Milo Djurovic évoque son parcours atypique, ses souvenirs et ses projets !

Publié le par Julian STOCKY

 

Bonjour Milo,

Merci d’avoir accepté de répondre à quelques questions pour notre site.

Vous avez un profil un peu singulier, un peu atypique. Comment résumeriez-vous votre parcours jusqu’à ce jour ?

J’ai commencé la comédie à 17 ans par pur hasard. Il faut savoir que, jusqu’à mes 18 ans, je n’avais jamais mis les pieds dans un cinéma. Je ne regardais pas de film, je regardais surtout le foot à la télé. J’aimais suivre les rencontres à la radio, j’aimais jouer au ballon. A la télé, j’aimais « Combien ça coute ? » sur TF1 avec Jean-Pierre Pernaut et « Fort Boyard » sur France 2. Des programmes, si je puis dire, populaires. Je n’étais donc pas initialement un grand cinéphile.

A l’âge de 16 ans, à l’école, je ne faisais que des bêtises. Une élève dont la mère mettait en scène des pièces de théâtre m’avait alors incité à prendre des cours. Mais il s’avère que ce ne fut pas si facile que ça : faire le zouave et jouer au théâtre sont deux choses complètement différentes. Jouer la comédie, c’est être vrai constamment, même quand ce n’est pas vrai. J’ai donc commencé par pur hasard, en faisant une petite initiation une fois par semaine aux cours Florent. Je suis parti au bout d’un an, ne me sentant pas à l’aise. Une année plus tard, j’ai repris grâce à une rencontre avec Dominique Besnehard. S’en est suivi un long parcours, avec des années positives et d’autres qui le furent moins. J’ai beaucoup douté, quand le téléphone ne sonne pas, je me demande si j’ai fait les bons choix. Mais il ne faut jamais, en fait, le prendre contre soi. La réussite dans ce métier est un mélange de travail, d’abnégation et de chance.

Vous faites partie depuis peu du casting de « Plus Belle La Vie » sur France 3. Comment avez-vous rejoint l’aventure ?

Je n’ai plus d’agent depuis trois ou quatre ans. J’avais déjà fait par le passé des castings pour la série. Cette fois-ci, Christophe Louis a suggéré à la chaine de me proposer ce rôle de Bertrand. Cela devait durer sept à dix jours. J’ai été appelé un vendredi soir par Marisa Commandeur et j’ai commencé sur place le mardi suivant. J’ai donc eu la chance que l’on vienne me chercher, alors que j’avais complètement lâché l’idée.

Je joue un gentil médecin, il est positif, il aide Luna. J’ai aussi accepté ce projet de par les caractéristiques de mon personnage car jouer un gentil ne permet pas de défendre les mêmes choses que lorsque l’on interprète un méchant.

Ce métier est donc extraordinaire quand on peut travailler, mais tellement dur et angoissant dans le cas contraire. Il faut avoir l’intelligence alors de ne pas le prendre personnellement, mais ce n’est pas toujours facile.

Cette expérience récente sur France 3 est humainement très enrichissante.

Alex, le coach et répétiteur des acteurs et Richard Guedj m’ont accueilli pour mon premier jour, m’ont fait visiter les studios. J’ai senti de suite de la bienveillance. Tout le monde est gentil, personne ne tire dans le même sens. J’ai très vite découvert Avy Marciano, Boubacar Kabo et Anne Decis, deux personnes adorables et d’une gentillesse folle. Ce sont des amours, je les aime à la folie. Même en dehors des tournages, on s’écrit, on se vanne, on s’écoute, il y a de la rigolade, de la compassion, de l’amitié. C’est un peu comme une petite famille qui s’est recréée. Humainement, c’est donc aussi un plaisir. Quand je descends, j’ai presque l’impression à chaque fois de partir en vacances. On est énormément chouchoutés et il faut être reconnaissant de cela.

 

 

Parmi toutes vos expériences, l’une plus que les autres vous aurait-elle particulièrement marqué ?

Une m’a marqué énormément, que j’adorerais relancé. C’est une série dont je vous invite à regarder le trailer sur Youtube, qui s’appelle « Comme des champions ». Ça a été fait en 2007, je sortais de cours de théâtre à ce moment-là et ça raconte plusieurs histoires en même temps, dans le monde du football.

Une journaliste, qui est victime d’une sanction professionnelle, bascule des reportages de guerre au monde du sport. Elle découvre ainsi le milieu du foot. On suit alors le quotidien d’une équipe à travers différents regards, celui de cette journaliste qui vient d’arriver, celui d’un joueur qui vient de signer, celui du capitaine qui gère le tout. Je jouais le rôle d’un dépendant sexuel et c’est le projet, sincèrement, qui m’a le plus motivé. Je n’en ai jamais eu d’autre qui m’ait marqué comme celui-là.

On parlait de faire apparaitre Thierry Henry ou encore Frédéric Michalak. Un footballeur était à l’origine du projet mais il s’est retiré, ce qui l’a fait capoter. Ce projet était fou, on évoquait des courses de Ferrari sur les quais, un passage à Clairefontaine pour les terrains d’entrainement. Tout était dans la démesure et je pense que l’aventure aurait été folle. Une cinquantaine de pays était intéressée pour acheter le programme. Cela aurait pu être une très très belle épopée, sans doute la plus belle série française. Mais on apprend du passé et on vit pour le futur.

Pour la suite, quelles seraient vos envies artistiques ?

Je pense à deux scénarii où je n’ai fait que les trames, que j’aimerais beaucoup développer. Mais j’attends d’être un peu plus installé. Il y a aussi quelque chose qui me tient à cœur pour le théâtre, je ne peux pas trop en parler, ce serait quelque chose d’éphémère mais je suis persuadé que ça pourrait extrêmement bien marcher.

Bien entendu, j’aimerais avoir des projets de comédie, dans lesquels je m’amuserais. Pour cela, il faut que le rôle me plaise, que l’ambiance soit bonne, que je m’entende bien avec mes partenaires. C’est ce qui se passe sur France 3 mais ce n’est pas toujours le cas sur tous les projets.

Vous évoquiez le plateau et les planches. Un de ces domaines vous attire-t-il plus que l’autre ?

Plus jeune, j’avais davantage l’envie d’être vu et mis en valeur. Aujourd’hui, j’aime bien l’idée de défendre un projet. Que ce soit le théâtre ou les plateaux. Sur scène, ce sont d’autres sensations, on joue un match d’une heure et demie, on peut rater deux ou trois petites choses car on nous demande avant tout de la continuité, plutôt que la précision du cinéma. On sort automatiquement beaucoup plus lessivé d’une heure trente de théâtre que de quatre heures de comédie fiction.

Je trouve des choses positives un peu partout. Si je prends l’exemple actuel de « Plus Belle La Vie », on est dans l’entre deux. On tourne nos scènes entièrement, on a trois caméras aux plans différents, le rythme est très rapide, on se rapproche donc vite du théâtre. C’est très plaisant.

Ce fut un plaisir, Milo, d’échanger avec vous !

Publié dans Théâtre, Télévision

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