Un Si Grand Soleil : Interview avec Malik Elakehal qui évoque Bilal, son personnage !

Publié le par Julian STOCKY

 

 

Bonjour Malik,

Quelle joie d’effectuer cet entretien avec vous !

Nous pouvons vous retrouver dans la série à succès de France 2, « Un Si Grand Soleil », qui va prochainement souffler sa première bougie. Quelles sensations procure en vous la fidélité croissante des téléspectateurs ?

Je parle pour moi mais c’est sans doute vrai pour tous les acteurs, cette fidélité est quelque chose de très touchant et de plaisant. Parce que, quelque part, notre travail touche des millions de personnes qui sont attirées par ce programme et qui restent fidèles. Cela nous conforte dans l’idée de donner le meilleur de nous-mêmes, de répondre présent.

Lorsque l’on croise des personnes qui nous reconnaissent, elles nous disent souvent que, pour elles, c’est un rendez-vous familial. Toute la famille se réunit pour partager ce moment-là, c’est vraiment incroyable de se dire que nous sommes vecteurs de réunions comme celles-ci, c’est vraiment réconfortant.

Vous y interprétez le personnage de Bilal, qui a vécu pas mal de choses cette année. Quel regard portez-vous à présent sur lui ?

Je dirais qu’il a eu une belle évolution, en plus de beaucoup de péripéties. Il a dû faire face à plusieurs confrontations parce que la vie l’a mené à peut-être ne pas pouvoir s’exprimer pleinement sur certains thèmes. Il se sentait sans doute un peu bridé. Je trouve que ce personnage avait atteint un stade de sa vie où il s’était dit que c’était le moment d’affronter concrètement ses difficultés et de les surmonter. Ce que j’aime bien dans l’écriture et dans la réalisation, c’est justement le fait d’avoir abordé ses difficultés de manière sincère et vraie.

Il vit son aventure avec tout ce qu’elle implique, en faisant face à lui-même au final. Il s’est rendu compte qu’il ne pouvait pas vivre juste dans le déni. Il a vécu une sorte de voyage presque initiatique, j’aime cette idée d’évolution chez lui. En tant qu’interprète, c’est agréable d’avoir cette matière-là.

De près ou de loin, sur certains aspects de sa personnalité, vous reconnaissez-vous en lui ?

Pas forcément, à vrai dire. On vient avec toute son énergie et avec tout ce que l’on a vécu dans sa vie, pour essayer de s’en inspirer mais j’aime l’idée justement d’explorer un personnage que je ne connaissais pas, qui n’existait pas, pour lui donner vie avec mes armes. Donc avec ma propre personne, tout en lui amenant sa propre profondeur de son propre relief. En tissant un fil entre qui je suis et qui est le personnage, j’essaye de lui donner pleinement vie et forme. J’aime cet exercice-là.

Bien sûr aussi que l’on amène notre énergie et certaines choses qui viennent de nous, notamment dans des façons d’agir et d’interagir. Mais, vraiment, dans la profondeur du personnage, j’aime cette idée de création, pour s’approprier la matière première qu’est le texte. Quelque part, il est le socle de départ.

Parmi les moments forts vécus cette année, on pense à sa révélation à tous de son homosexualité. Dans quoi êtes-vous allé puiser pour interpréter avec autant d’émotion ces scènes ?

Je trouve que la sincérité est dans l’aveu, dans le lâché prise, dans la quête du bonheur. Après, que ça soit ce thème-là ou un autre, j’ai surtout cherché l’honnêteté d’une personne envers les difficultés qu’elle a.

Ce sujet est très fort, il véhicule de belles émotions. Il y a, je pense, beaucoup de personnes qui peuvent se retrouver dans certaines difficultés d’expression. C’est ce qui m’a permis d’aller vers une sorte d’émotion car un aveu, je crois, est toujours difficile. Pour Bilal, c’était une étape à franchir. Ce fut vraiment génial à jouer, avec de la matière, avec de l’émotion, avec des choses à explorer.

 

 

Pour la suite, aimeriez-vous défendre des thèmes ou des sujets en particulier ?

Dans l’absolu oui. Mais je ne vous cache pas que mon plaisir premier est d’incarner au mieux possible les choses que l’on me propose. J’aime l’idée de m’adapter à l’évolution du personnage. Pour moi, c’est une forme de challenge super agréable, au-delà de ce que je voudrais moi insuffler.

On le sait, le rythme de tournage est soutenu. Au fur et à mesure des mois de travail, parvenez-vous à affiner votre méthodologie de travail ?

C’est ma première expérience d’une quotidienne. C’est vrai que l’on peut avoir de l’appréhension lors de scènes à l’enjeu émotionnel et fort. Pour ma part, je trouve cette expérience super enrichissante et, pour le coup, rassurante car je me suis rendu compte que j’aimais travailler dans ces conditions, que ce n’était pas une gêne, que cela me permettrait presque de rentrer en moi de manière assez concrète pour sortir ce que je voulais sortir.

Cela me permet d’être présent au bon moment, malgré une cadence soutenue. Mais on s’adapte car ce rythme est le même pour tout le monde, techniciens et réalisateur y compris. Le fait d’aller tous dans la même direction m’aide beaucoup dans la concentration et la préparation du personnage. Les appréhensions s’effacent au fur et à mesure. Je dirais que c’est plaisant et réconfortant de voir que l’on réussit à atteindre les objectifs.

Merci Malik pour votre disponibilité !

Publié dans Télévision

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