RMC Sport : Emmanuel Petit évoque son rôle de consultant sur la Premier League !

Publié le par Julian STOCKY

 

Bonjour Emmanuel,

Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !

On peut vous retrouver sur les antennes de RMC Sport lors de chaque journée de Premier League. On imagine votre plaisir à suivre ce beau championnat qui vous tient tant à cœur ?

Je suis très lié, pour différentes raisons, depuis très longtemps à la Premier League. C’est vrai que c’est le championnat qui me passionne le plus, pour de multiples raisons également. Je suis très content de travailler sur ce support depuis tellement d’années, que ce soit en France ou à l’étranger. Je suis ravi.

On est déjà mi-mars, la fin du championnat approche à grands pas. Selon vous, à quoi peut-on s’attendre pour ces dernières journées ?

Il peut y avoir des surprises…En période de Covid, l’absence de public a un impact considérable sur les performances et les résultats. On voit de plus en plus de victoires à l’extérieur, des joueurs qui ont du mal à retrouver un second souffle, une pression sur l’arbitre qui n’existe plus. La VAR vient diluer beaucoup de choses également puisque l’on ne s’y retrouve plus dans pas mal de décisions. La Premier League est, à mon sens, le championnat le plus compétitif au monde, je ne dis pas qu’il est le meilleur, je dis qu’il est le plus compétitif, les moyens dont dispose même le dernier sont colossaux par rapport à bon nombre de championnats européens. Il y a une lutte incessante, une concurrence accrue, que ce soit sur le marché des transferts mais aussi sur la masse salariale. Ce qui fait que, aujourd’hui, même un grand d’Angleterre peut perdre contre la lanterne rouge. Ça parait dès fois surprenant mais c’est la réalité. On le voit à chaque journée, on a vu encore la semaine dernière Chelsea galérer contre Leeds, on a vu Manchester perdre contre des équipes qui jouent le maintien, on a vu des contreperformances de City avant qu’ils ne déroulent depuis des semaines.

Il n’y a rien de surprenant pour moi parce que, justement, même les plus petits peuvent se renforcer considérablement grâce aux moyens financiers qu’ils ont. Comme la plupart des clubs anglais maintenant sont dirigés par des super puissances financières, ça vient rajouter à cette concurrence accrue. Je pense que ça permet d’avoir une plus grande compétitivité. Aujourd’hui, on a des surprises. West Ham luttait depuis des années pour ne pas descendre, là ils espèrent jouer une coupe d’Europe, pourquoi pas éventuellement la Champions League. Pareil pour Everton. Leicester, il y a quatre ou cinq ans, a dû son salut à huit superbes derniers matchs avant d’enchainer par un titre. Ils arrivent depuis à se stabiliser dans le haut du classement. Je pense aussi à la renaissance de Tottenham et au déclin, année après année, d’Arsenal. Comme, aujourd’hui, Liverpool qui est huitième alors que l’équipe est quart de finaliste en Champions League. Tout en sachant qu’ils ont probablement été la meilleure équipe européenne sur les trois dernières années. Donc on peut s’attendre effectivement à des surprises en fin de saison.

Dans le bas du classement, il y a quasiment deux équipes assurées de descendre. Il y a trop de distance, il reste très peu de matchs, d’un point de vue comptable, pour espérer quelque chose. Surtout que, pour se maintenir dans le football moderne – ça a toujours été le cas mais encore plus aujourd’hui-, il faut être efficace dans les deux surfaces. Ce qui n’est pas le cas des équipes qui occupent le bas du classement.

 

 

A titre personnel, comment préparez-vous vos interventions ?

Je regarde les matchs, je regarde tout le temps tous les matchs, je me gave de matchs en permanence. Ca fait maintenant un an qu’avec la Covid, tous les championnats essaient de s’adapter avec les télédiffuseurs. On a donc une recrudescence de matchs. On a la possibilité maintenant de voir tous les matchs, ce qui fait que l’on a beaucoup plus de boulot mais ce n’est pas grave. En même temps, en tant que consultant, je n’ai pas le même rôle que mes collègues qui présentent ou même que les commentateurs. Je suis là pour analyser avant, pendant et après le match. Donc je m’impose à regarder en permanence tous les matchs. Pour vous faire une idée, à l’heure actuelle, en période de Covid, je regarde une trentaine de matchs par semaine.

Votre carrière et votre longue expérience vous servent-elles de vécu ?

Le football a beaucoup évolué, à l’image de la société. Donc les principaux piliers et critères de cette profession restent globalement les mêmes, même si ça a beaucoup changé en l’espace de 20 ans, que ce soit sur le terrain ou en dehors. Egalement dans les règles définies ou encore dans l’approche qu’ont les joueurs. Les réseaux sociaux sont intervenus également. On peut donc comparer les générations mais jusqu’à une certaine logique, jusqu’à une certaine mesure. Mais c’est clair que la direction prise aujourd’hui par le football ne me plait pas du tout, je l’avais déjà signalé il y a une dizaine d’années, ça s’est aggravé aujourd’hui. Que ce soit en dehors ou sur le terrain.

De votre avis, la Premier League est-il le plus beau championnat ?

Pour moi, il est le plus spectaculaire et le plus compétitif. Après, le meilleur championnat technique est, pour moi, la Liga. En termes de spectacle, il y a, je pense, la Bundesliga, l’Angleterre mais c’est vrai que le fait de jouer sans public atténue aussi beaucoup de choses. Je suis ravi que tous les acteurs du foot se soient adaptés justement à ce critère qui est tellement important. Mais c’est vrai que, au début, ça paraissait ubuesque, même surréaliste, de voir des matchs sans public. On voyait des joueurs qui essayaient, à la sortie du premier confinement, de trouver un rythme. Progressivement, à l’image de la société civile, tous les acteurs ont essayé de s’adapter, tant bien que mal, aux critères sanitaires, à la résurgence du virus, aux difficultés de management des entraîneurs à gérer au quotidien un effectif, à anticiper les quarantaines et les cas positifs. Tout ce contexte, un peu à l’image de monsieur tout le monde, est vécu également de plein fouet par le monde professionnel. Mais je suis quand même ravi que les compétitions continuent, que la vie reprenne ses droits et que l’on essaie de donner malgré tout des moments de partage aux gens, même s’ils sont chez eux.

Merci, Emmanuel, pour toutes vos réponses !

Publié dans Télévision

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