Marie-Hélène Lentini évoque sa belle et riche actualité artistique, à l'image et sur scène !

Publié le par Julian STOCKY

 

 

Bonjour Marie-Hélène,

Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !

Nous pouvons vous retrouver, depuis quelques semaines, dans la quotidienne de TF1 « Demain Nous Appartient ». A titre personnel, on imagine sans doute la joie que cela doit être pour vous ?

Oui ! En fait, c’est ma première quotidienne…De façon basique, j’ai passé un casting et j’ai été prise ! J’en suis super contente ! C’est un rôle qui est différent de ceux que j’avais pu faire à la télé ou au théâtre. Je suis plus dans la comédie, j’aime faire rire et ce personnage est vraiment aux antipodes. C’est une femme qui a vécu et qui a beaucoup souffert…Elle a subi des violences conjugales, elle a tué son mari puis fait douze ans de prison. Elle n’avait alors quasiment pas vu sa famille et va la retrouver donc il y a beaucoup d’émotion. Niveau jeu, ça me changeait et je suis vraiment contente d’avoir à défendre un tel personnage.

Qui plus est dans une quotidienne…Je n’en avais pas l’habitude, on m’a dit « tu vas voir, ça bosse, ça y va, on fait cinq, six séquences par jour »…En plus, le premier jour, j’ai démarré avec une séquence bien costaud, dans le square, lorsque mon personnage perd la tête…Mais je m’y étais préparée, j’avais bien travaillé en amont et il le faut. Il est nécessaire d’arriver prêt, texte su, ce qui est la base, avec un travail que l’on fait soi-même parce que ça va très vite. Et Charlotte a été super avec moi !

Sur le tournage, on change de réalisateurs, de plateaux, d’acteurs….On a également quelqu’un qui nous coache, qui nous fait répéter notre texte. Tout est bien programmé ! Ce qui fait que je me suis bien amusée, même si le rôle est tragique. J’ai vraiment pris du plaisir à jouer dans cette quotidienne ! Je vais d’ailleurs sans doute revenir…

Vous avez, ainsi, eu l’opportunité de tourner avec des comédiens aux profils très différents…

Cela a bien matché avec tout le monde ! En plus, j’ai croisé plein de gens que je connaissais, moi qui ai roulé ma bosse depuis le temps : Catherine Benguigui, Dominique Guillo, … C’était sympa ! L’ambiance est vraiment très bonne, du HMC au plateau, donc je me suis éclatée !

D’ailleurs, quels retours avez-vous pu avoir des fidèles téléspectateurs de la série ?

Un de mes amis m’avait dit « Tu vas voir, ça va te changer, sur Instagram notamment ». J’avais une page, que je gérais tranquillement et, depuis, j’ai pris je ne sais combien d’abonnés. Les gens posent plein de questions, se demandent ce qui va se passer, s’inquiètent pour l’état de santé du personnage, …C’est très rigolo !

Les retours sont très bons et très touchants, notamment sur la scène où je retrouve mes petits-enfants. Les spectateurs m’ont dit avoir pleuré devant cette grand-mère qui revoit sa famille…En tout cas, j’aime cette proximité avec le public : quand je suis au théâtre, j’adore, à la fin, discuter avec les gens, faire des photos, signer, …Je trouve cela bien et normal !

L’arrivée du personnage a aussi été l’occasion d’aborder des sujets de société…

La réinsertion, les violences conjugales - on était en plein procès Pelicot au moment du tournage-, aussi l’homosexualité et peut-être l’homophobie de la grand-mère, qui n’est pas une vraie homophobie, c’est surtout qu’elle n’est pas habituée et qu’elle ne sait pas ce que c’est. Cela a permis de montrer que les enfants, aussi, peuvent parler aux grands-parents de sexualité. Mon personnage le dit, à son époque, elle ne parlait jamais de sexualité avec ses parents…mais, maintenant, les choses sont différentes !

 

 

Le cadre de tournage, tant en intérieur qu’en extérieur, a dû être très plaisant…

Les studios sont très impressionnants ! Ils sont tellement grands que je me suis souvent perdue et, à chaque fois, mes camarades se moquaient de moi…Vous n’imaginez pas le nombre de fois où j’ai fait le tour du studio avant de trouver la sortie.

J’ai aussi tourné, en extérieur, au Little Spoon, c’était super également !

En complément, toujours à l’image, encore dans le sud, vous tournez actuellement la saison 2 de « Tom et Lola » pour France 3. Où vous jouez à nouveau une maman…

On est sur une maman et une mamie complètement différente, elle est plus dans la comédie, elle est très actuelle, très branchée, elle veut caser sa fille, elle a un côté bohème. Tom et Lola sont deux policiers, amis d’enfance, qui se chamaillent tout le temps…Je suis encore dans le sud, j’adore, c’est formidable, je ne vais pas me plaindre !

Prochainement, vous allez retrouver Claudia Tagbo et l’équipe de « R.I.P, aimons-nous vivants ! » pour une nouvelle session de tournage…

Même si ça se passe dans une maison funéraire, on est, là aussi, dans de la comédie. Claudia est un amour, on s’est vraiment bien entendues toutes les deux. Tous les comédiens qui font les porteurs sont également très drôles ! Je me marre bien à chaque fois. Je suis contente, du coup, de les retrouver pour ces nouveaux épisodes.

Mon personnage seconde celui de Claudia, elle rattrape tout le temps les bourdes des autres. Donc les trois rôles que nous venons d’évoquer sont totalement différents…Franchement, c’est ce que l’on recherche quand on est comédien !

D’ailleurs, sur ces programmes ou sur d’autres, aimez-vous regarder le rendu final, notamment pour capitaliser sur votre propre interprétation ?

J’avoue qu’au début de ma carrière, j’avais du mal mais tous les acteurs vous diront la même chose. Je ne regarde pas tout, je regarde certaines choses en particulier. Sur DNA, comme je changeais de tête, ça m’intéressait de voir le rendu à l’image, parfois même je me suis demandée si c’était vraiment moi…Mais c’est normal, c’est une femme qui sort de prison et qui est marquée par la vie.

Dans un autre registre, celui des planches, vous serez de retour au festival d’Avignon, avec « Ma famille en or », chaque soir à 19h 50. Comment pitcher cette pièce ?

C’est une famille un peu dysfonctionnelle qui, un jour, reçoit une lettre indiquant qu’un héritage de deux millions d’euros l’attend d’un inconnu. Pour cela, il faut être quatre le jour J, à une heure précise, en Argentine…Mais la fille manque à l’appel, elle est partie faire un tour du monde et personne ne sait où elle est. Donc, à trois, on va partir la chercher…sur la base d’indices en lien avec Tintin.

Le père ne peut pas prendre l’avion, sinon il tombe raide, la mère dépense son argent partout et tout le temps, …C’est assez drôle, la famille va se retrouver mais, pour cela, il va se passer beaucoup d’évènements et ils vont se dire beaucoup de choses…

Le festival est clairement un grand barnum théâtral…

J’y suis retournée en 2017 et, depuis, je m’éclate. J’ai rencontré plein de gens, j’ai revu des copains que je n’avais pas revus, pour certains, depuis longtemps. L’ambiance est top !

L’année dernière, le spectacle avait déjà bien marché, j’ai confiance pour cette année encore, on sera dans un autre lieu, au théâtre des Gémeaux. On est aussi dans la comédie, pas dans un gros boulevard mais dans quelque chose de fluide, aux nombreux changements de décor. La mise en scène d’Anne Bouvier aide beaucoup à cela.

D’ailleurs, c’est toujours marrant de recroiser les spectateurs dans la rue les jours d’après, on discute, c’est sympa. C’est une vraie rencontre avec le public !

Au-delà du festival, la pièce sera à l’affiche à Paris dès septembre, au théâtre des Gémeaux parisiens…

Ce sont les mêmes directeurs qu’en Avignon. On sera sur scène du mercredi au dimanche, ce qui me permettra de tourner, en début de semaine, je l’espère notamment sur « Demain Nous Appartient ».

Pour boucler la boucle, à titre personnel, considérez-vous l’image et la scène comme un seul et même métier, ou les dissociez-vous davantage ?

C’est le même métier, avec des curseurs différents ! A la base, mon amour est vraiment pour les planches de théâtre, je suis montée dessus à l’âge de dix ans et je savais déjà que je voulais en faire mon métier. J’ai fait, depuis, beaucoup de pièces, à Paris et en tournée…J’adore entendre les gens rire ! J’ai aussi fait quelques spectacles de comédie dramatique, j’aime également faire rire pour mieux choper ensuite le public.

Maintenant que j’enchaine plus régulièrement les tournages, je suis de plus en plus à l’aise et je prends davantage encore de plaisir. Sur DNA, ce rôle plus sombre m’a confortée dans ma capacité à proposer des choses moins drôles, tout en m’y amusant.

Merci, Marie-Hélène, pour toutes vos réponses !

Publié dans Télévision, Théâtre

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article