M6 : Gennifer Demey évoque la présentation de la météo !
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Bonjour Gennifer,
Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !
Vous animez, depuis plusieurs saisons maintenant, la météo sur M6. On imagine, à titre personnel, le plaisir et la joie que ce doit être, à chaque fois, de retrouver le plateau mais aussi les téléspectateurs ?
Oui, oui, c’est vrai que c’est assez plaisant d’exercer cette profession. Nous sommes une équipe assez dynamique à M6. Au début, c’est assez compliqué de comprendre que nous sommes vus par des millions de téléspectateurs, moi qui ne regarde pas du tout la télé. Il y a toujours un peu d’émotion quand je me vois à l’image du coup.
Quelle est votre méthodologie de travail en amont du tournage ?
C’est assez riche. Beaucoup de personnes oublient que nous présentons la météo le midi et le soir. Donc il y a tout un travail en amont, dans la matinée, pour présenter la météo du midi. Tout l’après-midi, nous préparons le bulletin du soir, ça comprend la météo de 20h, celle de minuit ainsi que celles de W9 et de 6ter. Là, par exemple, en période estivale, il y a la météo des plages, l’hiver celle des neiges. Lorsqu’il y a des vigilances, nous devons être au plus près de l’information, c’est-à-dire que nous devons modifier le bulletin jusqu’à la dernière minute.
Quelles sont les principales étapes, justement, de ces préparations ?
Lorsque nous arrivons, nous appelons notre prévisionniste, qui travaille à Météo Groupe, qui nous fait un debrief. Nous avons aussi accès à un site qui nous donne toutes les informations, nous expliquant bien la situation. Après, nous rédigeons notre bulletin que nous enregistrons pour le midi. Pour l’après-midi, nous avons déjà pris toutes les informations le matin. Il y a également le fait de rechercher l’image du jour, que ce soit à l’international ou en régional. Nous devons faire un montage vidéo, sur la base des rushs reçus. Ensuite, nous écrivons notre bulletin pour le soir. Il y a également toute la préparation maquillage, coiffure, habillage ainsi que les répétitions en plateau. Puis se tourne la météo.
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Sans dévoiler de grand secret, comment se font les choix des villes évoquées dans le programme ?
Si je me souviens bien, je ne veux pas dire de bêtise, nous avons, je crois, huit ou neuf régions disponibles pour la météo régionale. Suivant les tournages qu’il y aura pour le 12.45 et le 19.45, des villes sont privilégiées parce qu’elles auront beaucoup moins de tournage à faire. Par exemple, s’il y a des manifestations à Paris, je ne pourrai pas faire cette ville car les équipes seront beaucoup trop occupées. Ça se fait aussi un peu par défaut, on va dire.
On le sait, un programme court a un rythme soutenu, avec un certain nombre d’informations à donner. A ce titre, quelles sont vos petites clés, vos petites astuces, vos petites touches personnelles sur ce programme ?
J’entends beaucoup que je suis très naturelle et spontanée, ce qui semble être plaisant. Toujours avec le sourire, même quand il faut annoncer des mauvaises nouvelles comme il y a quelques jours. Voilà, c’est toujours ce côté frais, c’est ce que j’ai envie de dire, beaucoup de fraicheur. Mais ce n’est pas du tout travaillé, je reste moi-même, j’essaie d’être la plus pédagogue possible, il est important de vulgariser tout un langage scientifique afin qu’un enfant, une personne âgée, quelqu’un qui ait fait de longues ou de moins longues études, puisse comprendre tout ce que je raconte. Ça a un côté, j’aime bien dire, de maitresse d’école. Oui, c’est assez plaisant.
Globalement, les retours des téléspectateurs sont toujours très positifs, ce sont des personnes adorables et qui, sans prétention, sont impressionnées alors que je ne comprends pas pourquoi. Comme je leur dis, je ne présente que la météo en fait. C’est vrai que, parfois, ils ont des étoiles dans les yeux mais je suis quelqu’un de très très simple. Comme je ne regarde pas la télé, c’est pour moi comme si je travaillais sur un ordinateur toute la journée que je couperais le soir en partant, mais ce n’est pas du tout le cas, il y a une diffusion de mon travail. Dès fois, que l’on puisse me reconnaitre me parait toujours aussi étrange, je ne comprends pas, c’est bête mais ça me fait drôle. En tout cas, c’est toujours très positif, ils sont relativement gentils, ils sont bienveillants.
Vous avez commencé à l’évoquer, en fonction des nouvelles à communiquer, une adaptation est-elle nécessaire peut-être dans le choix des mots notamment ?
Oui, un peu plus maintenant. C’est vrai que, à l’époque, ce n’était pas inné de présenter la météo. On s’adapte, on travaille son texte, nous n’avons pas de formation écriture, on apprend sur le tas. Donc c’est vrai que, depuis peut-être deux ans, j’essaie d’apporter toujours un peu de légèreté. Le ton est plus solennel lors de lourds évènements. Mais, lorsqu’il y a un mauvais temps comme cet été, j’essaie de faire de petites blagues, de tourner ça avec plus de légèreté. On n’y peut rien de toute façon, c’est comme ça. Ce qui est important pour moi aussi, c’est d’avoir plus un regard écologique. Maintenant, lorsqu’il y a des températures qui sont très élevées, comme c’est une catastrophe qu’il fasse aussi chaud, plutôt que de dire « il fera très chaud », on peut dire « malheureusement, les températures seront trop chaudes pour la saison ». Il ne faut pas se réjouir qu’il fasse trop chaud, je ne plombe pas non plus l’ambiance mais j’essaie de montrer qu’il y a une petite conscience écologique derrière.
Même si ce n’est pas un exercice toujours évident, regardez-vous la diffusion pour capitaliser les points positifs et identifier des axes de correction ?
Ah oui, oui, dès qu’une météo se termine, nous allons en régie la regarder. Je regarde donc toutes celles que j’enregistre, je regarde la façon dont je me tiens, dont je prononce les mots, si je suis enjouée. Comme je vous l’ai dit, c’est un exercice très pédagogue mais également un jeu de rôle. Ce n’est pas une comédie mais presque. Il y aura des jours où, comme tout le monde, il m’arrivera des choses plus ou moins tristes et difficiles, mais ce soir-là, je devrai être au top, comme d’habitude. C’est donc aussi un jeu d’acteur, il faut le travailler, le perfectionner. Même quand je suis malade, comme il y a quelques jours où j’avais une rhinopharyngite, le soir-même, j’étais présente et enjouée, sans montrer forcément que ça n’allait pas. Ce qui est normal aussi.
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Au fur et à mesure de toutes ces émissions, on peut penser que vous avez adapté et fait évoluer votre approche du programme ? Notamment dans les minutes juste avant le tournage ?
Ca dépend. Après mon accident de scooter, où je suis restée deux à trois mois sans être à l’antenne, c’était dur. Ça s’est très bien passé mais j’avais beaucoup d’appréhension, j’avais peur d’avoir mal au pied, de ne pas pouvoir me déplacer, le stress de la douleur était très compliqué à gérer. Après le confinement, il y avait un petit peu d’appréhension de retrouver le plateau mais ce n’était pas de la peur. Je me demandais surtout si j’allais être bonne dans le timing, si ça allait être bien bouclé, si j’avais perdu quelque chose ou pas…C’était plutôt de la remise en question. Mais il peut y avoir des moments, quand je fais de longues sessions notamment, où je peux me demander si je vais assurer le soir-même. Chaque météo est différente…
Récemment, vous avez tourné sur le plateau, plus grand, du 19.45. Avez-vous dû alors prendre de nouveaux repères ?
C’est totalement différent ! Mais, la veille, je n’avais plus d’appréhension. J’avais déjà fait quatre à cinq météos là-bas et c’était terrifiant, vraiment, parce que c’est un plateau qui est très grand et je me sentais aspirée par le vide. Le petit plateau est très cosy, les murs sont ronds, il n’y a pas d’angle droit, il est plus intime, c’est une bulle verte dans laquelle j’ai mes habitudes. Là, c’est vrai que le grand plateau est très froid, avec une équipe complète autour. C’est une grosse machine, il y a de nouveaux repères, il n’y a pas le même éclairage, il n’y a pas le même processus de changements de cartes, les mouvements de caméras sont différents, il faut donc complètement s’adapter mais c’est bien, ça booste, ça donne de l’énergie.
Dans la grande famille des présentateurs météo de la chaine, échangez-vous régulièrement avec vos camarades pour partager les bonnes idées notamment ?
Oui, oui, tout à fait, nous avons notre groupe Whatsapp des « Météo girls », où on échange sur beaucoup de problèmes techniques mais également sur des projets que l’on aimerait bien mener, des améliorations à apporter. C’est vrai que l’on discute pas mal toutes les trois.
Comme toujours, cet été comme le reste de l’année, on imagine votre emploi du temps bien chargé ?
Oui, oui, c’est ça. Nos emplois du temps sont livrés deux à trois mois à l’avance. Les filles ont des enfants donc on se partage au mieux l’été pour qu’elles puissent aussi passer du temps avec eux. C’est un roulement qui fonctionne très bien. Depuis que Stéphanie est arrivée dans l’équipe, c’est vrai que l’on a une bonne dynamique, avec beaucoup de compréhension entre nous, ce qui est vraiment chouette.
Si l’on en revient à la genèse de cette aventure, comment aviez-vous rejoint l’émission ?
J’ai participé au concours Miss France, où je suis arrivée dauphine d’Iris Mittenaere, ce qui m’a permis d’intégrer l’agence de mannequinat Talent Lab. En fait, M6 cherchait une nouvelle voix pour la météo, j’ai été au casting. Je finissais mes études d’ostéopathie et je me suis dit « bon, un casting ? Je n’ai jamais fait de casting de ma vie, il faut y aller ». En plus, la météo est un programme que l’on regarde tous depuis que l’on est enfant, c’est quelque chose qui nous passionne tous, on ne sait pas comment c’est fait, on se demande s’il y a une vraie carte ou un fond vert. En fait, j’y suis allée pour m’amuser, que je sois prise ou non. C’est ce qui est ressorti, ils m’ont dit que j’étais tellement enthousiaste, tellement joyeuse et heureuse d’être là que, rien que pour ça, ils ont craqué et m’ont prise. Pourtant, quand je revois mes premiers essais, ils ne sont pas catastrophiques certes mais pas glorieux non plus. Ils m’ont dit avoir vu mon potentiel. J’étais tellement heureuse d’être là qu’ils ne pouvaient pas me laisser passer. Je m’en rappellerai toute ma vie, c’était le 22 janvier 2016, c’était incroyable. C’est un hasard mais un heureux hasard.
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Justement, vous évoquiez le fond vert sur le plateau. Comment avez-vous appréhendé l’espace et les bons gestes pour indiquer les bonnes villes ?
J’ai fait une formation de deux mois à peu près, si je me souviens bien. Avec un coach vocal et un autre pour le placement, afin d’être à l’aise. Parce que ce n’est pas inné du tout. Je le disais, c’est une petite pièce toute verte, les écrans sont assez loin, on n’y voit pas très bien. Au début, quand je montrais Bordeaux, j’étais de suite en Suisse, d’autant plus qu’il y a un petit décalage au niveau du retour images. Donc il a fallu adapter toute cette gestuelle. Je bougeais beaucoup car j’étais stressée. Cela aurait pu déranger le public donc je me suis adaptée. Il faut aussi se rendre compte que la télé ramollit, on y est beaucoup plus lent. Donc si on est, dans la vie, quelqu’un de plus lent, on va paraitre vraiment tassé, tel un escargot. On doit donc rester très dynamique à la télé, sans pour autant tomber dans l’excès. Il y a tout cela à gérer en fait, c’est vraiment un autre monde.
En parallèle, quels sont vos autres projets et envies pour la suite ?
Pour l’instant, je suis toujours ostéopathe également, du côté de Bordeaux. Le but serait, à termes, dans quelques années, de pouvoir monter également un cabinet à Paris. Sur 30 jours par mois, je travaille en moyenne 26 jours. C’est vrai que je peux être parfois fatiguée. Mais quand on est ambitieux, quand on a le gout du travail et de l’effort, on ne chôme pas. C’est une fatigue positiveJ.
Merci, Gennifer, pour toutes vos réponses !