Passage en revue : Estelle Danière évoque sa belle actualité à La Divine Comédie !

Publié le par Julian STOCKY

 

 

Bonjour Estelle,

Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !

Vous êtes actuellement sur scène, à La Divine Comédie, dans le spectacle « Passage en revue ». A titre personnel, on imagine sans doute la joie que cela doit être pour vous ?

Bien sûr ! C’est un spectacle qui me tient à cœur parce que ça parle d’une période proche de mes débuts. Cela me remémore plein de souvenirs de scène, de coulisses, de rencontres, d’anecdotes, que j’exprime sur le plateau. En même temps, après, petit à petit, on va plus dans l’intime, dans la femme, dans les choses plus personnelles. C’est vrai que ça va creuser des choses et des passages de ma vie qui peuvent être drôles ou moins drôles, et que je prends plaisir à me remémorer malgré tout. Le tout en chanson en plus, chansons issues de répertoires que j’aime beaucoup. Donc, forcément, c’est toujours un plaisir de le faire, vraiment !

 

@ Philippe Fretault

 

Si l’on revient à la genèse de ce projet, comment vous sont venues l’envie et l’idée de le développer ?

En fait, je suis très amie avec Flannan Obé, le metteur en scène et coauteur du spectacle. Il fait plein de choses différentes, notamment du seul en scène. On se voyait souvent pour déjeuner et pour échanger. Un jour, je lui dis « Qu’est-ce que tu es courageux ! J’adorerais faire la même chose mais je m’en sens complètement incapable »…C’est vrai que c’est presque un autre métier que d’être seul sur scène, de raconter des choses et de parler au public, au lieu de parler à un partenaire. Donc c’est très différent ! Et il me demande, en retour, pourquoi je ne voudrais pas essayer…

Il m’a alors incitée à lui envoyer des textes afin qu’il puisse voir s’il lui était possible de faire quelque chose avec. Je ne savais alors pas de quoi parler, ayant l’impression d’avoir une vie banale…Mais, en rentrant chez moi, j’ai commencé à avoir quelques idées, en lien notamment avec mon passé aux Folies Bergère. J’ai ainsi continué à creuser, pour chercher des sujets qui pourraient parler à tout le monde : peu importe le métier que l’on fait, on a tous les mêmes problèmes, les mêmes doutes, les mêmes angoisses, les mêmes déceptions, les mêmes joies,…Nous sommes tous des êtres humains avec des états d’âme !

Je me suis alors rendue compte qu’il y avait plein de choses dans lesquelles les gens pouvaient s’identifier et qui avaient, en même temps, un côté un petit peu paillettes, au travers de l’artistique. Avec Flannan, on a commencé à en faire un puzzle, que l’on a ensuite complété de chansons que j’aimais. Notamment de Zizi Jeanmaire, dont le répertoire peut passer pour superflu et guilleret mais, si on écoute bien les mots, il y a des messages qui, finalement, petit à petit, se sont très bien incrustés dans mes textes parlés. Il y a même des gens qui m’ont demandé si c’étaient des chansons originales ou si les textes existaient déjà. Tout s’enchaine tellement bien que l’on a presque l’impression que c’est le texte qui continue dans la chanson.

Le fait de vous replonger dans tous ces souvenirs a certainement fait ressurgir de belles émotions en vous…

Complètement ! C’est mon histoire…J’ai commencé ce métier très tôt, dès l’âge de 15 ans. Je suis rentrée aux Folies Bergère à 17 ans donc c’est vrai que ça a fait remonter des sensations et des émotions de mon adolescence, qui me touchent particulièrement. Le public, je pense, le sent : il comprend que des choses qui se passent en moi ressurgissent dans ces mots et ces chansons. C’est assez fort, bien sûr !

 

@ Philippe Fretault

 

Ce spectacle vous permet également une palette de jeu large et variée…

On a construit ce spectacle avec, justement, un côté un peu music-hall de poche. Quand je suis à La Divine Comédie, il y a un mur qui nous sépare des Folies Bergère où je suis entrée à 17 ans. J’en parle d’ailleurs au début du spectacle, je me replonge dans cette ambiance et, au fur et à mesure, je le disais, je vais vers des choses plus intimes et plus profondes au sujet de ma vie de femme. C’est vrai que, du coup, il y a une palette très large, qui va de la fantaisie, des paillettes vers des chansons plus amusantes, et, progressivement, des émotions beaucoup plus profondes et intimes. C’est plaisant de pouvoir passer, dans un même spectacle, de quelque chose de très léger à quelque chose de plus sombre, pour bien faire comprendre que cette femme qui est sur scène, avec ses strass, ses paillettes et ses plumes, reste une femme qui, lorsque le rideau se baisse, a ses problèmes de femme. Je parle ainsi de ces deux facettes extrêmement différentes d’une seule et même personne.

Plus globalement, quels principaux retours pouvez-vous avoir du public ?

Très souvent, les gens me disent être très émus. Certains ne savaient pas forcément ce qu’ils venaient voir et ne s’attendaient pas, en voyant le début du spectacle, au chemin pris ensuite. Du coup, le public est surpris, il se reconnait et, en même temps, il aime apprendre des choses sur le music-hall et le cabaret, des lieux qu’il ne connait pas vraiment.

La salle de La Divine Comédie est certainement aussi un lieu propice à ces réactions, de par notamment la proximité qu’il permet entre vous et la salle…

Je le disais, c’est presque un autre métier que je fais car je m’adresse carrément aux gens. Il y a même un moment, dans le spectacle, où je m’assieds en bord de scène, très proche des spectateurs, sentant presque leurs souffles. Je les regarde alors dans les yeux…C’était d’ailleurs très difficile, pour moi, au tout début, de faire cela. Maintenant, j’y prends un plaisir extrême parce que j’amène les gens à moi pour, ensuite, les embarquer. Je leur parle aussi bien de moi que d’eux-mêmes, ils peuvent donc se laisser aller. A ce moment-là, je sens qu’il se passe quelque chose dans leur regard …Cette proximité permet justement cela, c’est magique et merveilleux ! Ce qui me faisait peur avant me crée maintenant un très grand plaisir.

 

@ Philippe Fretault

 

Au fur et à mesure des représentations, sans doute continuez-vous à peaufiner le spectacle…

C’est exactement cela ! Je vais voir les retours sur les sites de réservation et, il n’y a pas très longtemps, un monsieur a écrit avoir beaucoup apprécié le spectacle et a ajouté regretter que la fin soit un peu trop nostalgique à son goût. J’y avais déjà pensé et, en écoutant ce retour, j’ai changé la fin, grâce à trois phrases musicales qui font complètement évoluer le ressenti. Des spectateurs réguliers m’ont d’ailleurs dit, depuis, apprécier cette évolution. Je remercie donc le monsieur qui avait écrit cette remarque car, grâce à lui, j’ai osé faire le pas ! Donc c’est vrai que les retours sont importants pour moi ! Pourvu que ça dure, j’ai la chance d’en avoir beaucoup de très positifs, ce qui est un réel bonheur !

Pour terminer, que peut-on vous souhaiter pour la suite de cette belle aventure ?

Qu’il y ait beaucoup de monde dans la salle pour que l’on puisse se permettre de faire une prolongation, que l’on puisse également faire des dates de tournée en France et, pourquoi pas, à l’étranger. Que ce spectacle permette de rebondir sur d’autres spectacles, dont un qui me tient tout particulièrement à cœur, avec davantage de monde sur scène. Je croise très fort les doigts !

Merci, Estelle, pour toutes vos réponses !

Publié dans Théâtre

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