Anna Kardanova nous raconte son parcours artistique et nous présente ses actualités !

Publié le par Julian STOCKY

 

 

Bonjour Anna,

Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !

Vous êtes une artiste aux multiples cordes et casquettes. D’ailleurs, d’où vous vient cette passion ?

En fait, mes deux parents sont des artistes danseurs et j’ai passé mon enfance en coulisses. Je partais avec eux lors de leurs représentations, j’ai ainsi voyagé partout dans le monde. Petite, c’était encore l’Union soviétique, du coup j’ai pu visiter des pays que je n’aurais pas pu visiter sinon. On était toujours privilégiés de voir des choses magnifiques…Lors des spectacles, j’étais entourée d’enfants d’autres membres de la troupe, on était une petite bande, on était toujours derrière à embêter les artistes car on trouvait cela drôle. J’ai donc baigné dans l’artistique depuis ma naissance !

Ce choix me paraissait évidemment : j’avais vu cela de l’intérieur, ça me plaisait, j’avais compris que c’était beaucoup de travail et de sacrifices, mais cela me convenait.

Dans votre riche parcours artistique, probablement que certaines expériences ont été encore plus marquantes que d’autres ?

Oui ! La première école professionnelle dans laquelle j’ai été prise était à Voronej. C’est une école très renommée de Russie, les solistes du Bolchoï en viennent. Voronej est une petite ville, l’école l’est aussi mais, curieusement, de nombreux artistes y sont formés, notamment ceux du Cirque du soleil. Quand, plus tard, je suis arrivée à Paris, j’ai rencontré d’autres personnes ayant suivi la même formation. C’était marrant de voir en « vrai » des gens que j’avais vus sur photos seulement.

L’éducation y était très dure, les professeurs n’étaient pas là pour nous lancer des fleurs, c’était très rude, très à la russe. On était frappés par des bâtons mais ce n’était pas fait gratuitement, cela permettait de mettre les choses en place. Je pense que cette rigueur m’a aidée pour, ensuite, intégrer le théâtre national à Moscou. Cette structure, en fait, est assez particulière : il y a l’école de danse et il y a aussi l’institut qui offre un bac+5 soit en pédagogie, soit en chorégraphie. Au début, on répète le répertoire du théâtre, on a aussi une leçon de danse classique et, après, on apprend l’histoire de la musique, de l’art, du théâtre, on apprend comment élever les enfants à la danse classique et au jazz. J’ai suivi cette méthodologie pendant 5 ans de travail acharné. C’était dur aussi parce que c’était un grand travail, de 8h à 20h. Comme j’étais maline et que je voulais bien vivre, je travaillais également le soir dans des petites troupes itinérantes. Je me couchais après les revues, vers 1h ou 2h du matin. C’était le cas six jours sur sept…C’est passé très vite mais c’était une bonne école de vie, d’endurance et de persévérance.

 

 

Nous le disions, vous avez de nombreuses cordes artistiques. Justement, les considérez-vous comme un seul et même métier ? Ou les dissociez-vous davantage ?

C’est une question très intéressante ! En vrai, je pense que ce sont des professions différentes mais je n’hésite pas à utiliser les compétences d’une profession pour m’améliorer dans une autre. Pour autant, il faut quand même les dissocier : on ne peut pas n’être, par exemple, que danseuse, il faut aussi être pédagogue, il faut également être actrice. J’essaie de doser comme lorsque je mets des épices dans un plat, pour que ça soit vraiment bien équilibré et que l’on ne se retrouve pas qu’avec du sel ou du poivre.

Actuellement, vous êtes sur scène dans des cabarets, aux ambiances féériques, qui font rêver les gens. Sans doute que les retours de ces derniers doivent être très positifs ?

Oui ! En fait, on est là pour le public, pour lui donner de la joie et pour l’émerveiller. Si on était narcissique, cela se verrait sur scène… Si on ne dégage rien, le public ne va pas se lever, ne va pas applaudir ni dire merci.

La plupart du temps, après les spectacles, les gens sont comme rechargés par l’énergie que l’on met et que l’on donne. C’est vraiment un échange qui fait particulièrement plaisir. Cela incite à continuer et à donner encore plus d’émotions.

D’ailleurs, nous pouvons vous retrouver dans plusieurs régions de notre beau pays…

Il y a, effectivement, de plus en plus de cabarets qui s’ouvrent en province, ce que les gens apprécient parce qu’ils n’avaient jamais vu de tels spectacles. Là où je travaille, nos costumes sont dignes des revues parisiennes, ce n’est pas un spectacle itinérant avec seulement deux à trois paillettes, il y a de vrais strass et de vraies plumes. Nous portons des tenues pouvant aller jusqu’à quinze kilos, elles sont vraiment très grandes et très belles !

 

 

Un mot, peut-être, sur chacun de vos trois cabarets ?

Cela fait déjà quatre ans que je travaille au cabaret de Licques, c’est un spectacle qui ne cesse de s’améliorer. On avait commencé avec trois filles et deux garçons, maintenant il y a deux filles de plus. Les costumes sont, depuis deux à trois ans, à la hauteur des plus grands cabarets. Je remercie d’ailleurs le patron des lieux pour les efforts fournis, également dans la qualité des numéros, qui sont de réelles attractions. Les gens disent ne pas voir le temps passer, tellement ils sont émerveillés ! Peut-être même que, dans quelques mois, la scène sera encore plus grande, ce qui nous laisserait davantage encore de place pour nous exprimer…

Je suis aussi sur scène dans la Meuse, près de Verdun, à L’angemont. « J’adore » est assez nouveau, c’est une amie, ancienne soliste au Lido, qui s’est découverte une autre passion et qui a fait les costumes elle-même. Ces costumes sont magnifiques, ils sont dignes d’un musée ! Le chorégraphe Toto, qui travaille au fameux théâtre Trocadéro de Liège en Belgique, a aidé au développement du spectacle…C’est très différent de la plupart des revues, la chorégraphie ne ressemble pas du tout aux autres. Je ne vous cache pas que, au début, elle était difficile à apprendre, on était un peu perdus mais, maintenant, ce n’est que du plaisir ! C’est un style particulier mais plaisant à faire, une fois qu’on le maitrise : il y a un mouvement sur chaque temps, au lieu de quatre…C’est très complexe ! Le cerveau fume beaucoup, tellement il y a du jeu à proposer. Mais c’est particulièrement agréable à faire…On se dépense beaucoup mais on retrouve une certaine passion pour la danse !

Enfin, je travaille dans un troisième cabaret, "Les soirées du Pin", à Le Pin-La-Garenne en Basse Normandie. C’est aussi nouveau, cela se met progressivement en place. Entre chaque tableau, un décor est ajouté, par exemple la tour Eiffel, des palmiers, des coffres à trésor…Ces effets spéciaux permettent de différencier ce cabaret, on se croit un petit peu au cinéma ou sur le tournage d’un film. C’est encore autre chose et c’est chouette pour moi !

Je ne m’ennuie pas avec ces programmes. Pour le corps, ils sont complètement différents…C’est plaisant de faire les trois, je ne pourrais pas dire que j’en préfère un.

Pour terminer, que peut-on vous souhaiter pour cette nouvelle année qui vient de commencer ?

On peut me souhaiter de l’inspiration ! Dès qu’on l’a, je pense que l’on peut vraiment atteindre son but…Pour rêver, il faut être inspiré ! Donc je souhaite aussi à tout le monde d’avoir des rêves et de les accomplir en 2025 !

Merci, Anna, pour toutes vos réponses !

Publié dans Théâtre

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