Crys Nammour évoque son nouveau clip sur la chanson Une à Une !

Publié le par Julian STOCKY

 

Bonjour Crys,

Quelle joie d’effectuer cette interview avec vous !

Vous venez de sortir votre nouveau titre, « Une à Une ». Comment le présenteriez-vous ?

C’est une chanson qui parle de l’emprise amoureuse. A première vue, elle a l’air d’être une chanson d’amour mais, en réalité, elle ne l’est pas. Parce que, justement, j’ai fait un clip qui en révèle le vrai sens, en l’occurrence l’état dans lequel j’étais au moment où j’ai écrit cette chanson, manipulée, sous emprise.

Quelles ambiances musicales et sonorités peut-on y retrouver ?

Ce sont des sonorités plutôt urbaines mais colorées. C’est ce que j’écoute et je voulais que ce titre me ressemble. J’ai eu la chance de grandir en Côte d’Ivoire, les sonorités Afro Beat me touchent de très près, leurs énergies me ressemblent et j’avais envie de les mettre dans ce titre.

Vous avez commencé à en parler, quelles ont été vos principales sources d’inspiration pour le développement de cette chanson ?

J’ai écrit cette chanson alors je vivais une histoire d’amour avec un garçon. A la base, j’avais fait une chanson d’amour, pour lui.

Mais avec un petit indice qui aurait dû me mettre la puce à l’oreille à ce moment-là, à savoir que, lorsque l’on est amoureux, on ne se retrouve pas sans défense. On se retrouve plus fort en principe. Avec cet homme-là, je me retrouvais démuni, sans défense face à lui. Donc c’est bien plus tard que j’ai compris que, en réalité, j’avais écrit cette chanson dans un état qui n’était pas mon état normal mais celui d’une femme manipulée. Je voulais vraiment que le clip révèle le vrai sens de la chanson.

Dans ce titre, une femme invite un homme à rester proche d’elle, en réalité elle est complètement obsédée par lui. Petit à petit, elle lui ouvre son cœur et son être, barrière après barrière. Jusqu’à se retrouver mise à nue devant lui mais démunie, ne pouvant plus agir, sous son emprise totale.

 

 

Quels sont les principaux retours que vous avez pu avoir jusqu’à présent ?

C’est assez intéressant parce que, effectivement, lorsque j’ai posté la chanson avant le clip, tout le monde pensait que c’était un titre d’été, une chanson d’amour. Face au clip, les gens ont été, au début, surpris parce qu’ils s’attendaient à quelque chose au bord d’une plage, où tout va bien, en mode « big love ». Au final, après y avoir découvert le vrai sens de la chanson, les gens m’ont fait des retours extrêmement positifs. Beaucoup de personnes étaient vraiment touchées du fait que l’on parle de ce thème-là. Parce qu’elles l’ont vécu ou parce qu’elles connaissent des gens qui ont connu cette situation.

Tout le monde trouve le clip aussi très beau, très artistique. C’était d’ailleurs un vrai défi pour nous, nous l’avions tourné sans boite de production, j’ai un peu tout géré, c’est pour moi un beau succès, je suis ravie.

Vous avez aussi eu l’occasion de faire des plateaux télé, on peut notamment penser à votre live sur France 5 dans « C à Vous ». Cela montre que ce thème fait parler et que les médias ont envie de l’évoquer.

C’est un thème vraiment très important parce qu’il y a tellement de femmes qui sont dans cette situation mais qui ne le savent pas. Le problème est que, lorsque l’on est en couple avec un pervers narcissique ou sous l’emprise d’un homme, on a l’impression de n’avoir aucune porte de sortie. On croit que l’on va y rester toute notre vie ou que l’on va y rester tout court.

C’est aussi pour cela que j’ai voulu tourner le clip dans une prison circulaire, avec toutes ses portes qui emmènent en réalité vers des cellules et non pas vers l’extérieur. Le clip a été pensé dans les moindres détails pour essayer de faire ressortir la sensation d’emprise à l’intérieur de l’esprit d’une femme.

Vous évoquiez le tournage du clip, combien de temps a été nécessaire pour y parvenir ?

Nous avons travaillé très vite. Nous avons commencé à planifier le clip un mois environ avant le tournage, il a fallu ensuite réunir les équipes, trouver le danseur, Kefton. J’avais rencontré le réalisateur sur la comédie musicale « Jésus », c’est donc quelqu’un qui me suit et avec qui je vais certainement continuer à travailler très longtemps. Il nous a fallu aussi trouver la styliste, la maquilleuse, les costumes,… Ce fut beaucoup de travail.

Le tournage a eu lieu à Autun, une ville à quatre heures de Paris. La logistique a été encore un autre casse-tête. Nous sommes partis à 4h du matin pour ne revenir que le lendemain à 10h, sans s’arrêter. C’était assez éprouvant, d’autant plus que les conditions dans la prison étaient particulières. C’est une prison de meurtriers, il y a donc une ambiance un peu glauque. Mais, en même temps, le lieu est magnifique et c’est l’ambiance qu’il me fallait pour ma thématique. Tout le monde a donné en tout cas le meilleur de lui-même pour faire aboutir ce projet.

Nous avions aussi beaucoup répété avec Kefton car je ne suis vraiment pas une bonne danseuse. Il a été à l’écoute, il a créé aussi la chorégraphie. Je voulais quelque chose qui ne soit pas uniquement de la danse mais qui montre un rapport de force et de passion, un « Je t’aime, moi non plus » entre l’homme et la femme.

 

 

Quelle suite aimeriez-vous pouvoir donner à ce projet ?

Ce titre est le deuxième extrait de mon projet, après « On reprend là », une chanson très lumineuse, qui parle de la force de se relever suite aux épreuves. Elle a vocation à transmettre du courage à ceux qui l’écoutent. Quand j’écris, au final je m’écris souvent à moi-même, comme si je me parlais, un peu en mode thérapie. A travers mes chansons, je me dis ce que j’aurais aimé entendre autours de moi et que je ne trouve pas assez.

Ce projet est toujours dans cette même optique, ce sera un projet très positif, très lumineux, qui a pour but de communiquer un maximum d’amour à ceux qui l’écouteront. Il parlera aussi de sujets sensibles, il y a celui de « Une à Une », il y en a d’autres qui viendront sur les prochains singles, qui sont tout aussi sensibles. J’ai un titre qui s’appelle « Duck Face », qui va parler de la course à la perfection physique et de la réalité virtuelle sur les réseaux sociaux, de toute cette image que l’on construit de soi pour être aimé et récolter des followers mais qui, au final, nous rend tous malheureux.

Un autre titre, « Paradise », parle d’une autre forme de course, celle au succès dans la vie d’artiste. Quand on est sur scène, les gens ne voient souvent que les paillettes et le bonheur vrai d’être face à eux, mais ils oublient toute la souffrance qui accompagne la vie d’artiste. Notamment les moments de doute, les insomnies, tout cela est très dur. C’est un monde vraiment compliqué.

Dans « Mirage », mon projet, je voulais vraiment montrer que, derrière la lumière, il y a toujours une part d’ombre. C’est aussi d’elle que vient l’inspiration. C’est souvent dans la souffrance que l’on trouve les mots, en tout cas c’est elle qui me donne envie de m’exprimer et de me réconforter.

On enregistre pour le moment un EP de cinq chansons et j’espère que l’album en aura quatorze. Il est quasiment près mais je m’ouvre encore à d’autres collaborations en ce moment. Une sortie est espérée pour 2020. D’ici là, un showcase sera organisé. Je suis prête à casser la baraque, j’adore être sur scène et j’espère vous retrouver à la rentrée sur Paris et ailleurs ! J’ai hâte de pouvoir en faire plus encore.

Merci, Crys, pour toutes vos réponses !

Publié dans Musique

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