Laura Marin évoque sa belle actualité théâtrale !

Publié le par Julian STOCKY

 

Bonjour Laura,

Quel plaisir d’effectuer cette interview avec vous !

On peut vous retrouver actuellement sur la scène du théâtre Edgar dans « Amants à mi-temps ». Pour commencer, comment pitcheriez-vous ce spectacle ?

« Amants à mi temps » est une pièce de boulevard, qui nous plonge dans le quotidien de Patricia, une trentenaire, active, sans enfant. Patricia n’est pas épanouie. Elle décide de réagir en prenant deux amants. Christian, professeur de philosophie à La Sorbonne et Vincent patron de son entreprise de gros à Rungis.

Ce sont deux personnages hauts en couleurs, complètement différents et c’est ce qui plait à Patricia. Elle essaie de tout son cœur d’être heureuse et s’organise de manière à voir Vincent du lundi 15h au mercredi 15h et Christian du mercredi 15h au vendredi 15h .

L’organisation est parfaite jusqu’au jour où ..


Quels sont les principaux retours que vous pouvez avoir des spectateurs à l’issue des représentations ? 

Tout en humour, la pièce amène à la réflexion, à la discussion, autour du sujet de l’infidélité. Le public nous fait souvent part du fait que si la société se libère de plus en plus sur les questions de sexualité, « on » est plus indulgent avec un homme qui a des maitresses, qui est pris avec dérision, avec sourire, voir qualifié de « Don Juan ». Contrairement avec une femme, qui va bien plus souvent être jugée beaucoup plus durement. 

Encore une fois, la société évolue et tant mieux, une pièce comme « Amants à mi temps » nous fait découvrir 3 personnages pour qui l’infidélité c’est d’abord essayer de « vivre plus heureux ». 

C’est le message que souhaite porter l’auteur, sans jugement , avec humour , insolence et émotion . Le succès de "Amants à Mi-temps" nous montre en tout cas que le public y est réceptif, et c’est tant mieux !!

 

 


Vous êtes trois comédiennes en alternance sur ce rôle. On peut penser que ces respirations vous permettent de revenir enrichie à chaque nouvelle date ? 

Oui, on s’enrichie toujours d’un personnage au fur et à mesure qu’on le joue. Et comme mes deux comparses Marine Griset et Mathilde Bernard, je suis toujours heureuse de jouer Le rôle de Patricia qui s’amuse à jouer les BCBG pour séduire son Christian et qui est beaucoup plus délurée et charnelle pour séduire son Vincent. C’est là l’expression de sa prise de liberté. 

Mais il arrive un moment où on la découvre authentique, où elle n’est plus en représentation et c’est, je trouve, cette bascule qui est la plus mouvante et qui n’a jamais fini de s’enrichir. On se réinvente toujours. C’est un véritable terrain de jeu pour une comédienne.

Pour en revenir à la genèse de votre personnage, avez-vous eu des sources particulières d’inspiration pour son interprétation ?

Je n’ai pas eu d’inspiration particulière, si ce n’est l’idée que Patricia peut être toutes les femmes. Elle n’a pas un profil « type ». Ce sont les hommes qui font avancer la partition comique, Patricia, elle, observe et reçoit. Il faut donc que je reste toujours à l’écoute du duo, en fonction des partenaires qui m’accompagnent sur scène, je ne joue pas la même Patricia.

Après, pour ce qui est de la dynamique, la rythmique particulière que demande le boulevard, c’est l’Opérette qui m’a inspirée. Ayant une formation de chanteuse classique, j’ai interprété sur scène beaucoup d’Offenbach, un univers qui s’apparenterait parfois à du Feydeau. On y retrouve ce même esprit, on ose et ça pétille de partout! 

 

 

En parallèle, vous êtes en tournée avant, en avril et mai, de retrouver Paris, avec une autre pièce, « Le secret de Sherlock Holmes ». Là aussi, comment présenter ce spectacle ?

Ça n’est pas une adaptation d’une nouvelle de Conan Doyle mais bien l’invention d’une nouvelle, écrite par Christophe Guillon, qui est aussi le metteur en scène de la pièce. Il s’est pris de passion pour ce héros et a voulu imaginer les premiers jours de la rencontre entre Sherlock Holmes et le Docteur Watson. On y retrouve tous les ingrédients de l’univers Holmesien : les combats à l’épée, les coups de feu, la pyrotechnique, une comédie policière faite aussi de nuances dramatiques.

J’y suis le personnage de Kathryn Steppleton. C’est une femme de caractère, qui a réussi à s’offrir la protection d’un grand brigand, le Comte Sylvius. Grâce à sa protection, elle arrive à éviter les caniveaux de Whitechapel, jusqu’au jour où Sylvius la rend complice du vol de la «Pierre de Mazarin». 

A titre plus personnel, le fait de jouer en alternance ces deux spectacles vous apporte sans doute une vraie complémentarité artistique ?

Complètement ! Être artiste ? C’est avant tout beaucoup de travail, et toute expérience artistique nous fait progresser. Que ce soit artistiquement ou sur la connaissance de soi même. 

Ce sont ici deux comédies, mais j’ai déjà eu à jouer en parallèle du Classique et du Boulevard et j’aime l’idée que tous les arts, tous les genres puissent se servir les uns les autres. Le théâtre de boulevard me nourrit autant que le théâtre classique, ce sont, à mon sens, des vases communicants...

Merci, Laura, pour toutes vos réponses !

Publié dans Théâtre

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