Romain Rocchi se remémore sa carrière de footballeur professionnel et évoque ses envies pour la suite de son parcours !
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Bonjour Romain,
Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !
Votre parcours de footballeur professionnel a été très varié, on aura l’occasion d’y revenir. Si l’on en revient à sa genèse, d’où vous vient cette passion du ballon rond ?
A 4 ans et demi, ma maman m’a amené, un peu par hasard, à l’école de foot. J’étais tellement petit que je n’avais pas trop de prétention mais, à partir de ce jour-là, je n’ai plus lâché un ballon. Vous parliez de passion et, je le dis souvent, c’est vraiment elle qui m’a toujours animé. Je n’ai pas été footballeur professionnel parce que je voulais avoir de belles voitures ou gagner beaucoup d’argent, j’ai réussi à être footballeur professionnel parce que j’étais passionné de ce sport, que j’ai pu faire les concessions et les sacrifices associés, en étant motivé pour y arriver. Donc c’est vrai qu’au départ, j’étais le petit garçon qui était là pour s’amuser avec les copains, qui prenait beaucoup de plaisir, qui arrivait à s’épanouir parce que j’étais plutôt bon. Cela m’a permis de devenir ce que je suis : en tant qu’homme, j’ai pu prendre confiance en moi. Vraiment, c’était un épanouissement plein d’insouciance…
Vers 11 ou 12 ans, j’ai eu mes premières sélections régionales, on commence à parler de recruteurs et c’est vrai qu’on commence à avoir des idées qui viennent un peu « parasiter » ce côté insouciant et de plaisir total. Très rapidement, je suis arrivé en centre de formation de l’AS Cannes et, là, j’ai basculé dans un autre monde, avec des termes que je ne connaissais pas, comme « concurrence », « progresser », « être jugé »,…J’ai aussi pris conscience que j’étais là pour travailler, afin d’arriver à un but, celui d’être footballeur professionnel. Tous les gens présents au centre de formation avaient ce même état d’esprit, certains mêmes étaient beaucoup plus motivés pour y arriver. Donc j’ai compris plein de choses et c’est là que le monde du football a un peu changé pour moi. Mais je suis arrivé à trouver du plaisir aussi, même s’il était différent…J’étais plus en mode compétiteur, à chercher à être efficace et à être bon.
Après ces débuts à l’AS Cannes, vous rejoignez le PSG alors que vous êtes encore très jeune. Comment aviez-vous vécu cette montée à Paris à l’âge de vingt ans ?
Je fais souvent ce rapprochement : j’ai vécu le même écart entre le BCI Football de l’Isle sur la Sorgue et l’AS Cannes, qu’entre l’AS Cannes et le PSG. J’ai vraiment passé une étape, j’ai changé de monde et, là aussi, il a fallu s’adapter : de nouvelles façons de penser, des choses qui viennent un peu parasiter certains fonctionnements,…J’y suis plus ou moins bien arrivé mais cela a été quelque chose de fantastique. Pour moi, le PSG a été un tremplin magnifique. J’ai eu la chance de côtoyer des champions, je me suis beaucoup inspiré d’eux. En les côtoyant, je me suis rendu compte de certaines choses…notamment l’humilité – même si ma mère m’en avait souvent parlé quand j’étais plus jeune, ou encore le sérieux. J’ai appris plein de choses auprès de mecs comme Pauleta, Pochettino, Dehu, Ronaldinho,…On s’inspire toujours de ces personnes-là. Je me suis beaucoup inspiré aussi de Gabriel Heinze, de sa grinta, de son envie de toujours être à 120% sur le terrain. Voilà, cela a été très enrichissant ! Médiatiquement, ça a aussi été très bien pour moi, cela a été un peu un tremplin qui m’a suivi tout au long de ma carrière. D’ailleurs, certains pensaient même que j’étais parisien…
Oui, c’était fantastique ! En plus, j’ai pu gagner la coupe de France avec eux. Cela a été vraiment un changement de vie pour moi !
Justement, quels souvenirs gardez-vous de ce premier trophée qu’a été cette coupe de France, gagnée en finale face à Châteauroux ?
Je vais le dire d’une manière un peu enfantine : ce qui m’a le plus marqué, c’est d’être à côté du président de la république, de prendre la coupe et de la lever, comme je le voyais à la télé ! C’est vrai que c’est un geste puissant et fort. Aussi de jouer au stade de France…
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Mais, en fait, on est tellement dans une bulle, avec la concentration. C’est un sentiment que j’ai, que je trouve un peu dommage aussi : pendant ma carrière, je ne suis pas arrivé à bien profiter. En même temps, il ne faut pas être spectateur, on doit être concentré, sur ce que l’on a à faire donc je me mettais souvent dans une bulle pour être bien dans mon match. Du coup, bon, je n’arrivais pas trop à garder de souvenirs de ces moments.
En tout cas, en finale de la coupe de France, je suis vraiment heureux d’avoir vécu et mémorisé ce moment où je lève la coupe. Ma famille était dans la tribune, c’était un instant fantastique !
Après Paris, vous descendez en Corse, d’abord à Bastia puis à Ajaccio. Est-il facile de passer d’un club corse à un autre en aussi peu de temps ?
Cela a vraiment été une période un peu spéciale. J’avais besoin de temps de jeu, j’avais vu qu’au PSG, ça risquait d’être compliqué et, là, j’en reviens aussi à la passion : à un moment donné, j’avais envie de jouer donc je réussis à trouver une solution, je me fais prêter à Bastia. Malheureusement, on descend en deuxième division…Mais, là, je joue, je prends plus confiance en moi encore, j’arrive à engendrer de l’expérience donc j’étais très très heureux.
En partant de Bastia, jamais je m’imaginais revenir à Ajaccio. Il y a eu un concours de circonstances…Je m’étais très bien entendu avec Stéphane Ziani à Bastia, sur le terrain et en dehors. Pendant la trêve, Stéphane me dit qu’il va aller à Ajaccio et Rolland Courbis m’appelle souvent pour faire un travail sur moi. Ma marraine était aussi à Ajaccio et je me dis, avec mon agent, pourquoi ne pas y aller un an, dans la continuité. Donc ça s’est fait relativement facilement, je n’ai pas été embêté par les supporters, je pense qu’ils ont compris que j’avais juste été prêté à Bastia. Comme, en plus, on était descendus…Je pense que si on était restés en première division, je serais resté à Bastia.
Ajaccio a vraiment été le tournant de ma carrière, je fais un début de championnat magnifique, je mets deux buts en l’espace de dix journées dont un qui est resté dans le Top buts toute la saison et grâce auquel je suis même allé aux trophées UNFP. Malheureusement, après ce beau début de saison, il y a eu des choix du coach, l’équipe a moins bien tourné et je me suis blessé aux adducteurs. Au final, la saison a été compliquée mais, malgré tout, j’ai eu des possibilités d’aller à Toulouse, Sedan, Sochaux, Lorient,…Pas mal de clubs étaient intéressés mais, là, le président a pris l’initiative de dire que personne ne partirait malgré la descente en Ligue 2. Je me suis senti trahi, j’ai vrillé…On avait bien dit que je ne venais que pour un an mais il m’a expliqué que, s’il me laissait partir, tout le monde voudrait faire de même. D’un côté, je « comprenais » sa logique mais j’ai pris cela comme une trahison et c’est vrai que, là, j’ai eu beaucoup de mal à remettre le cerveau en marche, j’ai été vraiment déçu et, pendant un an, je n’ai quasiment pas joué. C’était difficile…
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Puis, j’ai eu la chance que Gernot Rohr arrive, lui qui m’avait connu en Ligue 1 et qui m’aimait beaucoup. On a eu un super relationnel, il a réussi à me remettre le cerveau à l’endroit. J’ai joué …puis Metz est venu !
A Metz, c’était génial ! Dans l’esprit, ça collait bien avec mes objectifs, le club voulait absolument retrouver la Ligue 1, j’avais toujours adoré ce stade et ce maillot. J’appréciais aussi le président Molinari. Malheureusement, on loupe deux fois de très peu la montée en Ligue 1, cela a été vraiment dommage. J’aurais vraiment voulu remonter avec le club et le laisser en Ligue 1 mais bon, c’est comme ça !
Vient ensuite une expérience à l’étranger, à l’Hapoël Tel-Aviv, où vous disputez la Ligue des Champions. Sportivement et humainement, cette période a certainement été très riche ?
Elle a été courte et riche à la fois. Je ne suis resté que six mois, finalement. Je me sentais prêt, j’étais à un âge où je me sentais capable de partir à l’étranger. J’arrivais de Metz avec deux déceptions importantes de ne pas être monté en Ligue 1, l’équipe voulait repartir avec des jeunes, ce n’étaient plus trop les même objectifs donc j’ai trouvé que c’était le bon moment pour tenter une aventure à l’étranger. J’ai eu cette opportunité-là de l’Hapoël Tel-Aviv, qui était intéressante sportivement et financièrement. Il y avait la possibilité de faire la ligue des Champions, en passant par les tours préliminaires.
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Oui, cela a été une expérience incroyable, pas forcément facile mais très enrichissante. Il y a eu la barrière de la langue, j’ai fait comme j’ai pu avec l’anglais, j’ai baragouiné mais j’ai bien progressé. Le pays était dans un contexte particulier mais la ville reste quand même fantastique. Je parlais précédemment de la coupe de France que je lève, là, de me retrouver aligné au Benfica et d’entendre la chanson de la ligue des Champions m’a, c’est vrai, vraiment marqué, c’était une expérience fantastique. Je me suis retrouvé, dans une équipe israélienne, à aller jouer aussi au Kazakhstan et c’est vrai qu’on s’est demandés où on était. Quand on partait à l’étranger avec des israéliens, il faut avouer que la sécurité était renforcée…C’est assez bizarre, c’est une expérience qui m’a marqué, on était vraiment militarisés. J’ai un souvenir d’avoir, du bus à l’hôtel, une rangée de militaires. Même dans les hôtels, des militaires assuraient notre sécurité dans les étages…Vraiment, je me suis retrouvé dans la peau d’un israélien et c’était marquant, c’était même enrichissant.
Parmi les autres moments marquants, évoquons ensuite votre retour aux sources. Une première boucle était alors bouclée, à être au plus haut niveau sportif, dans une région qui vous tient très à cœur…
Cela a été une opportunité, là-aussi, que je n’aurais jamais pu imaginer. A Tel-Aviv, je me retrouve dans une situation compliquée : j’ai beaucoup souffert de la chaleur, de la langue aussi malgré tout, d’une blessure,…J’aurais pu y rester mais j’ai eu l’opportunité d’aller à Avignon…Truc incroyable de me dire que j’allais me retrouver à jouer en Ligue 1, tout en étant chez moi ! Cela a été aussi un moment fort pour moi, j’étais très fier. C’est vrai qu’en arrivant à Arles-Avignon, je me voyais y finir ma carrière et même avoir une reconversion dans le club. J’étais dans cet esprit-là mais bon, encore une fois, avec le foot, on ne sait jamais, ce n’est pas un long fleuve tranquille… Je ne suis pas tombé d’accord avec le président et je décide de ne pas prolonger : je pense qu’il croyait que ce serait facile car je voulais rester donc il a été un peu agressif dans sa proposition on va dire…Peut-être aussi que, financièrement, il ne pouvait pas suivre, je ne sais pas. En tout cas, j’ai estimé que ce n’était pas une proposition honnête.
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Là, je n’ai alors plus d’agent et j’envoie au président messin, juste pour information, que, finalement, je ne vais pas prolonger à Arles-Avignon. Très naturellement alors, ça s’est fait avec lui. Je me rappellerais toujours, j’étais dans ma piscine au moment où le président Serin m’a appelé. Rapidement, on a trouvé un arrangement et me voilà reparti pour Metz ! J’ai adoré y vivre, malgré le froid …Il faut en parler quand mêmeJ. J’ai adoré cette ville, les gens, le club. Cela a été un coup de cœur de ma carrière.
Au départ, j’y allais pour encadrer les jeunes…Là-aussi, l’histoire est sympa, comme quoi, dans le foot, on ne sait jamais : on fait une année fantastique, une des plus belles saisons de ma carrière, que ce soit collectivement ou personnellement, on est champions de France, on remonte en Ligue 1 ! Ce n’était que du plaisir, l’année a été incroyable !
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Dix ans après la coupe de France avec le PSG, remporter ce titre de Ligue 2, qui est la consécration d’une certaine régularité tout au long de la saison, a dû être très savoureux…
Oui, oui ! Et puis, il y a toute l’histoire, de ce club qui voulait remonter en Ligue 1 après être reparti du national. C’est la première fois que j’ai vu le président Serin pleurer, lui qui montre rarement ses émotions. Cette montée, c’est vrai, a été très forte et très puissante, pour le club et, pour moi, par rapport à mon histoire avec le FC Metz. Emotionnellement parlant, oui, cela a été très très puissant !
Plus globalement, quelques années plus tard, quel regard portez-vous sur votre très beau parcours professionnel ? Que vous en reste-t-il aujourd’hui ?
Il m’en reste de la fierté ! En toute humilité bien sur parce que je n’ai pas non plus fait une carrière exceptionnelle. Mais je le dis souvent, jeune je n’étais pas forcément ambitieux, j’étais le petit garçon qui voulait jouer au foot avec ses copains et si on m’avait dit que j’allais vivre tout ça, jamais je ne l’aurais cru et j’aurais signé de suite. Ce que j’ai vécu est, c’est vrai, quand même incroyable ! Il y a donc de la fierté, aussi un tout petit peu de regret mais ça fait partie du football car on est obligé de faire des choix. Comme je l’expliquais, celui d’Ajaccio n’était peut-être pas le bon à ce moment-là mais c’est compensé, au final, par le fait que je vais à Metz pour encadrer les jeunes, avant de retrouver la Ligue 1…L’un dans l’autre, je pense que ça se compense, malgré tout !
Surtout, maintenant que je suis papa, je me rends compte que de partir à 13 ans et demi de chez soi est un choix fort, que tout le monde ne peut pas faire. Choix qui a aussi un impact sur ce que l’on est et sur sa vie. J’ai 43 ans, je suis revenu dans ma région auprès de certains amis qui me restent. On n’en parle pas souvent, à 13 ans, finalement on abandonne sa vie, sa famille, ses amis, pour partir dans un autre monde, un peu dans une bulle. Il faut, malgré tout cela, arriver à vivre avec, et on s’en rend compte après, seulement. C’est important d’en parler, on parle souvent du terrain, du côté sportif, de l’argent, qui sont une réalité mais il y a aussi tout l’après et l’impact qu’a, dessus, un départ si jeune. Je pense au travail pour y arriver, aux sacrifices à faire, aux blessures, à la solidité mentale,…Je m’en rends compte gentiment, maintenant ! Aussi, il faut digérer cette vie que l’on a eue…
Sans doute que vous continuez à avoir un œil attentif au monde professionnel ?
En fait, quand je me suis arrêté, j’ai eu une envie de tourner la page parce que c’est vrai que ce n’est pas facile au début : tu regardes les matchs dans ton canapé, alors que tu sais que tes potes ont repris la saison. D’un côté, j’ai pu profiter de la vie, faire des barbecues, avoir des week-ends de libres, choses que je n’avais jamais mais, en même temps, il fallait digérer cet arrêt de carrière. Pour cela, j’ai mis de côté le football et je me suis concentré sur d’autres projets, de chambre d’hôtes, de vie de famille…
Là, petit à petit, maintenant que c’est digéré, j’ai envie de peut-être revenir dans le football, je ne sais pas sous quelle forme mais, en tout cas, de transmettre ce que j’ai appris. Je me dis que c’est dommage de garder pour moi toute cette expérience. Egalement, je me suis aperçu que, dans la « vraie vie », hormis le fait que j’ai été footballeur, malheureusement la triste réalité est que je n’ai pas beaucoup de bagages. Si on veut repartir professionnellement, il faut quasiment repartir de zéro et faire ses preuves. On a l’image du footballeur qui est un peu spéciale : quelque fois, il y a de très bons côtés parce que ça ouvre des portes mais il y en a d’autres, avec une vision un peu péjorative. Je me suis aussi aperçu que c’était très dur d’arriver à se faire un nom dans la vie de tous les jours et qu’il fallait du temps. A 43 ans, j’en ai mais pas tant que ça non plus. Je me dis que, dans le football, j’ai déjà une image et une réputation, je peux m’appuyer là-dessus pour m’épanouir et je sais que c’est ce qui m’a toujours animé, toute ma vie : depuis l’âge de 4 ans et demi jusqu’à mes 35 ans, j’ai été là-dedans.
Donc j’ai tourné la page pour pouvoir digérer mon arrêt de carrière et mon changement de vie mais, maintenant, je me dis pourquoi ne pas revenir dans le football…
Aujourd’hui, quand vous regardez une rencontre d’une de vos anciennes équipes, les battements de cœur sont-ils plus forts ?
Oui ! Dernièrement, je suis allé voir Cannes jouer en coupe de France, c’était super car je n’y étais pas retourné depuis. C’est vrai que j’ai eu des émotions assez intenses, je revoyais d’ailleurs le centre de formation à côté du stade, plein de souvenirs sont revenus et j’étais très content de voir ce club revivre, moi qui y suis énormément attaché. On en a parlé au début, l’AS Cannes a été quelque chose de très puissant : je suis arrivé à 13 ans et reparti à 20 ans, je suis devenu un homme finalement, je me suis formé en tant que footballeur et, vraiment, ça a été un passage super important, qui m’a vraiment marqué et qui me sert aussi encore tous les jours.
Oui, je suis attaché à mes anciens clubs. Je n’ai jamais eu une âme de supporter mais, par contre, je suis attaché au beau football. Quand je vois un beau match, je prends du plaisir…Forcément, j’ai un attachement supplémentaire à mes clubs de cœur, dans lesquels je suis passé. Je suis de loin leurs performances mais je prends du plaisir à les suivre, d’autant plus que je sais aussi l’impact qu’ont, derrière, de bons résultats. Le fait que l’équipe tourne bien a un impact énorme pour les gens qui travaillent au club mais aussi pour les supporters. Cela me touche…
Ces derniers temps, vous avez eu l’envie de partager sur vos réseaux quelques souvenirs et quelques points de vue footballistiques. Cela s’inscrit sans doute dans la continuité de ce que vous évoquiez juste avant…
En fait, il y a plusieurs raisons…Cela me fait du bien d’en parler, même si je ne saurais pas vous dire exactement pourquoi. Cela me fait du bien aussi de les partager parce que je vois que des gens y sont attachés et qu’ils sont curieux de connaitre certaines choses. J’ai aussi envie de parler de tout ce qu’on ne voit pas en fait : les gens ne voient que ce qui est diffusé à l’écran et j’ai envie d’en parler de manière plus profonde. Notamment de tout le côté psychologique qu’il y a derrière, dont les gens ne peuvent pas se rendre compte parce qu’ils n’y ont pas accès. Le fait d’en parler et de proposer un point de vue un peu différent peut, je pense, apporter, au football, aux éducateurs, aux parents, aux joueurs, …L’expérience est la seule chose que l’on ne peut pas acheter donc c’est vrai que de pouvoir la partager peut, je pense, apporter des choses positives à des gens.
Pour terminer, que peut-on vous souhaiter pour la suite ?
On peut me souhaiter d’arriver à toujours me lever le matin avec des objectifs. J’attache beaucoup d’importance à mon rôle de papa mais, aussi, j’ai besoin, personnellement, d’exister et d’être épanoui. C’est vrai que la difficulté est d’arriver à accepter que rien ne sera jamais aussi puissant que ce que l’on a vécu dans le passé. C’est une évidence, il faut la comprendre et vivre avec mais, par contre, il faut se lever le matin en ayant des projets qui nous motivent. Je sais que je suis très attaché à cela, à me mettre des objectifs.
Aussi, d’essayer de retrouver un peu ce milieu de l’exigence que j’ai quitté. C’est vrai que c’est quelque fois frustrant dans la vie de tous les jours…On peut prendre du plaisir, tout en étant exigeant ! Je me rends compte aussi que certaines personnes prennent mal le fait que l’on soit exigeant avec elles…Alors que j’ai appris à faire de l’exigence quelque chose de positif ! Donc c’est vrai que j’ai envie de retravailler avec des personnes avec qui on va pouvoir chercher cette exigence.
Merci, Romain, pour toutes vos réponses !