La princesse au petit pois - Le musical : Léa Tuil nous présente ce chouette spectacle qu'elle met en scène !

Publié le par Julian STOCKY

 

 

Bonjour Léa,

Quel plaisir d’effectuer cette nouvelle interview ensemble !

Les 7 et 8 février prochains auront lieu, à Levallois, deux représentations du spectacle musical « La princesse au petit pois ». On imagine sans doute la joie que cela doit être pour vous ?

Oui ! C’est une vraie joie de retrouver l’équipe, on s’entend tous très bien, on a beaucoup ri pendant les répétitions, on a eu un mélange de sérieux et d’amusement, le travail s’est fait dans la bonne humeur. Evidemment, je suis très heureuse aussi que ce spectacle, que j’avais créé à l’ESCA, soit diffusé ailleurs également.

Justement, si l’on en revient à la genèse de ce projet, comment vous sont venues l’envie et l’idée de développer ce spectacle ?

L’écriture est une adaptation du conte d’Andersen par Edouard Signolet, auteur français qui travaille beaucoup pour le jeune public. A l’origine, c’était une commande du studio de la Comédie Française. Il se trouve que j’ai pu rencontrer Edouard, qui a laissé libre court à mon imagination, pour que je puisse utiliser son texte à ma guise. C’était vraiment appréciable ! J’ai, ainsi, décidé d’en faire ma propre adaptation…

Au départ, ce n’est pas une comédie musicale, aucune chanson n’avait été écrite mais cela me paraissait évident, en relisant le texte, que l’on pouvait y ajouter des respirations musicales et chorégraphiques, pour ramener de l’imaginaire. Le but était aussi de donner un peu plus encore aux personnages leur côté cartoonesque…

 

 

Plus concrètement, avec vos mots, comment présenter l’histoire abordée ?

Dans l’écriture d’Edouard, les narrateurs de l’histoire sont les comédiens eux-mêmes : une scène se joue et, ensuite, ils enlèvent leurs costumes pour devenir les narrateurs. Je trouve cette esthétique superbe mais j’avais envie d’amener ma propre touche, avec la volonté d’aller dans quelque chose de plus immersif. C’est pour cela que j’ai pensé à la comédie musicale mais aussi à la vidéo d’animation et à la marionnette. D’ailleurs, on ne voit jamais les changements de décors, le but était de faire quelque chose de très visuel et d’assez magique. Il y a quatre acteurs sur le plateau pour interpréter au total onze personnages différents mais, à chaque fois, les costumes, les accents, les caractères varient.

C’est l’histoire d’un roi, d’une reine et d’un prince, qui vivent dans leur royaume, tout est pour le mieux, ils y sont heureux parce qu’ils n’en sont jamais sortis. Complètement enfermés, ils ne connaissent rien des drames du monde ni des malheurs de la vie. Mais il se trouve qu’un jour, le prince dit avoir envie de quelque chose de plus…Ses parents comprennent finalement qu’il lui manque une princesse : il se sent seul, il n’a plus envie d’être seulement un, il a envie d’être deux. Le roi et la reine, comprenant son souhait à son âge, lui demandent cependant d’épouser une vraie princesse. Là, arrive tout le drame…

Le prince va, ainsi, de royaume en royaume mais tombe, à chaque fois, sur des princesses très extravagantes, qui vont vouloir le manger ou l’attacher.

On comprend ainsi que les thèmes abordés sont nombreux et variés…

C’est un voyage initiatique à la découverte de l’amour. Evidemment, les enfants ne captent pas forcément tout, le but était de faire un spectacle à double lecture, qui plaise aussi aux adultes. L’objectif est de réunir enfants et parents, chacun avec leur sensibilité propre.

Il y a cette réflexion sur l’amour, notamment l’amour androgame : sociologiquement, il est prouvé que les couples mixtes ne sont pas du tout en majorité. La mixité sociale n’est pas forte, il est rare de trouver un ouvrier qui sorte avec une cadre supérieure. C’est une réalité…Je trouvais très intéressant, du coup, de se demander pourquoi on est attirés par des gens qui nous ressemblent et ce qui fait que l’amour est ainsi conditionné. Je voulais aussi m’interroger sur l’héritage de nos parents, sur le rôle qu’ils ont à jouer dans ce chemin-là vers la recherche de l’amour. En général, ils nous transmettent des valeurs, nous donnent un chemin, nous indiquent une façon de vivre, parfois même un métier ou encore un choix de conjoint. Dans ce spectacle, il est d’une extrême nécessité, pour le roi et la reine, que leur fils soit avec une vraie princesse, au sens de quelqu’un du même rang social.

Le conte d’Andersen est, en fait, une vraie farce, qu’Edouard met bien en avant : l’histoire raconte une princesse qui, un jour, dégoutante d’une pluie battante, tape à la porte d’un château demander un abri pour la nuit. Le roi et la reine sont répugnés par son état mais ils la laissent quand même rentrer dans leur royaume…De par son apparence, ils doutent qu’elle soit une vraie princesse et, pour s’en assurer, ils décident de mettre un petit pois sous son matelas…Si elle le sent, cela voudrait dire qu’elle a une peau tellement sensible qu’elle serait une vrai princesse. C’est là qu’est la farce : cela voudrait dire qu’un légume pourrait déterminer la pureté d’une personne…Je trouve cela absolument absurde et très drôle ! J’ai, ainsi, trouvé intéressant de s’interroger sur l’impact de l’apparence et sur les raisons du rejet éventuel d’un membre d’une société…

Ce projet vous permet de développer différentes cordes et techniques, qui doivent certainement être très enrichissantes…

Oui ! C’est une jeune compagnie donc je fais la mise en scène, je suis la narratrice du spectacle en voix-off et je suis aussi la régisseuse plateau pendant la représentation. Je suis également la productrice et la diffuseuse de ce spectacle. A un moment, j’ai même fait un peu de scéno mais, aujourd’hui, j’ai la chance de travailler avec deux nouvelles scénographes.

C’est un spectacle qui vit grâce à une équipe qui a cru au projet, qui s’est investie réellement, ce qui est super ! Il y a quatre comédiens, je le disais, mais on est quatorze au total, si l’on compte les musiciens, les régisseurs plateau, la régisseuse son, la créatrice lumière, la costumière…Ce sont de superbes rencontres et tous sont d’un grand soutien.

 

 

Au-delà des deux dates évoquées, quelle suite aimeriez-vous donner à cette belle aventure ?

Nous aussi des dates pour les scolaires, toujours à Levallois, début février. On a eu beaucoup de demandes d’écoles locales mais aussi de centres de loisirs, c’est vraiment super ! Pour les dates des 7 et 8, des professionnels ont été invités à venir, on verra comment ils réagiront, on espère que ça va donner encore une suite à ce projet pour les saisons prochaines.

En tout cas, on a déjà d’autres dates qui sont programmées pour cette saison, on a la chance d’être soutenus par la ville d’Asnières, ville dans l’école nous avons tous faits l’ESCA, l’Ecole Supérieure de Comédiens par l’Alternance. On en est très contents ! Ainsi, nous serons programmés le 11 avril pour deux séances aux scolaires dans le théâtre Armande Bejart, un lieu de 500 places. C’est une fierté ! La semaine du 19 mai, nous serons aussi programmés au château de la ville, dans le cadre du festival château en scène. C’est royal pour nous, c’est le cas de le direJ. On y jouera, pour l’occasion, la version extérieure du spectacle, avec des interactions qui vous surprendront. On aura une liberté de jeu et un espace immenses de recréation de la pièce…

En complément, la pièce « Qui a hacké Garoutzia ? » poursuit son chemin, pour votre plus grand plaisir…

Oui, vraiment ! On a eu la chance d’être quasi complets tous les mardis soirs, ce qui n’est pas donné à Paris, encore plus pour un spectacle autour de l’IA…On est trop contents ! Cela nous permet de prolonger au moins jusqu’à fin février, en plus des autres dates prévues en tournée. D’ailleurs, le 25 janvier dernier, dans le cadre d’une journée spéciale autour de l’IA, on a même eu la chance de jouer à la mairie de ParisJ. C’était une vraie joie et un vrai honneur !

Merci, Léa, pour toutes vos réponses !

Publié dans Théâtre, Musique

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