France 3 / Nos maisons enchantées : Yvan Cujious évoque ce nouveau numéro, diffusé ce dimanche, autour de Claude Nougaro !
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Bonjour Yvan,
Quel plaisir d’effectuer cette interview ensemble !
Ce dimanche 23 mars sera diffusé sur France 3 à 15h40 « Nos maisons enchantées – Le Paris de Nougaro ». A titre personnel, on imagine sans doute la joie que cela doit être pour vous ?
Oui, absolument parce que c’est une reconnaissance, en tout cas un aboutissement, de pouvoir être sur France 3 en national. C’est un programme qui me correspond, qui est vraiment dans mon ADN d’artiste et d’homme de radio et de télé. Donc c’est, pour moi, un projet important. Je suis très heureux d’être sur France 3, de surcroit après Michel Drucker, pour présenter ces maisons et remettre dans la lumière certains répertoires ou certains artistes qui s’en sont un peu éloignés. Je pense à Gilbert Bécaud, je pense à Nino Ferrer…Donc c’est une satisfaction multiple !
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Cette collection documentaire propose une véritable immersion dans l’intimité de grandes figures de la chanson, afin de mieux comprendre les cheminements, de détecter et d’expliciter les inspirations…
C’est tout à fait cela, c’est aussi le lien entre l’endroit, le territoire, l’environnement immédiat et la création en fait : certainement que Cabrel aurait écrit autre chose s’il avait vécu à Strasbourg…Donc il y a forcément un lien et une interaction évidentes entre le lieu et la création. Mais il y a aussi l’intimité d’une maison avec une autre approche et un autre regard sur l’artiste en fait…C’est, peut-être, d’abord un regard sur l’artiste qui est permis par l’intimité de la maison, c’est-à-dire une compréhension différente de l’artiste et, par la même, de sa création mais aussi, de ses influences, plus concrètement. Par exemple, chez Trenet, il y a cette idée de la voie de chemin de fer que l’on découvre depuis la fenêtre de sa maison, qui a inspiré « Je chante soir et matin », qui est, au départ, une chanson sur l’immigration, sur la marche d’espagnols qui partaient vers l’Alsace / Lorraine. Aussi chez Nougaro, les ogives de Saint-Julien qui est un texte qu’il a écrit à la fin de sa vie parce qu’il était justement face à Notre-Dame de Paris, face au square Viviani, qu’il cite à de nombreuses reprises. Donc il y a vraiment les deux : l’intimité de l’artiste, c’est-à-dire son environnement immédiat et le fait de rentrer dans quelque chose d’assez privilégié, et il y a aussi les marqueurs de la création de leurs textes. Donc c’est intéressant à plein de niveaux !
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Pour ce nouveau numéro, c’est avec Claude Nougaro que nous avons rendez-vous. Nougaro, c’est Toulouse et, pourtant, c’est à Paris qu’il a vécu la plus grande partie de sa vie…
C’est totalement ça ! Son parcours démarre au « Lapin agile » à Montmartre et s’achève rue Saint-Julien le pauvre, face à la plus vieille église de Paris. Ce lieu est même entouré d’autres églises, il y a notamment Notre-Dame pas loin. En fait, Nougaro passe le plus clair de son temps à Paris, il garde une attache à Toulouse mais, dans cette ville, il n’y passe que sa petite enfance. Il garde un souvenir assez nuancé de Toulouse, à tel point, d’ailleurs, qu’au départ, quand il écrit « Toulouse », il avait cette idée de « Toulouse, ville ros’ »…Cela montre à quel point Toulouse a été, pour lui, une ville un peu ennemie, si je puis dire, un peu dure et difficile, sans trop de bienveillance, avec, notamment, des parents absents.
Quand il retourne à Toulouse, son entourage lui dit qu’il ne peut chanter « Toulouse, ville ros’ », il lui conseille d’être dans quelque chose de plus enjoué et de plus positif…Nougaro transforme la chanson en « Toulouse, ville rose », tel un hymne à la ville. Ce qui veut dire, en fait, que cet hymne, qui devient une des chansons clés de son répertoire, symbolise une relation extrêmement étroite entre lui et Toulouse et que, dans la vision qu’ont les gens de Nougaro, ils pensent qu’il y a souvent vécu…Alors que non : il a passé 90% de son temps à Paris !
De nombreux artistes et personnalités accompagneront ce nouveau numéro…
Je suis très porté par cette idée d’émission avec des copains et des camarades, j’allais dire que c’est un peu ma ligne éditoriale, en tout cas mon empreinte. J’aime bien cet aspect des choses, peut-être parce que je suis du midi, de Toulouse, avec un côté un peu latin. Donc j’aime bien m’entourer d’un collectif d’artistes que j’admire, pour découvrir ensemble ces lieux et ces maisons. Le premier qui m’a prêté main forte a été Thomas Dutronc, un copain par ailleurs, chez Trenet. Là, on se retrouve aussi avec une jolie pléiade d’artistes, qui sont tous des amis : Cali, Olivia, Ruiz, Yuri Buenaventura, Yvan Cassar, Natalie Dessay, Emily Loiseau et, évidemment, Hélène Nougaro. C’est ensemble que l’on va partager ce moment et je crois que ça se voit à l’image qu’il y a beaucoup d’émotion dans les regards mais aussi beaucoup de privilège d’être dans ces endroits de l’intimité d’un artiste comme Nougaro. On va chanter des chansons de son répertoire…Oui, il y a un côté camaraderie…Avec la production, nous ne voulons pas de choses pédantes, nous avons vraiment envie de montrer tout cela non pas d’une façon biographique mais plutôt d’une façon décontractée et chaleureuse, davantage dans l’émotion que dans la biographie.
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On vous imagine curieux de découvrir les retours des téléspectateurs ce dimanche…
Totalement ! Je découvre un peu cela, c’est ma quatrième fois à la télé nationale donc je suis assez nouveau dans le circuit, si je puis dire. Je découvre cette mécanique, c’est-à-dire l’angoisse un peu avant, l’anxiété, le questionnement que l’on peut avoir par rapport à l’accueil qui va être réservé au numéro. Un peu, d’ailleurs, comme quand on crée un spectacle et que l’on va monter sur scène, on a alors, toujours, l’inquiétude légitime et l’incertitude…Il y a, pour cette émission, ce rendez-vous du lundi matin, où on attend avec impatience les résultats du sondage, pour savoir si l’accueil a été bon ou non. En se disant aussi qu’il y a tellement de critères et de paramètres qui interviennent qu’un mauvais score ne serait pas uniquement à cause d’une émission ratée, il peut s’expliquer par beaucoup de choses donc il faut être très prudent et, surtout, très humble. C’est d’abord du plaisir, pour nous et les téléspectateurs…On fait cela avec notre cœur, de la façon la plus sincère possible.
En complément, nous pouvons aussi vous retrouver chaque dimanche, à 16h, pour une heure de musique et de culture dans « Le Loft Music Sud Radio »…
Pour l’anecdote, c’est rigolo, dimanche je serai en même temps sur France 3 et sur Sud Radio, il va donc falloir que je triche des deux côtés J ! C’est une émission devenue hebdomadaire, dont on va fêter ses 10 ans à Paris au mois de juin. C’est un rendez-vous aussi de camaraderie ! J’aime à dire qu’en musique, j’en suis croyant et pratiquant, je m’associe à ces moments de partages musicaux. C’est une émission qui a pris ses marques, qui s’est installée gentiment et que j’ai plaisir à présenter, j’avoue, avec une liberté éditoriale totale. C’est à souligner car ce n’est pas forcément monnaie courante. Je prends plaisir à y recevoir, notamment, de nouveaux talents mais aussi des amis de plus longue date.
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Quand je prends un peu de recul, je m’aperçois que je suis naturellement allé vers cette façon-là, celle d’être entouré de camarades : il y a quelque chose de très collectif, à chaque fois, dans ce que je fais !
Merci, Yvan, pour toutes vos réponses !