L'argent fait le bonheur, le TMG, Acting Paris : Marina Gauthier évoque sa rentrée artistique très chargée !
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Bonjour Marina,
Quelle joie de vous retrouver pour cette nouvelle interview !
A partir du 1er septembre prochain, la pièce « L’argent fait le bonheur », dont vous assurez la mise en scène, sera à l’affiche de la comédie Saint-Michel. A titre personnel, on imagine sans doute le plaisir et la joie que cela doit être pour vous de participer à cette nouvelle aventure ?
Absolument ! Je suis très heureuse de démarrer cette nouvelle aventure. J’ai rencontré l’équipe au mois de mars et tout s’est passé très vite. Ils m’ont présenté une scénette de la pièce et j’y ai vu le potentiel. Ils m’ont alors proposé de faire la mise en scène et j’ai bien évidemment accepté. Un joli pari car nous n’avions que 2 mois devant nous.
Avec vos mots, comment présenter ce spectacle ? De quoi parle-t-il ?
C’est une comédie, tout se passe dans une mairie située en plein cœur de Cajarc. Commune du sud de la France où il transpire bon vivre, chant des cigales et oliviers verdoyants. L’Histoire semble s'être arrêtée il y a fort longtemps. Un tableau de Jacques Chirac trône dans le bureau de la mairie. Monsieur Dubois, le maire de Cajarc, fidèle et amoureux de ses habitants veille au bon fonctionnement. Tandis que son conseiller Clément se démène tant bien que mal à assurer la mission qui lui a été confiée, combler le déficit du budget municipal. Pendant ce temps, Monsieur de la Vigne, aristocrate, rêve avec nostalgie de l'époque où la commune était le fief de ses ancêtres. Etienne Formentier, l'agriculteur, travaille... Enfin compte ses haricots. Quand les chemins de ses protagonistes vont se croiser pour de gros enjeux financiers, le calme à Cajarc ne sera que de courte durée ! Car c’est bien connu ; « L’argent fait le bonheur » …ou pas !
Même si ce n’est jamais évident à dire en amont, selon vous, qu’est-ce qui pourra plaire, selon vous, au public ?
Déjà, on parle d’un sujet qui interpelle tout le monde, l’argent. Finalement, tout le monde se pose la question dans cette course à la consommation, ai-je besoin de posséder pour me sentir vivant ? « L’argent fait le bonheur » est une comédie qui, au départ, semble légère et qui, petit à petit, s’amorce en profondeur, dénonçant un système gouvernemental peu glorieux. Le public se retrouve dans un rythme joyeux et loufoque.
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Nous le disions, vous participez à la mise en scène du spectacle. Avez-vous eu, en ce sens, des sources particulières d’inspiration ?
Comme c’était une pièce qui avait déjà été montée par le passé, l’auteur avait dessiné un squelette que je ne voulais pas dénaturer. Je lui ai proposé ma vision par la suite, instinctive. J’attends toujours de rencontrer l’équipe, de voir quel jeu les comédiens me proposent et c’est à partir de là que tout commence à se dessiner, petit à petit, avec beaucoup d’écritures au plateau. Je suis d’ailleurs ravie de collaborer avec une équipe si bienveillante et réactive.
On imagine que le rythme de préparation doit être particulièrement intense ?
Il est très intense puisqu’on aura eu, en tout et pour tout, trois semaines de répétitions. Mais c’est ce qui est excitant. Ils sont très généreux dans le travail donc les répétitions se sont accélérées, s’accélèrent encore dans la bonne humeur. Le fait d’avoir une deadline aussi courte met vraiment de l’huile dans le moteur pour toute l’équipe !
A quelques jours de la première, dans quel état d’esprit êtes-vous ?
J’essaie de ne pas communiquer mon appréhension puisque l’on est encore en répétitions. Même si personnellement, je suis plutôt sereine. A force d’avoir monté des projets rapidement, j’essaie d’anticiper tout ce qui pourrait arriver et il y a surtout de l’excitation qui prend le dessus. Ce sera plus le jour J que ça va monter, en plus c’est le jour où on fait le filage donc je vais essayer de les économiser. Il va y avoir cette effervescence tant appréciée par les équipes, où c’est le bordel, où tout le monde est excité, stressé, angoissé… La routine des artistes !
Justement, le jour J, à 21h 30, lorsque le rideau s’ouvrira et que ça démarrera, le bébé ne vous appartiendra plus pendant un peu plus d’une heure et vous ne pourrez alors plus rien faire. Ce doit être des sensations très étranges, non ?
C’est ça, je serai spectatrice, comme toutes les autres personnes dans la salle. Là, c’est le moment où il faut lâcher prise. Un metteur en scène, c’est un peu comme un peintre. Il prend ses pinceaux, ses outils, avec ses comédiens qui sont la palette de couleurs, ensemble ils dessinent la toile et, le jour où elle est achevée, il faut savoir s’en détacher. Il y a une part d’abandon, de lâcher-prise, ils offrent leur œuvre au public.
Au-delà de ce rôle de spectatrice, on peut penser que, sur les premières représentations, vous garderez un œil très avisé et très aiguisé pour pouvoir ensuite leur débriefer et affiner ensemble en fonction de ce qu’eux auront ressenti et des retours du public ?
Evidemment ! Pour les deux premières, je serai avec le régisseur, avec mon petit calepin et mon petit stylo. Même si je ne pourrai pas interagir, je serai là pour écouter et noter. Ce qui fonctionne, ce qui ne fonctionne pas, quel est le rendu. On a beau répéter, faire des filages, c’est en conditions réelles que l’on voit tout ce qui se passe.
A noter que la pièce sera à l’affiche tous les jeudis et tous les samedis, à 21h 30. Avec Jules Altur-Ortiz, Clément Hernandez, Enzo Pinducciu et Vincent Rousseau.
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En complément, la rentée approchant au TMG, vous devez être sans doute très impatiente de pouvoir proposer au public la nouvelle programmation ?
Absolument ! Je suis ravie de pouvoir vivre cette rentrée, sans encombre. C’est l’excitation, on repart avec de nouvelles rencontres, de nouveaux artistes, avec une programmation toujours aussi éclectique. J’ai hâte de voir un petit peu les avis du public, comment ils vont la recevoir et de revoir le théâtre s’activer. J’ai hâte de revoir la vie, l’animation au sein du théâtre, de retrouver mes équipes et toute cette effervescence bien sûr.
Pour finir, parmi vos différentes casquettes artistiques, vous allez proposer des master-class, dans le cadre d’une nouvelle école qui va ouvrir ses portes…
Exactement ! Une école qui s’appelle Acting Paris, une nouvelle école de cinéma qui propose plein de cours divers et variés, dans un lieu atypique, sur une péniche à Asnières. Personnellement, j’ai voulu travailler avec la personne qui est en charge de la création de cette école puisqu’il avait une idée nouvelle, avec des valeurs et l’envie vraiment de proposer un programme de qualité pour les jeunes interprètes. C’est ce qui m’a donné l’envie de collaborer avec son équipe, j’ai hâte de démarrer cela et de pouvoir rencontrer tous types d’artistes et de travailler avec eux. Me concernant, ce sera pour travailler des scènes de théâtre.
Cette rentrée se fait sur les chapeaux de roues mais avec des bonnes nouvelles. Ce doit être très chouette ?
C’est plutôt très chouette ! Il se passe plein de choses, j’en suis la première ravie, je suis chanceuse, je travaille pour et c’est ce que je souhaite à tout artiste, de trouver la passion et le travail pour faire des projets et des rencontres.
Merci, Marina, pour toutes vos réponses !