Eurosport : Bertrand Milliard évoque la diffusion de l'ATP Masters 1000 de Miami !

Publié le par Julian STOCKY

 

Bonjour Bertrand,

Quel plaisir d’effectuer cette interview en votre compagnie !

Du 24 mars au 4 avril, Eurosport diffuse en exclusivité et en live l’ATP Masters 1000 de Miami. En tant que passionné de la petite balle jaune, on imagine votre plaisir et votre joie de retrouver l’un des événements les plus prestigieux du calendrier, premier tournoi de la saison dans cette catégorie?

Oui, c’est toujours un grand plaisir de commenter les grands tournois, même après autant d’années. D’autant que, là, on va avoir beaucoup de suspense. L’approche est un petit peu différente de d’habitude. Traditionnellement, on se demande lequel des gros monstres du tennis va gagner, entre Djokovic, Nadal et Federer. Cette année est un particulière : la crise sanitaire, la bulle autour du tournoi, la lassitude pour certains, des petites blessures pour d’autres, des besoins de passer du temps en famille génèrent énormément de forfaits. Le tableau est très différent, il est emmené par Medvedev et Tsitsipas. Il reste évidemment très attractif, avec beaucoup de joueurs très intéressants à voir. D’autres joueurs vont probablement tirer leur épingle du jeu. Ce côté très ouvert rend particulièrement intéressant le tournoi cette année.

La compétition sera à vivre en direct sur Eurosport 1, Eurosport.fr et sur l’application Eurosport. Cela traduit une nouvelle fois la force et la diversité du groupe pour permettre aux téléspectateurs de suivre au plus près les rencontres ?

C’est une volonté du groupe Discovery, qui détient Eurosport, d’élargir effectivement les offres et de pouvoir proposer tous les matchs au public d’abonnés. Les matchs ne seront pas tous commentés, ce sont des choses que nous allons organiser petit à petit. En tout cas, on essaie d’offrir une couverture complète du tournoi, avec la possibilité de se balader de court en court et de voir tous les matchs, pour ne rien rater de ce qui se passe.

A titre plus personnel, comment avez-vous l’habitude de gérer le décalage horaire avec les Etats-Unis ?

Il y aura six heures de décalage avec la Floride, ce qui n’est pas le pire. Avec Indian Wells, il y a 9 heures et 10 pour l’Open d’Australie, si l’on n’est pas sur place. Quand j’ai signé pour être journaliste, il y a un petit moment maintenant, je m’étais dit qu’il n’y aurait pas d’horaires ni de jours fixes. Je savais que les week-ends ne seraient pas forcément le samedi/dimanche et que les horaires ne seraient pas forcément 9h/19h. Et tant mieux parce que c’est quelque chose que j’aime. C’est exactement pareil là. Mon planning change toutes les semaines, j’ai tout le temps des horaires différents. La semaine dernière, j’ai commenté le tournoi de Dubaï le vendredi à 14h, le samedi à 16h et, le dimanche, j’ai commenté en différé la finale d’Acapulco, à 7h 50 du matin. Pour Miami, il m’arrive de commencer à 20h voir 21h, pour finir vers 1h ou 2h du matin. Si je commence vers 20h, j’essaie de manger avant, sinon ça fait trop tard. Je rentre chez moi au milieu de la nuit et je ne peux pas me coucher directement, il faut que ça retombe un peu. Cela décale d’autant mon réveil et ma journée.

Je dirais que je n’ai pas trop de problème de sommeil pour dormir au moment où j’en ai besoin. Ce n’est pas quelque chose qui me gêne. Je le prends plutôt comme une force et un côté sympa du boulot de ne pas être tout le temps dans la routine ni dans les mêmes horaires et, au contraire, de changer de semaine en semaine.

Plus généralement, quelle est votre méthodologie de préparation en amont d’un tournoi ?

J’ai effectivement des habitudes. Cela fait très longtemps que je commente le tennis, je connais très bien ce sport, je connais très bien les joueurs. Je fais en général des mises à jour sur les résultats récents, sur les coachs qui, souvent, peuvent changer, sur les équipes autour des joueurs. Parfois aussi il faut bien vérifier la surface du tournoi pour savoir si elle est rapide ou non et ce qu’en disent les joueurs. Il y a du travail au quotidien, sur Twitter, où je suis tout le monde du tennis, ce qui me donne pas mal d’informations.

Ensuite, j’ai des applications dans mon téléphone qui sont spécialisées tennis. Certaines sont liées au classement, à son évolution même en direct, d’autres aux résultats, de tous niveaux d’ailleurs. Mon rituel chaque lundi est de rependre les tournois de la semaine précédente, ATP et Challenger, d’ouvrir les tableaux et de lire intégralement les résultats du premier au dernier tour, pour me les mettre en tête. Puis je fais un focus sur le classement, jusqu’à la 300 ou 400è place. Je le lis pour que ça s’imprime. Cela permet d’avoir toujours les informations en tête. Et puis c’est quelque chose que je faisais déjà gamin, de regarder les résultats, cela ne change pas grand-chose en fait.

C’est plus ce travail là qui me permet de suivre tout le temps ce qui se passe pour, normalement, ne pas avoir trop de soucis ensuite lors des tournois.

Pendant une rencontre, quelles sont vos préférences personnelles, notamment pour les moments d’intervention ? Aimez-vous privilégier les commentaires entre les échanges ? Ou même pendant ceux-ci ?

C’est une bonne question… J’ai été formé par Hervé Duthu, un maitre en la matière du commentaire tennis. Lui m’a toujours appris à privilégier le son de la balle et donc à ne pas parler pendant les échanges. La règle de base est de ne pas commenter pendant l’échange pour laisser l’abonné le regarder. S’il se passe quelque chose d’incroyable ou d’extrêmement spectaculaire pendant l’échange, on va pouvoir peut-être effectivement commenter. Parfois, ça sera une exclamation. On peut aussi faire une petite remarque en fonction de ce qui se passe.

Le souci est aussi que l’on a parfois pas mal de pubs au changement de côté donc on ne peut pas toujours parler à ce moment-là. C’est la difficulté du commentaire tennis…ce n’est pas comme un commentaire de foot où on parle tout le temps. Il faut bien choisir ce que l’on va dire, il faut que ce soit concis, il faut que ce soit précis, il faut que ce soit important. Il faut savoir bien résumer le point que l’on vient de voir. Chaque point, par contre, ne nécessite pas d’être résumé. Comme par exemple trois aces de suite. C’est une question d’expérience, on sent le moment où il va falloir plus parler, le moment où il va falloir moins parler. Il y a des matchs sur lesquels il y a plus de choses à dire, d’autres sur lesquels il y a moins de choses à dire. Un duel de gros serveurs requiert moins de choses à dire qu’un duel tactique avec des styles de jeu complètement différents par exemple.

Effectivement, en laissant majoritairement le match et les échanges se dérouler sans parler, sauf exception encore une fois, il faut bien utiliser le temps qu’il y a entre deux points ou deux jeux pour dire les choses importantes et intéressantes.

Pour en revenir au tournoi de Miami, une nouvelle fois, vous serez en bonne compagnie, avec trois experts de la chaine qui se succéderont à l’antenne, Paul-Henri Mathieu, Arnaud di Pasquale et Arnaud Clément.

Oui, on a la chance d’avoir une très belle équipe de consultants. Là aussi, c’est différent de commenter seul ou avec un consultant. Le dialogue et l’échange sont toujours très intéressants. Cela permet déjà de poser les questions à un spécialiste. Il faut d’ailleurs toujours trouver les bons moyens de lancer son consultant, trouver les bonnes questions pour lui.

On a effectivement un panel très large de consultants. Arnaud di Pasquale est ancien DTN, Arnaud Clément est ancien capitaine de Coupe Davis. Paul-Henri Mathieu, comme tous d’ailleurs, est très enthousiaste et très collectif. C’est vraiment un plaisir de travailler avec eux. Je suis ravi que notre équipe de consultants soit aussi large. On s’entend tous très bien.

Pour terminer, quel est votre pronostic pour le tournoi de Miami ?

En regardant les tableaux, le favori du tournoi est Medvedev, dans la continuité de ce qu’il a fait en ce début de saison. Il était finaliste en Australie en faisant un très gros tournoi, il a perdu seulement contre Djokovic, en passant un peu à côté de sa finale. Il est très fort, il a regagné, depuis, un tournoi, à Marseille. Partout où il passe, il va très très loin. Derrière, il y a trois garçons qui sont outsiders. Tsitsipas, qui joue bien chaque semaine mais qui a un peu de mal à aller au bout des tournois, il a encore perdu en finale à Acapulco mais il est souvent dans les derniers tours. Zverev qui vient justement de gagner à Acapulco, très à l’aise aussi sur dur. Je trouve qu’il a pris une autre dimension depuis le début de l’année 2021, il est de plus en plus régulier. Rublev, un autre russe, a beaucoup brillé en salle et on attend maintenant de le voir essayer de passer, en extérieur, devant ceux que je viens de citer. En dernier nom, pour moi il est l’épouvantail de ce tournoi, je pense à Aslan Karatsev, que personne ou presque ne connaissait en début de saison. Il était très loin au classement, il avait passé les qualifications en Australie pour atteindre ensuite la demi-finale, ce qui était un exploit incroyable. On se demandait s’il allait confirmer ou non. Il a confirmé, en gagnant son premier titre, un 500 en plus, à Dubaï. Il est rentré dans le top 30, il est déjà 27è, c’est incroyable. Où ce garçon va-t-il s’arrêter ? C’est vraiment l’une des questions très excitantes de ce début de saison.

Merci, Bertrand, pour toutes vos réponses !

Publié dans Télévision

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