Un Si Grand Soleil : Sylvain Boccara évoque avec passion Louis, son personnage dans la série quotidienne de France 2 !

Publié le par Julian STOCKY

 

 

Bonjour Sylvain,

Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !

Nous pouvons vous retrouver actuellement dans la série quotidienne à succès de France 2 « Un Si Grand Soleil », sous les traits du personnage de Louis. A titre personnel, on imagine sans doute la joie que cela doit être pour vous de faire partie de cette belle famille artistique ?

Oui, complètement ! C’était un peu impressionnant au début, je me disais que c’était énorme. J’ai découvert les 4 équipes, j’ai essayé de « juste » faire mon travail bien comme il faut. On est hyper bien accueilli, c’est très humain et, très vite, je me suis attaché aux équipes techniques, aux réalisateurs, aux comédiens. Des affinités se sont créées, on partage des moments en dehors du tournage : des repas, des fêtes,…On s’entend tous très bien, la chaleur humaine est très très agréable dans cette équipe.

Les conditions de tournage sont particulièrement plaisantes, aidant sans doute à la qualité du rendu final…

Il n’y a que des experts de l’image ! En plus, rien qu’en se baladant dans Montpellier, on sent que c’est une ville à décors. La lumière y est impressionnante, avec plein de teintes selon la journée et les saisons. Les studios de Vendargues sont impressionnants, ils sont modulables, de nouveaux décors ont été ajoutées récemment, notamment le lycée. Personnellement, je préfère tourner en extérieur mais c’est propre à chacun.

Avec le recul, quel regard portez-vous à présent sur Louis, votre personnage ?

J’ai de plus en plus de tendresse pour Louis, je trouve qu’il s’est étoffé. Au casting, on me l’avait présenté comme un jeune ayant une phobie scolaire, c’était vraiment le trait particulier de ce personnage. Je savais alors déjà qu’il avait des parents divorcés et qu’il n’oserait pas dire ses sentiments à une fille. Mais c’était encore assez flou. En fait, on remarque qu’au fil des mois, la trame du personnage s’est beaucoup développée en lien avec ma façon d’interpréter le rôle. Du coup, il y a de plus en plus d’aspects de ma personne en Louis. Personnellement, je n’ai pas connu de phobie scolaire donc, pour mon personnage, j’ai essayé d’y mettre de la phobie sociale et d’autres choses détournées de moi.

Au final, je trouve qu’il est large et qu’il a grandi. Là, ce qui va être intéressant, c’est sa rentrée dans le monde des adultes. Donc plein de choses sont censées arriver : d’autres amours, d’autres projets, professionnels peut-être, …ça va être chouette !

 

 

Au travers des différentes intrigues, on a le sentiment que ce personnage permet de véhiculer certains messages et certaines valeurs, avec lesquels on peut être d’accord ou pas…

C’est très agréable à défendre ! Qu’on soit effectivement d’accord avec lui ou non, les sujets ne sont pas neutres, il y a obligatoirement un engagement. Il n’est pas forcément toujours du bon côté mais, à chaque fois, il y va à fond et je pense qu’il est touchant en cela, comme n’importe qui qui se bat pour quelque chose. Je ne peux pas être en jugement de ce personnage, il est parfois un peu naïf mais reste très convaincu, tout en cherchant à se remettre en question, sans être forcément tête baissée. J’ai, moi aussi, un peu ce côté militant et c’est à moi de trouver les subtilités de ce rôle. Ce n’est pas si simple, il faut en fait y aller de manière humble et naïve.

Artistiquement parlant, ce personnage vous permet une palette de jeu hyper large et variée…

Cela me permet de rencontrer plein de personnages différents, j’ai une relation particulière avec chacun et cela crée plein d’angles. Je crois que c’est le côté professionnel qui va s’avancer, j’ai hâte parce que je ne sais pas trop comment Louis va alors y interagir. Pour moi, il a un petit côté flémard, ce n’est pas le plus gros bosseur mais, en même temps, si c’est un métier passion, j’ai l’impression qu’il peut se donner à fond. Un peu comme Marc…Il est bien le fils de son père. Ce rapport aux parents est très agréable ! On se rend compte, volontairement ou pas, qu’il y a des similitudes et on joue là-dessus, ce qui est chouette.

On le sait, le rythme de tournage d’une quotidienne est particulièrement soutenu. Sans doute que, au fur et à mesure des mois sur le plateau, vous êtes de plus en plus à l’aise avec cette organisation ?

J’ai beaucoup appris et, maintenant, j’estime que j’ai acquis en gymnastique, en élasticité, en souplesse de jeu pour très vite essayer de comprendre les indications, les styles de jeu, les lumières et les déplacements. Il ne faut jamais oublier que c’est un style de tournage et que, dès fois, même si on peut faire quelque chose de très bien et de très appliqué, cela peut ne pas forcément correspondre à un autre rythme de tournage, beaucoup plus lent. Donc, en fait, c’est une certaine manière de travailler mais qui n’aide pas forcément dans tout. Quand même, on intègre une rigueur et une efficacité de travail, je crois que j’aime bien cela : on se pose moins de questions et on est obligé d’essayer des choses. C’est un rythme prenant et, sur la longueur, quand on enchaine plusieurs semaines, on sent que l’on a besoin ensuite de prendre l’air. En tout cas, c’est génial, c’est un bon exercice !

 

 

Même si ce n’est pas forcément toujours évident, aimez-vous regarder le rendu final pour capitaliser sur votre propre jeu ?

Ce n’est pas toujours simple de se regarder ni de s’écouter, on a l’impression de ne pas avoir la même voix. Mais c’est important de le faire, on voit très vite ce qui va et ce qui ne va pas. On capte plein de détails, ce qui permet d’améliorer pas mal de choses. L’année dernière, j’étais dans des questions de dramaturgie au théâtre pour mes autres activités, où il fallait penser à la cohérence globale entre les différents thèmes donc j’ai plus regardé les épisodes en ce sens, pour comprendre comment ils étaient axés afin d’avoir une couleur commune.

Toujours à propose d’image, au moment de rejoindre, quelques temps en arrière, le plateau pour la première fois, vous étiez-vous (re)plongé dans les épisodes en cours pour mieux encore vous imprégner de l’atmosphère ? Ou aviez-vous préféré arriver plus neutre, avec une touche plus personnelle ?

Bonne question…J’avais regardé des anciens épisodes, pour mieux découvrir certains personnages avec lesquels je serai en interaction, notamment ceux de Kira et des autres jeunes du lycée. Tout ceci pour cerner le ton et la musique.

Au final, cela n’est qu’une histoire de rencontres. Depuis, d’autres jeunes nous ont aussi rejoints, on sent que ça marche, il y a belle une énergie collective. C’est sûr que ça va continuer !

Plus globalement, quels retours pouvez-vous avoir du public concernant votre personnage et la série ?

C’est souvent très mignon ! Je suis très touché par les enfants. Une fois, j’applaudissais à un spectacle, j’étais en plus très ému et un petit est arrivé, m’a tiré par le bras et m’a demandé si c’était moi Louis. Tout content que je lui réponde positivement, il était ensuite allé se rasseoir. Une autre fois, alors que je faisais des courses pour du bricolage, des enfants me tournaient autour et ont fini par me dire « on n’ose pas te demander mais c’est toi Louis ? », ils étaient très très gentils.

Je regarde aussi un peu les réseaux, il y a de tout ! Je reçois de gentils messages, où certains visent même à défendre à tout prix le personnage. Parfois même, c’est incroyable, certaines personnes me préviennent de ce qui va arriver au personnage dans l’épisode du lendemainJ. C’est chouette, on se rend compte que beaucoup de gens qui nous regardent sont marqués ! On crée un lien spécial avec eux en étant présents quotidiennement à l’image. Je vois, en tout cas, que ça ne laisse pas indifférent et tant mieux !

 

 

Vous êtes un artiste aux multiples casquettes et nombreuses cordes. Prochainement, vous serez de retour sur scène, un an après, pour un festival musical…

C’est un petit festival indépendant, « L’entre’potes », à côté du Mans, où on va chanter et rapper, avec Clément, de superbes belles compositions. Nous serons accompagnés d’un ami virtuose du piano. On aura un petit moment acoustique et le reste sera composé d’enregistrements électroniques. Nous pourrons faire chanter le public, j’ai hâte ! Après la sortie de notre EP, ce sera l’occasion de retrouver les spectateurs.

 

 

Je vais aussi faire de la création sonore pour une pièce de théâtre Nô. Ce sera plus du montage, pour amener une ambiance. Il ne faudra pas que la musique ressorte du lot, il faudra se fondre dans le contenu pour être simplement dans l’accompagnement.

J’ai aussi des projets de théâtre. Après avoir monté un petit projet en juillet pour une restitution d’études, où nous avons joué 3 fois devant notamment du public pro, je pense cette fois-ci réutiliser des écrits sur des violences policières. J’avais déjà monté une petite capsule de 15 minutes et j’aimerais bien la développer.

 

 

Cet été, j’ai également commencé à travailler sur une pièce en lien avec l’Arménie, d’après des témoignages recueillis par ma mère, sociologue, auprès de gens ayant vécu le changement de l’URSS. J’aimerais bien créer une sorte de spectacle semi conférence, pour aller plus loin dans l’échange. J’ai déjà réfléchi au squelette et je suis tout particulièrement intéressé par sa mise en scène.

Le fait d’avoir ces différentes casquettes artistiques vous permet de passer d’un domaine à un autre et donc de revenir au précédent de façon plus fraiche, avec du recul…

Vous avez tout dit ! Cela me rafraichit et me ressource. En même temps, je me rends compte que tout me sert et que tout est connecté. Plein d’autres arts encore m’attirent, j’ai fait de l’initiation au cirque, je suis très fan et j’aimerais bien approfondir mes connaissances. Je ne connais pas la marionnette et j’en suis curieux. Elle est, en plus, en plein développement !

Du coup, en conclusion, que peut-on vous souhaiter pour la suite de votre parcours ?

De continuer à prendre du plaisir ! Ma situation actuelle est chouette, elle me plait et j’aimerais bien pousser notamment la comédie, sur des rôles de plus en plus gauches et gênants. Au théâtre, des tonnes de textes me touchent, que j’aimerais bien monter et jouer.

Merci, Sylvain, pour toutes vos réponses !

Publié dans Télévision, Musique

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