Jugée coupable sur France 3, Candice Renoir sur France 2,... : Xavier Lemaitre évoque sa belle actualité !

Publié le par Julian STOCKY

@ Marine Reveilhac

 

Bonjour Xavier,

Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !

Nous pourrons vous retrouver dans la mini-série de six épisodes, « Jugée coupable », diffusée sur France 3 à partir du 17 aout. On imagine le plaisir et la joie que ce doit être, pour vous, de participer à ce que la chaine présente comme le « thriller saga de l’été » ?

Alors, oui, c’est une joie et c’est aussi une surprise. Nous n’imaginions pas au début, pour une série, lorsque le producteur Richard Berkowitz nous l’a proposée, que ce pourrait avoir ce que l’on appelle un pré succès annoncé. France 3 avait commandé ce programme qui rentre dans le cadre d’une fiction dite un peu populaire. Effectivement, les retours, au fur et à mesure que les rushs étaient dérushés, que les montages se faisaient, semblaient très positifs. Grégory, le réalisateur, disait régulièrement avoir des retours plutôt très bons. Richard, lui-même, était tout à fait enthousiaste. Au début, c’était un projet qui avait été, par la production, présenté comme une série qui n’était pas destinée à avoir ce genre de reconnaissance de départ. Après, on verra ce que le public en pense, c’est toujours lui le meilleur juge. Mais, oui, c’est un plaisir et, surtout, c’est une surprise. On espérait mais on n’attendait pas de retours de la chaine qui soient aussi enthousiastes.

Avec vos mots, comment présenteriez-vous ce programme ?

Je crois que c’est un programme qui a toutes les chances de plaire au public et, en particulier, à un public estival. Parce que ça propose tous les ressorts du secret familial, du drame, du mensonge, finalement qui croire dans cette fiction parce que tout le monde ment ? Tout le monde a un objectif un peu dissimulé, qui est celui d’échapper à la culpabilité ou à la honte qui frappent ce village, qui frappent cette petite ville, qui frappent ces familles. On aborde le thème qui vient toucher le public au cœur, à savoir qu’est-ce que l’on a à cacher ? Pourquoi est-ce qu’on le cache ? Est-ce que ça vaut la peine de le cacher ? Qu’est-ce que tout cela représente ? Ici, on est sur du drame pur, pas du tout sur de la comédie.

Je crois qu’il y a là tous les ingrédients pour que le public retrouve une intrigue un peu haletante, pleine de rebondissements, percée par ce secret de famille qui entoure bien souvent les petits drames de départ.

Vous y interprétez le rôle récurrent de Nicolas Leroux. Qui est-il ? Quelles sont ses principales caractéristiques ?

Nicolas, pour le replacer, est le mari du personnage interprété par Elodie Frenck et le gendre du personnage de Jérôme Anger, le fameux patriarche Battaglia. Nicolas Leroux est un gendre qui n’est pas forcément très apprécié par son beau-père. Nicolas est un peu trouble là-dedans, il donne l’image du bon gendre, il donne l’image du bon mari, il est d’ailleurs relativement détaché de sa famille très proche, on comprend très vite que ses rapports avec sa femme ne sont pas les meilleurs du monde. Est-ce que c’est dû au fait qu’il pourrait être volage ? Est-ce que c’est dû au fait qu’il y a une incompréhension perpétuelle qui réside entre les deux époux ? En tout état de cause, il semblerait qu’il puisse y avoir chez Nicolas une part d’ombre beaucoup plus importante que celle qu’il veut bien montrer.

Au moment de son interprétation, avez-vous eu des sources particulières d’inspiration ?

C’est une bonne question que vous me posez là ! C’est une question qui revient régulièrement : quelles sont finalement les sources d’inspiration ? On peut imaginer, bien entendu, se référer à de grandes figures. En ce qui concerne ce personnage, je crois que le texte est suffisamment écrit pour qu’il n’y ait pas autre chose à faire que suivre l’inspiration. Pourquoi ? Parce que ce sont des rapports qui sont quand même, d’une certaine façon, conflictuels. Ses rapports sont conflictuels avec son épouse, ils sont conflictuels avec son fils, ils sont conflictuels avec son beau-père, ils sont conflictuels avec son beau-frère, avocat, qui a aussi des choses peut-être à cacher ou à révéler.

Est-ce qu’il y a source d’inspiration particulière ? Non. Je crois que je suis assez attaché à ces personnages parce qu’ils sont troubles et qu’ils ont en eux suffisamment d’humanité pour que l’on puisse comprendre que leur méchanceté ne cache que des failles, que leur colère ne cache que des faiblesses et que leur infidélité ne cache que de l’insécurité. C’est cette humanité qui me plait chez ces personnages.

Avez-vous, vous-même, déjà pu voir les images et donc le rendu final ?

Je le découvrirai directement pendant la diffusion. J’ai pu voir quelques extraits lorsque nous avons fait des post-synchros et j’avais l’impression que le rendu était plutôt bon. Mais je crois surtout que l’enthousiasme de Grégory et de Richard provoque une certaine impatience. J’espère que ce sera bien accueilli par le public, comme cela l’avait été par la chaine elle-même.

 

@ Mathieu Dortomb

 

En parallèle, vous serez également cet été dans la saison 9 de « Candice Renoir », dans l’épisode « La beauté ne se voit qu'avec les yeux de l’âme », sur France 2. Là aussi, on vous imagine ravi d’être à l’image, sur ce chouette programme à succès ?

Je me suis lancé dans la comédie relativement tard, j’avais une profession bien différente auparavant puisque je travaillais dans une maison de haute joaillerie, ça n’avait rien à voir mais ce que je veux dire, c’est qu’arriver sur le tard dans la comédie m’a permis aussi d’avoir un certain détachement au fameux succès dont on parle. Qu’est-ce que le succès finalement ? Est-ce que ce sont les audiences ? Est-ce que c’est la qualité du programme ? Est-ce que les différentes critiques auront le même avis ? C’est toujours très difficile à définir. Ce qui m’a enchanté, ravi dans « Candice Renoir », c’est la possibilité de travailler avec Christelle Raynal, que je ne connaissais pas et Cécile Bois qui est, je trouve, une merveilleuse interprète. On a pris beaucoup de plaisir à travailler ensemble, on a eu de nombreux fou-rires, pour un épisode que j’ai trouvé très plaisant. Dans la mesure où Christelle, férue de comédie, a voulu m’insuffler cela. Dès les essais, elle était très enthousiaste, ce plaisir de travailler s’est retrouvé sur le plateau. Lorsque ça fonctionne, c’est aussi une correspondance entre un réalisateur, un preneur de son, les interprètes bien entendu mais aussi les gens de la régie. Cette ambiance-là était, je trouve, très très agréable. La personnalité de Cécile est extrêmement attachante et j’ai fait des rencontres sympas comme tout. C’est tout ce plaisir-là qui ressort, au-delà du fait de travailler sur un programme à succès.

Vous y tenez le rôle du docteur Jean-Michel Zellemberg, le guest principal de cet épisode, un chirurgien esthétique fantasque …

Oui, absolument, je pense que c’est un bon résumé. C’est quelqu’un qui oscille entre le vendeur de voitures maquillées et pour la passion pour son métier. Jean-Michel a aussi ce côté trouble, il corrige ce qu’il croit être les défauts de la nature. Donc il refait des nez, des pommettes, des fronts, des seins, des fesses et il donne aux gens une image meilleure d’eux-mêmes, croit-il. Je dis « croit-il » car il y a une scène très amusante où Cécile vient interroger le professeur Zellemberg qui part tout de suite dans un délire. Elle est magnifique, belle comme tout et, malgré tout, il pense quand même qu’il faut lui refaire le visage J J. C’est pour cela, je crois, qu’il est fantasque, il est dominé par des émotions, il a cette part de trouble qui fait qu’il vit dans une autre réalité, qui est celle de la réalité augmentée. Pour lui, la nature n’est peut-être pas suffisante, il faut la corriger.

En tant que comédien, quelles sont les principales différences entre ces deux types de programmes, l’un au format unitaire mais dont la série existe depuis un certain temps et l’autre, nouveau, mais qui s’étend sur six épisodes ?

C’est une question très intéressante que vous posez ! La série permet de développer un personnage au travers d’une intrigue, on a plus de temps. Maintenant, les formats sont en train de changer, les approches restent les mêmes, sauf que l’on a davantage de temps lorsque l’on est sur une série. Encore faut-il que l’écriture et l’arche du personnage permettent d’avoir une dimension qui grandit. Sur un unitaire, on a une arche très précise, qui est écrite, à nous de trouver des variations. Sur une série, on a une possibilité, surtout avec une récurrence, de développer éventuellement des traits de caractère qui n’ont pas forcément été écrits, c’est finalement donner une couleur supplémentaire au personnage.

Les formats ont changé, je pense notamment à la saison 2 de « Agent Hamilton », où on sera dans une série de cinéma. Il y aura quatre histoires différentes indépendantes les unes des autres en format télévision, en format plateforme, avec des moyens qui sont ceux du cinéma. On en revient à la façon dont on doit pouvoir travailler sur ses différents personnages, qu’on soit sur une série ou qu’on soit sur un unitaire. Tout dépend finalement de l’écriture…Certains personnages y sont très profondément étudiés. Parfois aussi, ça n’a pas de jugement, c’est livré comme ça, ce qui génère beaucoup de richesse, notamment dans la possibilité d’interprétation mais aussi dans l’idée communiquée. On aime ou on n’aime pas mais on ne peut pas rester indifférent.

Pour la préparation, chacun fait comme il le souhaite. En général, je me documente beaucoup, j’essaie de retrouver des parallèles dans l’histoire ancienne ou récente, j’essaie de donner une animalité à mon personnage. Le reste dépend aussi beaucoup du réalisateur, certains peuvent demander à ce que l’on travaille dans une sobriété absolue, sans prétention aucune. Il faut alors que ça reste très léger, très accessible. C’est très enrichissant.

Entre un unitaire et une série, oui, il y a donc une différence de travail, sur la longueur. Tout dépend de l’écriture, tout dépend ensuite de l’orientation que donne le réalisateur. C’est ce qui guide le travail du comédien.

Merci, Xavier, pour toutes vos réponses !

Publié dans Télévision

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article