RTL2 : Meddy Mansouri nous en dit plus sur son émission quotidienne et sur sa passion pour la radio !
Bonjour Meddy,
Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !
Vous animez, chaque jour de la semaine, la tranche 12h-16h sur RTL2 Ile de France. A titre personnel, on imagine sans doute la joie que cela doit être pour vous ?
C’est ça ! Ce qui est ultra plaisant, quand on fait une tranche très locale comme le 12h-16h, c’est que l’on ne parle qu’aux franciliens, que l’on fait de l’actualité spéciale pour eux, qu’on est présent dans leur quotidien, dans leurs galères, sur la route ou dans les transports. En plus, on vit en région parisienne, sur le territoire où habitent les gens à qui on parle. Donc, oui, franchement, c’est plaisant ! On ne peut pas être plus connecté aux auditeurs qu’en faisant du local…
En national, il y a aussi beaucoup de proximité mais on est plus général dans ce que l’on va dire. C’est bête, en parlant de la pluie et du beau temps, on ne peut pas être aussi précis car, si ça se trouve, il ne fait pas le même temps selon la région d’écoute. En local, c’est vraiment là où on peut s’amuser à adapter complètement nos interventions.
Cela permet, ainsi, aux auditeurs d’alterner entre de la douceur musicale et des informations locales intéressantes…
Cette tranche est ce que l’on appelle du flux musical, dont la principale fonction est d’accompagner l’auditeur : la musique est la priorité, et non pas le talk. Le but est donc de faire des interventions d’une trentaine de secondes. Il faut que ça soit court, il faut que la musique revienne rapidement, il faut d’ailleurs qu’elle soit toujours présente : même quand on parle, on a toujours des petits habillages sous notre voix, pour ne pas parler à blanc.
L’objectif est, alors, d’accompagner les auditeurs dans leur journée. Souvent, au début, ils sont en pause déjeuner ou en train de faire leurs activités. Donc on est vraiment là avec eux, pour les accompagner tranquillement, on ne les embête pas avec des grosses chroniques.
Justement, adaptez-vous votre ton ou votre intonation à l’horaire évoqué, comparativement peut-être au morning, où les auditeurs n’en sont pas au même stade de leur journée ?
Complètement ! Dans un morning, on peut facilement souhaiter un bon réveil, un bon début de journée ou encore du courage pour la route du travail. On peut aussi penser aux gens de nuit, qui finissent leur journée.
Dans le 12h-16h, j’aime bien dire qu’il y a deux familles. Il y a les gens qui sont au boulot donc qui vont en pause déjeuner en début d’émission et puis il y a les retraités, les étudiants, les salariés en télétravail, qui ne sont pas dans le même rythme de la journée que les autres. Donc il faut toujours naviguer comme une balance et équilibrer les choses, en parlant aux personnes qui travaillent sans oublier celles qui ne sont pas au boulot, et qui ont envie de profiter.
La radio est un média d’accompagnement mais aussi de repères pour les gens, il faut donc veiller à rester dans ce cadre-là…
Pendant les fêtes de Noel, j’ai pu animer, une semaine durant, le best-of du « Double expresso », où les repères parlent encore plus, avec les informations et la météo toutes les trente minutes. Cette balise est ultra importante pour les auditeurs ! Il faut teaser les chroniques habituelles, je n’hésite alors pas à donner l’heure car des gens sont réglés vraiment dans leur journée par rapport à cela. Nous-mêmes, en tant qu’animateurs, nous devons de respecter le timing au maximum, pour ne pas prendre ni retard ni avance, afin de ne pas déstabiliser les auditeurs dans leurs habitudes. C’est donc un média d’horaires et d’habitudes, encore plus en morning.
En flux musical, le timing est moins important car la musique domine. On a alors plein de subtilités, je vais casser le mythe mais il existe en radio des versions musicales un peu plus courtes que la réalité, c’est ce que l’on appelle des compactés. On met d’ailleurs plus les nouveautés dans ce format car, pour moi, les classiques ne se compactent pas…
Plus concrètement, avez-vous d’ailleurs une méthodologie particulière de préparation pour vos interventions ?
Je considère que, quand on fait du flux musical, on est obligé d’être ultra précis et ultra carré. Il ne faut pas laisser trop de place à l’improvisation car il faut marquer les gens en un temps ultra court. Donc on n’a pas l’occasion d’installer une ambiance. Dans les cinq à dix premières secondes, il faut que l’on soit impactant pour la personne, il faut que les mots soient bien choisis donc, personnellement, j’écris tout ! Pour éviter des tics de langage, il faut être précis et carré.
Pour tout vous dire, j’ai même un petit tableau avec, pour chaque jour, une case par intervention, où je place des thèmes. Ensuite, je démarre toujours mon speak par une désannonce du titre, puis je fais le lien avec le sujet que je veux apporter et, enfin, je dois revenir à ce qui va se passer ensuite.
J’en suis à ma septième saison en radio, je faisais davantage d’improvisation au début mais je me suis vite rendu compte que j’étais moins impactant. Moins d’émotion passait parce que je ne choisissais pas les bons mots en direct. C’est, certes, ce qui rend la chose vivante mais, sur du flux, où c’est court, je considère qu’il faut être beaucoup plus précis.
Au-delà des demandes éditoriales, quelles sont vos éventuelles sources d’inspiration pour les thèmes abordés ?
Comme vous l’avez dit, il y a les opérations antenne, avec des jeux ou la promotion des autres émissions. Tous les jours, j’essaie de parler au moins une fois du « Double expresso », qui est la locomotive de la radio. On offre aussi, sur RTL2, des places, toutes les trois semaines, pour aller voir des artistes partout dans le monde donc il faut vendre ces opérations.
Concernant les speaks plus créatifs, je m’inspire beaucoup de l’air du temps, je regarde chaque jour les éphémérides, notamment ceux de nos artistes pop-rock, je regarde toute la presse et, notamment, les informations insolites. Je considère que, sur le 12h-16h, on n’est pas là pour donner des informations tristes mais plutôt des informations cools, ou encore des sondages rigolos.
On a aussi des speaks dits d’humeur, c’est comme un billet d’humeur mais cela dure moins de dix secondes, il faut donc être concis et réussir à vendre la musique, mais en donnant un mood.
Plus généralement, au-delà du micro, vous avez, pendant l’antenne, encore d’autres casquettes, notamment techniques…
Totalement ! En radio, sur les émissions de flux, notre intitulé de poste est animateur technico réalisateur. C’est-à-dire que l’on doit gérer la partie technique et le papotage dans le micro. Cela veut dire avoir une console de mixage devant soi, pour envoyer de façon instinctive les jingles et les habillages. Il faut aussi veiller à ce que les musiques soient bien calées, au début et à la fin. Il faut veiller également au timing, pour rentrer les écrans publicité dans les horaires vendus. Surtout, il faut faire en sorte qu’une heure dure une heure. Heureusement, la programmation musicale nous aide, tout est prémâché, ce n’est pas nous qui choisissons les titres, pour justement garantir de respecter les règles et les quotas imposés en France. En direct, ensuite, on étoffe et on s’adapte, selon notamment la durée et le contenu de nos interventions. Au final, en quatre heures, je n’ai pas le temps de m’ennuyer, je ne suis pas juste là à ne parler que toutes les dix, quinze ou vingt minutes, il se passe toujours quelque chose.
D’ailleurs, quels principaux retours pouvez-vous avoir de la part de vos auditeurs ?
Avec les réseaux sociaux, une minorité d’auditeurs envoie, effectivement, des messages, en fonction de ce que l’on a raconté à l’antenne ou juste pour dire qu’ils sont en train d’écouter notre radio. Cela fait plaisir, c’est un retour agréable à avoir ! Si on est là, c’est grâce aux auditeurs donc j’aime discuter avec ceux qui m’écrivent.
Pour boucler la boucle, on le sait, la radio est souvent un métier passion. Plus personnellement, d’où vous vient cette envie d’en faire votre quotidien ?
En réalité, plus jeune, j’étais vraiment passionné d’arts du spectacle, en particulier du cirque. Petit, je me rêvais d’être Monsieur Loyal, à présenter et à mettre en valeur les numéros et les artistes. A 14 ans, pour le stage de troisième, grâce à un contact journalistique de mes parents, j’ai pu entrer dans les locaux de France Bleu Caen, en Normandie, d’où je suis originaire. Cela a été une révélation ! Ma vision du média a alors totalement changé, mon envie aussi : en me disant que l’on peut être payé à parler dans un micro, à écouter de la musique, à rigoler et à s’amuser tous les jours, j’ai compris que c’est cela que je voulais faire de ma vie ! Il n’y avait plus de doute…
A partir de là, s’en est suivi tout le parcours. Au collège, j’étais dans la radio associative. Après le Bac, j’ai fait le Studio Ecole de France. Puis le train est lancé, le parcours commence, on s’accroche. C’est un métier de passion qui date donc de l’adolescence pour ma part.
En conclusion, que peut-on vous souhaiter pour la suite de votre parcours radiophonique ?
A court terme, de continuer à m’éclater ici, sur RTL2. Franchement, c’est une super belle station, l’ambiance de travail est très bonne, tout le monde s’entend particulièrement bien. On est un peu comme une famille...
Je suis actuellement sur l’Ile de France, sur la fréquence 105.9, et, pour les projets futurs, évidemment, je vise du national. Pourquoi pas, à terme, du talk, car cela me passionne aussi, et même créer des concepts ou des émissions, pour partir dans la production. On verra ce que l’avenir me réserve…
Merci, Meddy, pour toutes vos réponses !