RMC Story - Le Bigdil : Gilles Vautier nous en dit plus sur l'interprétation de Bill, son personnage !

Publié le par Julian STOCKY

Montage capture d'écran/Émilie Paul/Le Figaro

 

 

Bonjour Gilles,

Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !

Chaque vendredi soir, la légendaire émission « Le Bigdil » est de retour, sur RMC Story. A titre personnel, on imagine sans doute la joie que cela doit être pour vous ?

Cela a d’abord été un grand étonnement parce qu’on m’a souvent demandé si « Le Bigdil » allait revenir. Auquel cas, je répondais que je n’étais au courant de rien. Et puis, effectivement, en février, j’ai été contacté par Antoine Henriquet, le patron de « Ah ! Production », qui m’a demandé si je voulais bien reprendre le rôle. Là, cela montrait alors que c’était sur de très bons rails…

J’ai quitté la télé il y a 20 ans pour devenir photographe, je suis très heureux dans ce métier donc, oui, ce retour a d’abord été un étonnement puis une vraie joie et un grand bonheur. D’ailleurs, cette joie s’est principalement manifestée au moment de revenir sur le plateau du « Bigdil » parce que j’ai retrouvé bien sûr Vincent mais aussi toute l’équipe, que je n’avais pas vue depuis des siècles. C’était sympa de se retrouver et de savoir que l’on allait retravailler ensemble pendant 2 à 3 semaines pour réenregistrer des émissions. Ce fut donc, en même temps, un voyage dans le temps !

Vous retrouvez, vous l’avez dit, Vincent Lagaf, votre célèbre acolyte, et votre complicité, sur le plateau, est restée intacte, comme si le programme ne s’était jamais arrêté…

C’est la réflexion que l’on s’est tous faites, on s’est dit « c’est marrant, on s’est quittés il y a 20 ans mais c’est comme si on s’était quittés le vendredi d’avant et que seul un week-end s’était passé ». J’ai renfilé la combinaison et, 5 minutes après, le dialogue était en place et la complicité était revenue.

 

 

Au-delà de la complicité entre vous deux, il y a aussi une complémentarité pour la mécanique du jeu, Vincent étant là pour accompagner les candidats et Bill voulant, certes, leur faire plaisir mais tout en veillant à ne pas se faire dépouiller….

C’est ça ! Si on revient à la genèse du jeu, en 1998, Vincent ne voulait pas faire l’arbitre, il voulait simplement animer, il voulait distraire les gens dans le sens noble du terme, il voulait vraiment faire le clown. Il était donc hors de question, pour lui, de parler d’argent et c’est lui qui a eu cette idée un peu dingue de ne vouloir ni d’un assistant, ni d’un co-animateur. Après une petite séance de réflexion avec la production de l’époque, il avait alors proposé de faire un dessin animé en direct et c’est comme cela que le concept d’un personnage virtuel est arrivé. Ainsi, en 1998, on avait pu découvrir les joies de la motion capture en direct : ce qui, aujourd’hui, est très fluide était, à l’époque, complètement nouveau et révolutionnaire.

Une fois tout mis en place, il leur avait fallu trouver qui allait faire Bill et Vincent, de suite, avait pensé à moi. On se connaissait depuis 1986, je travaillais à l’époque au « Carré blanc », un endroit célèbre de ces années-là, qui avait vu Jean Dujardin, Bruno Salomone, Stéphane Guillon, Dany Boon passer par là. J’étais animateur, je les présentais donc Vincent savait que j’aimais improviser. On avait même d’ailleurs déjà fait des émissions ensemble, notamment « Eclats de rire », où j’étais son pianiste qui ne disait absolument pas un mot mais Vincent avait compris que je le suivais où il voulait que j’aille. Ainsi, il avait voulu récupérer cela dans Bill et voilà comment je suis arrivé.

Donc, 20 ans après, je sais ce que je dois faire : Bill doit tout contester mais il aime toujours autant les jolies filles, à leur dire, respectueusement, « Ah, ce que vous êtes jolie, mademoiselle », sans oublier son côté pince qui n’a pas changé. Il conteste donc toujours les décisions de Vincent et ça marche toujours aussi bien.

Finalement, la technologie a beaucoup évolué mais pas tant que cela car c’est toujours un principe de capteurs.

 

@ ABACA/Alexis Jumeau et Étienne Jeanneret

 

On le voit très bien à l’image, l’émission parle au plus grand nombre, les nostalgiques du programme, qui le regardaient il y a 20 ans déjà, le montrent maintenant à leurs enfants…

Je vous donnerai un seul exemple, celui de Lucas, un jeune collègue avec lequel je travaille quand je donne des cours de photos. Il a 35 ans et m’a dit qu’il allait regarder l’émission avec son fils de 6 mois…Il est d’ailleurs très heureux, pour cela, que la chaine ait décidé de repasser l’émission le samedi soir à 19 heures. Je pense que son enfant ne comprend rien J mais la démarche est là : Lucas, petit, regardait cette émission et, à présent, il retrouve une madeleine de Proust qu’il veut partager avec son gamin.

Donc, oui, il y a beaucoup de gens qui retrouvent leur enfance en regardant cette émission ! C’est comme si, pour moi, il y avait des nouveaux épisodes de « Zorro », avec le casting originel, ce qui ne serait plus possible d’ailleurs.

Les premières émissions ont connu un franc-succès d’audiences, ce qui a certainement dû vous faire particulièrement chaud au cœur…

Cela nous a fait particulièrement plaisir. Pour l’anecdote, je me souviens que les responsables de RMC Story m’avaient dit qu’ils seraient très heureux à 800 000 téléspectateurs pour la première et, en repartant des tournages, je leur avais répondu que l’on ferait 1 million. Voyez qu’en fait, il y avait beaucoup plus de gens présents, pas uniquement des curieux parce que les gens sont vraiment restés jusqu’à la fin et sont revenus pour les soirées suivantes. Cela nous fait très plaisir !

Pour RMC Story, de se retrouver en troisième position au global, et même en première en ce qui concerne les femmes de moins de 50 ans responsables des achats, a dû créer une grande joie !

 

 

D’ailleurs, quels principaux retours pouvez-vous avoir des téléspectateurs ?

Sur les réseaux sociaux, j’ai beaucoup de messages pour me dire « merci ». Dieu sait que je ne suis pas fan des réseaux mais ils sont un bon thermomètre. J’ai remarqué, comme tout Vincent, que nous n’avons pas de haters, ces gens qui cassent et critiquent systématiquement. Là, on n’a vraiment que de la gentillesse, seulement une petite minorité a fait des retours moins positifs, en allant piocher dans le passé. La grande majorité des téléspectateurs nous témoignent de leur affection, de leurs remerciements, de leur tendresse d’être revenus à l’antenne.

Bill, votre personnage, a d’ailleurs connu un petit lifting visuel…et porte maintenant des costumes colorés des plus classieux…

Merci beaucoup, je dirai cela au graphiste qui les a créésJ. Je le remercie d’ailleurs…Il y a 20 ans, Bill avait des tenues d’extraterrestre, des espèces de pyjamas et, là, on lui a donné des costumes que je trouve beaucoup plus cools et crédibles pour un personnage qui, quand même, est resté sur la terre pendant ces 20 années. J’espère d’ailleurs que, s’il y a une nouvelle saison, on aura un petit peu plus de costumes…

 

 

Parmi les nouveautés, à noter que sa famille s’agrandit, avec l’arrivée du chien, Attila, dans le deal final et la possibilité maintenant d’un quatrième résultat, celui de conserver ses gains…

C’est une nouvelle idée pour donner la chance aux gens d’éventuellement repartir avec leur lot d’origine. Surtout, d’un point de vue statistique, cela complique les choses, ce n’est plus 1 chance sur 3 mais 1 chance sur 4 de gagner la voiture. Cela nous donne un peu plus de suspense, de jeu, d’humour, je trouve que c’est une très bonne idée !

Plus personnellement, le fait d’incarner ce personnage vous permet sans doute une palette artistique et technique large mais aussi variée…

Je pense que si « Le Bigdil » est si populaire, c’est parce que nous ne faisons pas une émission de télé, mais que ce sont Vincent et Bill qui font un spectacle devant un public de 200 personnes privilégiées. On remarque qu’entre Vincent, Bill et le public, il n’y a pas de caméra, pour permettre une connexion directe avec le public. Si Vincent est aussi drôle, s’il anime si bien, c’est parce qu’il a beaucoup de réactions de la part du public et des candidats. Sur la deuxième émission, on a notamment eu Amélie, une vraie pile sur ressorts. Là, cela nous donne du grain à moudre pour pouvoir improviser, ce qui est formidable. D’ailleurs, le casting avait pour consigne de nous proposer en plateau des personnes hautes en couleurs pour que Vincent, justement, puisse rebondir là-dessus. A partir de ce moment-là, avec Bill, je peux jouer, clairement, sur plusieurs choses…

 

 

Pour terminer, que peut-on vous souhaiter pour la suite de cette belle aventure ?

Que la courbe des téléspectateurs se maintienne, que les gens continuent de venir nous retrouver, tout simplement. Aussi que « Le Bigdil » continue à faire son petit bonhomme de chemin de si jolie manière !

Merci, Gilles, pour toutes vos réponses !

 

 

Publié dans Télévision

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