RMC : Benoit Boutron nous en dit un peu plus sur les différentes émissions qu'il anime chaque week-end !
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Bonjour Benoit,
Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !
Nous pouvons vous retrouver chaque week-end, sur RMC, dans différents programmes sportifs. A titre personnel, on imagine sans doute la joie que cela doit être pour vous ?
C’est sûr ! C’est vraiment le média que je voulais intégrer quand j’ai commencé mes études de journalisme. J’étais fan de radio, j’écoutais « Luis attaque » avec Florian Genton, j’adorais ce binôme d’ancienne gloire du football et du petit jeune à côté. Tous, quand on écoutait l’émission, avons pu nous identifier à Florian, on se disait que c’était un rôle sympa.
Moi qui suis d’Orléans, je suis ensuite monté à Paris faire une école de radio. En deuxième année, j’ai intégré RMC en stage, je faisais quelque chose qui n’avait rien à voir, à savoir du montage de podcasts et, petit à petit, j’ai pu gravir les échelons, jusqu’à présenter des émissions, à partir de 2019.
Ces différentes émissions sont d’ailleurs très complémentaires les unes par rapport aux autres…
Exactement ! J’ai un emploi du temps particulier, avec quatre émissions en trois jours d’antenne…Ce qui est top cette année, c’est que ce sont quatre émissions complètement différentes. Il y a « Rothen s’enflamme » le vendredi, qui est une émission quotidienne de débats, on y parle d’un peu tous les clubs avant le multiplex. Le samedi, j’anime le live de 19h, avec Rolland Courbis, où on s’intéresse au match de Ligue 1 en cours, où on revient sur l’affiche de 17h et où on lance celle de 21h. Le dimanche, il y a deux autres émissions encore différentes. « Stephen brunch » à 13h, avec Stephen, une nouvelle personnalité de RMC, pour de la libre antenne, avec un ton cool et jeune, où on se permet beaucoup plus de liberté. Puis le rendez-vous du dimanche soir, « Bartoli time », de 19h 30 à 20h 30, où on récapitule le week-end sport, avec les invités qui comptent.
J’ai la chance d’avoir un panel, cette année, qui me fait faire beaucoup de choses différentes, je ne peux pas m’ennuyer parce que je suis un peu sur tous les formats.
Ces émissions sont pour vous l’occasion d’être entouré de consultants de renom, qui viennent apporter leur expertise et leur regard…
C’est forcément enrichissant parce que l’on parle à des passionnés qui connaissent parfaitement les sports qu’ils évoquent. Cela te met une certaine pression, tu n’as pas le droit de te rater mais ce qui est intéressant aussi, ce sont les différences de personnalités. Ces émissions sont complètement différentes parce que les personnalités le sont tout autant donc les façons de travailler le sont également, tout comme les prises de position et les univers. C’est cool de s’adapter à chacun et d’aider chacun à donner le meilleur ! C’est, peut-être, ce que je préfère dans ce boulot : j’aide les personnes autour de moi à aller chercher ce qu’elles ont vraiment au fond d’elles, ce qu’elles pensent vraiment sur un débat, …C’est trop bon ! Comme la radio est le média du direct et de l’instantané, c’est celui où il y a le moins de filtre au final. J’aime cette adrénaline, qui ne se perd pas ! On est sur un fil et tout peut se passer…
A l’antenne, notamment dans les lives, certainement que vous devez vous adapter aux émotions et à l’intensité de ce qui se passe sur les terrains…
Je trouve que l’on est le média de référence, tous médias confondus, sur la transmission d’émotions. Il n’y a pas meilleurs que nous pour faire vivre un évènement sportif. Le dernier exemple en date est celui des Jeux Olympiques de Paris, les commentaires étaient excellents, il n’y avait que des spécialistes au micro sur chaque sport, avec, en plus, une dream team énorme. Ce n’était que du bonheur de 10h à 2h du matin. C’est vraiment nous ! C’est ce que je trouve génial dans ce média-là, on reste la référence, on apporte de l’expertise mais des émotions énormes passent par la voix. On a de beaux exemples avec Jeannot et les autres commentateurs, ils sont des vecteurs d’émotion. La radio est un média de mobilité, notamment en voiture : quand on entend un but de son club de cœur, cela procure une émotion dont on se souviendra, même si on ne l’a pas vu.
La proximité avec les auditeurs fait partie des autres marqueurs forts de RMC, ils peuvent intervenir à l’antenne pour débattre avec les différents intervenants…
La parole est donnée à tous, avec ce fameux 32 16. Le samedi, pendant l’émission de live avec Rolland, on fait aussi un énorme débrief du match qui vient de s’écouler, on donne alors la parole aux auditeurs, il y a des déçus et il y a des heureux. C’est top aussi de permettre à certains d’évacuer une frustration : on le ressent souvent, l’auditeur qui vient parler de son club qui a perdu repart un peu plus soulagé d’avoir évacué sa frustration. Ce lien avec l’auditeur est essentiel, on ne le perdra jamais, c’est sûr !
D’ailleurs, quels principaux retours pouvez-vous avoir de leur part sur vos émissions ?
Ce que je retiens de ce que l’on fait et des personnes que l’on a, c’est que ce n’est pas parce qu’une personnalité est clivante, qu’elle a une position ferme sur un club ou qu’elle est estampillée, que les gens ne vont pas rester pour l’écouter. Même si un auditeur aime moins quelqu’un, il va avoir envie d’écouter son avis et ses arguments. Je trouve que cela fait partie de l’ADN de RMC, c’est nous qui avons les personnalités les plus affirmées. Pour nous, journalistes, qui sommes un peu les modérateurs, c’est un bonheur. On n’a pas à convaincre quelqu’un de participer au débat ni d’aller donner un argument, cela se fait tout seul en fait. Notre rôle est justement d’équilibrer tout cela et de faire attention à ne pas aller trop loin.
Méthodologiquement parlant, sans doute qu’un grand travail de préparation est fait en amont mais que la spontanéité du live prime ?
Vous avez raison ! C’est une vigilance permanente, on n’est jamais à l’abri d’un mot qui dérape ou d’une comparaison mal comprise. Stephen, dans une de ses libres antennes, avait évoqué le Qatar et son lien avec le sport, il pouvait y avoir un risque que ça soit mal interprété donc, de suite, mon rôle a été de préciser sa pensée. A chaud, c’était clair pour lui mais c’est de ma responsabilité d’imaginer que ça pouvait être perçu différemment par les auditeurs. Cela fait partie du job ! La préparation est importante mais ce qui se passe à l’antenne est transcendant. On ressort rincé après deux heures d’émission, à être toujours vigilant à ce qui se passe, à ne jamais baisser sa garde…
Mais vivre sa passion, dans cette jeune rédaction, doit certainement être un régal pour vous….
La moyenne d’âge ne dépasse sans doute pas les 40 ans, il y a des anciens mais aussi pas mal de jeunes. Ca vit, tous sont passionnés, c’est grisant et motivant ! Il faut contrôler, pour autant, cet enthousiasme et ce qui est passionnant, c’est que tu ne sais jamais vraiment où tu vas : ton débat est préparé et construit, tu sais à peu près ce que tes consultants vont dire parce que tu connais leur position mais si le débat s’enflamme entre deux intervenants, tu ne sais pas jusqu’où ça va aller. Idem si un auditeur vient pour s’opposer à un débatteur…Mais c’est aussi ce que l’on recherche, c’est ce qui crée les bons moments de radio : si tout le monde reste dans son rôle et dit exactement ce qu’il a prévu de dire, on s’ennuie un peu. C’est, je trouve, ce que l’on peut reprocher un peu aux débats en télévision, où les échanges, les interactions et les réactions sont moins nombreux. A l’inverse, en radio, c’est la chance et l’opportunité que nous avons donc on essaie de les saisir au mieux !
Pour terminer, que peut-on vous souhaiter pour la suite de cette déjà très belle aventure radiophonique sur RMC ?
Je suis conscient tous les jours de la chance que j’ai. Donc vous pouvez me souhaiter de continuer comme cela, à kiffer pendant encore des années ! Je suis persuadé que la ligne éditoriale ne bougera pas, que l’on restera une référence dans le sport et qu’on gardera cette liberté de ton que l’on a, qui est parfois critiquée ou attaquée. Je peux vous confirmer que l’on ne nous a jamais dicté de dire quoi que ce soit, je pense d’ailleurs que ça se ressent à l’antenne.
Merci, Benoit, pour toutes vos réponses !