Clara Cantos évoque sa belle actualité, sur scène et à l'image !
/image%2F1552669%2F20240229%2Fob_577d73_claracantos-can6635.jpeg)
Bonjour Clara,
Quel plaisir d’effectuer cette nouvelle interview avec vous !
Vous êtes actuellement sur scène, tous les lundis de mars, au théâtre de La Boussole, avec la pièce « Jure-le ». A titre personnel, on imagine la joie que cela doit être pour vous ?
Complètement! La dernière fois, c’était au festival d’Avignon avant le Covid. C’est vraiment réjouissant de reprendre avec un personnage féminin haut en couleurs, au sein d’une équipe féminine avec des thématiques qui me sont chères.
Concrètement, avec vos mots, comment présenter cette pièce ?
C’est vraiment une histoire d’amour tous azimuts, dans le sens où les relations qui se tissent et qui évoluent entre ces 4 femmes représentent un éventail d’amours excessivement large. C’est une très belle fresque des amours qui élèvent et qui peuvent te détruire! Parce que, finalement, il n’y a pas qu’un seul amour…
Quel personnage y incarnez-vous ? Quelles sont ses principales caractéristiques ?
Rosa est une femme qui est très indépendante. Elle a vécu une histoire d’amour qui l’a marquée à jamais. Elle est drôle, avec un caractère de feu espagnol, elle est un peu sûre d’elle-même et en même temps très émotive. Mais il y a un chaînon manquant dans sa vie : c’est peut-être ce qu’elle va trouver à travers la pièce. Mystère… ☺
/image%2F1552669%2F20240229%2Fob_7c2d82_img-4402-1.jpeg)
Ce personnage semble, ainsi, vous permettre une palette de jeu large et variée, ce qui doit être artistiquement plaisant pour vous…
C’est vrai, notamment au travers de la variation émotionnelle du personnage. C’est très drôle parce que, quand on a commencé le travail, je la voyais assez loin de moi, pour diverses raisons et, finalement, plus ça va, plus je m’aperçois que je n’ai pas à faire grand-chose. Je retrouve l’essence de ce que me disaient mes premiers maîtres de théâtre: jouer, c’est vivre de façon sincère dans des circonstances imaginaires ! En fait, c’est ce que je fais : j’arrive en répétitions ou au théâtre et je ne me mets pas dans un état ou dans une émotion, je me mets dans une situation. C’est l’éclat’ !
Au travers des thèmes abordés, certainement qu’il doit aussi y avoir un peu de fierté de pouvoir les défendre sur scène ?
Les projets sur lesquels je suis actuellement me tiennent vraiment à cœur ! Cette pièce aborde les relations humaines, l’amour homosexuel, les relations filiales ou encore le deuil. Je trouve que ce sont des sujets peu abordés sur scène, en tout cas pas de cette façon-là.
Au-delà des dates de mars, sans doute auriez-vous l’envie de prolonger l’aventure ?
Exactement ! Ces dates visent à promouvoir et vendre le spectacle… Nous aimerions pouvoir l’emmener, pourquoi pas, en Avignon, le tourner en France mais aussi être programmés à Paris sur le long terme.
En complément, vous participez au Nikon film festival 2024, avec le court-métrage « Au-delà des ruines »…
Cela fait maintenant presque 4 ans que je me suis beaucoup plus concentrée sur l’audiovisuel, c’est un média que j’adore par son côté artisanal de la fabrication d’un film. Je trouve que ce festival est une occasion en or de mettre tout cela en pratique, avec un film que j’ai écrit, joué et coréalisé. Cela permet aussi de tester les relations professionnelles. Là, c’est super parce que j’ai pu coréaliser avec Yann Gadaud. Je bosse déjà avec lui dans le cadre d’un scénario plus long et très ambitieux que je suis en train d’écrire. Ce festival était l’occasion rêvée de voir si notre collaboration fonctionne aussi sur un plateau. C’était super ! J’ai adoré bosser avec lui, nous avons vraiment été complémentaires. Quand on joue, on réalise en même temps, ce n’est pas toujours facile… Surtout que nous avons fait le film en une après-midi. Ensuite, je n’ai eu que peu de temps pour le rendu avant la date limite.
C’est marrant, je suis super proche d’un cinéma qui fait appel à beaucoup d’imaginaire, presque à des choses spectaculaires et AU DELA DES RUINES est un film très français, dans le meilleur sens du terme, où tout est centré sur la trajectoire émotionnelle des personnages et sur leurs interactions. C’est un film très simple, très aride, dans lequel on a pris beaucoup de plaisir ! J’avais vraiment envie de porter cette histoire d’amour-là. C’est une jolie histoire, on avait 0 moyen mais on l’a fait quand même !
/image%2F1552669%2F20240229%2Fob_a5f4c0_screenshot-miniature-au-dela-des-ruine.jpg)
Pour en revenir à la genèse de cette aventure, comment vous sont venues l’envie et l’idée du sujet ?
J’avais une idée bien trop compliquée autour de la colère vis à vis des injonctions sur les femmes qui sont encore bien présentes. En discutant avec Hervé David, mon partenaire de jeu, avec qui j’avais envie de bosser depuis un moment, il m’a raconté un semblant d’histoire qui a de suite fait tilt. J’ai compris que c’était notre point de départ pour l’écriture. Quand j’ai une idée en tête, je ne l’ai pas ailleurs: je me suis assise devant mon ordinateur et j’ai écrit le scénario ! A partir de cette métaphore du feu qui consume un objet et du feu qui peut se consumer dans un couple, j’ai tracé un fil rouge, pour créer une arche dramatique.
Après quelques semaines de mise en ligne, quels premiers retours avez-vous pu avoir du public ?
Les retours que l’on a eus sont principalement axés sur le jeu d’acteurs, ce qui me ravit puisque c’était vraiment notre objectif ! Techniquement, le film est perfectible, le public n’a pas forcément remarqué certaines choses; les avisés oui. C’est juste, c’est de bonne guerre. A nous de prévoir un peu plus large pour l’an prochain, en termes notamment de timing… Au-delà du nombre de vues, le but était vraiment de présenter ce travail-là. C’est un peu comme en casting : une fois que je referme la porte, c’est terminé, j’oublie. Là, j’ai fait la promo la première semaine, la bouteille est lancée et, maintenant, la mer fait son travail…
Voici le lien pour visionner le film :
https://www.festivalnikon.fr/video/2023/3754
/image%2F1552669%2F20240229%2Fob_6cc090_img-4744.jpeg)
Pour terminer, quels sont vos autres projets ou actualités à venir ?
A moyen long terme, j’espère pouvoir porter à l’écran ce scénario que j’évoquais, dont je finalise l’écriture et que j’ai présenté au festival de Valence : croisons les doigts ! A plus court terme, je joue dans le dernier film d’Anaïs Parello et Aurélien Sallé AQUARIUM qui est parti en festivals. Un personnage de manager insupportable, un peu effrayant. Et dans un film suisse sur les violences faites aux femmes avec un fil rouge de flamenco (en post prod): une infirmière engagée. Ça s’appelle LA PLACE DES FEMMES. Pour les fans de jeux vidéo, je suis Adalia de Volador dans EN GARDE, dispo sur STEAM.
https://store.steampowered.com/app/1654660/En_Garde/?l=french
Merci, Clara, pour toutes vos réponses !
Merci beaucoup Julian!