Patrick Paroux évoque sa belle actualité, sur scène au festival d'Avignon et à l'image sur TF1 !
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Bonjour Patrick,
Quel plaisir d’effectuer cette nouvelle interview ensemble !
Vous serez sur scène au festival d’Avignon, chaque matin à 10h, à l’Essaion, dans « Puisqu’il le faut », aux côtés d’Eddie Chignara et de Pierre Diot. A titre personnel, on imagine sans doute la joie que cela doit être pour vous ?
Le plaisir est surtout de partager ce moment avec mes partenaires et avec l’auteur, et de jouer ensemble cette pièce. Avignon est un plus ! Cela fait longtemps que j’y suis allé en tant que spectateur, encore récemment l’année dernière mais cela fait très longtemps que je n’y ai pas joué donc je suis content d’y aller ! Mais ce n’est pas tant Avignon qui me plait dans cette histoire que l’idée de nous retrouver tous les trois sur le plateau, sur une mise en scène de l’auteur et producteur qu’est César Duminil.
Les thèmes abordés dans la pièce sont très variés mais aussi très contemporains…
C’est une comédie, clairement, mais c’est une comédie subtile. J’ai été d’abord séduit par les dialogues, quand j’ai reçu cette pièce, qui m’a été envoyée par Eddie, dans un premier temps, à qui l’auteur s’était adressé. Cela m’a plu de suite et j’ai pu appeler l’auteur, que je ne connaissais pas, pour lui dire que je voulais bien être associé au projet. Pierre Diot nous a rejoint par la suite et cette histoire a commencé, ainsi, il y a un an et demi maintenant…
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Un mot, si vous le voulez bien, sur l’histoire et sur votre personnage ?
Ce sont trois personnages qui cohabitent. Claude est un hypocondriaque, il pense être cerné par le cancer, cela le travaille à chaque minute de sa vie…ce qui ennuie profondément ses deux colocataires, qui n’en peuvent plus. C’est un personnage aussi épris de liberté. A tel point que, si jamais on lui confie quelque chose, il se demande ce qu’il va pouvoir en faire, si ce n’est pas quelque chose qui va le contraindre à rester présent.
Mais il est aussi profondément gêné par les névroses des deux autres. L’un a un peu le syndrome de Diogène, il n’arrête pas de ramener plein de choses à la maison, qui peuvent potentiellement être infectées, ce qui est toujours très dur à supporter. L’autre vient récemment de devenir chômeur, il est fortement embêté par sa situation. Il n’y a donc pas grand-chose de positif, à priori, dans leurs situations mais, je le disais, cela reste une comédie !
Certainement que ce personnage vous permet une palette artistique de jeu très plaisante à défendre ?
Absolument ! Quand je disais que j’ai été très séduit par les dialogues, c’est agréable d’avoir des choses bien écrites. Les dialogues à trois ne sont jamais évidents à écrire et, finalement, je trouve que c’est une des qualités de cette pièce aussi. Nous ne sommes jamais deux en scène, nous sommes toujours trois et tous n’arrêtent pas de se parler ni d’intervenir. C’est un vrai plaisir !
Les personnages sont bien construits et la pièce parle de choses actuelles, dans un contexte qui peut être, dès fois, un peu absurde.
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Une première représentation avait déjà eu lieu. Justement, quels principaux retours aviez-vous alors pu avoir du public ?
Comme nous avions bénéficié d’un théâtre en banlieue parisienne, à Villeneuve-Saint-Georges, dans lequel nous avions pu résider pendant trois semaines et planter un décor, le directeur des lieux a eu, avec l’auteur – metteur en scène – producteur, la riche idée de nous acheter une représentation, dans le cadre de sa programmation, aussi pour que nous puissions voir ce que ça donne. Effectivement, à l’issue de ces trois semaines, nous avons pu avoir une représentation publique, qui nous a confortés dans l’idée de continuer, puisque l’accueil du public a été très bon. On s’est dit qu’il fallait absolument que l’on poursuive l’aventure !
Après, on a des agendas, les uns et les autres, qui ont fait qu’il n’est pas facile de trouver quelques semaines communes…et le festival d’Avignon s’y prêtait bien !
Nous le disions, la pièce se jouera à 10h du matin, un horaire atypique…
Absolument ! Pour être atypique, c’est atypique…On a l’habitude de jouer le soir mais, bon, on sait que c’est différent dans le cadre d’un festival et, bien sûr, on s’adapte. Finalement, pour Avignon, je me dis que 10h est un horaire sympa, il ne fait pas encore trop chaud, c’est le début de la journée, aussi bien pour les festivaliers que pour les professionnels qui veulent venir. N’oublions pas que le but du festival d’Avignon est aussi d’intéresser des professionnels pour qu’ils achètent la pièce et pour que nous puissions, ainsi, l’exploiter.
Donc, on s’y fera, on se lèvera plus tôtJ, on pourra installer le décor sans être pressés parce qu’on ne sera pas entre deux représentations. J’ai rarement joué au théâtre à 10h, si ce n’est à l’école mais ce sera un bon horaire, j’en suis sûr !
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En complément, les téléspectateurs de TF1 peuvent vous retrouver, depuis peu, dans le nouveau programme « Monsieur Parizot ». Certainement que les très belles audiences des deux premières soirées ont dû vous faire particulièrement chaud au cœur ?
Oui ! Je suis surpris par cela ! Au départ, un scénariste m’avait dit que ce serait bien que monsieur Parizot soit le héros d’une série. Je lui avais répondu que l’on n’arrêtait pas de m’appeler « Monsieur Parizot » dans la rue donc que je préférais laisser cela de côté…Trois ans après, TF1 et la production sont venus vers moi en pensant à ce programme. Je me suis alors dit que, finalement, ce serait peut-être l’occasion de voir que, derrière ce monsieur Parizot, il y a un acteur qui s’appelle Patrick Paroux. Souvent, les gens dans la rue pensent que j’habite dans une caravane ou à Colmar, et que je porte des claquettes 24 heures sur 24. Donc, finalement, je me suis dit « Tiens, faisons de ce monsieur Parizot un autre » parce que, là, c’est en dehors du camping bien sûr.
Le scénariste, Laurent Mondy, a eu la bonne idée, j’imagine avec la production, d’en faire un enquêteur. C’est quelqu’un qui se targue d’avoir lu trois fois l’intégrale de « Agatha Christie » donc qui est à même de mener une enquête aussi bien que la gendarmerie. C’est autre chose que « Camping Paradis », ça n’a rien à voir, le personnage gamberge un peu plus, il n’est pas systématiquement en train de venir embêter Delormes, même s’il en parle beaucoup. Je suis, finalement, très content de jouer ce personnage ! Deux épisodes sont passés, un troisième a été tourné donc, oui, c’est un personnage qui me poursuit, soyons clairs !
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Chaque épisode est l’occasion d’un très chouette cadre de tournage et d’un magnifique décor, qui sont, finalement, presque un personnage à part entière…
Oui, effectivement ! Comme il y a un petit côté « Agatha Christie » dans ces « Monsieur Parizot », il faut un lieu clos, où l’intrigue se déroule à 90%. Donc il faut que le décor soit bien choisi pour l’image, parce que ça compte aussi. D’ailleurs, je trouve que, souvent, on ne met pas assez en avant d’une part le scénariste. Ce n’est pas évident d’écrire des histoires comme cela, il faut un logiciel dans la tête bien conformé. Et, d’autre part, toute l’équipe technique, qui soigne au maximum l’écrin, pour que nous, interprètes, puissions, dedans, donner le meilleur. Donc c’est vraiment un travail d’équipe ! On est souvent en haut de l’affiche, au moins au-devant mais n’oublions pas tout le travail qui est fait derrière, qui porte et qui nous amène à donner aussi le meilleur : quand on voit le travail technique, on se dit qu’il faut quand même être à la hauteur !
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A chaque fois, un chouette casting est présent, pour le plus grand plaisir de tous…
Bien sûr ! « Monsieur Parizot » nécessite dix-neuf jours de tournage. Comme c’est un endroit clos, on se retrouve souvent ensemble, il y a un côté troupe, on n’est pas loin du théâtre. Souvent, au cinéma, des acteurs n’ont qu’un, deux ou trois jours donc on ne voit certaines personnes qu’une seule journée avant qu’elles ne repartent. Là, dans notre cadre, il y a vraiment un côté troupe qui existe et qui se ressent certainement, je crois, à l’image aussi.
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Parmi les marqueurs forts du programme, on peut penser à cette longue scène de fin, avec l’ensemble des protagonistes, où Christian Parizot révèle sa démarche et dénonce le coupable…
Naturellement, c’est un peu comme dans « Les 5 dernières minutes » ou dans « Hercule Poirot », où tous les personnages sont là, où tous les suspects potentiels sont présents et, bien sûr, le ou la coupable. Parizot va faire en sorte de mettre en avant son immense talent de déduction. Ce qui est important, c’est qu’il est quand même le meilleur dans son domaine, soyons clair ! La gendarmerie s’est vautrée et lui a réussi, en deux jours, à mener une enquête d’un grand professionnalisme et il faut bien qu’il le mette en avant. Donc il a quand même un esprit de déduction hors du commun et il tient à le faire savoir. Il a son sens de la mise en scène lui aussi pour amener le coupable à se dévoiler à la dernière seconde. On retrouve cela tout le temps…
C’est un exercice digne du théâtre : souvent, c’est, sur cette fin, un texte très long que l’on n’a pas l’habitude d’avoir à la télévision ou au cinéma. Je crois que, sur le dernier, j’avais plus de dix minutes non-stop de texte. Après, il faut le faire deux à trois fois pour avoir un plan général et, après, c’est découpé. Mais, en tout cas, il faut quand même s’enfiler les dix minutes au moins trois à quatre fois pour, ensuite, faire des plans plus serrés. J’aime bien ce petit challenge-là ! Je crois aussi, pour le coup, que le scénariste, sachant que je viens quand même du théâtre, se dit « Bon, je sais qu’il va pouvoir se faire un petit dix minutes de texte comme cela. Ce n’est pas évident mais il y arrivera ». J’aime bien cela !
Cette nouvelle série, qui met en avant votre personnage de façon plus exhaustive et plus développée, vous permet sans doute de proposer des choses encore différentes mais complémentaires de « Camping Paradis »…
Oui ! Même moi, j’ai appris des choses sur lui dans le dernier épisode. On le sait, il est retraité, il est divorcé, il a un fils mais que l’on n’a vu qu’une seule fois, c’est un personnage assez seul. Je me demandais « Tiens, que peut-il faire ? ». Je pensais qu’il pouvait être retraité de la fonction publique, qui travaillait à la mairie, genre un peu responsable de l’état civil. Certainement que, quand quelqu’un venait avec un dossier incomplet, la pauvre personne était renvoyée tout de suite…Là, dans le dernier épisode, tourné à Nancy, qui devrait passer dans peu de temps, j’ai appris qu’il était carrément conseiller régional ! Parce que c’est en tant que conseiller régional qu’il est invité comme VIP, pendant une semaine, aux thermes de Nancy. Sa voix ayant été décisive à un moment donné, dans un certain contexte, pour le remercier il a le droit de venir pendant une semaine dans ces thermes où, naturellement, va être trouvé un cadavre…
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Sans rien en dévoiler, on peut penser que ce sera alors l’occasion, pour votre personnage, de mener une nouvelle enquête très personnelle ?
Bien sûr ! Toutes les personnes, à un moment donné, peuvent être coupables…Il y a tout le temps quelque chose qui fait que « Ho, mais, ouh, ça peut être elle, ça peut être lui ! ». Donc il creuse toutes les pistes pour, finalement, trouver la bonne. On retrouve cela à chaque épisode et ce qui change, c’est effectivement le décor.
Je ne sais pas si ça va être une série, je crois qu’il y en aurait un quatrième en route à l’écriture mais ce sont quand même des quatre-vingt-dix minutes. Il faut les écrire, ce n’est pas évident, ça demande du temps et, après, il faut préparer la production et trouver des décors. Donc ce n’est pas une série dans le sens où j’en ferais trois ou quatre par an, le rythme est différent. Comme il y a aussi « Camping Paradis » et le théâtre, il faut également trouver le temps…Finalement, Parizot est un retraité et Patrick Paroux, aussi, est retraité…mais un retraité assez actif !
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Effectivement, vous continuez, régulièrement, à tourner sur Martigues de nouveaux épisodes inédits de « Camping Paradis »…
Absolument ! Je ne déteste pas aller là-bas parce que c’est quand même un endroit où, globalement – ce n’est pas tout le temps le cas – on trouve le soleil, et le mistral, de temps en temps, qui balaie tout cela. C’est agréable ! Je suis très content de retrouver l’équipe ! C’est une histoire quand même étonnante : ça va faire quinze ans que ça dure pour moi…C’est plus dur pour les scénaristes mais je suis très content, c’est une belle équipe.
Finalement, je travaille avec de belles équipes, aussi bien dans « Camping Paradis » que dans « Monsieur Parizot » et je suis tellement content de travailler, en Avignon, avec Eddie et Pierre dans « Puisqu’il le faut », avec, aussi, un auteur que j’aime bien. Quand j’ai rencontré César pour la première fois et que je lui ai demandé ce qu’il avait fait avant, il m’a expliqué avoir arrêté son brillant parcours scolaire pour faire du théâtre. Donc c’est quelqu’un qui a un parcours et qui aurait pu connaitre un chemin tout à fait autre que celui qu’il a emprunté. Finalement, ce dernier est, certes, difficile mais c’est celui qui l’enrichit le plus.
Merci, Patrick, pour toutes vos réponses !
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