Marine Griset évoque sa belle actualité théâtrale !

Publié le par Julian STOCKY

 

Bonjour Marine,

Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !

Vous êtes actuellement à l’affiche, au théâtre Edgar, de la pièce à succès « Amants à mi-temps ». A titre plus personnel, on imagine sans doute le plaisir et la joie que ce doit être de retrouver la scène et le public ?

Clairement ! On avait hâte de retrouver les planches et, en plus, on a la chance d’avoir le public au rendez-vous. On est programmés à Paris mais on tourne aussi beaucoup en Province. La pièce se joue depuis presque 5 ans, on a fait plus de 3000 représentations et on a plusieurs équipes, c’est pour cela que je suis en alternance avec Mathilde Bernard. Nous avons retrouvé le public parisien et le public de tournée, c’est vrai que ça nous a fait un bien fou car ça nous avait manqué.

 

 

Avec vos propres mots, comment présenteriez-vous ce spectacle ?

C’est une comédie, un Feydeau moderne, qui nous parle de cette femme que j’interprète, Patricia. Qui, à un moment donné, va devoir, dans son parcours de vie amoureuse, chercher le bonheur tout simplement, comme beaucoup d’entre nous. Sa quête du bonheur passe par la rencontre de deux hommes complètement et diamétralement opposés, Christian qui est plutôt, on va dire, un intellectuel, calme, posé, philosophe et Vincent, qui travaille à Rungis, qui est plutôt bestial, leur relation est plus charnelle qu’intellectuelle. Patricia n’a pas su choisir entre ces deux hommes. Elle gère plutôt bien son emploi du temps avec ces deux amants, puisqu’elle voit Christian du lundi 15h au mercredi 15h et Vincent du mercredi 16h au vendredi 16h. Bien évidemment, à un moment donné, il y a une rencontre qui n’était pas prévue entre ces trois protagonistes et, du coup, des portes claquent, des cris et plein d’émotions éclatent.

 

 

On y retrouve de jolis moments de vie et de partage qui peuvent parler à tous, ce n’est pas juste une histoire d’amants dans le placard. On parle vraiment de la condition de la femme, de la femme objet, s’il faut vraiment se plier à la personnalité d’un homme pour lui plaire. Quand elle est avec Vincent, elle joue ce qu’il a envie d’avoir, une femme très charnelle, très sexy alors que, avec Christian, elle est douce, elle lui prépare son petit thé. Elle se pose de vraies questions : doit-elle être elle-même pour que ces hommes l’aiment ? Ou doit-elle forcément changer et être différente ? Il y a plein de jolies couches dans l’écriture de cette pièce au-delà du comique des situations.

Au moment de l’interprétation de votre personnage de Patricia, avez-vous ou avez-vous eu des sources particulières d’inspiration ?

En fait, je suis arrivée vraiment à la création donc on était dans un travail, avec Jérôme Paquatte, le metteur de scène, de totale liberté de pouvoir proposer. Il l’avait montée avec une équipe mais la comédienne avait très rapidement décidé d’aller vivre en province donc, en fait, j’ai repris le rôle alors qu’il était encore en rodage. J’ai y mis ma personnalité, vraiment. Je n’ai pas cherché à m’identifier à quelqu’un, il voulait en plus que ce soit moderne. En fait, c’est une femme d’aujourd’hui, hyper actuelle et je porte la parole de toutes les femmes.

 

 

On imagine que, après toutes ces années de représentation, il y a eu des adaptations personnelles dans le jeu et dans l’interprétation ?

Oui, complètement ! En plus, on travaille, comme je le disais, avec un metteur en scène qui nous a laissés créer et proposer. Par exemple, il y a une scène folle entre les deux hommes, une espèce de bagarre complètement burlesque et il est arrivé avec une page blanche en répétitions. Du coup, ce sont les comédiens qui ont pu proposer, vraiment c’était un travail collectif.

Ca a pris une folie et une ampleur au fur et à mesure des représentations et, aujourd’hui, c’est une machine qui roule, peu importe les équipes. Elle est très précise, très rythmée, chaque scène est vraiment découpée de telle manière à ce que le public puisse aller de rebondissement en rebondissement, sans jamais s’ennuyer.

De façon générale, quels principaux retours vous font les spectateurs après le spectacle ?

Surtout en ce moment, ce sont des remerciements, des « que c’est bon de rire, de lâcher la pression ». Ils se laissent embarquer dans cette folie douce et cette légèreté, il y a de vraies questions de société quand même, c’est une pièce avec du fond et, en même temps, il y a une vraie folie. En ce moment, les gens nous remercient de leur avoir fait oublier leur quotidien pendant une heure et demie. J’ai vraiment le sentiment que les gens ont besoin de rire en ce moment.

A force, après ces nombreuses représentations, avez-vous toujours une certaine appréhension au moment de monter sur scène ?

J’ai toujours le trac avant de monter sur scène car rien n’est acquis, il faut aller chercher le public tous les soirs. On est dans une humeur différente chaque soir, le public aussi. Et, en tournée, on a un nouveau plateau, un nouveau décor, un nouveau régisseur donc, de toute façon, on est toujours dans le travail.

 

 

Vous évoquiez l’alternance que vous avez avec Mathilde. Comment vous coordonnez-vous en fonction des petites trouvailles ou évolutions que chacune peut apporter ?

Si on trouve un petit truc qui fonctionne, on le dit à son alternante mais, parfois, c’est très personnel aussi. Une trouvaille ou une improvisation peut fonctionner avec une personnalité mais pas forcément avec une autre. On fait souvent des raccords, ou on a un groupe Messenger aussi où l’on échange tous.

En complètement, vous êtes sur scène à la Comédie Oberkampf dans la pièce « Ado un jour, à dos toujours ». Un mot sur cet autre spectacle, d’un registre similaire mais avec des thématiques différentes ?

Jérôme Paquatte qui a écrit « Amants à mi-temps » a co-écrit avec Jean Marc Magnoni cette pièce donc on y retrouve forcément sa touche. Il s’agit d’une comédie familiale. Ce sont plein de tableaux, des moments de vie d’une famille, avec une ado à la maison. La maman que j’interprète est haute en couleurs, c’est une maman qui doit tenir les rênes, pour ne pas dire qu’elle porte la culotte à la maison. Elle a un mari plutôt cool, plutôt détente, qui n’est pas trop regardant sur les notes du bulletin de sa fille. Elle a du coup presque deux enfants à gérer à la maison, ce qui la met dans des états pas possibles.

C’est génial sur cette pièce d’avoir un public composé de personnes de 7 à 77 ans, qui viennent en famille, avec l’oncle, les grands-parents…. C’est chouette aussi de voir les ados se déplacer au théâtre.

 

 

Pour terminer, quelles seraient vos envies artistiques ? Aimeriez-vous aller plus loin que le « simple » jeu sur scène ?

Oui, tout à fait, je suis en train de travailler avec un auteur qui voulait me confier la mise en scène de son spectacle. J’ai vraiment envie maintenant d’être un regard extérieur, la direction d’acteurs me passionne. A côté de cela, je suis chanteuse aussi, j’écris des textes et, en ce moment, je cherche un musicien pour essayer de poser ma voix. Je fais aussi du doublage, bref je ne m’ennuie pas !

Merci, Marine, pour toutes vos réponses !

Publié dans Théâtre

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