposés, évidemment, dans les idées mais qui acceptent de les confronter. C’est un espace qui permet de creuser un petit peu plus les choses !
Plus globalement, quels principaux retours des auditeurs pouvez-vous avoir sur votre émission en particulier ou même sur la radio plus généralement ?
Les auditeurs sont très attachés à Sud Radio, en tout cas ceux qui nous écoutent et qui nous sont fidèles, ainsi que les nouveaux. Nous en recrutons en permanence, Sud Radio se développe sur tout le territoire national, avant on était limités au sud-ouest, maintenant on est beaucoup écoutés en ile de France, du grand sud-ouest à la région centre-auvergne, dans le sud-est et, progressivement, dans les autres régions, que ce soit dans les hauts de France, en Alsace, dans l’ouest et les Charentes, à travers les applications et à travers le DAB+ qui se développe.
Ce que me disent ces auditeurs, c’est que nous avons un ton différent, qu’il y a de la proximité, qu’ils sentent chez nous qu’on répond à leurs préoccupations, qu’on les comprend et qu’on leur donne en même temps la parole. C’est, en tout cas, ce que l’on essaie de développer : je dis souvent que l’on est la radio du premier ou du dernier kilomètre, la radio de chez soi. J’essaie, d’ailleurs, de bannir, à l’antenne, les mots concernant Paris, je ne veux pas que ce soit Paris qui parle à la France, je veux que ce soit la France qui parle à la France. Nous sommes basés en région parisienne mais nous pourrions être basés à Marseille, à Carcassonne ou à Nevers, ce serait exactement la même chose ! Il ne faut pas que l’on sente de distance…
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Cette proximité avec les auditeurs se confirme à l’antenne l’après-midi, où les gens peuvent échanger sur d’autres thématiques, encore plus personnelles…
Bien sûr ! Vous pensez à Brigitte Lahaie ou encore à « C’est votre avenir », qui vont beaucoup plus dans les choix et la vie intime des auditeurs, ou dans leurs préoccupations également sur leur avenir, sur leur relation au travail, sur leurs relations personnelles, sur beaucoup d’autres choses du quotidien. Nous y répondons directement avec Brigitte, Alexandre et Marie, dans ces deux émissions, entre 14h et 17h.
En soirée, en plus du rugby, sport historique de Sud Radio, des émissions football sont également proposées aux auditeurs…
C’est vrai mais le rugby reste notre ADN. Le week-end, nous consacrons énormément d’heures de retransmission aux matchs du top 14, aux grands évènements de l’équipe de France et à la Pro D2. Nous donnons également la parole aux petits clubs, notamment le vendredi soir.
En parallèle, nous avons développé aussi le foot, le soir parce que c’est un sport qui est ultra populaire, qui reste le plus populaire probablement et, surtout, qui suscite énormément de discussions et de débats. Les passionnés du football ont toujours envie de nouvelles informations, de débats, de revenir sur les matchs précédents, d’anticiper sur la prochaine journée, de parler de leur club, de parler des entraineurs, de parler des joueurs, de parler du mercato. Il y a énormément de sujets à aborder et je sais que ça passionne. C’est la raison pour laquelle nous avons effectivement mis, le soir entre 20h et 21h, l’émission « Les vraies voix du foot », pour parler du foot, toujours avec cette idée de vraies voix.
Vous rappeliez, au début de cet échange, votre double casquette, au micro et à la direction. Certainement que votre emploi du temps est riche mais aussi très complémentaire pour vous ?
Oui, c’est un emploi du temps qui est assez lourd, assez chargé. Mais, quand on a du plaisir à faire son travail, ça ne représente pas la même charge de travail que quelque chose qui serait très répétitif. Donc je mets de l’enthousiasme et j’ai du plaisir à faire ce travail !
En étant, en même temps, dans la fabrication de l’antenne, je peux mieux percevoir et appréhender ce qui va et ce qui ne va pas. Plutôt qu’en étant uniquement dans un poste de direction, où on aperçoit en fait les choses mais peut-être qu’on ne les perçoit pas de la même manière. C’est assez important et ça rentre dans cette logique de start-up, où on doit être assez multicartes : ça commence par le directeur lui-même, qui met les mains dans le cambouis.
Après, je sais aussi faire mon autocritique et en parler avec les uns les autres : si ça ne va pas, ça ne va pas et moi aussi, je peux très bien changer de poste ou d’affectation.
Pour terminer, que peut-on vous souhaiter pour la suite de cette belle aventure à Sud Radio ?
Ce qu’on peut nous souhaiter, c’est que Sud Radio poursuive son développement, avec toujours cette authenticité, autour de ce slogan « Parlons vrai » et autour de l’ensemble des équipes, allant du digital à la technique, en passant par les animateurs / animatrices et par l’ensemble du personnel qui s’occupe de la logistique. Il y a vraiment, en fait, un esprit d’équipe qui est très fort et ça se ressent beaucoup à l’antenne. Donc nous devons continuer d’essayer de répondre aux attentes des auditeurs !
Merci, Patrick, pour toutes vos réponses !