Line Colibri évoque sa passion pour la photo !
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Bonjour Line,
Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !
En complément de votre métier d’infirmière, vous avez plusieurs passions, visibles sur des books ou les réseaux sociaux notamment. Notamment, vous êtes modèle photos. Si l’on revient à la genèse de cette passion, comment avez-vous l’envie de poser pour des photos ?
Cela m’est venu à mes 18 ans. J’étais une adolescente et une jeune adulte très introvertie, qui n’avait absolument pas confiance en elle. J’avais des parents qui me privaient de beaucoup de choses, je n’avais pas le droit de voir mes amis en dehors de l’école, je n’avais pas le droit d’aller à des anniversaires,…Tous les week-ends, il fallait que je parte dans la maison de campagne, où je voyais encore moins de monde. On va dire que, quand j’ai eu 18 ans et que j’ai commencé mon travail chez Mc Do pendant mes études, j’ai eu l’occasion de pouvoir sortir. J’en ai profité un maximum pour rattraper le temps perdu. En même temps, j’avais ce manque de confiance en moi, qui était ancré depuis toute petite parce que j’étais une timide maladive. J’ai voulu essayé de dépasser mes limites et j’ai eu l’opportunité de faire une première séance photos. J’y suis allée avec une collègue, j’ai beaucoup aimé cette première expérience, même si je n’étais pas du tout à l’aise. En fait, j’avais l’impression de trouver une nouvelle personne. Mon vrai prénom est Céline mais je me fais appeler Line, elle est un peu la moi que j’aurais voulu être depuis toute petite. J’ai donc développé cette deuxième personnalité, une personnalité qui a confiance en elle, qui aime l’image que les photos lui renvoient, qui est plus à l’aise en public, avec les autres, dans les échanges. J’ai beaucoup aimé cette entrée en matière, j’ai cherché d’autres photographes pour continuer et, en fait, à chaque fois, cela m’a apporté quelque chose de positif dans ma vie.
Au fil du temps, cela a été pour des raisons différentes. J’ai débuté, justement, pour avoir confiance en moi. Mais, après, je me suis mise en couple et j’ai eu mon premier enfant donc si je me suis remise à la photo après que mon corps ait changé, c’était aussi pour me redonner confiance en moi. Par la suite, c’est parce que, avec mon métier d’infirmière, je vois des choses très difficiles, cela me permet de penser à autre chose et de profiter de la vie, alors que d’autres n’ont plus l’occasion de le faire. De par ces photos et de par mes activités à côté, j’essaie de profiter de la vie à 200% parce que je me dis que, du jour au lendemain, on peut se retrouver dans un lit, sans avoir la possibilité de faire ce que l’on a envie de faire. Donc je profite pour les autresJ.
Sans doute que, au fur et à mesure de vos expériences, vous avez appréhendé différemment l’exercice, vous permettant d’être de plus en plus à l’aise ?
Tout à fait ! Au début, il fallait que le photographe me dirige sur tout. Il faut savoir que le métier de modèle est compliqué, on tombe aussi sur des personnes malhonnêtes. Beaucoup de personnes se disent photographes mais sont là pour le voyeurisme ou tentent des approches physiques. Heureusement, tout le monde n’est pas comme cela et j’ai réussi avec le temps à cerner, avec mon instinct, les photographes avec qui je collabore. Au début, bien sûr, je me suis faite avoir. Avec le temps, j’ai réussi à trouver des personnes sérieuses, qui étaient dans la même optique que moi, qui voulaient faire, comme moi, de belles photos. Oui, avec le temps, je me suis sentie de plus en plus à l’aise et c’est même moi qui allais au-devant, chercher des photographes et proposer des projets.
Aujourd’hui, en amont d’une séance, avez-vous une méthodologie de préparation particulière ?
Il y a un travail à faire en amont, c’est sûr. Déjà, il y a des échanges avec la personne sur les envies de chacun. Je travaille beaucoup avec mes ressentis, c’est pour cela qu’il y a beaucoup de communication, par les réseaux ou par téléphone. Pour voir si nos envies convergent, pour voir aussi ce que la personne compte faire des photos, pour voir si moi aussi je pourrai les publier. Ensuite, je vois la personne et on fait les photos…En règle générale, mon instinct me trompe peu.
En fonction de la séance, si elle est mode, il faut forcément sélectionner en amont les vêtements en adéquation avec la thématique. Si c’est plus artistique en studio, c’est pareil, il y a toute une préparation de maquillage et de coiffure. Je fais aussi des photos de nudité, là c’est un peu plus simple, il n’y a pas besoin d’apporter grand-chose mais, par contre, je travaille beaucoup en amont avec des images, que je peux trouver sur des magazines ou des réseaux sociaux, qui vont m’inspirer pour, après, me donner des idées pour de nouvelles poses. J’ai toute une galerie d’enregistrements faits sur la toile, dont j’aime bien m’inspirer, sans reproduire bien sûr à l’identique mais en ayant un fil conducteur.
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Vous l’avez dit, on peut retrouver différents thèmes dans vos photos, ce qui doit être très complémentaire pour vous…
Oui, c’est sûr ! Après, je ne suis pas mannequin, je ne suis pas dans une agence donc je n’ai pas sous la main une grande équipe. Cela reste avec les moyens du bord mais cela me ressemble plus, ce sont des photos naturelles. J’aime bien les photos life style où on est dans une pièce et où on fait des choses de la vie quotidienne. Un peu comme des photos volées…J’aime aussi les photos où je suis dans mes pensées. En studio, il peut m’arriver de faire un nu, tout en essayant de transmettre un message à travers la photo. Ce qui est très complexe car, quand on est fait des photos déshabillées, il faut réussir à montrer un corps nu mais sans que ce ne soit interprété comme une pose aguicheuse. C’est très difficile, surtout de nos jours avec les réseaux comme Instagram qui censure énormément. Il renvoie l’image du corps à quelque chose de sexualisé alors que non, on peut tout à fait faire de l’art. C’est très complexe…Par plusieurs fois, j’ai voulu arrêter cette thématique du nu puis, au final, j’y suis revenue. Après, cela reste par petites touches, je ne fais pas que cela mais je trouve que c’est un challenge de réussir à en faire sans que ce ne soit quelque chose de sexy.
D’ailleurs, abordez-vous cet exercice à l’identique des autres styles de photos ?
J’aime bien en faire avec un photographe avec qui j’ai déjà eu l’occasion de travailler en amont, pour avoir cette confiance. Cette dernière est très importante, ça se ressent lorsque l’on n’est pas à l’aise avec la personne. En règle générale, je connais le photographe, en amont on a vu quels types de poses on pouvait faire. Après, des idées peuvent apparaitre au cours de la séance photos mais, oui, il est très important d’être à l’aise avec la personne, pour réussir à se dévoiler.
De façon plus générale, selon vous, quelles sont les caractéristiques d’une photo réussie ?
Ce que la photo dégage. J’aime bien son aspect douceur et son grain. C’est pour cela que, généralement, les photographes me montrent le résultat après retouches (lumière et grain de peau) et on valide ensemble pour savoir si on peut publier chacun de notre côté. En tout cas, c’est vraiment ce qui ressort de la photo, je regarde aussi si elle dégage quelque chose de particulier. On peut en faire plein mais il faut qu’elles sortent un peu du lot. Après, par contre, je suis quelqu’un qui change beaucoup d’avis : je peux publier des photos et, deux jours après, je peux les retirer. Et inversement. C’est pour cela que l’on voit souvent des modifications dans ma galerie, en fonction de mon humeur et de mes envies du moment. Il y a des fois où je vais avoir envie de faire des photos plus de mode ou plus d’extérieur. Vraiment, ça dépend de beaucoup de choses…J’ai un compte qui change beaucoupJ.
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On imagine que les choix, à l’issue des séances, pour valider les photos peuvent être parfois compliqués ?
Je travaille plus avec un photographe qu’avec d’autres parce que l’on est sur la même longueur d’ondes et que l’on s’entend très bien. Donc il me connait maintenant, il ne retouche pas toutes les photos en même temps, il va m’en envoyer une par semaine et j’aime beaucoup cela car, du coup, je prends le temps d’apprécier et de savourer la photo. Alors que, quand on en reçoit d’un coup 10 à 20, oui, c’est très complexe de trouver la photo qui a ce petit truc en plus. Après, je marche au coup de cœur et je vais utiliser celle qui saura me le donner. Je pense que l’on est tous pareils : même si on est modèle, on est très dur avec l’image que l’on peut renvoyer. Ce n’est pas parce que l’on est modèle que l’on est très à l’aise avec notre corps, on est également très dur avec soi-même et donc, parfois, le photographe va trouver une photo très bien alors que l’on va trouver que l’on n’est pas assez mis en avant ou que ce n’est pas notre meilleur profil. Plein de choses peuvent nous gêner, le choix se fait naturellement, beaucoup de photos sont désélectionnées, il n’en reste plus que 3 à la fin et on en choisit une que l’on publie.
Quels principaux retours pouvez-vous avoir des gens qui vous suivent sur les réseaux ou sur votre book ?
Au début, j’avoue que je faisais beaucoup de photos lingerie mais qui pouvaient paraitre aguicheuses, alors que ce n’était pas voulu. J’ai appris les nuances avec le temps. Si on fait de la lingerie ou du nu et que l’on regarde l’objectif, c’est considéré comme une photo aguicheuse. Cela plait bien au goût du public masculin…Quelque part, au début, j’étais en recherche de reconnaissance parce que j’avais un manque de confiance en moi et le fait d’avoir des retours était appréciable, même s’ils étaient très axés sur ma plastique. C’est vrai que je publiais beaucoup de photos lingerie mais, avec le temps, je me suis rendue compte qu’avoir des retours uniquement réservés à ma plastique ne me plaisait plus et j’ai donc décidé de changer le style de mes photos, pour avoir justement un retour sur l’ensemble de la photo et ce qu’elle peut dégager, plutôt que sur mon corps. C’est pour cela que, maintenant, le public présent est plutôt bienveillant, avec des retours plutôt sympathiques, qui me motivent à continuer dans ce que je fais.
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Nous évoquions la diversité des photos faites. Pour la suite, aimeriez-vous pouvoir en proposer d’autres encore ?
Comme je le disais, c’est par pulsion mais, oui, j’aimerais bien faire des photos un peu dans la rêverie, des choses très poétiques. Je ne sais pas, des photos dans la nature où on me verrait en petit élément, où je ne serais pas au centre de la photo, tout en faisant quand même partie du spectacle. J’ai envie de cela, de ne plus être le centre d’intérêt de la photo mais d’appartenir au paysage, pour que ce soit vraiment un tout. Mais ce n’est pas si facile, il faut trouver le lieu qui va bien avec.
En ce moment, le style cinématographique me plait bien, avec des choses de la vie quotidienne. Justement, une photo où je suis en train de boire un verre ou de lire un magazine. Je fais beaucoup aussi de noir et blanc en ce moment parce que je trouve que ça apporte du cachet, et des photos plus habillées. J’ai eu ma phase où je voulais jouer avec la nudité du corps sur le côté artistique, là j’ai envie de quelque chose d’un peu plus habillé pour montrer aussi que je peux essayer de faire ressortir des sentiments, avec le facies et la manière d’être ou encore les expressions.
En complément, vous développez au gré de vos envies d’autres pages sur les réseaux, où vous partagez notamment vos expériences de voyages ou de lieux que vous appréciez, pour les faire découvrir…
Je n’aime pas rester en place, je me sens mal quand je reste chez moi et que je ne fais rien. J’ai besoin de vivre plein de choses différentes et donc j’aime beaucoup parcourir la France, que je trouve très riche, avec une belle diversité. Quand je pars quelque part en vacances, je ne reste jamais au même endroit, j’aime bien découvrir de beaux petits lieux atypiques, des petits villages, des paysages, …Au fil des saisons, ça change énormément et ça montre à chaque fois une nouvelle facette. J’aime faire découvrir aux personnes qui me suivent sur cette autre page des lieux qu’ils pourraient eux-aussi avoir l’envie de découvrir. C’est mon envie aussi d’être, pour le coup, de l’autre côté de l’objectif mais dans une thématique complètement différente. C’est pour cela, pour revenir à la question d’avant, que j’aimerais bien faire des photos où je suis intégrée dans de beaux paysages.
Merci, Line, pour toutes vos réponses !