Julian Baudoin évoque sa passion artistique, ses expériences et ses projets !
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Bonjour Julian,
Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !
Vous êtes un jeune artiste, au parcours déjà riche et varié. Si l’on en revient à sa genèse, d’où vous vient cette passion pour l’artistique ?
Cette passion de l’artistique m’est venue assez tôt, je l’avoue, un peu inconsciemment…Très souvent, en écoutant la radio, j’adorais chanter. Je me rappelle très bien des disques de mes parents, qui écoutaient du RnB, du Madonna, les Black eyed peas, c’était rigolo ! Pour le coup, ce ne sont pas du tout des gens qui viennent du milieu artistique donc je me suis pris de passion un peu au pied levé. Mais je n’ai jamais pratiqué jusqu’à mes 9 ou 10 ans en fait…Il s’est passé quelque chose d’assez chouette : à l’époque, à Nice, il y avait une politique culturelle un peu plus développée et un grand chœur était formé avec certaines classes de chaque établissement de la ville. Il était assez immense, il y avait, au final, je crois, plus de 300 personnes….Une professeure de chant passait dans les classes et elle m’a « détecté » très vite parce que je chantais juste et bien. J’avais une bonne oreille musicale, tout simplement, qui m’a beaucoup aidé !
J’ai passé une audition au conservatoire de Nice, j’ai proposé la chanson des « Choristes », « Vois sur ton chemin », j’ai été pris et j’ai intégré une petite formation. C’était trop bien : à la fois, on était formés et, à la fin de l’année, on jouait un grand spectacle à l’Acropolis. C’était assez dingue, les œuvres étaient fascinantes. Une année, on a même accompagné des artistes maliens, on a aussi joué un opéra onirique avec des artistes circassiens. Vraiment, c’était une formation de dingue, quelque chose de fou furieux pour un enfant de 9 ans. J’ai découvert ce milieu et en suis tombé fou amoureux…
Sauf que la ville de Nice, au bout de deux ans, a coupé les fonds, ce qui m’a mis un coup, je ne vais pas vous mentir. J’ai continué à faire de la guitare et, à ce moment-là, je me suis plongé par moi-même dans différents registres musicaux : du rock, du métal,…
Au collègue et au lycée, je me suis fortement intéressé au cinéma, c’est devenu une passion grâce à une professeure, qui nous a montré des œuvres marquantes. Ces dernières m’ont, là-aussi, donné l’envie d’être curieux et de fouiller par moi-même. C’est ainsi que l’envie de la scène et de l’acting a commencé à naitre en moi… Après mon année de terminale, j’ai fait le stage d’entrée aux cours Florent, et je suis monté à Paris un an après. La formation s’est bien passée, j’en suis content, j’ai choisi des profs avec qui j’ai vécu des choses assez fortes. Je me suis beaucoup amusé avec le spectacle de fin de cycle, en pleine période Covid, c’était un moment assez fort !
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Après, j’ai rebondi très vite, rapidement j’ai travaillé dans le théâtre privé, j’ai aussi trouvé mon agent, quelqu’un d’assez formidable, que je remercie de m’avoir donné ma chance. Un an et demi plus tard, en septembre 2023, j’ai décroché mon premier rôle dans « Demain Nous Appartient », celui de Liam. C’était trop bien !
J’ai aussi fait quelques petites apparitions dans des courts-métrages ou encore, il n’y a pas très longtemps, dans un docu fiction. Je joue au plateau avec plein de potes sur un spectacle qui s’appelle « Hauts les chœurs ». Je suis assez content d’où j’en suis, moi qui ai commencé plus tard que je l’aurais voulu, comme je le disais.
D’ailleurs, quels souvenirs gardez-vous de ces mois de tournage à Sète, pour TF1 ?
Globalement, en tant qu’acteur, c’est un régal de développer un personnage sur la longueur, tu as le plaisir de le voir évoluer, d’apporter d’autres choses parce que, dans ta vie personnelle, il se passe des évènements qui te permettent de mieux comprendre certaines réactions du personnage. Je suis vraiment très content d’où on a amené Liam dans l’arche de janvier, celle du zodiaque, parce que, enfin, on le développait un peu plus en profondeur.
Quand j’ai lu l’arche que j’ai trouvée géniale dès le début, j’étais, comme tout le monde, dans une effervescence à me dire que c’est trop cool et à vouloir la faire très bien. J’avais envie d’être à la hauteur du script ! Ce qui me tenait à cœur, c’était de le rendre empathique : évidemment, il part bien en sucette mais je voulais qu’on comprenne pourquoi. On ne va pas se mentir, Liam a toujours été un peu bizarre, il a cultivé un côté assez mystérieux qui était, pour moi, hyper intéressant car il pouvait aller partout. C’est allé vers quelque chose de criminel avec une mise en scène mais c’est quelqu’un de vraiment blessé, par plein de choses, et qui n’a rien réglé. Cela se termine par cette affaire du zodiaque ! Je crois que l’on a réussi à faire une arche dans laquelle les gens étaient hyper pris, hyper intrigués par ce qui allait se passer et par comment ça allait se finir. L’antagonisme de mon personnage a été caché pendant la moitié voir les deux tiers de l’arche, c’était hyper intéressant à jouer : Liam était dans les personnages principaux, avant même que l’on ne comprenne sa responsabilité et le public ne savait alors pas trop …
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Pour en revenir à votre question, cette série m’a appris à bosser efficacement, ce qui est très important. Ça va vite et, moi qui ai fait beaucoup de théâtre, où tu répètes pendant des mois pour, enfin, arriver à quelque chose qui te plait, là tu fais 3 à 4 prises, grand maximum. C’est frustrant au début mais, sur la longueur, j’ai vraiment énormément appris. J’ai rarement autant appris que pendant ces mois à Sète, surtout pendant ceux où c’est vraiment intense, comme pendant cette arche. Tous les jours, j’enchainais dans des registres différents, entre la prison et le lycée notamment, avant de plonger dans le canal avec des caméras sous l’eau.
En un an et demi, il s’est passé plein de choses en tout cas !
Ce personnage vous a permis une palette de jeu large et variée, mais aussi un travail avec de nombreux comédiens différents…
Le fait d’avoir une panoplie énorme de comédiens qui sont tous très très bons m’a obligé à être à la hauteur moi aussi. Une scène d’acting est un grand ping-pong, j’adore cela ! Ingrid Chauvin a été merveilleuse, on ne se connaissait quasiment pas, on ne s’était croisés qu’une ou deux fois avant le tournage de cette arche et la première scène ensemble était la première de l’intrigue, à l’hôpital. C’était très bien d’avoir fait cela ainsi, on a pu apprendre à se connaitre, elle a rebondi sur l’émotion que je proposais, c’était vraiment très agréable.
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Je ne peux pas ne pas parler des jeunes avec qui j’ai tourné…Salomé et Romane sont très très fortes aussi, cela m’a beaucoup aidé sur plein de scènes. Je pense aussi à Louis (Durant) et Nicolas (Jacquens). Même quand les enjeux sont moins élevés, c’est toujours agréable d’arriver au plateau avec des gens avec qui tu sais que ça va bien se passer et qui vont envoyer.
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Sans doute aussi que le cadre et les conditions de tournage aident à se projeter dans les intentions de jeu…
Oui, c’est génial pour l’immersion ! Je sais que d’autres quotidiennes ont certains décors en fonds verts, je trouve cela un peu dommage. Sur DNA, déjà, le cadre de la ville est merveilleux, c’est dépaysant. A chaque fois que je descends pour tourner, c’est un grand plaisir. On a nos petits coins, nos petites habitudes, la ville est cool. En plus de cela, ces studios sont un peu comme Disneyland : tu arrives, tu ouvres une porte et tu entres dans un commissariat, tu te tournes, tu as des cellules des prisons, tu te retournes, c’est un bureau d’avocats, au fond il y a lycée qui a été reconstruit en intérieur. Vraiment, c’est hyper impressionnant !
J’ai découvert, dans l’intrigue du zodiaque, les décors de l’hôpital, où j’ai passé un bon bout de temps et, pareil, c’est hyper appréciable pour s’immerger. Le jeu des lumières permet aussi de changer l’ambiance et l’atmosphère. Dominique Guillo était au taquet là-dessus, il voulait des changements d’ambiance sur chaque séquence d’hôpital pour créer, à chaque fois, quelque chose. Cela revient à ce que je disais, tout le monde était très motivé et plein d’idées en sont sorties. C’était très appréciable de travailler avec toutes ces équipes !
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D’ailleurs, quels retours pouvez-vous avoir du public sur votre personnage ?
C’est vrai, j’ai eu beaucoup de messages très sympas et très gentils de plein de gens que je ne connais pas et qui m’adressaient un petit « bravo ». Cela fait évidemment très plaisir ! On est là aussi pour les gens et si notre travail plait, tant mieux. En tout cas, je me suis fait très plaisir dans ce rôle-là, j’y ai mis plein de choses de moi, je me suis investi à 1000 % donc, quand, après, tu es félicité, cela fait évidemment très plaisir.
Méthodologiquement parlant, aimez-vous regarder le rendu final, notamment pour capitaliser sur votre propre jeu ?
Souvent, en plateau, ça se passe très bien et le rendu final le confirme. Mais il m’est arrivé de penser certaines scènes faciles mais d’être déçu par le rendu…C’est vrai que cette expérience est très étrange. En tout cas, oui, je regarde souvent le résultat final, notamment celui de l’intrigue de janvier, pour voir si mes effets de mystère marchaient et pour voir si les nuances que l’on avait essayé de mettre au plateau fonctionnaient aussi. Personnellement, je suis très critique sur ce que je fais, trop critique même à chercher la petite bête, que personne ne voit, comme un tic de langage ou comme le rajout d’un « là » à la fin d’une phrase. Cela peut m’énerver donc j’évite de trop analyser malgré tout.
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Pour faire le lien avec le début de l’échange, considérez-vous la scène et le plateau comme un seul et même métier ? Ou les dissociez-vous davantage ?
Pour moi, c’est la même chose, il faut juste switcher les curseurs en fonction de ce que l’on joue et de la direction d’acteurs. En plateau, le jeu est souvent plus intimiste alors qu’au théâtre, on porte la voix. Donc je m’adapte…et j’aime tout autant les deux. L’expérience est différente mais le cœur du métier, ainsi que l’endroit où je suis touché intimement, sont les mêmes. C’est juste qu’on fait les choses différemment…
Pour la suite de votre parcours, quels sont vos projets et vos envies ?
La vie de comédien est faite de montagnes russes…Je suis ravi d’avoir tourné récemment un court-métrage à l’ambition assez énorme ainsi qu’aux idées très chouettes dans les plans et les couleurs.
Je vais un peu reconnecter avec le musicien que je suis, je vais me replonger dans la musique, cela me manque, j’ai envie de composer. J’ai envie de cinéma aussi, j’ai trop envie de faire des longs-métrages, notamment avec des gens que j’admire. Pour cela, c’est le métier, il faut rencontrer les bonnes personnes…
Merci, Julian, pour toutes vos réponses !