Joyce Franrenet évoque sa belle et variée actualité artistique !

Publié le par Julian STOCKY

 

 

Bonjour Joyce,

Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !

Vous êtes actuellement sur scène, en alternance, au théâtre Le Lucernaire, dans la pièce « Le bourgeois gentilhomme ». A titre personnel, on imagine sans doute la joie que cela doit être pour vous ?

C’est une version qui est revisitée mais sans l’être : c’est quand même le texte original de Molière, auquel le metteur en scène Bastien Ossart a rajouté des chansons. Il y a également un petit passage qui rappelle une émission de télé, et qui fait un peu penser au sketch des Inconnus sur la 5, avec des grands intellectuels qui vont parler de la notion du paraitre dans la société. En revanche, même s’il s’agit du texte original, il a été coupé parce que la pièce initiale dure très longtemps.

Il faut savoir qu’à la base, « le Bourgeois Gentilhomme » était basé sur la musique, c’était une commande du roi Louis XVI à Lully. Suite à une visite du roi turc, qui ne s’était pas bien passée, le roi français avait demandé l’organisation d’un gros bal, pour se moquer des turcs. Lully, ne s’en sortant pas dans la création de ce que l’on peut considérer comme une des premières comédies musicales, avait alors demandé l’appui de Molière dans l’écriture. Donc la genèse de cette pièce est vraiment ce mélange de musique et de théâtre dansant !

Quels personnages y interprétez-vous ?

Je joue le maitre d’armes et Nicole, la servante. Le premier est très pédant, autoritaire, il y a notamment une scène où il débat avec trois autres maitres (de danse, de musique, de philosophie), chacun veut faire admettre aux deux autres que son art est le plus important. Nicole, elle, est coquine, mimi, adorable, on a envie de lui faire des gros câlins et, en même temps, elle est facétieuse. C’est un personnage très agréable à jouer !

 

 

J’avais vu cette pièce en Avignon… A la base, l’assistance metteuse en scène, Iana Serena, qui a créé le rôle de Nicole dans ce spectacle, est une amie. Elle est d’ailleurs exceptionnelle dans son interprétation, j’ai même toujours des scrupules à donner mes dates, tellement elle est incroyable. Quand elle m’a proposé de faire son alternance, j’étais hyper touchée, c’était une grande preuve de confiance mais j’étais aussi impressionnée car ce n’est pas évident de passer après elle sur ce rôle. C’était un challenge mais cela ne m’empêche pas de m’amuser et d’avoir trouvé, maintenant, mon axe à moi.

Artistiquement, interpréter, dans une même pièce, ces deux rôles bien différents doit être très plaisant…

Oui, c’est vraiment top ! C’est très différent de ce que je fais habituellement, je joue surtout dans des comédies, registre dans lequel s’inscrit aussi cette pièce, mais je n’avais jamais joué dans un classique. Je trouve chouette de toucher à tout !

« Comme on brûle encore », pièce que j’ai jouée en Avignon et avec laquelle j’y retourne cette année, est encore différente. On y évoque les violences faites aux femmes, on est dans un jeu beaucoup plus naturaliste et cinématographique, là, où, dans « Le bourgeois gentilhomme », on est dans le grandiloquent, le baroque. C’est hyper intéressant de se fondre dans ces différents codes et ces différentes formes de jeu. C’est challengeant ! Je pense qu’à la base, j’ai voulu faire ce métier aussi pour cela, on n’y fait jamais la même chose.

D’ailleurs, quels principaux retours pouvez-vous avoir des spectateurs à la sortie du Lucernaire ?

Les gens sont enchantés par l’univers visuel ! Il y a des perruques très colorées et de magnifiques costumes… C’est un honneur de porter des costumes aussi incroyables.

Il se passe beaucoup de choses dans la pièce, il y a aussi du chant ou encore de la danse donc les retours sont très positifs, les gens ressortent avec des paillettes dans les yeux.

 

 

En complément, vous serez à nouveau cet été au festival d’Avignon, avec deux pièces…

Oui c’est une chance ! Il m’est déjà arrivé d’y jouer deux pièces et je suis heureuse de renouveler l’expérience. « Comme on brûle encore », de Macha Orlova, est bouleversante à plein de niveaux. Elle parle des violences faites aux femmes, des gens nous attendent à la sortie, en pleurs, pour nous prendre dans leurs bras et nous remercier d’avoir mis des mots sur certaines choses qu’ils ont pu vivre. Quand on aborde les gens dans la rue pendant le tractage, il arrive que certaines personnes se braquent en nous disant « qu’on a assez parlé de ce sujet », ou « qu’il faut arrêter de se victimiser ». Or, je pense que les partages d’expériences ne sont pas une manière de se positionner en victime.

Cela peut, en revanche, aider des personnes ayant subi des violences (ou les subissant) à reconnaître certains signes, à comprendre qu’elles ne sont pas seules dans leur processus chaotique de guérison (on parle notamment à plusieurs reprises du sentiment de culpabilité, partagé par énormément de femmes qui ont été la cible de violences sexuelles ou physiques, et qui fait parfois rester ces femmes dans des situations où elles sont violentées). Bref, cette pièce n’est pas un lieu où l’on entend « des femmes se plaindre » comme certaines personnes peuvent le craindre, mais un espace de liberté, d’expression et de guérison. D’autant plus qu’elle est riche : il y a du chant, de la danse, des sketchs, des témoignages…          

Quoiqu’il en soit, le rapport au public est vraiment incroyable, Et puis, j’adore l’équipe, on est toutes devenues copines, c’est vraiment chouette de se dire qu’on va repartir ensemble !

La deuxième pièce, « Sherlock Holmes contre Arsène Lupin », mise en scène par Pierre Leandri, va être une comédie grandiose ! Elle est très bien écrite, vraiment drôle, mes partenaires de jeu sont formidables. Je ne peux pas encore trop en parler car nous commençons tout juste le travail, mais j’ai vraiment hâte de poursuivre la préparation, la pièce est tellement prometteuse !

Ces deux actualités sont très enthousiasmantes. C’est important d’aller à Avignon avec des pièces que l’on est content de défendre. On tracte toute la journée, il faut donc avoir à cœur de défendre ses spectacles.

Le festival est un moment grisant, c’est le rendez-vous annuel à ne pas louper…

Complètement ! Il y a une effervescence énorme, des gens paradent en costumes à chaque coin de rue, c’est une sorte de folie ! Il faut venir, on se régale, on est hors du temps pendant trois semaines, c’est vraiment top !

 

 

A l’image, les téléspectateurs de TMC peuvent vous voir en ce moment dans « Les mystères de l’amour ». Quels souvenirs gardez-vous de ce tournage ?

De très chouettes souvenirs ! L’équipe artistique est adorable, vraiment. Tous les comédiens m’ont fait un super accueil, les réalisateurs aussi, ça s’est très bien passé. Je ne demande qu’à y retourner, je serais ravie que Natacha revienne…On verra si Jean-Luc Azoulay est inspiré par mon personnage, ce serait avec plaisir en tout cas !

Ce genre de série est un challenge, on tourne énormément en très peu de temps donc il n’y a pas trop le droit à l’erreur. Il faut être de suite dans le ton…Plus on est efficace, mieux c’est ! Donc la préparation est primordiale. En tout cas, je me suis bien amusée, j’ai beaucoup aimé mes partenaires et c’était un bonheur de tourner avec Patrick !

Pour terminer, quelles sont vos envies pour la suite de votre parcours artistique ?

Je fais beaucoup de théâtre, je suis très heureuse, j’adore cela et, là, j’ai eu beaucoup de tournages en très peu de temps, entre « Orig’ami » et « Les mystères de l’amour ». Cela m’a fait du bien de renouer avec la caméra, je me suis rendue compte que c’était aussi un jeu qui me plaisait beaucoup et que, si je pouvais tourner un peu plus à l’avenir, ce serait du bonheur. J’aimerais écrire aussi, j’ai d’ailleurs un projet en ce sens pour le théâtre, dans lequel il me plairait de pouvoir jouer.

Merci, Joyce, pour toutes vos réponses !

Publié dans Théâtre, Télévision

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article