Mégane Chalard nous en dit plus sur la nouvelle pièce qu'elle jouera au festival d'Avignon !

Publié le par Julian STOCKY

 

 

Bonjour Mégane,

Quel plaisir d’effectuer cette nouvelle interview ensemble !

En juillet prochain, vous serez, à nouveau, au festival d’Avignon mais dans un tout nouveau spectacle, « Momo, petit prince des bleuets », au théâtre des Brunes. A titre personnel, on imagine sans doute la joie que cela doit être pour vous ?

Oh oui, c’est toujours un plaisir d’aller à Avignon ! Il y a toujours cette belle ambiance et ce public de passionnés de théâtre. Se retrouver tous ensemble, sous le soleil et, certes, sous la chaleur, est un plaisir ! Encore plus avec une nouvelle pièce…

Justement, sans tout en dévoiler, comment présenter cette pièce ?

« Momo, petit prince des bleuets » est une adaptation du roman jeunesse de Yaël Hassan, faite par Gabriel Laborde, qui n’en est pas à sa première expérience (auteur/adaptateur de la pièce « Les Prisonniers du Château d’If »). C’est l’histoire d’un jeune garçon de cité, Momo, qui est passionné de livres et qui rencontre un vieil instituteur à la retraite pendant l’été. De là,nait une amitié forte qui touche les thèmes de la transmission intergénérationnelle, de la lecture, du savoir, de comment s’évader par la connaissance. Donc c’est une belle histoire d’amitié entre ce jeune garçon et ce vieil homme à la retraite !

 

 

Dans quel registre s’inscrit, ainsi, ce spectacle ?

Je dirais que c’est un spectacle familial qui touche tous les âges et que nous conseillerons à partir de 8 ans. Il dure plus d’une heure et aborde d’autres thématiques plus difficiles, notamment celles de la maladie et du deuil. Ce n’est ni du drame pur ni de la comédie pure, c’est un mixte, c’est la vie !

Quels personnages y interprétez-vous ?

J’ai la chance d’en faire 3 différents ! Le principal est celui de Souad, une bibliothécaire qui a décidé de monter le projet d’un bibliobus pour aller dans les cités et être au plus proche des gens, afin d’amener les livres à eux et de les inciter à lire. Elle suit Momo depuis ses débuts dans la lecture, elle n’hésite pas à lui fournir les livres dont il a besoin pour continuer à évoluer. Et elle le suit aussi dans des moments un peu plus difficiles…

 

 

Les deux autres personnages sont, on va dire, un peu plus hauts en couleurs. Je fais la maman de Momo, je prends alors quelques années, on me vieillit un peu. C’est une maman issue de l’immigration, qui a 6 enfants et qui tient la baraque. Le dernier personnage travaille à la maison de retraite mais je n’en dis pas plus, si ce n’est qu’il est un peu moins sympathique…

 

 

Artistiquement parlant, cela vous permet sans doute une palette de jeu large et variée ?

Ah oui, c’est génial ! Eventuellement, ce serait Souad qui est la plus proche de moi mais qui est, étonnement, plus difficile à interpréter. Avec les autres, je pousse davantage les curseurs… Donc c’est chouette de pouvoir s’amuser avec ces différents personnages. Le plus compliqué étant, quand même, les changements de costumes car j’ai très peu de temps…

Lors de vos précédents spectacles, vous interprétiez un même personnage mais à des âges différents. Le fait, ici, de jouer 3 personnes différentes a-t-il un impact pour vous ?

C’est une bonne question ! Ce n’est pas tout à fait le même travail…On reste sur le travail d’un personnage, on imagine justement comment telle personne en est arrivée là, que ce soit parce qu’elle doit tenir la barre, parce qu’elle monte ses projets ou parce qu’elle s’occupe de personnes âgées. Chacun a son « background » qu’il a fallu imaginer et inventer, puis interpréter. Donc je pense que le travail est similaire mais, là, ils ont chacun leur personnalité alors que, dans « Les Parents viennent de Mars, les enfants du McDo », c’était le même personnage mais à des âges différents, il fallait garder une couleur similaire ou des petits détails/tiques qui reviennent.

 

 

On peut penser que ces changements de costumes vous aident à switcher et à vous projeter dans un autre personnage ?

Totalement ! Rien qu’entre Souad et la maman de Momo… Je vais dévoiler un petit secret : j’ai un faux corps pour la mère. Je mets une sorte de justaucorps, où on m’a rajouté des formes donc je suis beaucoup plus plantureuse. J’ai plus de fesse, plus de ventre, plus de poitrine, j’ai le poids de l’âge et des responsabilités qui m’entoure. Cela me permet d’être tout de suite, littéralement, dans la peau du personnage. Là où Souad est plus dynamique et plus de ma morphologie.

Vous l’avez dit, cette pièce est l’adaptation d’un roman. Vous y étiez-vous d’ailleurs plongée ? Ou, à l’inverse, aviez-vous préféré garder une certaine distance ?

J’avais lu le livre avant, mais mon personnage a été vraiment adapté pour le spectacle, contrairement à Momo et à M. Edouard, l’instituteur retraité. Souad est présente dans le livre mais y est moins développée donc il y a eu un vrai travail d’adaptation et d’écriture de la part de Gabriel Laborde. La résidence de création du spectacle au Théâtre du Grenier à Bougival en mars dernier a beaucoup aidé aussi.

 

 

D’ailleurs, à l’issue de cette résidence, 4 premières représentations avaient pu avoir lieu, dont 3 pour des scolaires. Quels principaux retours du public aviez-vous alors pu avoir ?

Pour la toute première date, qui était tous publics, on avait énormément de gens très touchés par l’histoire, qui ont trouvé cela très beau. Ils ont trouvé la pièce poétique, digne d’un conte moderne. Pour les scolaires, on avait des élèves de CE2 jusqu’en 4ème, les retours étaient très touchant, certains ayant avoué, devant leurs camarades, qu’ils avaient été émus. C’est assez rare car, à cet âge-là, il y a souvent une certaine pudeur. D’autres se questionnaient sur l’adaptation du roman à la scène, des élèves nous ont même demandé, à la fin, pourquoi certains personnages ne venaient pas saluer… On était contents, c’était flatteur de voir qu’ils ne nous avaient pas reconnus grâce aux changements de costumes et de jeu.

Surtout, beaucoup de personnes ont été très touchées par Momo, interprété par Adam Abdo, qui est le seul, d’ailleurs, à garder le même rôle tout du long. Il nous emporte avec lui dans l’histoire, au début, à travers un enfant un peu innocent et naïf puis qui s’enrichit culturellement et cognitivement en s’ouvrant sur le monde. Cela lui permettra de faire face, plus facilement, à ce qui arrive à M. Edouard au cours de l’histoire.

A quelques semaines du début du festival, dans quel état d’esprit êtes-vous ? Quelles sensations prédominent actuellement ?

J’ai très hâte, j’appréhende un petit peu aussi, ce qui est naturel. Mais j’ai plus hâte que je n’appréhende parce qu’on a déjà calé les dernières répétitions quelques jours avant le départ pour Avignon. Elles nous permettront d’effectuer quelques modifications pour peaufiner, suite aux retours eus lors des premières représentations et à nos nouvelles envies, idées. Donc on a encore un peu de travail mais, oui, il y a plutôt de l’impatience. On a hâte de faire découvrir cette jolie histoire à tout le monde !

 

 

Au-delà du festival, une autre date est déjà prévue, le 1er avril 2026…

Oui, et ce n’est pas un poisson J ! On jouera au théâtre Montansier, à Versailles, qui soutient le spectacle depuis sa création avec notre production « En Scène ! Productions ». C’est une vraie chance d’être dans ce magnifique lieu que je vous recommande !

En conclusion, que peut-on vous souhaiter pour cette nouvelle édition du festival d’Avignon et la mise en lumière de cette belle création artistique ?

On ne peut que nous souhaiter qu’elle soit partagée à outrance à tout le monde ! Puis qu’elle trouve son public à travers toute la France, que ça incite les jeunes et les moins jeunes à lire, à continuer de se cultiver, qu’ils ne laissent pas cela tomber pour les écrans.

Pour toute l’équipe, pourquoi pas une programmation parisienne, ce serait sympa ! Et, pour tous les spectacles d’Avignon, une belle édition 2025 !

Merci, Mégane, pour toutes vos réponses !

 

 

 

Publié dans Théâtre

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