Marion Limosin évoque son parcours artistique, son actualité et ses projets !

Publié le par Julian STOCKY

@ Marc, le chef op de "Petits Secrets en Famille"

 

 

Bonjour Marion,

Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !

Vous êtes une jeune artiste aux expériences déjà nombreuses et variées, sur scène et à l’image. Si l’on revient à la genèse de votre parcours, d’où vous vient cette passion pour l’artistique ?

Cela date d’il y a longtemps, effectivement ! En fait, un peu par hasard, quand j’avais neuf ou dix ans, j’ai suivi une copine qui s’inscrivait au théâtre. J’ai adoré ! La professeure m’avait même prise dans sa master class, on y a appris la culture théâtrale, presque comme au conservatoire. Cela m’a donné goût au théâtre et m’avait donné l’envie, pourquoi pas, d’en faire mon métier. Cette idée est restée dans ma tête jusqu’à ce qu’à mes 18 ans, mes parents m’incitent à devenir ingénieure. J’ai entamé un cycle en ce sens, j’ai fait deux années en alternance, j’ai obtenu un premier diplôme, une sorte de filet de sécurité et j’ai aussi mis de l’argent de côté. Ce qui m’a permis de tenter le concours des cours Florent, sans le dire à mes parents, évidemment…J’ai été prise et c’est comme cela que je suis arrivée sur Paris…

 

Les backstage d'un shooting photo avec le duo d'artistes Café Martini

 

Depuis, on peut imaginer que certaines de vos expériences professionnelles ont été particulièrement marquantes…

Je ne sais pas laquelle est la plus marquante…Forcément, je retiens « Monsieur Aznavour » parce que c’était ma première expérience au cinéma. A la base, je n’y allais pas pour jouer mais pour de la figuration. Mais, au fond de moi, il y avait un petit espoir d’avoir quelques lignes à dire…Le matin même, je me souviens m’être répété en boucle, dans ma tête, que « je suis actrice ». Sur le plateau, il n’y avait quasiment que des figurantes brunes. Comme je le suis un peu moins, j’ai été placée devant et il s’avérait qu’il manquait, dans la scène, quelqu’un qui parle…C’est comme cela que j’ai eu du texte ! Comme ça a plu, un plan serré a même été rajouté☺. C’était donc une expérience incroyable ! Toute l’équipe était trop gentille et s’est souvenue de moi lorsque je suis venue à la projection de Lille.

 

@ Alina Mireille

 

Récemment, les téléspectateurs de TMC ont pu vous voir dans la série « Les mystères de l’amour ». Quels souvenirs gardez-vous de ce tournage ?

J’en garde un très bon souvenir ! Il y avait vraiment une bonne ambiance, l’équipe est très gentille et les acteurs sympas. Pour l’anecdote, on m’avait donné des lunettes à porter mais qui étaient adaptées à la vue de quelqu’un de très myope, ce qui n’est pas du tout mon cas. J’avais des talons aiguilles de douze centimètres, c’était très dur, du coup, de monter les escaliers pendant les séquences, je manquais de tomber parce que je ne voyais pas bien. Mais, en fait, cela m’a donné énormément de jeu : je les ai mises sur le bout du nez, pour pouvoir voir au-dessus et, du coup, je n’ai pas arrêté de faire le clown. Je n’arrêtais pas de faire rire sur le plateau, c’était vraiment un bon moment !

Je garde aussi un super souvenir d’un autre tournage récent, celui de « Petits secrets en famille » parce que j’ai tourné en fin de bloc de l’équipe. Tout le monde avait hâte des vacances, du coup chacun se lâchait, rigolait, faisait des blagues à longueur de journées. On sentait que tous étaient habitués à travailler ensemble, la confiance régnait, c’était chouette. C’était une très bonne expérience de tournage !

Nous le disions, vous êtes une artiste aux multiples casquettes. Dans le nord de la France, vous montez sur scène avec des pièces adaptées au contexte local…

Je travaille avec la compagnie « La belle histoire », une compagnie de théâtre, basée à Villeneuve-d’Ascq. On fait ce que l’on appelle du théâtre d’intervention…Au collège, on peut parler de harcèlement scolaire par exemple…Lorsque l’on est appelés, on vient sur place recueillir des témoignages, nous servant ensuite à l’écriture du scénario du spectacle que l’on jouera plus tard sur place. Cela permet un point de vue beaucoup plus objectif, les spectateurs peuvent se rendre compte de l’impact de leurs actes et de leurs choix. On termine par un débat tous ensemble, c’est super intéressant de voir la réaction des jeunes.

Je fais partie aussi d’autres compagnies, je joue un spectacle pour enfants, avec une compagnie angevine, que l’on tourne depuis trois ans maintenant. J’en suis très fière, c’est une très belle pièce !

 

Dans le spectacle "Gagou et les Mots" : l'architecte

 

Avec une autre compagnie du nord, nous développons une pièce historique, autour de la grève des mineurs en 1941. Je sens que l’aventure sera belle ! J’ai même dû apprendre à jouer de l’accordéon pour mon rôle. Ce n’est pas simple car je dois jouer et chanter en même temps…La combinaison des deux nécessite du travail.

 

Dans le rôle de Marta dans la pièce "La Grève des Mineurs" de Margot Planque

 

Plus globalement, considérez-vous la scène et les plateaux comme un seul et même métier ? Ou les dissociez-vous davantage ?

Je dirais que ce sont deux métiers très différents. On ne travaille pas de la même manière : à l’image, la caméra est juste à côté, on peut chuchoter, les émotions peuvent être très intenses mais sont beaucoup plus légères alors qu’au théâtre, si on joue comme au cinéma, personne ne nous entend dès le deuxième rang.

Dans le sens où on apprend un texte et qu’on incarne un personnage, c’est la même chose mais, au final, ce n’est pas du tout pareil : au théâtre, on va devoir passer d’un personnage à un autre parfois en trente secondes, là où, au cinéma, on peut avoir cinq minutes pour plonger dans une émotion. On n’aborde pas du tout un personnage de la même façon. Par contre, je pense que les deux sont complémentaires et qu’on peut tirer des choses des deux côtés.

 

Lors du tournage de Marie Antoinette

 

Quelles sont vos autres actualités mais aussi vos envies pour la suite de votre parcours artistique ?

Je passe actuellement quelques castings et j’écris aussi. Avec mon ami, réalisateur, on travaille depuis un an sur l’écriture d’un court-métrage d’une trentaine de minutes. C’est sur la fin de vie et, bien que le sujet soit sérieux, c’est un film fantastique. Une dame âgée, malade, va mourir, alors que les liens avec sa fille sont coupés depuis vingt ans. Celle-ci est une star de la télé, elle anime une émission de quizz. Sa mère, qui la voit tous les jours à l’écran, a donc un lien unilatéral mais, face à la maladie, elle va avoir le courage de candidater à l’émission pour avoir un autre lien avec sa fille.

En même temps, j’écris un autre film, seule cette fois-ci. Ce dernier est sur la dérive d’un couple, qui vit ensemble depuis longtemps et qui ne se rend pas compte qu’il tombe dans un schéma toxique de relations sexuelles. Je veux interroger sur le fait que, parfois, les deux, l’homme et la femme, vont vers ce schéma qui mène à des violences. On a l’habitude que cela vienne plus de l’homme mais je veux questionner sur la part de responsabilité de chacun…

J’aime écrire et réaliser pour l’image, surtout si, à côté, je peux continuer la scène. C’est bien simple, je ne peux pas m’arrêter : dès que j’ai un peu de temps libre, j’écris, j’invente quelque chose,….C’est ce que l’on appelle la passion !

Merci, Marion, pour toutes vos réponses !

Publié dans Théâtre, Télévision

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