RTL2 : Mike évoque sa passion pour la radio et nous en dit plus sur les différentes émissions qu'il anime !
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Bonjour Mike,
Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !
Vous animez, chaque week-end, « RTL2 Made in France » ainsi que « RTL2 Pop-rock Party ». A titre personnel, on imagine sans doute la joie que cela doit être pour vous ?
Je co-anime, effectivement, « RTL2 Pop Rock Party » avec Loran, qui mixe et « RTL2 Made In France », comme son nom l’indique, est vraiment axé sur le son 100% pop-rock français, c’est l’occasion, en plus des classiques, de mettre en lumière des jeunes artistes. C’est très valorisant de faire découvrir, au travers de la radio, de jeunes talents. C’est un vrai plaisir de présenter cette émission « Made In France ». D’ailleurs, l’émission est proposée toute la semaine de 20h à 22h depuis la rentrée, je présente les soirées du week-end.
C’est aussi un plaisir de retrouver les auditeurs, plaisir qui dure depuis quelques années maintenantJ. J’ai eu plusieurs vies mais, dans toute ma carrière, je n’ai fait que deux radios : celle de la panthère et, depuis 2008, je suis à RTL2 ou j’ai retrouvé tout l’esprit de la première.
C’est une émission musicale dans laquelle vous êtes très présent…
C’est ce que l’on appelle une émission incarnée, on n’est pas dans le flux, on est plus que dans l’accompagnement, on se doit d’apporter quelque chose en plus. Les auditeurs peuvent, ainsi, aussi réécouter l’émission en podcast.
Le programme étant diffusé en début de soirée, adaptez-vous votre ton à l’antenne ?
Bien sûr ! Le langage est totalement différent le soir que le matin ou même dans la journée. D’où l’importance de bien positionner les animateurs par rapport à leur personnalité et leur voix.
Mon tout premier directeur portait une importance particulière à la voix, c’était d’ailleurs un des critères de recrutement, c’est au travers de la voix que l’on fait passer les émotions. Donc le ton de la voix le soir n’est pas le même qu’aux autres moments de la journée ! Après mon passage sur une radio pour un public plus jeune, en arrivant ici à RTL2, il a fallu s’adapter à un ton plus adulte. Je me souviens, quand je donnais des cours, de guider les élèves à s’adapter au format de la radio avant de proposer une maquette. C’est la règle numéro un ! Il faut s’imprégner du format et de l’ambiance pour, ensuite, amener sa personnalité.
Au tout début, j’avais très envie de rejoindre une radio en particulier et, à l’école de radio, durant un an, j’ai travaillé sur une maquette en ce sens. Pour cela, j’ai mangé cette radio matin, midi et soir. Ainsi, j’ai présenté une maquette qui correspondait à la cible…
Pour en revenir à vos émissions, avez-vous une méthodologie particulière de préparation en amont de l’antenne ?
Il y a deux écoles : celle de ceux qui écrivent – c’est beaucoup l’école d’aujourd’hui – et celle des animateurs qui n’écrivent pas. Je fais partie d’une génération qui note les idées, ce n’est pas que de l’impro, il y a de la recherche, je note les infos que je repère, les idées et j’assemble le tout en ouvrant le micro. Je suis moins à l’aise quand je lis ce que j’écris : ce ne sont plus forcément les mots que j’aurais voulu employer à l’instant T. Pour moi, le direct est synonyme d’émotion, il faut que je vive le moment présent…
Pendant l’émission, vous n’êtes pas seulement derrière le micro, vous gérez la réalisation et la technique…
C’est la grosse différence avec les radios généralistes, où il y a en plus des réalisateurs et des assistants. Nous sommes ce que l’on appelle des animateurs-technico-réalisateurs, on doit savoir tout faire. On a la responsabilité d’une antenne : s’il y a un pépin, il faut que l’on soit capable d’interagir. On n’est pas à l’abri d’une panne, même si on a évidemment à notre disposition des secours…
En quarante ans, la radio a énormément évolué et, aujourd’hui, on est quand même bien aidés. J’ai commencé avec les quarante-cinq tours et les jingles sur cassettes… Aujourd’hui la plus grande révolution est en marche, on en est à l’intelligence artificielle… Dans le studio, il y a beaucoup d’écrans, on n’a plus la matière en face de nous, on ne sort plus le disque pour le poser sur la platine, beaucoup de choses sont virtuelles. Je me souviens d’une période où j’avais un assistant, il était techniquement impossible de tout gérer en même temps, notamment pour diffuser les pubs une par une. Il y a quelques années, nous avions de grosses cartouches, avec, sur chacune, un jingle, un titre ou une pub. Lors d’un écran de plusieurs minutes avec des pubs de moins de trente secondes, on arrivait vite dans le studio avec une montagne digne de la tour de Pise. Aujourd’hui, c’est plus facile à gérer seul ! L’informatique a rendu les choses plus simple pour mieux se concentrer sur notre rôle d’animateur.
Plus globalement, quels principaux retours pouvez-vous avoir des auditeurs ?
Je reçois évidemment moins de courriers aujourd’hui, la communication est plus instantanée, les auditeurs me contactent directement via les réseaux sociaux. Beaucoup me reconnaissent et se souviennent de mes anciennes émissions. On est moins dans le fan-club que j’ai connu il y a quelques années, où on était parfois proche de l’hystérie.
Au début, j’ai commencé par la nuit, je finissais à 8 heures du matin et des auditeurs m’attendaient devant l’immeuble de la radio. Ils s’étaient levés à quatre ou cinq heures du matin pour prendre le premier RER afin de venir me voir, juste pour remettre des cadeaux ou prendre des photos! C’était fou… Tout cela, depuis, a évolué, les choses ont changé mais le métier est toujours aussi magique.
La radio reste effectivement un métier de passion…
On ne fait pas ce métier par hasard. C’est une passion, pour moi, depuis que je suis très jeune ! Dès l’âge de quatre ans, lorsque l’on m’offre à noël un théâtre de marionnettes, je m’imagine déjà faire un métier artistique. A sept ans, mon oncle, qui était directeur du planétarium au palais de la découverte de Paris, me confectionne un petit ampli avec un micro… je ne lâchais plus mon matériel ! J’ai par la suite été attiré par la magie de la télé, notamment par les émissions de Jacques Martin parce qu’on y voyait l’envers du décor.
Mes parents habitaient dans le sud-ouest de la France, RMC y était alors la radio de référence, j’entendais souvent Jean-Pierre Foucault. C’est lui, qui m’a vraiment donné l’envie de faire ce métier. J’ai eu, par la suite, l’occasion de le remercier.
Au-delà du plaisir du micro et de la technique, vos émissions vous permettent de réentendre des artistes et d’en découvrir d’autres, pour toujours plus affiner votre oreille et votre culture musicales…
Dans ce métier, il faut toujours rester curieux, musicalement j’aime tout, je n’ai pas une préférence pour un style particulier. Il est encore difficile, pour un jeune artiste, de percer, il y a certes plein de possibilités de se faire remarquer aujourd’hui et la radio reste un magnifique tremplin pour cela.
Sur RTL2, on suit les artistes, certains même depuis leurs débuts. La radio a créé, il y a peu, dans le cadre d’un partenariat avec la SACEM, « Les révélations pop-rock ». On propose, chaque mois, de faire découvrir le titre d’un nouveau talent. Une soirée a été organisée récemment où l’on a remis le trophée du public au grand gagnant. En janvier, lors de la première édition, c’est l’artiste Solann qui a été primée pour l’année 2024….
Pour terminer, que peut-on vous souhaiter pour la suite de la saison radiophonique en cours et de votre parcours derrière le micro ?
Evidemment, de continuer à faire ce métier de passion ! J’ai la chance, depuis que je suis à RTL2, de poursuivre ce rêve de gamin.
Je retiens toujours la phrase qu’un ami avait entendu de Michel Drucker : « Ce métier, c’est pas un sprint, c’est un marathon ».
Merci, Mike, pour toutes vos réponses !