Sud Radio : Cécile de Ménibus évoque l'émission qu'elle coanime quotidiennement à partir de 17h !

Publié le par Julian STOCKY

 

 

Bonjour Cécile,

Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !

Nous pouvons vous retrouver du lundi au vendredi, à partir de 17h, sur Sud Radio, dans « Les vraies voix ». A titre personnel, on imagine sans doute la joie que cela doit être pour vous, au quotidien, de retrouver le micro et les auditeurs ?

On a la chance de travailler avec une équipe formidable, j’ai un co-animateur, Philippe David, qui est un garçon intelligent, charmant et drôle, c’est une petite famille que l’on retrouve tous les jours. Quand on fait une blague et que l’on voit que notre réalisateur rigole, on se dit que c’est bon signe, quand on sent que l’équipe est très attentive à ce que l’on dit, ça veut dire que notre sujet est bon et intéressant. Donc, si ça les intéresse eux, ça intéressera forcément l’auditeur.

Oui, on se remet tous les jours en question, l’actualité est très dense, après ce sont de longs moments d’actualité qui sont toujours à peu près les mêmes sujets donc il faut trouver des axes différents, des tournures différentes, avoir des invités un peu différenciant, être malins…En fait, c’est une page blanche tous les jours que l’on redessine avec nos fondamentaux, où on se dit qu’il ne faut pas que l’on s’endorme sur nos acquis, qu’il faut que l’on travaille chaque jour un peu plus et qu’on repousse les limites, pour aller chercher de nouveaux auditeurs.

 

 

Le slogan de Sud Radio est « Parlons vrai », ce qui caractérise très bien votre tranche horaire…

Déjà, cela me ressemble bien parce que je suis quelqu’un de très franc et je dis toujours la vérité, en tout cas celle qui est la mienne. Je ne parle jamais dans le dos des gens, j’ai besoin de cette parole vérifiée et sincère donc c’est un club qui me va plutôt bien. Après, il y a une mesure : on peut parler vrai sans outrepasser, on dit les choses, on les partage, on laisse la voix à l’auditeur qui est très important parce que c’est quand même pour lui que l’on fait tout ça. Chacun a la possibilité de donner son avis et j’aime bien confronter les avis pour que tout le monde puisse parler librement. Quand ça part un petit peu dans un langage qui ne me plait pas ou qui dépasse l’entendement, je recadre toujours. En fait, je suis la mère tape-dur comme on m’appelle à l’antenne, je suis un peu le colonel de cette émission mais, d’apprendre des choses, de peut-être se faire remettre en question sur des avis qu’on avait, le tout dans la bonne humeur, est l’alchimie de cette émission.

De parler de sujets si variés et si différents doit certainement être très enrichissant et très épanouissant…

On ne s’ennuie pas ! La période de la Covid ou celle des élections ont été difficiles parce qu’en fait, on est en boucle. Idem pour les premiers moments de la guerre en Ukraine…De parler tout le temps des mêmes sujets, pendant des semaines, est un peu hard. On essaie, ainsi, de mélanger des informations qui sont malheureusement dramatiques à des informations qui sont un peu plus légères, ce qui fait que ça permet à l’auditeur de ne pas, après une journée de travail et après les soucis du quotidien, s’entendre rabâcher encore des choses compliquées. On essaie donc toujours de prendre un peu de hauteur !

Pour nous qui ne sommes « spécialistes de rien », c’est extrêmement intéressant parce que, du coup, vous travaillez beaucoup en amont, vous allez chercher des infos, vous regardez ce qui est dit, vous apprenez plein de choses : j’apprends tous les jours, au quotidien, de l’info, de la politique, de la diplomatie et j’apprends aux côtés de mes vraies voix, qui m’apportent énormément de choses.

 

 

A cet horaire-là, avancé de la journée, sans doute qu’une partie des auditeurs est sur la route du retour, une autre déjà à la maison. Y pensez-vous, dans le fond ou la forme de votre émission ?

Le matin, on a plutôt besoin, en se levant, de s’informer, de savoir ce qui se passe, il faut que ça aille vite. Même si la dynamique est là, nous sommes surtout dans l’accompagnement, on accompagne les gens qui sortent du boulot et qui, peut-être, commencent à faire à diner. Ils ont déjà entendu l’information, nous leur donnons un prisme différent et, en plus, on essaie de les faire rire, de les détendre, de les faire participer aux débats. Il y a, souvent, une grande solitude chez nos auditeurs, il  y beaucoup de gens qui sont seuls aujourd’hui et cet accompagnement, en retrouvant tous les jours une petite famille, leur permet de connaitre les vraies voix, leurs travers, leurs opinions,…Ils retrouvent cette famille et cet ADN, on est, ainsi, pleinement dans l’accompagnement. On essaie, en tout cas, de les embarquer avec nous…

Méthodologiquement parlant, la journée doit être très dense pour être prêt à 17 heures…

Je suis très gendarme, il faut que tout soit clair, notamment la conduite de l’émission, avec ses thèmes et ses invités : si la feuille de route est brouillonne, l’émission le sera aussi donc je mets tout sur la feuille, ce qui nous laisse une très grande liberté à l’antenne, puisque tout a déjà été pensé et réfléchi. La base du contenu, le contenu en lui-même, ce qui a été dit par le gouvernement, par les partis d’opposition, …on a tous les arguments qui ont été déployés dans la journée, ce qui nous permet d’arriver libérés.

 

 

Cette fréquence quotidienne vous permet de rebondir à chaud sur certains sujets mais aussi d’en traiter d’autres plus en longueur et en régularité…

En fait, le lundi, comme tout le monde, on démarre sur les chapeaux de roues et le vendredi, on a envie de peut-être un peu moins de sujets hard news. Plus on décélère, plus on essaie de faire des sujets sociétaux. On arrive en fin de journée, le sujet a déjà été traité plein de fois donc il faut trouver une manière d’en parler un peu autrement, d’avoir une analyse de ce qui s’est dit dans la journée. On n’est pas les primo intervenants sur l’info, on arrive en bout de chaine, il faut peut-être faire une synthèse de ce qui s’est passé dans la journée.

Plus globalement, quels principaux retours pouvez-vous avoir des auditeurs sur l’émission ?

C’est la bonne humeur, c’est l’accompagnement, c’est l’absence de langue de bois, c’est la territorialisation, c’est le fait que l’on s’adresse non pas à la France mais aux territoires, c’est le fait que l’on mette en avant nos auditeurs, qu’on leur pose des questions sur leur lieu de vie ou leur métier, qu’on leur donne la parole, qu’on les inclue en fait chez nous. Ils ne sont pas des faire-valoir, on fait cette émission pour eux mais aussi avec eux donc leur voix est très importante. On sent que, quand un sujet a vraiment cristallisé, ça appelle dans tous les sens parce que les gens ont besoin de s’exprimer en fait.

 

 

Du coup, que peut-on vous souhaiter pour la suite de cette belle aventure radiophonique ?

Je ne sais pas, de racheter la radio… J. De pérenniser l’aventure parce qu’elle est tellement humaine, entre autres quand on part en déplacement d’antenne, pour aller voir les gens. On est vraiment à taille humaine, c’est très important pour moi, je fais très attention aux relations avec les équipes, à les remercier, à les solliciter à bon escient, à les encourager, à essayer de pousser un peu le curseur. Quand je suis arrivée dans cette émission, j’ai dit à mon réalisateur qu’au moment de traiter un sujet, je voudrais d’abord qu’il me fasse une mise en situation sonore. Je voulais que l’on soit immergés dans une information, plutôt que de démarrer un sujet en l’état. Ainsi, que ce soient nous ou l’auditeur, tout le monde est remis au même niveau, on replace le contexte. N’oublions donc pas l’identité sonore et le côté de « on écoute les choses » plutôt que « nous commentons des choses que les gens n’ont peut-être pas captées », il n’y a rien de plus frustrant que de commenter quelque chose que les gens n’ont pas entendu. J’essaie donc toujours d’y faire attention et, justement, l’avenir est de pérenniser cela, de faire presque une radio télévisée. Moi qui suis productrice, je dis toujours à mes équipes que quand le son est coupé, je veux que l’image soit parlante et que quand l’image est coupée, je veux que le son apporte des images.

En conclusion, on le sait, vous avez une longue expérience de la radio, un média de passion où l’exercice de la voix est si singulier…

On apprend à poser sa voix et on apprend l’accompagnement. Quand on accompagne quelqu’un qui ne va pas bien, on associe le timbre de voix qui va avec. Quand on n’est pas content, on associe un autre timbre de voix. La voix est tellement importante, il faut éviter d’avoir des tics de langage, il faut que l’auditeur sente et la conviction, et l’accompagnement, et la gentillesse, et l’amusement. Je n’arrête pas de vanner Philippe David mais on entend bien, dans ma voix, que tout ça n’est que drôlerie. On se connait bien, on sait jusqu’où on peut aller de l’un à l’autre. La voix est un témoin, finalement, de ce que vous êtes, c’est important de le partager avec les auditeurs, c’est important d’avoir une voix agréable et souriante. Je fais toujours attention à sourire quand je parle à l’antenne, d’utiliser les bons et justes mots, des mots qui résonnent dans l’esprit des gens : « on est contents de vous avoir », « merci de votre fidélité »,…Je remercie les gens parce que, quelque part, ce sont nos clients, ce sont eux qui nous font et qui nous défont. Donc je fais plus attention à mes auditeurs qu’à mes vraies voix.

Merci, Cécile, pour toutes vos réponses !

Publié dans Radio

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article