Pauline Desannaux évoque son parcours artistique mais aussi ses projets, notamment dans la réalisation !

Publié le par Julian STOCKY

 

 

Bonjour Pauline,

Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !

Vous êtes actuellement en préparation du premier court-métrage que vous allez réaliser. Malgré la charge que cela représente, on imagine sans doute la joie que cela doit être pour vous ?

Ah oui ! Je trouve cela assez fou qu’une écriture, qui vient de soi, prenne forme d’un coup, pour donner des images, grâce à des gens qui vont jouer ce que l’on a écrit. Du coup, cela fait peur mais, en même temps, c’est incroyable ! C’est une chance, je trouve, de pouvoir se dire que l’on peut réaliser le film que l’on a écrit. Je trouve cela dingue, je suis trop contente !

Plus concrètement, comment pitcher ce court-métrage d’une durée de 8 minutes environ ?

Le film s’appelle « Pierre ». Au début du film, on voit Pierre et Selma, qui sortent du cinéma avec des amis. Lors de cette soirée, Selma va prendre l’initiative de confronter Pierre sur la nature de leur relation, en traversant les souvenirs.

Ce n’est pas du tout une comédie romantique, c’est plus une introspection de soi-même, de se dire que, parfois, il suffit de changer un détail dans la vie pour que l’histoire soit complètement différente.

Vous serez à la réalisation mais aussi devant la caméra. Quel personnage allez-vous interpréter ?

La double casquette est assez lourde donc j’hésite encore mais ce pourrait être le rôle de Selma, le personnage féminin principal. Il faudra être sur tous les plans, devant et derrière en même temps mais c’est un challenge et j’aime les challenges.

Ce rôle vous permettra sans doute une chouette palette de jeu à défendre…

Oui parce qu’en plus, il y a un côté un peu rêve. En fait, on se balade dans tous les univers donc, à jouer, c’est autant dans l’émotion que dans la spontanéité. Donc, oui, j’aurais aimé que l’on me propose un rôle comme celui-ci ! C’est pour cela que j’aimerais bien me faire plaisir à jouer ce personnage …

Vous êtes à l’origine de l’écriture de ce film. Aviez-vous alors eu des sources plus personnelles d’inspiration ?

J’ai un cerveau qui fonctionne parfois un peu trop et, du coup, je reviens souvent, dans ma tête, sur des moments passés. Notamment - et c’est une des scènes du film-, je me rappelle, il y a trois ans, le jour de mon anniversaire, être assise toute seule sur la plage de Quiberon, le matin, vers 9h, afin d’avoir un moment pour moi. Il n’y avait personne, c’était agréable ! Je repensais à plein de choses, aux occasions manquées, à des moments où je n’ai pas osé, à des moments où la personne en face n’avait pas répondu…J’ai l’impression d’avoir loupé plein d'occasions dans ma vie et j’aimerais bien demander aux personnes concernées  : « Tu imagines, si on avait vécu cela, si on avait dit telle chose à ce moment-là, comment ça se serait passé ? ». Pas forcément sur le plan amoureux, je parle aussi de la vie professionnelle ou amicale…Je me suis dit que ce pourrait être l’histoire d’un film !

Je suis une grande fan de « Eternel sunshine of the spotless mind », c’est un peu dans cette veine-là, c’est vraiment très personnel, c’est une réflexion que je me suis faite.

A quelques mois du tournage espéré pour août, dans quel état d’esprit êtes-vous ?

J’ai eu confirmation il y a quelques jours seulement. Sur le moment, c’est génial, l’excitation prédomine et, dès le lendemain, je me suis mise au travail. J’ai énuméré tout ce qu’il y avait à faire : budget, acteurs, planning,… et, là, j’avoue, c’était plus du stress que de l’excitation, à me demander si j’allais y arriver. Mais ça va le faire !

Tant que la mise en place n’est pas totalement faite, que mon équipe n’est pas pleinement créée, c’est le stress : Est-ce que je vais réussir à avoir tout ce que je veux ? Financièrement, est-ce que je vais réussir à réunir les fonds en si peu de temps ? En même temps, j’ai hâte d’être au mois d’août et de dire le premier « Action ! » de ma vie…

Cette expérience a vocation à en appeler d’autres puisque vous avez déjà terminé l’écriture de deux longs-métrages…

En fait, j’ai commencé par écrire ces deux longs. Pour moi, les courts-métrages sont vraiment tout autre chose, il faut raconter en peu de temps, alors que j’aime bien aller au bout des choses dans l’évolution des personnages, ce à quoi le long se prête davantage.

J’ai commencé par écrire une comédie, genre que j’aime beaucoup, et, après, je suis partie sur un drame psychologique, qui n’avait rien à voir, sur la manipulation au travers du couple.

Pour pouvoir se faire suivre par des producteurs, il faut montrer ce que l’on sait faire derrière la caméra. C’est pour cela qu’on m’a demandé de faire un court, avant. C’est comme cela que je suis arrivée sur l’histoire de Pierre, en espérant qu’elle puisse convaincre les producteurs de me suivre pour faire mes longs métrages. D’ailleurs, je ne jouerais pas dans ceux-ci et j’ai déjà mon casting en tête. J’espère que cela se fera dans les deux prochaines années, ce serait bien !

Sans doute aussi que votre parcours artistique et vos expériences vous aident au développement de ces projets ?

J’ai eu la chance d’être formée au studio Pygmalion, avec de super coachs. Forcément, pendant 3 ans, j’ai vu comment ils accompagnaient les acteurs pour leur permettre d’aller au plus loin. A côté, j’ai fait quand même pas mal de direction d’acteurs, pour des répétitions ou encore de la mise en scène théâtrale. J’ai également travaillé avec des gens non comédiens pour les emmener encore plus loin…C’est quelque chose, je pense, d’assez naturel chez moi !

Le fait, aussi, d’être comédienne sur des tournages permet de voir comment les autres nous dirigent, ce qui nous plait, ce qui ne nous plait pas, l’organisation, de capitaliser. Forcément, c’est enrichissant ! Sur certains tournages, je me demandais: si c’était moi qui faisais mon film, quelle réalisatrice je serais? Là, je vais pouvoir tester…En tout cas, je pense que toutes ces expériences vont vraiment pouvoir me servir !

J’espère diriger les acteurs dans la bienveillance. Il faut qu’ils se sentent bien et libres, il faut y veiller donc je pense que c’est bien d’avoir été de l’autre côté pour pouvoir apporter aux comédiens l’équilibre de bien-être nécessaire pour faire un projet. J’espère, en tout cas, pouvoir le faire dans la douceur et l’accompagnement, pour que ce soit un film commun et non pas une direction rigide.

Pour en revenir à votre parcours artistique, probablement que certaines expériences ont été particulièrement marquantes ?

J’ai travaillé beaucoup avec une équipe qui s’appelle « Les films du loup blanc », dont le réalisateur est Alex Guéry. Il est vraiment la première personne qui m’a fait confiance en tant que comédienne. Il m’a confié le rôle principal de son film “Starchild”, tourné en juillet 2020, qui a eu plus de 80 prix à l’international, notamment à Los Angeles ou encore à New-York. J’ai même eu deux prix de meilleure actrice ! Je ne m’y attendais pas, encore moins aussi rapidement, moins d’un an après avoir tout plaqué pour devenir comédienne. Je me souviens que ce tournage était fou, très intense. On dormait très peu.  C’était un film sur la guerre de 39-45, c’était même hyper perturbant, en sortant de la loge, de voir passer des nazis, on s’y croyait vraiment… alors que c’étaient seulement des figurants. Ce tournage a été, pour moi, hyper marquant, pour toutes ces raisons.

D’autres projets très chouettes se sont succédés. Notamment, j’ai collaboré avec Emmanuelle Dubergey, une réalisatrice extraordinaire, tant au niveau humain qu’à la direction d’acteur. Sur le tournage, on est tous devenus copains alors que l’on ne se connaissait pas, c’était une expérience un peu doudou, on est restés en contact depuis. Le rythme était soutenu mais j’en garde, humainement, un super souvenir !

Vous rappeliez le début, récent, de votre parcours de comédienne. D’ailleurs, d’où vous vient cette passion pour l’artistique ?

Dès l’âge de 5 ans, je regardais « Une famille formidable » et j’étais fan d’Anny Duperey. Je me souviens demander à mes parents si c’était une vraie famille, ils m’avaient répondu que non, qu’il s’agissait de comédiens qui apprenaient un texte. En regardant le programme, je trouvais déjà génial de retranscrire une vraie famille, alors que ça n’en est pas une. Plus tard, une amie m’a proposé de l’accompagner à son cours de théâtre, dirigé par Vincent Dubos. Étant timide, j’ai hésité mais j’ai fini par y aller et par en tomber amoureuse, à l’âge de 11 ans.

Quand on vient d’un milieu autre qu’artistique, c’est compliqué. Forcément, mes parents, ne connaissant pas ce milieu, préféraient que j’ai un métier conventionnel, avec des certitudes, ce que je comprends. J’ai essayé pendant des années d’avoir un “vrai métier”, comme ils disent, mais j’étais malheureuse. J’ai même été assistante de direction dans un théâtre à Rouen, j’étais la pire assistante du monde parce que je préférais être avec les artistes plutôt que d’être dans mon bureau…

Et il y a un événement qui m’a fait prendre la décision de quitter le milieu conventionnel. J'avais un lien très fort avec ma grand-mère. Elle est tombée malade, un cancer. Avant de mourir, elle m’a dit « Sois heureuse, arrêtes de t’occuper des autres et écoutes toi, vis tes rêves, fais ce que tu aimes ! ». Un an après son départ, je suis allée à Paris ! J’ai commencé par un stage de rencontre d’une semaine au studio Pygmalion, j’ai pleuré de joie tellement j’ai aimé cela et, quelques semaines plus tard, j’ai pu intégrer la formation complète. Je crois que cela a été la meilleure décision que j’ai pu prendre dans ma vie professionnelle !

J’ai eu un agent seulement au bout de 6 mois, j’ai commencé les tournages et, 5 ans après, je m’apprête à réaliser mon premier film et j’espère faire mes longs métrages dans la foulée. Si l’on m’avait dit cela il y a 6 ou 7 ans, je n’y aurais vraiment pas cru ! Je me sens tellement épanouie maintenant!

Pour terminer, que peut-on, ainsi, vous souhaiter pour la suite de votre parcours ?

De pouvoir réaliser mes 2 longs métrages et que les gens se retrouvent dans ce que j’ai envie de raconter. Et aussi, qu’on me propose de supers rôles! Ce serait chouette !

Merci, Pauline, pour toutes vos réponses !

Publié dans Télévision

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